-Chapitre 18,5-

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« Jouons à un jeu ! Dit-elle de sa petite voix cristalline. »

Immobile, l'enfant finit par s'asseoir en plein milieu de sa chambre, attendant visiblement une réponse. Devrais-je vraiment le faire ? Devrais-je interagir avec elle ?

Franchement, j'hésitai. D'un côté, je savais très bien que je ne pourrai pas supporter de me taire, de la laisser seule, de ne pas pouvoir la protéger. Elle était si fragile... et moi si touchée par sa confiance. Une confiance que l'on ne m'avait que très rarement donnée.

Mais elle ne savait pas qui j'étais. Elle ne comprenait pas encore que ce n'était pas normal qu'une voix résonne dans sa tête. Malgré les paroles blessantes de ses parents, malgré les déclarations fatalistes des médecins.

Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il valait mieux pour elle que je ne dise mot. Plus de voix, plus d'ennuis. Et alors elle pourrait mener la vie paisible qu'elle méritait.

En théorie.

D'un autre côté, elle avait, sans me vanter, besoin de moi. J'étais sans doute l'une des rares « personnes » à l'apprécier à sa juste valeur. Pour ainsi dire, il était fort probable que moi et son frère, étions les seuls piliers qui stabilisaient l'état moral de la petite.

Aucun de nous deux ne souhaitait qu'elle ne se fasse influencer ou pire encore, qu'elle ne commence à se considérer comme l'infamie qu'elle n'était absolument pas.

Mon égoïsme gagna finalement la partie. Thara, c'était beaucoup plus que tout ce que ces gens croyaient. Je ne la voyais pas comme une amie, je ne la voyais pas comme un hôte banal. Je la voyais comme l'enfant que je n'avais pas eu le temps d'avoir.

Bien sûr.

Son sourire éclatant face à ma réponse positive finit par vaincre toutes mes incertitudes. Je resterai à ses côtés, c'était une promesse. Mais si un jour, il s'avérait qu'elle ai besoin d'espace, alors je le lui laisserai. Parce que je tenais à elle. Parce que je voulais qu'elle soit heureuse. Même si mon absence était la meilleure chose que je puisse lui offrir, je le ferai sans hésiter.

« Je compte jusqu'à dix, reprit-elle, et à dix, tu devras me montrer une image. Je devrais deviner ce que c'est. Ça te va ? »

Je n’attends plus que toi.

Elle commença à rire doucement puis entama son décompte très lentement.

Un...

Le premier jour, quand j'ai compris que je devrais tuer cet enfant si je voulais sortir de ce corps, je n'ai pas osé. D'ailleurs, je me souviens encore qu'elle braillait fortement, et cela ne faisait qu'accroître mon agacement.

Là encore, un souvenir marquant refaisait surface quand je revoyais la scène. Le moment où Thara passait des bras de l'infirmière à ceux de sa propre mère. C'est à cet instant-là que j'ai compris. Une maman aurait été heureuse d'avoir son enfant, de pouvoir le serrer contre elle.

Pas celle de ma Thara. Alors, quand j'ai vu cette réaction en total décalage avec l'événement, je me suis sentie incapable de m'enfuir de nouveau, comme j'avais l'habitude de le faire.

La Prêtresse avait raison. La liberté est un cadeau à chérir, une chose après laquelle j'ai couru durant toute ma vie. Une chose pour laquelle j'ai payé le prix fort. Malheureusement, comme de nombreuses autres âmes, je me suis perdue en chemin. J'ai perdu de vue la définition exacte de ce terme. Je l'ai confondu avec la lâcheté.

Je fuyais. Constamment. Je me sauvais dès que j'entendais le mot « engagement ». Je ne voulais rien accepter, rien qui me soit imposé du moins. Mon mariage arrangé avec un inconnu, venu d'un autre village, n'échappait pas à cette règle. Alors j'ai de nouveau cavalé vers des lieux que j'espérais meilleurs, que je n'ai jamais pu atteindre.

Pour moi, c'était ça la liberté.

C'était le fait de pouvoir vivre comme je l'entendais sans me soucier outre mesure des conséquences de mes actes. C'était aller où je le voulais sans me soucier de l'opinion des autres.

Mais j'avais compris, et cela bien trop tard selon moi, que la liberté, c'était tout simplement la capacité de choisir, tant qu'elle n'a pas d'influence néfaste sur les autres. Tant qu'elle ne nuit pas à nos proches. Pas de fuir éternellement, en risquant l'honneur de ma famille, en les faisant souffrir de mon insolence sans limites.

