Chapitre 35 - Les regrets de Merlin et Sacha

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Après de longues minutes de marche, le magicien se décide pour un lieu où il ne va pour ainsi dire jamais, mais où il sait que Sacha aime aller : la déchetterie !

Effectivement, c’est là que Merlin découvre l’animal, assis au milieu d’immondices, de sacs-poubelle crevés et d’appareils ménagers cassés. L’odeur de nourritures avariées que la chaleur rend encore plus forte, incommode l’Enchanteur qui espère l’écarter d’un vague geste de la main. Cependant, c’est d’un ton aimable et sans la moindre gêne qu’il s’installe sur une palette moisie, près du loup. Ce dernier, les oreilles basses et les yeux larmoyants semble soudain absorbé par ses pattes velues.

— Tu ne pourras pas toujours rester là, commence simplement Merlin.

Sacha ne répond pas.

— Je sais que tu regrettes ce qui s’est passé.

Le loup fixe son regard sur l’Enchanteur et avoue d’une voix tremblante.

— J’ai voulu la tuer ou lui faire du mal… mais la dévorer ça non ! Me transformer en cette bête, jamais ! J’ignorais même pouvoir le faire…

Merlin sait que l’animal est sincère. Il éprouve presque de la pitié pour lui.

— Tu as des remords, des remords réels ?

— Oui, bien sûr ! assure Sacha, d’une voix vibrante d’émotion.

— C’est bien. Je pense que cette épreuve t’a permis de prendre du recul sur ta nature bestiale.

— Je le crois aussi. Je n’ai plus envie d’être un méchant loup. Pourtant, il y a quelques jours encore, tout ce que je désirais c’était détruire, détruire les gens, la gentillesse… tout a changé aujourd’hui.

— Que souhaites-tu à présent ?

— Je l’ignore, enfin… je veux dire… j’aspire à ne plus être celui que j’étais, mais de là à devenir bon…

— C’est toujours difficile de savoir qui on est vraiment, rétorque sagement Merlin. Quoi qu’il en soit il va falloir faire quelque chose suite à l’assassinat de Pétunia.

— Cela signifie ?

— Que même si je n’aimais pas cette femme, son meurtre ne peut rester impuni.

— Je comprends.

Sacha se met debout, les mains dans les poches il donne un léger coup du bout du pied dans un sac éventré.

— Que comptez-vous faire de moi ?

À son tour, Merlin se lève. Il sort sa baguette magique d’une de ses longues manches couleur ciel.

— Je suis navré, dit-il tristement.

D’un geste doux, il touche de sa baguette, le dessus du crâne de Sacha. Un éclair bleu suivi d’étoiles brillantes métamorphose la bête qui devient de plus en plus petite. En quelques secondes, le fringuant loup n’est plus qu’une peluche miniature vêtue d’une salopette cerise aux boutons argentés. Merlin, le corps et l’âme las, prend le jouet, le glisse dans la plus profonde de ses poches et quitte la déchetterie.

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