Chapitre 15 - Le grand amour de Pétunia (partie 2)

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Quelques semaines passent. Par un malencontreux hasard, la sorcière surprend Thomas embrassant une femme à l’épaisse chevelure noire, portant un serre-tête de topaze. Pétunia identifie de suite Angéline, la mère du petit chaperon rouge. Le cœur en pierre de l’ensorceleuse se brise en mille morceaux.

Six mois après, se cachant derrière les colonnes de marbre de l’église, Pétunia assiste, impuissante, au mariage du couple. Un an plus tard, Agatha naît. La sorcière apprend la nouvelle avec une jalousie qui lui fait verser des larmes de sang.

Circella propose de jeter un sort à la jeune maman afin de venger sa cadette, mais celle-ci s’y refuse. Malgré les derniers évènements, elle aime toujours Thomas et il est la seule personne qu’elle ne veut pas voir souffrir. Mais Circella ne l’entend pas de cette oreille. Pour elle, l’honneur des filles Sinistrel a été bafoué et des représailles sont nécessaires pour faire comprendre à tous qu’on ne peut pas impunément contrarier les deux sœurs.

Et une fin d’après-midi, alors qu’Angéline revenant du marché coupe à travers bois, Circella déclenche une imperceptible averse créant une brume profonde où bien des mystères peuvent se dissimuler. L’épouse du chasseur sent un froid piquant traverser sa mince robe en coton tandis que ses chaussures s’embourbent sans cesse dans des flaques de boues. Noyés par le brouillard, les arbres à la silhouette sépulcrale ressemblent à des géants terrifiants. Angéline finit par s’égarer. Éperdue, elle court à perdre haleine, accrochant son vêtement à des ronces qui achèvent de la déchirer. Fatiguée, effrayée, la jeune femme se laisse tomber à terre, des larmes salées coulant le long de ses joues. Elle ne sait pas que Circella grâce à un cristal magique l’épie tout en se moquant. L’épouse de Thomas se relève. Il faut qu’elle retrouve son chemin. Courageusement, elle continue de marcher, espérant regagner la voie menant à sa maison.

Mais au lieu des murs blancs et toits aux tuiles vieillies, elle se trouve devant un magnifique portail en fer forgé noir, gardien d’un obscur, mais sublime château aux tours dorées. Ce dernier est entouré d’un jardin où les roses embaument et où les lilas dansent au rythme d'une brise invisible. Angéline entrevoit également un lac d’un bleu profond où des poissons aux écailles argentées nagent faisant doucement onduler l’eau.

La suite ? Vous la connaissez, Angéline vient d’arriver devant le palais d’un animal damné et le conte de la Belle et la Bête n’est autre que celui de la rivale de Pétunia. Évidemment, pour la légende, on inventa une romance entre les deux personnages, mais en réalité, Angéline ne pensait qu’à Thomas. Lorsqu’elle fut délivrée de la malédiction, elle put retrouver son mari et tous deux vécurent des années heureuses. Circella, elle, se montra dépitée, elle avait escompté que le monstre fasse d’Angéline, son repas.

Voilà pour l’histoire de l’unique amour de Pétunia.

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