Et j'ai dû faire un choix ce jour-là. J'ai choisi d'être libre, j'ai choisi de rester auprès de cet enfant. Auprès de ma Thara. C'était ma liberté, bien que cela puisse sans aucun doute paraître incompréhensible pour certains.

Deux...

Elle grandissait rapidement. Elle a vite compris comment marcher, ses parents étaient fiers d'elle et des progrès qu'elle accomplissait chaque jour. Je crois que c'était d'ailleurs, l'une des rares et dernières fois où ils l'ont vraiment été.

J'essayais de ne pas trop intervenir au départ. Je me souviens que je ne savais pas trop sur quel pied danser. Je ne voulais pas la brusquer. Mis à part la nuit où je chantais de petites berceuses, je n'entrais pas véritablement en contact avec la petite. Bien que j'en mourrais d'envie. Quand elle tombait, je n'avais qu'un désir, qu'un souhait : la rassurer par des mots doux et l'encourager à se relever.

Et par-dessus tout, je détestais sa mère. Je la jalousais de plus en plus. Elle, elle pouvait prendre la petite dans ses bras. Elle, elle pouvait la caresser, lui parler sans crainte. Elle, elle pouvait l'embrasser sur le bout du nez et la chatouiller pour que retentisse son rire enchanteur.

Et pourtant, elle, elle ne le faisait pratiquement jamais. Elle regardait sa fille, de loin, comme si elle la craignait.

A plusieurs reprises, j'aurai aimé lui crier au visage que son enfant n'était pas un monstre. A plusieurs reprises, j'ai lâché l'affaire en comprenant que ça ne ferait que créer plus d'ennuis à Thara. Ma petite Thara.

Trois...

Vers l'âge de cinq ans, les disputes entre ses parents se sont faites plus régulières. Cela faisait pleurer Thara. Quand les querelles commençaient, elle courait rapidement dans la demeure pour se cacher n'importe où, du moment qu'elle n'avait pas à entendre leurs cris répétitifs.

J'avais beau tenter de la caresser, elle ne le remarquait même pas. Alors j'ai entamé des discussions. Oh, ce n'était pas de très longues phrases bien sûr. Elle était encore petite et je savais déjà que l'expérience la troublait quelque peu. Je lui soufflai des mots marrants à l'oreille, je faisais voler ses peluches sous ses yeux, parfois même, j'improvisai une danse avec tous ses jouets.

Si je parvenais à la faire sourire, c'était pour moi la plus belle des récompenses.

Quatre... Cinq...

Le rythme s'est accéléré.

A six ans, elle a commencé à me parler d'elle-même. Elle m'avait même donné plusieurs noms, avant que je ne l'aide à se décider sur celui de Promesia, arguant que le dérivé de promesse me satisfaisait plus que les autres proportions qu'elle avait faites. Elle était tellement heureuse qu'elle avait couru dans les couloirs de la bâtisse en criant ce mot.

Ses parents n'ont rien dit les premiers jours, puis ce sont posés des questions. Quand elle leur a révélé que c'était le prénom de son « amie qui parle dans la tête », ils ont pensé qu'elle parlait d'un ami imaginaire. Ça les faisait rire. Ils en parlaient parfois au téléphone, répétant sans cesse que les enfants avaient une imagination débordante, d'un ton suffisant et hautain qui m’énervait considérablement.

Ça ne me plaisait pas qu'ils la tournent au ridicule de la sorte. Mais par amour pour la gamine, je n'ai rien dit. J'ai continué de jouer avec elle, j'ai continué à discuter de tout et de rien avec la jolie Thara dont les dents de lait commençaient à tomber.

Ça me faisait rire quand je l'entendais parler sans certaines partie de sa dentition d'enfant, et occasionnellement il arrivait qu'elle siffle sans le vouloir.

Elle avait peur que son amoureux à l'école ne l'aime plus à cause de cela.

Ne t'inquiète pas mon petit lapin, tu étais la plus jolie fillette dans la cour de récréation, et tu le seras toujours à mes yeux.

Six... Sept...

J'avais peur d'une chose.

Huit.... Neuf...

Et cela a fini par arriver. Vers ses huit ans. Récemment.

Ses parents (encore eux !) l'ont emmené voir des spécialistes. Le calvaire a commencé. Les qualifier de charlatans aurait sans doute été plus adapté, eux qui s'enrichissaient en proposant des remèdes miracles, censés guérir la folie de la demoiselle. Eux qui ne faisaient qu'accroître l'égarement chez l'enfant.

