Épisode 8 - Fenris (Partie 1)

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— Tu vas faire quoi ? Un nouveau tour de passe-passe ?! demanda aussitôt le petit chat alors que Lars ouvrait la bouche pour invoquer Fenris. Les yeux verts brillaient d’excitation, comme ceux d’un gamin sur le point d’assister à un spectacle de magie.

— Tais-toi et admire, répliqua le magicien en le toisant avec suffisance.

— Franchement, je me demande comment tu fais pour passer les portes, commenta encore l’autre d’un ton ironique alors que Lars se détournait de lui d’un geste dédaigneux.

Il reporta son attention sur ses paumes, toujours tendues face à face devant lui, puis ferma les yeux. Faire le vide dans son esprit… savourer le froid sur sa peau… L’aura hivernale l’enveloppa aussitôt, des frissons d’excitation parcoururent tout son corps.

La source de son véritable pouvoir ne tarda pas à se manifester. Elle surgit au plus profond de son être, de même qu’une bouffée de vent glacial et enneigé qui tourbillonna tout autour de lui, faisant voleter ses longues mèches ébènes. Telle une délicieuse fraîcheur, sa magie courait, gambadait sous sa peau, n’attendait plus qu’à exprimer toute sa splendeur.

Fenris se languissait de lui, Lars ne l’avait plus invoquée depuis si longtemps. Il faut dire qu’il ne le faisait que lors des situations les plus urgentes. Ou alors les plus désespérées.

Comme ce soir.

Il avait besoin de sa très chère et fidèle amie pour renvoyer toute cette racaille d’Upsilon dans la fange des enfers de Dante. Lars ressentit toute son impatience, Fenris avait hâte de se tenir à ses côtés pour déchaîner leur puissance.

Ensemble, ils allaient utiliser la glace pour repousser les limites de la magie.

— Fenris, murmura alors le jeune homme en ouvrant ses yeux complètement embrasés.

Un tourbillon de neige se forma entre ses paumes, aussitôt rejoint par son aura. Le duo s’entremêla, ondoya avec grâce dans l’air, puis façonna lentement Fenris, l’Incarnation même de son pouvoir. Cette forme de magie était peu commune chez les humains... pour ne pas dire impossible. Mais après tout, Lars n’avait rien de commun.

Le spectacle était de toute beauté : Lars ne se lasserait jamais d’admirer le long bâton noir et incrusté de runes, le pommeau d’un blanc pur et finement ouvragé. La tête de loup dont la gueule béante dévoilait des crocs scintillants ! Et à la place des yeux, deux améthystes brillaient doucement dans la nuit.

Puis Fenris se matérialisa entièrement entre ses mains. Elle était toujours aussi magnifique et Lars referma ses doigts sur la poignée d’un geste avide. La surface était fraîche et douce tout contre sa peau, les lignes gravées dans le bois luisaient d’une faible lumière violette.

Si belle et puissante…

— Une canne ?!

La voix incrédule du petit chat rompit le charme de ses émouvantes retrouvailles avec sa chère et tendre Fenris. Lars tourna un regard énervé vers l’enquiquineur qui affichait la tête d’un gamin terriblement déçu par le tour de magie auquel il venait d’assister.

— Sérieux ? C’est quoi ce bâton de majorette ? Tu te crois dans Magical Girls ou quoi ?

Lars n’avait aucune idée de ce qu’étaient les “Magical Girls”, mais la comparaison n’était clairement pas flatteuse vu l’air moqueur du blond. Il sentit Fenris frémir de colère sous ses doigts et caressa doucement la tête de loup pour la calmer. Il avait presque oublié à quel point elle était susceptible. Sans parler de son caractère vraiment impossible !

— Patience ma douce. Si tu veux, tu pourras transformer ce vilain petit chat en glaçon... mais plus tard. Laisse-moi juste le temps de profiter un peu de lui dans un lit, qu’en dis-tu ? lui murmura-t-il en portant le pommeau à ses lèvres pour y déposer un doux baiser.

Fenris considéra le compromis comme acceptable et sa joie féroce inonda aussitôt Lars. Toujours aussi fougueuse et un peu mauvaise ! Le jeune homme ne put retenir un petit sourire attendri, tant son attitude l’amusait.

— Et en plus tu lui parles ?! s’esclaffa l’autre nabot en secouant la tête. Ouais bon, il m’arrive aussi de causer à mes flingues, mais pas avec un air aussi con !

Stupide et suicidaire petit chat, songea Lars en haussant un sourcil agacé alors que Fenris s’agitait à nouveau de mécontentement dans son esprit et sous ses doigts. Elle décida d’ailleurs de ne pas laisser passer ce manque de respect envers sa magnifique personne.

