43 - Damian

13 minutes de lecture

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Damian

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   Je me rappelle d'un jour où, Ariana m'a parlé del dia de los muertos au Mexique. Selon elle, il s'agissait d'une fête familiale grandiose où on se réunissait pour fêter la vie que les morts avaient vécu de leur vivant.  Tout d'abord avec un détour au cimetière, auprès de l'ofrenda de nos morts. On mangeait, on buvait, on pensait à eux. Et surtout, on n'était pas triste car, on ne célébrait pas la mort, mais la vie.

Pourquoi n'est-ce pas comme ça dans chaque pays du monde ?

Divaguant sur ce souvenir, je fixe les bulles de la coupe de mousseux que Ariana tient entre ses mains, assez intrigué.

Depuis que nous sommes rentrés du cimetière, après avoir assisté à la mise en terre du cercueil, elle boit beaucoup, rit fort et fait même de la lèche à notre père. Ce dernier, loin, très loin d'être affecté par la mort tragique de son fils qui soit dit en passant, lui a permis d'être relâché avec vingt jours d'avance, parade et parle fort, occupe l'espace autour de lui.

Les hommes du gang lui font de longs discours, lui expriment leur tristesse d'avoir perdu leur chef ''remplaçant'', mais aussi l'infini plaisir de le revoir lui, en bonne santé.

J'aurais préféré que ce soit l'inverse justement.

Je gronde, bois une gorgée de mon verre de jus d'ananas, et fixe Danny me rejoindre en trottinant, pour s'asseoir à côté de moi sur les marches d'escalier. Je ne sais pas ce qu'il boit, mais la couleur ne m'inspire pas confiance.

— Pourquoi t'as pas pleuré à l'église ?

Sa question abrupte me ramène brutalement sur terre, me donne une grande gifle dans le visage. Étonné, je tourne la tête vers lui, hausse les sourcils.

— Quoi ?

— Je t'ai vu, pendant que le père Perez parlait, tu as pas pleuré. Pourquoi ?

— Je m'en suis pas rendu compte.

Et c'est vrai. J'ai vécu cette cérémonie dans une dimension parallèle, comme si je l'observais par le biais d'un autre, comme si je ne connaissais pas l'homme allongé dans le cercueil. À aucun moment, l'idée de pleurer ne m'a submergé, à aucun moment mes sentiments ont pris le dessus.

En y repensant, mon père non plus n'a pas pleuré.

Mon petit frère m'observe d'un drôle d'air.

— Tu l'aimais pas H, hein ?

— Bien sûr que si, je rétorque. C'est juste que... J'en sais rien Dan d'accord ?

Mikky nous rejoint à son tour, une énorme assiette en plastique remplie de gâteaux apéritifs entre les mains.

Danny lui en prend quelques-uns, je refuse gentiment : la dernière chose dont j'ai besoin là, maintenant, c'est de m'enfiler ces merdes.

Le nouvel arrivant fait la causette, tente de nous dérider, Danny et moi. Il parle vaguement du moment où enfin, nous pourrons retourner en Arizona.

À cette simple pensée, mon esprit divague vers Samuel qui, depuis l'autre bout de la salle, discute avec Julio en me lançant de temps à autre de lourds regards interrogateurs.

Je suis pris entre deux feux avec lui. Si mon père découvre le pot aux roses, il creusera lui-même ma tombe entre celle de Lina et Hugo, et m'y enterrera avec une satisfaction toute justifiée selon lui.

Il va finir par le découvrir de toute façon. Après tout, ce n'est pas comme si le voisinage n'était pas au courant que le fils Cortez est un gros pédé.

Je ris amer, enfouis mon nez dans mon verre.

— Vous pensez que papa va rester ici maintenant ?

— Où veux-tu qu'il aille autrement, je marmonne, le cœur lourd.

— Si on réunit tout notre argent, on pourrait peut-être lui payer un hôtel ?

Assez étonné de la question de Danny, je tourne vers lui un visage intrigué dans le mauvais sens du terme. J'ai mes raisons de ne pas vouloir que notre père reste à la maison. J'aimerais cependant connaître celle des jumeaux.

— Pourquoi tu ne veux pas qu'il reste avec nous ?

— Parce que s'il revient, Raf et Sam ne viendront plus aussi souvent et...

Danny se tait, et son jumeau termine :

— Et c'est eux notre famille, pas lui.

Si notre père entendait ça, il serait dingue. Et il aurait des raisons de l'être : délaissé au profit de deux personnes rencontrées il y a trois mois seulement, il y a de quoi grincer des dents.

Je souris un peu, et ébouriffe les cheveux de Mikky.

— En plus papa, il s'en fiche de nous. Il a échangé nos prénoms tout à l'heure.