Petit à petit, faire naître un sourire sur les lèvres de Thara devint de plus en plus difficile. Elle passait la majeure partie de son temps à pleurer sur son lit. Je ne pouvais rien faire d'autre que l'observer silencieusement, impuissante que j'étais.

A contrario, quand ses parents ne lui rappelaient pas incessamment sa différence, elle était beaucoup plus accessible. On pouvait discuter des heures sans qu'elle ne se lasse. Elle me racontait tout, comme si j'étais un journal intime interactif. C'était marrant de la voir réagir quand elle ressassait certains faits, notamment quand elle rougissait.

Elle me décrivait tout ce qu'elle faisait à l'école, comme si je n'y avais pas assisté moi-même. Et en retour, je m'amusais à lui montrer des images, telles que des paysages que j'avais vus au cours de ma vie ou au cours de mon errance. On jouait également à de nombreux jeux, où généralement, elle prenait plaisir à inventer des règles selon son humeur.

J'aimais la petite fille qu'elle devenait au fur et à mesure.

Je haïssais ses parents de plus en plus au fil du temps. Ils ne mesuraient pas leur chance.

Dix...

Je pensais précipitamment à une image de ma maison. Elle n'était pas bien grande, mais contrairement à certaines dans le quartier, elle était confortable pour l'époque.

Typique, construite au cours du seizième siècle, je l'avais toujours trouvé fascinante. J'adorais m'y promener durant de longues heures, sans jamais m'en lasser. Malheureusement, ma rêverie n'était pas du goût de mon père et, rapidement, il me trouva un mari.

J'avais essayé de protester, je me souviens de mes crises larmoyantes, je me souviens aussi combien de fois j'avais expliqué (scandé serait sans doute plus adéquate comme terme) que c'était injuste, que ça n'avait pas de sens. Ce à quoi il répliquait toujours avec fermeté :

« Écoute-moi bien, j'ai bien plus d'années au compteur que tu ne sembles le croire. Alors ce n'est pas toi, du haut de ton âge si insignifiant qui n'est pour moi que poussière en comparaison, qui va m'apprendre ce qui a un sens de ce qui n'en a pas. »

Je n'avais rien trouvé à rétorqué à cette phrase que j'adorais ressortir pour feindre l'autorité. Malheureusement, comme cela avait été convenu initialement, j'avais du quitter cette bicoque, avec beaucoup de regrets.

« Promesia, tu me rends triste quand tu es triste, lâcha la petite en essuyant les larmes qui roulaient sur ses joues de poupée. »

Excuse-moi.

« C'était ta maison, tu me l'as déjà montré la semaine dernière. »

Le changement d'humeur radical ne fit que confirmer mes soupçons. Déjà, elle changeait, et malgré nos efforts, elle garderait de nombreuses séquelles dans le futur.

Dans un soupir, elle se laissa tomber en arrière et s'allongea au sol, fixant le plafond avec attention. Puis elle leva ses mains vers ce-dernier, comme si elle cherchait à l'atteindre.

« Tu es toujours triste quand tu me parles ou quand tu me montres des images de ta vie. Tes parents te manquent ? »

Mon père, oui. Je n'avais jamais réellement connu ma mère, dans le sens où elle était là sans vraiment être là. Elle ne parlait presque jamais, elle obéissait à son époux sans broncher. Quant à mon paternel, bien qu'il soit à de nombreux égards déraisonnables et sévères, je l'avais toujours vu comme un modèle. Et même s'il avait un lien avec ma mort, une part de moi n'arrivait pas à lui en vouloir.

Ce n'était qu'un juste retour des choses qui l'avait fait tout autant souffrir que moi. Ma douleur avait été brève, la sienne aurait pu être comparée à une longue agonie, tant je ne lui offrais aucun répit, enchaînant les erreurs qui lui étaient fatales.

Et puis, comment lui en vouloir éternellement quand, grâce à lui, j'avais trouvé ma liberté. Quand, grâce au courage dont il avait fait preuve en arrêtant la folie de sa propre enfant, j'avais trouvé Thara.

Soudainement, un bruit se fit entendre, faisant sursauter la petite et me surprenant par la même occasion.

La porte s'était ouverte et, sans cacher son ennui, Aelis entra en traînant des pieds. Mais son humeur, déjà négative à la base, changea radicalement quand elle se rendit compte que la chambre était déjà occupée par quelqu'un.