Les deux améthystes qui ornaient la tête de loup s’illuminèrent aussitôt et le sol sous les pieds du gamin se mit à trembler : ce dernier n’eut pas le temps de réagir que des pics de glace surgirent et l’encerclèrent de toute part. Ils se tendirent vers lui dans un sifflement féroce. Les pointes acérées s’immobilisèrent à quelques centimètres de son cou.

— Mais putain, l’Aristo, tu fous quoi ? protesta le petit chat en écarquillant les yeux comme des soucoupes. Pas la peine d’être aussi susceptible, si on ne peut plus rigoler !

L’interpellé lui répondit par un petit sourire moqueur, tandis que Fenris jubilait à nouveau d’une joie féroce. Madame s’amusait beaucoup. L’un des pics s’étira d’ailleurs avec lenteur et sa pointe se rapprocha dangereusement de la jugulaire du blond. Ce dernier fusilla Lars de ses magnifiques prunelles vertes. Il n’avait pas du tout l’air inquiet, juste agacé.

Décidément, ce petit chat était vraiment… déconcertant. C’était comme si rien ne lui faisait peur. Courageux ? Peut-être. Idiot ? Très probable. Et pourtant non. Ce gamin était loin d’être bête. Au contraire, tout dans son attitude indiquait qu’il savait très bien ce qu’il faisait. Ce qu’il voulait faire plutôt. C’était diablement fascinant. Et excitant.

— Fenris, s’il te plait, plus tard, finit par dire Lars, sans cesser d’observer son si ravissant et étrange acolyte d’un œil intéressé. On a encore besoin de lui pour cette nuit.

Fenris attendit encore une petite minute avant d’accepter de capituler. Elle ne se priva cependant pas pour étaler toute sa mauvaise foi. Au lieu de se rétracter tout simplement, les pics de glace retombèrent au sol sous forme de flaques glacées qui éclaboussèrent copieusement le pantalon et les chaussures du petit chat au passage.

— Hey, mais oooooh ! C’est quoi ces manières puériles ? Bonjour la maturité !!

— Règle numéro un si tu ne veux pas mourir bêtement, petit chat : ne jamais vexer Fenris, répliqua Lars d’une voix suave tandis que l’autre s’ébrouait en râlant. Elle est très susceptible. Enfin, bref ! Revenons aux choses sérieuses, veux-tu ? Le plan.

— Je pige absolument rien de ce que tu racontes ! C’est qui Fenris ? T’es schizophrène ou quoi ? grommela le gamin avec humeur. Il continuait de s’agiter dans tous les sens, dans une vaine tentative de se sécher. Lars leva les yeux au ciel, tandis que la principale intéressée ricanait de satisfaction dans un coin de sa tête. Vilaine fille.

Vind Brann, fit le magicien en esquissant un petit geste de la main en direction du nabot.

Toutefois au lieu d’une simple brise chaude, ce fut une véritable bourrasque qui enveloppa celui-ci. La seconde suivante, le petit chat était complètement sec. Il affichait cependant un air ahuri, ses cheveux blonds dressés en épi sur de sa tête.

Il était mignon à croquer.

— Bon, donc le plan est tout simple, petit chat : je vais renvoyer les Upsilons d’où ils viennent. Ils vont bien évidemment essayer de m’en empêcher. Et c’est là que tu interviens avec tes jolis petits pistolets. Vous allez… comment déjà vous dites de nos jours ? Ah oui, toi et tes petits pistolets, vous allez couvrir mes arrières, d’accord ? Ces sales bestioles ne doivent surtout pas m’approcher. Est-ce clair, petit chat, ou dois-je te faire un exposé détaillé ?

— Oh, ça va ! Me prend pas pour un idiot, non plus ! ronchonna le gamin en faisant la moue. Et pour la millionième fois, mon nom c’est Leo. LEO ! Alors arrête avec ton “petit chat” là, tu commences sérieusement à me gonfler, tu le sais ça ?

— Je ne vois pas où est le problème, rétorqua Lars en reprenant sa voix suave, tandis que les prunelles vertes le fixaient avec agacement. Leo, c’est un nom de chat, non ?

L’autre ne répondit pas, il se contenta de le fixer d’un air à la fois incrédule et circonspect. Mais il finit par lever les yeux au ciel et hausser les épaules en se détournant.

— Ah et puis merde ! Appelle-moi comme ça te chante, j’en ai vraiment rien à branler !

Le petit chat continua cependant de maugréer il ne savait quoi dans sa barbe. Il était mignon comme tout, mais Lars n’avait pas de temps à perdre avec ses lamentations. “Exorciser” ce foutu village, empêcher Liv de donner l’anneau à Déchet (ou l’inverse peu importe)... ils avaient encore du pain sur la planche. Le jeune homme ouvrit la bouche pour l’invectiver, mais le gamin prit les devants en retrouvant soudain son si ravissant petit sourire en coin.

