Homme des Rues
A toi Homme des Rues :
Gisant en vie, ton âme errante,
Tu portes béante à bout de bras
À toi, Homme anodin,
Esprit vidé, déchet humain,
Rat des égouts métropolitains
Tu sens l’urine des labyrinthes
Créés par l’Homme affairé,
Et tu traines dans nos limbes
Tes fringues puant l’Espoir brisé
A toi, Homme de soupirs étranglés
Ta bouche pâteuse de faim salée
Tu es mort en vie : pleure en silence,
Déglutis donc l’Indifférence
Sois le témoin de ma détresse
Tu vois, je cours vers ma richesse !
Témoigne encore mes temps croisés
Temps inutiles, temps effacés
Ton œil vitreux, ton bras coupé
Gêne la vue d’amants pressés
Mais qu’est ce qui cloche en toi connard ?
Courbe l'échine, ne regarde pas.
Ouvre ta main, qu'elle retentisse
Ma petite pièce, quelques centimes
Crie en silence, car tu étais moi
Ferme tes yeux, tu n’es pas là.
Ouvre tes yeux, et tu seras,
Un Intouchable européen
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