Avec un regard critique, elle jaugea sa propre sœur allongée au sol et qui la dévisageait, pour sa part, avec un étonnement non feint.

« Je peux savoir ce que tu fiches ? Demanda-t-elle d'une voix cinglante.

-Je discute avec Promesia. »

L'innocence dont faisait preuve la petite énerva d'autant plus Aelis qui la traita de folle, se plaignant de devoir partager sa chambre avec elle.

« Je vais demander à papa pour changer de chambre ! Cira-t-elle. Il est hors de question que je dorme une nuit de plus avec une folle comme toi ! Je me demande encore pourquoi on t'a attribué une chambre, au lieu d'une place à l'asile ! »

Puis, toujours mécontente de son sort, elle se dirigea vers son bureau pour se saisir d'un carnet qu'elle feuilleta brièvement. Elle le tint alors fermement contre sa poitrine, comme si on risquait de le lui voler.

D'ailleurs, la connaissant, elle ne devait pas s'être gênée pour écrire des ignominies sur Thara dans ce-dernier.

« J'imagine que tu dois cela à Maxime, lâcha-t-elle avec une amertume qui laissait entendre combien elle était jalouse de sa benjamine. »

Soudain, une lueur inquiétante vint obscurcir les traits de cette sœur détestable. Tout autant alertée que moi, Thara sa redressa en position assise, tremblant comme une feuille sans pouvoir s'en empêcher. Pourtant, cette-dernière retrouva le courage de reprendre la parole.

« Je ne dois cela à personne ! Papa et Maman m'aiment ! Ils ne me feront jamais ça ! Je ne suis pas malade !

-Tu es complètement cinglée ma pauvre fille. Tu parles toute seule et tu penses que quelqu'un t'aime dans cette famille, voilà déjà deux preuves irréfutables. Si nos parents te gardent auprès d'eux, c'est pour la simple et bonne raison que ce serait mal vu de se débarrasser de son enfant. Tant que les médecins n'ont pas confirmé ta folie bien sûr... »

Elle ricana.

« Dis-toi que pour le moment, tu disposes d'un sursis.

-Mais je n'irai pas dans un asile Aelis ! Arrête d'être méchante avec moi ! »

Pour toute réponse, sa sœur leva les yeux au ciel, agacée. Pour ma part, j'étais sur le point de craquer. Cette petite pimbêche ne pouvait s'empêcher d'emmerder ma Thara ! A chaque fois, il fallait qu'elle se la ramène et qu'elle envoie la fillette plus bas que terre !

« Méchante, moi ? Fit-elle sur un ton faussement blessé. Mais de quoi parles-tu l'aliénée ? Je peux te montrer ce que c'est d'être méchante puisque tu le souhaites tellement. De toute façon, personne ne me le reprochera ! »

Tara n'eut pas le temps d'éviter la furie qui chargea dans sa direction. Les coups partaient dans tous les sens, s'acharnant à vouloir blesser la frêle créature courbée sous son aînée, et j'assistais à la scène.

J'avais envie de hurler de douleur, tout comme la gamine le faisait si bien depuis le début de la bagarre. J'avais envie de tout briser, même les os de cette petite prétentieuse de grande-sœur. J'avais envie de la prendre par le cou, de la secouer comme un prunier puis la jeter du haut d'un building sans un regard en arrière.

J'avais envie de la voir souffrir, sans que cette torture ne trouve de fin.

Quelque chose se brisa dans la pièce. Mais ce n'était malencontreusement pas Aelis, qui se relevait déjà sans aucune égratignure. Le miroir mural, quant à lui, ne pouvait pas en dire autant.

Il se résumait maintenant à quelques bouts encore accrochés à leur place, pendant lâchement, prêt à tomber à tout moment, tandis que la majorité du verre se trouvait à terre, dispersé un peu partout, seul témoin de la violence récente.

L'aînée, sans se soucier aucunement de vérifier où elle mettait les pieds, recula, terrorisée, ouvrant la bouche comme l'idiote qu'elle était.

« Toi ! Vociféra-t-elle en pointant Thara du doigt. Tu es un monstre ! C'est Satan qui t'a envoyé à nous ! En plus de rendre stérile notre mère, tu viens polluer la maison de ta perversion ! L'asile, c'est là que tu iras, crois-moi, je ferai tout pour que tu y restes jusqu'à la fin de ta vie ! »

Comment une fillette de son âge pouvait-elle proférer de telles menaces à sa propre sœur ? Sans doute, à force de côtoyer des âmes perverties jusqu'à la moelle (comme ses parents par exemple), avait-elle finit par devenir l'une des leurs.