— Sinon ouais, aucun problème. Tu peux compter sur moi pour couvrir tes fesses, l’Aristo.

Il haussa à nouveau les épaules comme si toute cette histoire n’était pas du tout bizarre. Mais après tout, s’il était vraiment un tueur professionnel comme le pensait Lars, ce genre de nuit devait être une banale routine pour lui. Même si bon, ce n’était pas à des humains ordinaires qu’il avait affaire, mais à des démons.

Qu’importe, la situation avait l’air de le combler ! Il affichait la tête de quelqu’un qui s’amusait comme un fou. Un petit chat si adorable !

— Mais du coup, tant que t’y es, si tu pouvais refaire le même truc que t’as fait avec mes flingues sur ces deux petites merveilles…

Tout en parlant, la gamin farfouillait à l’intérieur de son blouson. Il en sortit deux longs poignards de combat qu’il tendit à Lars avec un grand sourire angélique. Ce dernier se contenta de le toiser en haussant un sourcil, sans faire un geste pour prendre les armes. Et le petit chat lui répondit par une grimace moqueuse.

— Quoi ? Tu crois que mes flingues ont des balles en illimité ?!

— Et toi, tu crois que c’est Noël ? Je ne suis pas ton enchanteur personnel, petit chat.

Lars lui arracha quand même les deux lames des mains en soupirant exagérément. Il caressa leur surface argentée du bout des doigts, elle était gravée des mêmes symboles que sur les pistolets. Le petit chat devait avoir des origines celtes.

Lars souffla ensuite sur les armes pour imprégner les lames de son aura et les rendre mortelles pour les créatures surnaturelles. Puis il les rendit à leur propriétaire. Celui-ci s’en empara avidement pour les examiner avec une curiosité des plus enthousiastes.

— Donc, comment ça marche exactement les démons et tout le tralala ? demanda-t-il ensuite en fixant Lars avec intérêt. Comment ça se fait que ces Upsimachintrucs peuvent être exorcisés et pas l’autre pervers là… Déchet ou je sais plus qui !

— Plus tard, petit chat. Pour l’heure, tout ce que tu dois savoir c’est que tes armes peuvent blesser, tuer les démons. Et maintenant, écartes-toi. Fenris et moi avons à faire.

Le gamin s’exécuta de très mauvaise grâce, mais en même temps, ses prunelles vertes brillaient d’une vive curiosité. Et Lars ne put retenir un petit rictus arrogant. S’il voulait du spectacle, le ravissant petit chat allait être servi.

Fenris frétillait d’impatience sous ses doigts. Inutile de la faire languir encore plus longtemps. Lars la saisit à pleines mains puis la planta fermement dans le sol.

Is, høre, lyde, lança-t-il d’une voix froide et détachée. Prononcé avec force, le sort résonna en écho dans l’air et avec elle, sa magie.

Cette dernière se mit à vibrer tout autour de lui, tandis que son aura enflammait ses yeux avec une incroyable intensité. Fenris aussi... et la terre. L’intense lumière violine ondoya sous la neige avant de se propager aux quatre coins du village telle une puissante vague.

Un grondement sourd ébranla la quiétude de la nuit et d’épais murs de glace s’élevèrent tout autour de la bourgade. Les parois s’étiraient dans une lenteur menaçante, puis finirent par fusionner pour former un dôme immaculé. Une gigantesque prison gelée d’où aucun de ces cabots décérébrés ne pourrait s’échapper. Et encore moins cet abruti de Déchet.

Pendant ce temps, Lars s’éleva dans les airs, le corps enveloppé dans son aura. Fenris dans une main, il tendit l’autre devant lui en serrant le poing. Son visage restait parfaitement froid et lisse malgré le flot d’énergie qui bouillonnait furieusement en lui. Fenris exultait et lui aussi. Toute cette puissance les enivrait, c’était merveilleux.

Komme, ordonna le jeune homme et cette fois-ci, ce fut le sol de l’aire de jeux qui se mit à trembler.

D’imposantes silhouettes de glace émergèrent par dizaine de la terre : des loups au corps lisse et scintillant qui s’ébrouèrent en grognant. Leurs babines retroussées dévoilaient des crocs aussi longs et aiguisés que les poignards du petit chat. Leurs iris violets scintillaient dans la nuit, telles des petites lucioles meurtrières. Les points lumineux offraient un contraste magnifique avec leur apparence immaculée.

Les bêtes s'avancèrent lentement vers Lars en faisant racler leurs griffes acérées sur le verglas. Certaines reniflèrent les Upsilon à terre avec avidité, mais le magicien émit un claquement de langue agacé pour les rappeler à l’ordre. Ils se détournèrent à contrecœur et continuèrent leur chemin en grognant plus fort.

