-Chapitre 7-

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Je n'étais pas descendue manger. Principalement parce que j'étais en colère. Et puis, je n'avais pas faim de toute façon. Sans doute que l'altercation avec Lacey me restait-elle encore sur l'estomac. Oui, c'était sans doute l'une des raisons.

Connor (il me semble que c'était lui) avait pourtant persisté sur le seuil, tentant de me convaincre à travers la planche de bois qui nous séparait tous deux, de les rejoindre lui et le reste de la meute. Agacé, il avait même fini par menacer d’enfoncer la porte.

Je ne lui ai rien répondu.

Puis le silence s'était fait maître des lieux, de nouveau. Il avait enveloppé la chambre, l'étreignant de ses bras glacés, me faisant grelotter et frissonner. De mon côté, je n'avais pas bougé de place. Toujours allongée à plat ventre sur le lit, je regardais les aiguilles de l'horloge avancer paisiblement. Le temps ne semblait pas pressé à ce moment-là. J'eus donc tout le loisir de méditer sur ce qui m'arrivait.

Sans le vouloir, je m'étais retrouvée mêlée à une histoire de famille, visiblement en difficulté. Le parallèle avec la mienne, portant avec elle de nombreuses histoires douloureuses, était inévitable. A croire que toutes les familles finissaient brisées au bout du compte. A croire qu'il y avait une date de péremption chez un couple, et que passé celle-ci, tout ce qu'ils avaient construit autour d'eux finissait par s'écrouler.

Puis, comme si cela ne suffisait pas, on m'avait annoncé que j'étais censée partager ma vie avec ce qu'ils nommaient tous « Alpha ». Adam était beau, mais cela se voyait facilement qu'il avait perdu pied depuis longtemps. Le faire sortir de cette impasse serait dur.

Et ce n'était pas à moi de m'en charger qui plus est. Je n'étais pas de sa meute et pas de sa famille non plus. Vis à vis de lui, j'étais une parfaite étrangère. Si je parvenais à lui faire comprendre que pour moi aussi cette affaire ne m'intéressait pas, peut-être pourrait-il me libérer... ?

Possible mais avec une faible espérance de réussite.

A la rigueur, je pouvais tenter de m'échapper par la fenêtre. Elle n'était pas verrouillée et je n'étais qu'au premier étage. Sauf que j'avais à faire à des êtres surnaturels. Ils risqueraient de me retrouver facilement et là, je pourrais dire adieu à tout autre espoir de retrouver Minho ainsi que Cole.

J'eus beau chercher durant de longues minutes, aucune idée ne me vint à l'esprit. J'étais vraisemblablement coincée.

Des coups légers donnés à la porte me firent frémir et je sortis rapidement de mes réflexions. Je me redressai d'un bond et observais les battants avec attention, comme si le pire des dangers se tenait derrière.

« Je peux entrer ? demanda tranquillement la voix de Lacey. »

Je ne lui répondis pas à elle non plus, préférant me vautrer de nouveau sur le matelas. Pour sa part, elle prit mon silence pour un acquiescement et, après avoir ouvert la porte délicatement, ses pas la menèrent jusqu'au lit. Pendant un court instant je songeai à feindre le sommeil mais je repoussai l'idée et me contentai de regarder la Luna dans les yeux tandis que celle-ci s'asseyait, faisant légèrement pivoter son corps de manière à me faire plus ou moins face.

Un ange passa. Puis, voyant que je n'entamai pas la discussion, elle s'en chargea pour moi. Visiblement, elle paraissait gênée et triturai ses doigts comme une enfant prise en flagrant délit.

« Je pense que nous sommes parties sur de mauvaises bases, commença-t-elle en bafouillant quelque peu. J'avais oublié que moi aussi j'étais passée par les mêmes étapes et que, par conséquent, j'avais moi aussi ressenti ce sentiment d'incompréhension. Et puis, maintenant que tu fais partie de notre famille, je pense qu'il est important de conserver de bons rapports. Tu ne crois pas ?

-Nous ne sommes pas de la même famille.

-C'est comme cela que toi tu vois les choses. Ma vision des faits est différente et il me semble que dans ce pays, la liberté d'expression est d'actualité.

-Si elle n'ampute pas sur la liberté d'autrui. »

Pour donner plus d'impact à mes paroles, je me redressai pour la seconde fois tandis qu'elle reprit la parole, d'un ton fébrile.