— Vraiment ?

— Oui. Il est même pas foutu de nous reconnaître.

La tournure vulgaire de la phrase qui franchit les lèvres de Mikky me fait douloureusement penser à mes propres mots, à son âge.

Des pas se rapprochent de nous, et lorsque je relève la tête, je tombe sur Samuel, sourire doux aux lèvres, un feuilleté au fromage entre les doigts.

— Tu en veux un ?

Il me le tend, je refuse, Danny le vole et le gobe en une bouchée.

Dépité, mon petit ami s'assoit près de moi, tout en restant à une distance purement ''amicale''.

— Tu sais que s'il est pas au courant, c'est qu'une question de jours, me glisse-t-il doucement.

— Huh, tu crois que je le sais pas ? Il lui suffit d'aller sur les réseaux sociaux ou juste au lycée pour se rendre compte de...

— Ça t'inquiète tant que ça ?

— Sam, être homo pour mon père c'est juste... pas envisageable.

— Par contre, vendre de la cocaïne c'est ok ? Il a tout de même une drôle de morale.

J'acquiesce en ricanant dans ma barbe.

Nous restons silencieux quelques instants, avant que je ne reprenne la parole.

— Et Raf, comment il va ?

— Il boit beaucoup, je trouve.

— Comme ma sœur. Ça craint.

Nouveau silence. Je croise et décroise mes jambes, mal à l'aise dans mon propre corps, dans ma propre maison.

Lu me fait signe, puis s'approche à son tour, un verre de vin entre les mains.

— Vous faites contre-soirée dans les escaliers ?

— Non, je réfléchis au meilleur moyen de me procurer de faux papiers pour quitter le pays, je grince en roulant des yeux.

— Pourquoi ?

Je lui adresse un mouvement de tête équivoque, mime un « Dad is come back » en articulant bien chaque syllabe. Mon amie se mord l'intérieur de la joue, et balaye Samuel d'un regard avant de franchement le désigner du menton.

— Effectivement, on risque d'avoir un problème de taille.

— Ouais.

— C'est dramatique à ce point ? s'exclame mon petit ami.

Je hausse les épaules, franchement las d'avoir à me torturer l'esprit avec ce problème alors que mon putain de grand frère vient d'être enterré six pieds sous terre. Je veux dire, je devrais être dévasté, et je le suis mais là, tout de suite, la seule chose qui m'inquiète vraiment est qu'à cause de mon père et de ses a priori à la con, la seule personne qui me rend un minimum heureux ne pourra plus passer la porte d'entrée.

Mes poings se serrent, j'inspire par le nez, tremble. Mikky prévenant, pose une main sur mon genou, le serre doucement.

C'est fou comme, de ne pas les voir depuis presque un mois, les a changés à mes yeux. Ils me paraissent plus vieux, plus matures, moins gamins.

Mon frère me sourit, avant de faire un clin d’œil à Samuel.

— De toute façon, entre lui et toi, c'est toi notre préféré.

— Mikky, ça se dit pas ce genre de chose, le reprend Danny.

— Quoi ? C'est vrai.

Samuel pouffe légèrement, avant d'étreindre les jumeaux avec chaleur.

Et dire que mon père, par sa simple présence, pourrait briser tout ça.

C'est hors de question.

   Les ''invités'' sont enfin partis, ne reste que nous cinq à la maison. Comme si rien n'avait changé depuis plus de deux ans maintenant, notre père a repris sa place, a inspecté l'état de l'extérieur, de la plomberie.

Ariana est éméchée, et tourne comme un lion en cage depuis que monsieur a commencé à se la jouer militaire sur chaque minuscule détail de cette saloperie de maison.

Les jumeaux sont en haut, jouent dans leur chambre.

Ariana passe à côté de moi, porte un nouveau verre de bière à ses lèvres. Son regard est d'une dureté sans nom, elle me semble prête à mordre quiconque la regarderait de travers.

Enfin, notre père redescend, et vient se planter face à nous, l'air critique.

— Damian, tu me feras le plaisir de ranger ta chambre, et de trier tes fringues. C'est un bordel sans nom là-haut, je me demande comment ta sœur laisse passer ça.

— Quoi ?

— Quoi, quoi ? T'es pas une nana, alors tu vas me trier ces fringues. Ariana, tu vas pas me dire que tu cautionnes les... torchons que j'ai trouvés dans son armoire ?

— Tu as fouillé mon armoire ?

Non mais je rêve. J'hallucine ?

Il hoche pensivement la tête, et se rapproche d'un pas : je recule d'un pas également. Ma sœur quant à elle, très loin d'être sourde au reproche de notre père, le foudroie du regard.