— Bordel de merde ! jura le petit chat lorsqu’un loup passa tout près de lui. La bête lui arrivait à la taille, elle se tourna dans sa direction. Elle émit un grondement sourd et menaçant, tout en se léchant les crocs. Le gamin braqua aussitôt ses armes sur sa tête.

Fenris, petite coquine, songea Lars avec un mince sourire, tandis que cette dernière vibrait d’une joie mesquine sous sa paume. Le magicien revint ensuite au sol, ses créations se rassemblèrent autour de lui. Elles lui tournèrent autour en s’agitant avec impatience.

Lars caressa le crâne du loup le plus proche dans un geste presque tendre. L’animal de glace se frotta langoureusement contre sa paume. Il rejoignit ensuite ses camarades, dans l’attente des ordres de leur créateur.

, ordonna ce dernier en agitant une main avec nonchalance.

La presque totalité de ses loups bondit aussitôt et fila aux quatre coins du village en hurlant à la lune. Le reste continua de s’agiter autour de Lars. Celui-ci se pencha légèrement en avant et l’une des bêtes s’approcha en faisant claquer son imposante mâchoire. Nullement impressionné, le magicien plongea ses yeux dans les siens. Le regard améthyste était féroce, mais soumis. L’animal lui était complètement dévoué corps et âmes.

Finn Liv, lui murmura Lars. Les oreilles de glace remuèrent, puis le loup se tourna vers ses congénères. Il poussa un hurlement guttural, auquel les autres répondirent aussitôt. Ils s’élancèrent ensuite dans la nuit sous l'œil satisfait de Lars.

— Eeeuh, l’Aristo ?!

L’interpellé tourna la tête, intrigué malgré lui par le ton courroucé du petit chat. Le spectacle qui s’étalait sous ses yeux lui arracha alors un petit sourire amusé. Le gamin s’était apparemment fait un nouvel ami : le loup de tout à l’heure continuait de lui tourner autour, les crocs toujours bien en vue. L’autre ne le quittait pas des yeux, de même que ses pistolets qui restaient braqués sur la tête de l’animal de glace.

Fenris, bien sûr. Rancunière comme tout, en plus d’être adorablement mauvaise.

— Tu pourrais dire à ton clébard de me lâcher la grappe ? Ou je lui explose la gueule !

— Il t’a adopté, que veux tu que j’y fasse ? répliqua Lars en haussant les épaules, toujours avec son rictus en coin, tandis que le gamin le fusillait du regard. Ligg, lança-t-il néanmoins à l’intention de la bête qui obtempéra de très mauvaise grâce. Un dernier grognement vers le petit chat et il se tint tranquille… mais sans pour autant s’éloigner du blond.

— Eeeuh il est toujours là ! protesta aussitôt ce dernier. Dis-lui de bouger son cul !

— Ça va être difficile parce que tu vas monter sur son dos.

— Quoi ? Jamais de la vie !!

— Allons, petit chat ! Ne me dis pas que tu as peur, se moqua Lars, de plus en plus amusé.

Comme il s’y attendait, sa réponse fit tout de suite mouche. Le gamin se drapa dans sa dignité, le regard plein de défi.

D’accord ! Mais si ce truc essaie de me bouffer, je le casse en morceaux à coups de balles ! T’as compris le clebs ? ajouta-t-il à l’intention du loup qui se contenta de le fixer sans ciller, la tête mauvaise au possible. Fenris avait décidément pris le gamin en grippe. Mais il l’avait bien cherché d’un côté. Lars n’allait pas le plaindre.

— Alors petit chat, prêt à en finir avec cette horripilante nuit ? demanda-t-il.

— Ouais, maugréa l’autre en grimpant tant bien que mal sur le dos de son tout nouvel acolyte. Il en oublia même de faire son enquiquineur. Lars s'attendait à une liste de questions stupides, comme le fait qu’il ne glissait pas sur le corps en glace de sa monture par exemple. Mais le petit chat n'en posa aucune, trop occupé à couver le loup d’un regard méfiant. Enfin, bon, tant mieux. Lars n’avait pas envie de perdre du temps à lui expliquer que c’était grâce à la magie et blablabla. Ils avaient mieux à faire.

— Très bien, fit le magicien. Il s’éleva à nouveau dans les airs, le pan de son manteau claquant dans le vent. Et maintenant, allons-y.

Et voila les amis ! C'était un petit aperçu de la véritable source du pouvoir de Lars ! Qu'est-ce que vous en pensez ? Ce truc avec la glace et tout ? ET FENRIS, ma petite chouchou d'amour hihih !

Je vous donne rendez-vous cette semaine pour la suite : qu'est-ce que Lars mijote ? Comment il compte "exorciser" tout le village au juste ? :o Je suis impatiente de vous faire lire la seconde partie... mais en attendant, je guette vos commentaires ! (en mode stalker comme d'habitude lol)

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