« Tu te sens si éloignée de nous que ça ? »

Elle semblait réellement étonnée et, s'empressa de se saisir de mes mains. Les trouvant apparemment trop glacées à son goût, elle les frotta machinalement tout en reprenant le fil de la conversation. Et durant tout le temps que requit l’enchaînement de ces actions, elle ne rompit pas le contact visuel.

Comme si le fait de me garder dans son collimateur pouvait changer la donne.

« Parle-moi de toi Thara. Tu es si renfermée. Il est difficile de te comprendre ou de prédire ta réaction. Je sens d’ailleurs que tu en feras voir des vertes et des pas mûres à mon fils...

-Il n'y a rien d'intéressant à dire sur moi. Je suis quelqu'un de très banale contrairement à ce que vous semblez penser.

-Qui prétend être normal ou banal ne l'est pas. Mon père me répétait ça à longueur de temps quand j'étais petite. Nous étions des loups solitaires et de ce fait, nous devions déménager très souvent. D’ailleurs, je n'ai jamais aimé ça. Parce qu'à chaque fois, à l'école, je devais me présenter face aux autres élèves. Leurs regards étaient si réprobateurs que j'ai fini par arrêter mes études. »

Pour une raison inconnue, je fus captivée par son début de récit. Elle me parlait d'elle comme moi je parlais de mon passé ; avec un certain détachement, comme si cette partie de notre vie ne devait pas faire partie de nous. Parce qu'il était noir, empli de tristesse ou tout bonnement humiliant.

Alors, comprenant que ses paroles avaient trouvé écho, elle poursuivit d'une voix plus calme que précédemment. Elle me parla de ce qu'elle avait fait après avoir annoncé à ses parents que le système scolaire ne l'intéressait plus. Ils n'avaient pas été totalement d'accord avec cette initiative.

Elle avait alors, assez rapidement selon elle, préféré s'éloigner d'eux pour vivre sa vie sans les entendre rabâcher sans cesse les mêmes choses, pour éviter qu'ils fassent naître en elle un sentiment de regret qui aurait pu l'influencer. Elle avait pensé que ce serait simple de prendre un nouveau départ. Mais au final, elle avait enchaîné les petits boulots à gauche à droite.

Elle avait même failli en venir à un moyen qui jusque là l'avait répugné. Vendre son corps. Mais elle n'arrivait plus à subvenir à ses besoins.

Et un jour, tandis qu'elle travaillait dans une station d'essence, elle avait fait la rencontre de son futur mari. Jason Harper.

A l'évocation de ce nom, sa voix changea de manière flagrante, soudain plus chargée d'émotions. Elle me parla des premiers mots qu'ils avaient échangés. Des trucs très bêtes et on ne peut plus banals d'après elle, mais qu'elle n'avait pas oublié au point qu'elle arrivait à me les répéter des années après, avec la même intonation que l'homme qui les avait dit.

Sa voiture venait d'être "agressée" (c'était apparemment le terme employé par ce Jason) par un excrément de pigeon et il souhaitait pouvoir la nettoyer. Sauf que la grille pour accéder au service de nettoyage et il avait dû partir chercher un employé pour le signaler.

Il était alors accompagné de trois amis un peu éméchés à ce moment-là, m'expliqua-t-elle. Et, pendant que ces-derniers faisaient les pitres en l'incitant à parler, Jason était resté figé, les bras ballants et la bouche ouverte. Lacey m'explique qu'au départ, cela l'avait prodigieusement agacée, au point qu'elle s'était montrée assez rustre avec lui.

Il avait pu, au bout d'un certain temps cependant, soumettre sa requête. Toujours en fixant avec étonnement la jeune femme qui lui faisant face avec un air ennuyé. Une fois que les grilles furent ouvertes, que le problème fut ainsi résolu, ils se sont regardés encore une fois avec insistance.

D'après Lacey, puisqu'elle avait des gênes lycanthropes en elle, elle avait elle aussi ressenti ce lien se créer. Cependant, ils s'étaient tout de même séparés.

« J'ai quitté mon travail peu après qu'il se soit éloigné, dit-elle d'une voix trahissant sa nostalgie. Mon patron n'a même pas essayé de me retenir. Il m'a payé et je suis partie comme une voleuse. La vérité, c'était que j'avais eu peur. Je savais pertinemment à quel point ce lien nous faisait devenir dépendant l'un de l'autre. Je ne voulais pas de ça. Ma liberté était importante pour moi.

-Plus maintenant ? »

Elle m'adressa un sourire amusé, comme si ce que j'avais dit avait une connotation particulièrement comique à ses yeux.

