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Ce jour-là donc, alors que j’observais tranquillement cette nouvelle espèce de papillon, j’ai entendu le hurlement de colère de Cup.

— Putain Bel !!! Tu fais chier !!! Comment oses-tu venir foutre tes sales pattes dans mes affaires ??!!

Cup, comme nous tous, ne s’est plus mis en colère depuis bien longtemps, il doit se passer quelque chose de nouveau. Et la nouveauté m’attire, me distrait. Je disparais donc de ma colline herbeuse pour apparaitre à la source du cri de mon ami.

J’y découvre Cup debout, brillant de rage. De rage ? J’y vois aussi mon frère Bel, hilare. Les ailes bleues de Cup sont déployées dans son dos, elles tremblent sous la colère. La colère ?

Je vois distinctement la vague de puissance émaner de mon ami et venir percuter mon frère, le faisant rire de plus belle. Rire ?

Cup est bien moins fort que Bel, et son attaque n’a dû faire que le chatouiller. Son attaque ?

Cela fait des millénaires qu’un évènement comme celui-ci ne s’est pas produit dans ce lieu, et je me demande à quoi il peut bien être du. Mais ce qui m’intrique le plus, c’est de voir que des comportements qui nous sont inconnus depuis des million d’année réapparaissent aussi soudainement.

Nous sommes tous les trois dans la grande pièce de contrôle. Le lieu à partir duquel nous observons les humains. Des millions d’écrans flottent dans l’air. J’identifie en un instant celui qui est la cause de l’évènement en cours et l’amène devant mes yeux d’une pensée.

Le choc a été immédiat. Je découvre une femme nue, allongée seule sur un grand lit. Elle est brune, les cheveux mi- longs étalés sur un oreiller blanc. Ses yeux fixés au plafond laissent couler ses larmes. Les informations à l’écran la prénomment Eva, trente-cinq ans. Mais le choc ne vient pas du corps étendu dans une totale nudité, ni de ses jolies formes ou de la fine toison qui couvre le pubis d’Eva. Pas même de ses seins au auréoles brunes au centre desquelles trônent de petites excroissances. Ni même des traces de sperme qui zèbrent son ventre.

Je ne sais pourquoi, mais cette femme qui pleure d’une douce tristesse alors qu’elle vient visiblement de prendre du plaisir avec un homme me retourne les tripes. Et je suis choqué de ressentir un sentiment pour la première fois depuis si longtemps.

Rapidement, je fais défiler les quelques minutes qui ont précédé, pour voir un homme sortir de la pièce en riant. J’identifie vite l’un des succubes de Bel, un être voué au plaisir des humains. Elle a dû passé un moment d’anthologie sexuelle, elle devrait être comblée. Ne comprenant toujours pas la raison de ses larmes, je remonte un peu en arrière.

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