Renaissance

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Dans un premier temps elle était méfiante, et elle n’avait pas confiance en cette autre Ellemaën, ce qui d’ailleurs semblait réciproque. Elle savait pourquoi elle était là, et savait que ça n’était pas pour de bonne raison, alors il en était peut être de même pour lui. Mais après des décennies à ne voir que des vieux Gobbines, voir quelqu’un de son espèce était quelque chose de très agréable, comme s’abreuver après avoir subi de longues journées déshydraté. Alors elle eut soif d’apprendre qui il était, et elle décida au bout que quelques jours de rompre son mutisme, pour lui parler à lui, lui qui l’intriguait tant. Néanmoins il était hors de question de lui dire qui elle était et ce qu’elle avait fait par le passé, si par miracle il ne l’a reconnaissait pas, elle n’allait pas tout gâcher. Elle voulait se perdre dans le flot de ses paroles, bien plus rafraichissantes que celle des vieux moines. 

De fil en aiguille, ils passèrent du temps ensemble, tissèrent des liens d’amitié, bien que fragiles, la méfiance guettant le moindre faux pas. Même si lui parler était une délivrance, elle sentait bien qu’il n’était pas innocent, et qu’il cachait quelque chose, comme elle. Il ne lui dévoilerait pas, et elle ne pouvait que prévoir le pire, n’ayant aucune foi en personne. Ils apprenaient à se connaître pour ce qu’ils montraient et pas ce qu’ils avaient été.

Elle respectait son choix comme il respectait le sien. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle essaya de créer des attaches émotionnelles avec une autre personne. LLinôrah s’ouvrit, elle renaissait, elle laissa un homme entrevoir son âme. Ce qu’il pouvait penser d’elle était personel : il ne la détestait pas parce qu’il ignorait son nom, il n’allait pas l’aimer parce qu’elle l’aurait manipulé, il l’appréciait pour ce qu’il voyait d’elle.

Au cours des années passées dans les montagnes, dans ce lieu sacré riche de savoir et de paix, LLinôrah se métamorphosait. Sa peau redevenait plus belle, et son corps retrouvait sa beauté d’antan. Elle retrouva l’éclat dans ses yeux qu’elle avait quand elle était très jeune et encore douce et cela ne fut pas sans conséquence dans le cœur du jeune homme. Alors il lui fit la cour, elle l’avait déjà vécu ça plein de fois, mais celle-ci était différente. Jamais aucun homme n’avait fait réussi à l’atteindre.

Au début, comme un réflexe, elle ignora ses avances, tous ceux qui avaient agis comme ça avait voulu la manipuler, l’amour était une faiblesse qu’elle ne possédait pas. Mais elle comprit alors qu'elle avait tout eu : la richesse, le pouvoir, la domination sur les autres, la gloire, la victoire parfois, mais elle n’avait jamais vaincu l’amour. L’amour était un territoire inconnu, et c’est d’un pas maladroit qu’elle voulut s’en approcher.

Alors elle succomba aux désirs de cet homme, comme une jeune femme tombe dans les bras de son premier amour.

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