« Disons que j'ai compris que la liberté, celle que je croyais avoir durant cette période de ma vie, n'avait aucune réelle valeur. Je suis libre aujourd'hui aussi. Mais je sais que le moindre de mes faits et gestes aura une répercussion sur mes proches, ma meute, ma famille. Et cette liberté-là, celle qui possède des limites vraiment définies, est la plus belle selon moi.

-Et que s'est-il passé après ? Demandai-je avec une impatience qui la fit sourire.

-Il m'a cherché partout. Je l'ai fui et finalement, il m'a rattrapé. J'ai agit comme toi par la suite. Je me suis enfermée dans une chambre et j'ai reconsidéré tout ce que j'avais laissé derrière moi. Mes parents avant tout. Et petit à petit, Jason m'a fait découvrir un monde plus vivant. Il a fallu pas mal de temps mais j'ai fini par devenir sa compagne. Nous avons eu Adam par la suite. Jason était si fier ce jour-là. Il y avait plein d'étoiles qui s'amoncelaient dans ses yeux. Il m'a prise dans ses bras et il m'a embrassé. Sur le nez, sur le front, les joues, la bouche. Et il a commencé à me remercier en pleurant comme un enfant. La suite de l'histoire, ce ne sera pas à moi de te la raconter. »

Le fantôme de la fille ferait sans doute aussi partie des explications, pensai-je.

« Parle-moi de ton fils Thara. »

Ma gorge se noua mais je fis comme si de rien n’était, me faisant effort pour parler de mon enfant à moi, sans passer pour une gamine geignarde et pleurnicharde.

« Il s'appelle Minho. Il aura bientôt sept ans. La plupart du temps, je finis tardivement. C'est donc mon colocataire Cole qui va le chercher à l'école. Minho est vraiment intelligent et mature pour son jeune âge. Ses professeurs m'en font l'éloge à chaque fois. C'est également quelqu'un d'assez solitaire, comme moi. »

Je forçais un sourire.

« Malgré ça, il y a un gros point noir sur le tableau, une tâche dont je viens de prendre conscience il y a peu. Qui était là depuis un moment pourtant. Qui prenait de l'ampleur aisément tandis que j'avais jusque là fermé les yeux. Et je le regrette énormément.

-Quoi donc ? Demanda Lacey avec une certaine inquiétude.

-Je ne suis pas assez présente pour lui. Il ne s'en plaint jamais mais je sais très bien qu'il n'est pas très heureux quand il voit les autres mères chercher leurs enfants avec un goûter, avec des sourires et des câlins.

-J'ai connu ça aussi. Sauf que pour ma part, je ne m'en suis rendue compte que bien plus tard. C'était même trop tard quand la vérité m'a éclaté en pleine face. Mais tu as encore le temps de changer les choses, tu sais.

-Je suis condamnée à rester ici je vous rappelle.

-Vois ça avec Adam. Je pense qu'il a décuvé à l'heure qu'il est.

-Génial, répondis-je sans enthousiasme. »

Mon commentaire la fit frémir et elle resserra son emprise sur mes mains. Je grimaçais mais ne tentai rien pour me défaire. On va dire que je ne l'avais pas volé celle-là. Ignorant mes mimiques, Lacey reprit avec un air lointain, comme si elle était perdue dans ses pensées au moment même où elle me parlait.

« Adam n'est pas comme ça en réalité. Je me répète sans doute, mais c'est un homme bien. Il est réfléchi, protecteur envers ceux qu’il aime. Il est calculateur, méthodique et impitoyable envers ceux qui veulent briser son équilibre. »

A ces mots, une discussion surprise entre deux hommes de la meute tout à l'heure me revint en mémoire. Je la lui résumais brièvement, indiquant que je ne savais pas qui avait prononcé ces mots mais que ça ne pouvait être, vu le ton de leur voix et leurs rires grossier, que deux hommes.

En effet, peu après que Connor ai lâché l'affaire avec moi, ces deux-là, et sans aucune discrétion, avait traité Adam d'incapable, d'immature et de faible. Jamais je ne l'avouerai à Lacey mais à ce moment-là, je m'étais retenue d'ouvrir la porte à la volée pour leur crier de s'arrêter.

Était-ce pour une histoire de compassion ? D'attachement envers Adam ? Ou tout simplement n'avais-je pas supporté d'entendre des conneries pareilles ? Je n'en savais rien. Mais j'étais sûre d'une chose. Pour l'avoir moi aussi expérimenté par la passé, ces trucs-là, ces messes basses et ces propos tenus dans le dos du concerné, cela pouvaient détruire voir enfoncer plus une personne.