— T'es gentil, tes réprimandes tu te les gardes pour un autre jour.

Halluciné du ton glacial, il la contourne pour aller s'ouvrir une canette de bière, et revient près de nous avant d'à nouveau se tourner vers moi. Une sale odeur de bière et de transpiration s'échappe de ses pores, me donnerait presque la nausée. Ses yeux me toisent, me font un mal fou à décortiquer chaque centimètre de mon corps à la loupe.

Pourquoi faut-il qu'il me déteste à ce point ?

— Je ne dis pas ça pour t'engueuler Dam, j'ai juste pas envie que les gens te prennent pour ce que tu n'es pas, et ces fringues n'envoient pas le bon message.

Je hoche timidement la tête, lui souffle un « Je m'en occuperai » à peine audible, avant de jeter un regarde en biais à Ariana. Elle a terminé son verre, et s'en est presque déjà resservi un.

— Tu es d'accord Ariana ?

— J'en ai rien à faire de cette question de fringues là, tout de suite. J'ose espérer que tu comprends pourquoi ?

Mon père arque un sourcil, mais ne fait aucun commentaire.

À la place, il revient à moi, encore et toujours. Je me hâte de redresser la tête.

— J'ai également vu traîner tout un tas de médicaments. C'est quoi tout ça ?

— Des médicaments prescrits par...

Je me fige. Mon père a toujours eu une grande aversion pour les psychologues. Pas parce qu'il ne croit pas en leur travail, mais plutôt car il les pense responsables de la faiblesse d'esprit de certains. Pour lui, voir un psychologue revient à accepter et revendiquer sa faiblesse.

— Ton ?

— Médecin.

— Son psychiatre, rétorque Ariana, la voix grave. Son putain de psychiatre, qu'il voit parce qu'il va mal, parce que je te rappelle simplement qu'il s'est tiré vivant d'un truc franchement pas cool il y a un mois. Parce que Lina et H se sont tous les deux fait buter, et parce que notre vie n'est qu'un ramassis de merde. Alors oui, il prend des médocs, et t'as rien à lui dire, comprendo ?

Je reste figé, les muscles tendus à leur paroxysme, le souffle glacé.

Elle ne vient pas franchement de lui dire ça, si ? Mon cœur bat plus fort dans ma poitrine car, même si ce n'est vraiment pas le jour, je sens venir l'explosion, celle qui miraculeusement, n'a pas eu lieu l'autre fois à la prison.

— Excuse-moi mi hija ?

— Je ne pense pas que la prison t'ait rendu sourd ? Tu as très bien entendu, tu lui lâches la grappe maintenant, c'est bon là.

Menaçant, mon père s'approche d'elle d'un pas lourd, la couvre de son ombre.

— Pardon ? J'ai tout de même le droit de faire une remarque à mon fils sur...

— Bah non, justement. T'en as plus le droit, et tu sais pourquoi ? Parce que ça fait deux ans que tu en as rien eu à péter de lui, ou de moi, ou des jumeaux. C'est en partie à cause de toi qu'il voit ce putain de psy, c'est à cause de toi qu'il a voulu rejoindre ce gang de merde, cette putain d'arnaque qui visiblement, compte plus à tes yeux que ta propre famille !

Le ton monte dangereusement. Dans les escaliers, j'entends les jumeaux se rapprocher. Je leur fais signe de remonter, avant que d'un coup, on ne me parle à nouveau. Ou plutôt, qu'on ne me hurle dessus à nouveau.

— Damian, écoute-moi quand je te parle !

Je sursaute, fais un nouveau pas en arrière, et regarde mon père se rapprocher de ma sœur, l'air mauvais. Ils sont tous les deux largement éméchés, et leurs rancunes respectives n'arrangent rien à la situation.

— Je... je vais trier mes vêtements c'est bon, vous engueulez pas pour ça.

— Tu vas rien trier du tout bordel ! Et c'est pas pour ça qu'on discute. On est pas en train de s'engueuler là, ok ?

J'en doute très, très fortement, mais ne fais aucun commentaire.

Mon père renifle, dédaigneux, avant de rire, mauvais.

— Alors maintenant, tous vos malheurs vont être de ma faute ? Si vous êtes dans la merde Ariana, c'est car tu n'as pas su assumer ta responsabilité de tutrice.

— C'est difficile d'assurer lorsque tout est déjà bousillé à la base !

— Tu vas baisser d'un ton, tu me gonfles là !

— Toi baisse d'un ton, et laisse Damian tranquille.

Il sourit, rit à nouveau, et se tourne vers moi.

D'un signe de tête, il me fait signe d'approcher, je refuse, il prend la mouche et grogne de colère.

— Vous avez donc décidé de me les briser tous les deux ?