C'était triste. Vraiment. Pourtant, de nouveau, Thara reprit la parole, cette fois-ci d'une toute petite voix, étranglée par l'émotion qui la submergeait.

« Je n'irai jamais dans un asile ! »

La fenêtre vola en éclat, dans un capharnaüm effarant, sans que cela ne soit de ma faute à ce moment-là. Devant le fait, je restai ébahie, le temps d'analyser la situation.

Casser des choses sous le coup de l'émotion, ça m'était déjà arrivé à moi. Mais jamais je n'aurai cru que mes pouvoirs déteignent sur mon hôte.

Cela la mettait considérablement en danger. De cette façon, elle s'exposait à d'avantages de risques d'être perçue comme une anomalie par ses proches. Même Maxime risquerait de se retourner contre elle !

Certainement averti par le bruit de la dispute, une petite tête brune émergea de derrière la porte. Et, sans se faire prier, il entra, enjambant les débris à toute vitesse pour se retrouver auprès de Thara qui pleurait désormais à chaudes larmes, sans pouvoir s'arrêter.

Aelis se recroquevilla sur elle-même en l'apercevant, sans doute consciente qu'elle n'avait fait qu'accroître l'éloignement entre elle et son frère en agissant de la sorte.

« Qu'est-ce que tu as encore fait Aelis ?! Demanda-t-il sans se soucier de cacher sa colère.

-Et toi ? Pourquoi tu prends toujours sa défense ?! »

La pimbêche commença à pleurer à son tour, sans que cela ne paraisse affecter son cadet. Pendant ce temps, toujours en serrant chaleureusement Thara dans ses petits bras d'enfant, Maxime réconfortait celle-ci tant bien que mal.

« Pourquoi est-ce que tu la préfères à moi ?! Répéta Aelis. A chaque fois c'est la même chose, tu n'en as que pour elle ! Et moi ?! J'existe pas à tes yeux ?! »

La réponse cinglante ne se fit pas attendre.

« Il faut croire que je préfère les fées plutôt que les méchantes sorcières. »

Vexée, l'aînée foudroya Thara du regard. Le message était clair, la guerre ne cesserait jamais tant que l'une ou l'autre ne sera pas parvenue à ses fins.

A ce moment-là, les parents se décidèrent enfin à débarquer, emmitouflés dans des peignoirs imposants. Ils toisèrent toutes les personnes présentes dans la pièce, s'attardant plus que nécessaire sur mon hôte.

« Qui a fait ça ? »

Devançant Aelis qui commençait à ouvrir la bouche, Maxime sortit un ballon sous le lit de l'une des deux et le désigna à ses géniteurs comme l'objet du délit.

« J'ai voulu joué mais la balle a rebondit dans la pièce et... »

Il ne termina pas sa phrase car la gifle qu'il reçut par son père l'en empêcha. Son aînée eut un hoquet de surprise, mais se résolut visiblement à ne pas contredire les propos de son frère. Mais il était clair que c'était un fait qu'elle ne s'apprêtait nullement à pardonner à son coupable tout désigné, vu le visage sombre qu'elle offrait désormais.

Puis, comme un bon chien qu'elle était, elle suivit ses parents (qui repartaient avec la balle sous le bras) pour les rejoindre dans leur immense salon, permettant ainsi à Max et Thara de se retrouver seul.

Face à la fenêtre brisée. Et Face Au Miroir.

Thara, déjà envahie par la culpabilité de ne pas s'être dénoncée tout de suite, paraissait complètement démunie tandis que son frère lui tournait obstinément le dos, se tenant toujours la joue. Elle bredouilla.

« Je suis désolée Max. Je voulais pas... J'aurai dû... Je sais que c'était ton ballon préféré... »

Il finit par se tourner. Contre toute attente, comme s'il était fier, il se contenta d'observer Thara, armé d'un sourire victorieux sur le bout des lèvres. En seulement quelques pas, il se trouva près de la jeune fille et la prit de nouveau dans ses bras, la berçant par de légères oscillations.

« Je t'aime ma petite fée, souffla-t-il au creux de son oreille. Ne change jamais. »

Tout comme lui, j'en étais réduite à l'espérer de tout cœur.

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