Et ça, c'était quelque chose que je ne supportai pas. Si quelqu'un voulait clairement faire entendre ses méchancetés, qu'il le dise en face de la personne concernée pour que cette-dernière soit mise au parfum.

Lacey ne sembla pas étonnée par l'histoire. Sans doute était-elle un peu blessée que son fils soit l'objet de tels méfaits mais elle garda tout commentaire pour elle.

« Il a changé, c'est indéniable. Mais je reste persuadée que tout n'est pas trop tard, poursuivit-elle en baissant le regard.

-Et je ne peux pas vous y aider. »

Aussitôt, elle releva la tête, comme piquée au vif. J'avais comme une impression de déjà-vu.

« Ton fils, c'est ça ?

-Oui. Je dois m'en occuper. Et convenablement cette fois. »

Elle grimaça.

« Adam te laissera peut-être le voir. Mais tôt ou tard, tu devras revenir ici. Avec ou sans Minho. Ça dépendra de mon fils à moi. A ce propos Tara, es-tu en couple ? Je me demandai ça puisque... Bah... Avec ton enfant...

-J'avais compris la raison. »

Mon ton sec ne sembla pas avoir d'effets sur elle. Elle demeura imperturbable, attendant que je réponde à sa question. Mais avais-je seulement envie de repenser au père biologique de Minho ? Non. Vraiment pas.

« Pour faire court, ce n'était qu'un idiot, un coureur de jupon qui a abusé de ma naïveté. Heureusement, Minho ne le rencontrera jamais. Il aurait honte, j'en mettrai ma main à couper. Quand j'ai compris qui était réellement cet enfoiré, j'ai décidé de poursuivre mon chemin. Seule. Enfin, plus ou moins. C'est à ce moment-là que j'ai appris que j'étais enceinte.

-Et tu l'as mal pris ?

-Pas du tout. Je suis partie du principe que c'était comme un nouveau départ pour moi. Que dorénavant, je pourrai penser à autre chose qu'à mes problèmes. Et j'étais tellement contente d'avoir ce petit bonhomme dans ma vie. »

Lacey se leva et se dirigea vers la fenêtre pour l'ouvrir. Je crus un instant qu'elle allait me permettre de fuir mais il n'en fut rien. Je tentais tant bien que mal de masquer ma déception et lui tournais le dos, à elle ainsi qu'à sa fenêtre. Un vent frais s'engouffra dans l'habitacle, y purifiant l'air.

« Thara, il faut que tu saches que pour un Alpha, comme pour tout autre rang de notre société, il est difficile d'accepter l'enfant d'un autre. Généralement, les rejetons sont abandonnés dans des centres humains où on trafique les papiers pour faire croire au décès des deux parents. Et une fois majeur, l'enfant part souvent à la recherche de ses racines. Malheureusement, ces retrouvailles se soldent très souvent par des disputes, qui conduisent à des combats souvent mortels. »

Perdre Minho ? Jamais je ne pourrai m’y résoudre. Elle poursuivit sans remarquer mon agitation.

«Il arrive parfois que ce-dernier soit accepté. C'est rare, mais ça arrive. Toutefois, on peut quand même observer un désintérêt du loup vis-à-vis du gamin. Encore plus flagrant si le couple finit par avoir un autre enfant. Dans les deux cas, ce n'est pas un destin très fameux ou incroyable que tu réserves à Minho. »

J'eus à peine le temps de digérer sa révélation que déjà, elle enchaînait. Sans aucune pitié.

« Mais peut-être que si tu le fait passer pour ton fils adoptif... Peut-être pourrait-il trouver une place ici. Mais il faudra alors, vu les capacités des loups-garous et leur odorat, que tu le fasses passer pour le fruit des entrailles de ta défunte sœur par exemple. »

Ce plan était ingénieux et intéressant à certains égards. D'un autre côté, je savais déjà ce sur quoi je buterai en suivant cette voie. Minho m'en voudrait. Il ne supporterait pas ça. Et moi non plus. Ce serait cruel, autant pour l'un que pour l'autre.

« C'est non. Je refuse. Si comme vous dites, Adam devra passer sa vie avec moi, il devra accepter Minho avant ! »

Lacey ouvrit grands les yeux. Et, avant qu'elle ne puisse rétorquer la moindre petite phrase, la porte s'ouvrit subitement. Brad, qui semblait avoir repris du poil de la bête depuis tout à l'heure, avait l'air énervé. Il me sembla le voir boiter et je remarquais que sa main droite était toujours couverte d'un bandage où des taches rougeâtres apparaissaient à intervalles réguliers.