— Pas du tout. Je ne veux juste pas qu'avec ton retour revienne l'ambiance toxique qui régnait avant ton départ.

— Ambiance toxique, ricane t-il.

— Oui. Toujours là à nous critiquer, à mener une vie d'enfer à Dam, c'est stop là.

— Tu trouves que je te mène la vie dure Damian ?

Je déglutis, ne sais pas quoi répondre.

Évidemment qu'il m'a gâché la vie avant son départ, à sans cesse me rappeler que le seul de ses enfants qui le décevait bien comme il fallait, c'était moi. À toujours me comparer à Hugo, le repreneur parfait, le fils idéal dont il se vantait auprès des copains, qu'il voyait déjà reprendre les rênes du gang. Au même titre qu'il comparait Lina à Ariana, il ne pouvait pas passer une semaine sans qu'il ne me fasse une leçon sur ma façon de m'habiller, de marcher, de parler, de me tenir.« Marche pas comme ça, on dirait une nana ! », « Tu comptes impressionner qui avec ce genre de fringue ? », « Regarde Hugo, est-ce qu'il perd son temps à lire lui ? Non ! », « Tu voudrais pas faire du sport un peu, c'est quoi ce corps de faible ? » ou « Quand tu auras finis de te pomponner comme une pédale, on pourra peut-être discuter de tes priorités dans la vie, non ? ».

Tout me revient, et je sens mon cœur craquer.

Je veux pas que ça recommence, jamais. Je ne veux pas de lui ici, je ne veux pas que sa vie interfère sur la mienne, je refuse de le voir bousiller les jumeaux comme il m'a bousillé moi.

— Oui, je réponds simplement.

Mon cerveau tire la sonnette d'alarme. J'aurais mieux fait de mentir, après tout. Mais encore une fois, mon cœur a été le plus rapide.

Ses yeux s'écarquillent, et Ariana me sourit, fière de moi.

— Vraiment ? Pauvre princesa, je crois qu'on a pas la même définition de la vie à la dure.

— Me traite pas de ''princesa'', je marmonne.

— Et pourquoi pas ? Je trouve que ce surnom va plutôt bien avec ta garde-robe.

Je frissonne, et recule encore, tandis qu'il avance, qu'il empiète dans mon espace vital.

— Arrête de reculer. Tu m'as dit l'autre fois en prison, que tu avais presque rejoint le gang ? Ce n'est pas avec une attitude comme celle-ci que tu pourras survivre.

— C'est sûr qu'en adoptant l'attitude correcte, on survit ! je m'exclame. La preuve, ça a tellement bien marché pour Lina et Hugo !

La gifle part avant que je n'ai pu l'esquiver. Ariana se précipite à ma rescousse, repousse notre père, lui montre les dents, avant de sortir son portable et de le lui fourrer sous le nez.

— Ose recommencer, ose, gronde t-elle. Et j'appelle les flics. Ils attendent que ça, le dérapage qui te reconduira directement en taule. Espèce de malade, à croire que t'as rien appris, que t'es juste toujours la pauvre merde qu'ils ont bien fait de coffrer il y a deux ans. T'étais peut-être pas le responsable direct de la mort de Lina, ni de celle de H mais crois-moi sans toi, ils seraient encore tous les deux en vie.

Mon père est blême. Il nous fixe tous les deux sans mot dire, les yeux injectés de sang, les doigts tremblants de rage.

Puis il fait à nouveau un pas vers nous, Ariana agite son portable.

— Et tu ferais mieux de pas douter de ma parole. Mon petit ami, celui que tu as mal regardé toute la journée parce que Oh mon dieu, il est métis, et bien figure-toi qu'en plus de ça, il est flic. Mais pas juste flic de commune tu vois, il est flic de haut niveau, tout droit sorti de l'US Army. Alors fais pas le malin. T'as réussi à sortir de taule en jouant la carte du père épleuré, je peux t'y renvoyer en jouant la carte du père violent et nuisible.

— Quelle franche réussite, grogne mon père avec dédain. Ma fille se tape un flic black, et mon fils de toute évidence, n'a jamais compris, malgré mes ''remarques'', qu'il n'était pas une fille, mais bien un garçon. La vie est parfois mal faite, comme vous le dites. Ce sont toujours les enfants défectueux qui persistent.

Il attrape sa veste, sa canette de bière, et nous salue d'une insulte salée, avant de quitter la maison, en claquant la porte.

Je tremble de part en part, ne sais pas quoi faire si ce n'est bafouiller des paroles intelligibles à l'intention de Ariana qui, déjà le nez fourré dans ses contacts, lance bien vite un appel à Elena.

— Elena c'est moi. J'ai besoin que tu viennes à la maison s'te plaît.

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