A sa gauche se tenait Adam. Lui aussi semblait furieux. Tout en m'ignorant ostensiblement, il s'avança avec une démarche menaçante en direction de sa mère. Cette-dernière sembla alors vouloir se replier sur elle-même. Elle craignait son fils, c'était indéniable et horrible à constater.

« Je croyais avoir demandé de se débarrasser de cette gueuse et qu'est-ce que j'apprends ? Que ma mère a imposé le contraire ! Et encore mieux, parce que cela ne te suffisait pas de m'humilier de la sorte, que tu l'as prise sous ton aile !

-C'est impardonnable, surenchérit Brad sans se départir de son sourire hautain. D'autant plus que, d'après mes recherches personnelles, cette jeune femme est un danger pour autrui. Et elle laisse dans son sillage une traînée rouge qui la définit d'autant plus comme une menace à éradiquer. J'ai même vu sa tête mise à prix sur un site. »

Adam fit volte face et offrit à son ami un regard à vous foutre les jetons, à vous pousser à faire vos valises pour décamper à l'autre bout du monde. Cela fit sourire Lacey qui retrouva son aplomb et se redressa vivement.

« Tu vois Adam, tes barrières commencent petit à petit à s'effriter. Tu sais pertinemment qu'elle est celle qu'il te faut mon fils... Tu as besoin d'elle. »

Adam sembla alors sur le point de la frapper, sans que cela ne paraisse étonner sa mère outre mesure. Pour ma part, cela me refroidit considérablement. Certes, il était l'Alpha, mais cela ne lui conférait pas le droit de lever la main sur la femme qui l'avait mise au monde.

« Crétin ! Et encore, je suis polie ! Tu es un garçon ingrat, égoïste et je meurs d'envie de t'en foutre une, comme celle que tu t’apprêtais à donner à ta mère ! De quel droit tu crois pouvoir lui infliger ça ! Elle est celle grâce à qui tu es ici dans cette pièce, celle qui a veillé sur toi et c'est comme ça que tu la remercies ?! Je ne connais pas ton histoire, ton vécu et franchement, je m'en bats les ovaires si tu veux savoir ! Parce que crois-moi, tu as de la chance d'avoir quelqu'un comme Lacey à tes côtés ! Quelqu'un qui, malgré le fait que t'enchaînes les conneries, croit toujours en toi ! »

Je tentai de reprendre mon souffle. J’avais étonnement chaud partout et je mourrai d’envie de lui mettre mon poing dans le visage.

« Elle a confiance en toi ! Et toi comme un con, tu vas réduire cette confiance en la baffant ?! Mais profite plutôt ! Profite de cet amour ! Utilise-le pour te reconstruire ! Fais quelque chose de ta putain de vie ! Et plus tard, tu pourras peut être de nouveau la regarder dans les yeux pour voir combien elle est fière de toi, de lui tenir tête pour lui parler de ses torts et y remédier par la suite ! En attendant, la personne qui en fait le plus de conneries, c'est toi ! Et cette personne est une enflure ! Un gars qui fait pitié ! Qui ne remarque même pas que par sa faute, tout le monde est en train de couler ! »

Voyant qu'il n'avait rien à y redire, je poursuivis dans ma lancée en tâchant de retrouver mon calme.

« Sur ce, puisque de toute façon, tu n'en as rien à faire de moi et aussi parce qu'apparemment je te cause pas mal de soucis, je rentre ! Et je vais retrouver mon fils auquel vous m'avez arraché ! »

Un grognement sourd se fit entendre derrière moi et par réflexe, je courbais l'échine. Ce bruit purement animal n'avait rien de rassurant et me rappela celui de Connor (bien que Connor paraissait moins effrayant en comparaison).

Je pense que c'est à ce moment-là que je compris véritablement le fait que j'avais, sans aucune retenue, insulté le plus haut placé de la meute. Devant témoins en plus.

Comme pour confirmer mes doutes, Brad me barra la route en se plaçant en plein milieu de l'embrasure de la porte.

« Pas si vite chaton, déclara ce-dernier avec fermeté. Pour avoir causé des ennuis à la meute ou l'avoir mise en danger par ta seule présence en ces lieux, pour avoir perturbé l'équilibre et la tranquillité de celle-ci ainsi que pour avoir blessé un membre supérieur qui la compose, tu devras d'abord être jugée. »

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