Chapitre 9 - Enfance des méchantes soeurs

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Laissons Sacha voler la prophétie… s’il y arrive, et retournons quelques années en arrière afin d’en apprendre plus sur les sœurs Sinistrel et peut-être comprendre d’où vient leur insensibilité.

La mère des sorcières était une puissante enchanteresse dont le prénom, Adrienne, faisait frémir même les plus vaillants. Elle maîtrisait tous les sorts contenus dans la magie noire et en usait et abusait sur les mortels, se délectant de leurs faiblesses. Indépendante et fière, elle ne voulait lier sa vie avec personne. Malgré tout, elle finit par rencontrer un homme séduisant, dont l’ambition était aussi grande que la sienne. Ils vécurent une histoire ressemblant presque à de l’amour. Son compagnon réussit à réaliser son rêve et devint un redoutable mage noir. Entre temps, Adrienne tomba enceinte. Son amant qui au final se souciait peu d’être père, s'enfuit et préféra s’occuper d’une contrée lointaine, le Mordor. Jamais il ne tenta de prendre contact avec ses enfants.

La naissance de Pétunia et Circella se passa dans des circonstances pour le moins singulières. Adrienne avait décidé durant sa grossesse de délaisser le monde de l’occultisme et de prendre un peu de repos sur un yacht. C’est ainsi que le 26 avril d’une année glaciale, la magicienne traversa le Triangle des Bermudes. Cet endroit est très prisé des personnes maléfiques. Il s'agit d'une zone géographique qui se situe dans l’océan Atlantique. Il est réputé dangereux et étrange. Depuis la nuit des temps des disparitions surnaturelles y ont lieu. Avions et bateaux s’y évanouissent avec l’ensemble de l’équipage, alors que la météo est claire, sans nuages. On ne les retrouve jamais.

Les vampires, sorcières et autres monstres du même acabit n’aiment pas bronzer sur le sable doré des plages, ils n’apprécient pas plus les randonnées en montagne. Non, ce qu’il leur faut c’est du danger, de l’hémoglobine… de la peeeuurrr ! Le Triangle des Bermudes est un endroit maudit ! C’est pour cela qu’il leur plait tant.

Bref, retournons à Adrienne.

Alors que cette dernière dégustait des brownies sur le pont du yacht, le ciel changea d’humeur. Auparavant d’un bleu clément, il laissa place à un noir opaque que n’éclairaient que des éclairs dorés. Le tonnerre, lui, grondait, semblant annoncer une guerre prochaine. Une pluie glacée s’écrasa sur le bateau. Adrienne se levant vivement n’eut cependant pas le temps de retourner en cabine, car elle perdit les eaux. Pas un instant la magicienne ne paniqua. Elle se coucha calmement sur le sol mouillé, le vent fouettant son visage et cinglant ses jambes nues. Se tenant le ventre, elle respira fort : haletant, poussant, mais se refusant à crier. Les vagues s’écrasaient sur la coque de l’embarcation qu’Adrienne maintenait droite, par la force d’un maléfice.

Au bout de six heures de travail, Circella vit le jour. Elle avait déjà le regard fuyant et une moue boudeuse. Sa mère eut à peine le temps de la poser dans un berceau en peau d’ours, qu’elle eut à nouveau des contractions. S’adossant rapidement à une paroi, elle se mordit les lèvres jusqu’au sang. Ēpuisée, elle mit un jour de plus pour que Pétunia vienne au monde. Alors que le bébé émettait son premier cri, la tempête cessa et un soleil incandescent réchauffa le corps de la jeune maman.

Les années s’envolèrent et les sœurs Sinistrel grandirent, accumulant pouvoirs magiques et férocités (un trait de caractère surement dû à leurs odieux parents). Lorsqu’elles eurent seize ans, les deux sorcières perdirent leur mère. Après une querelle avec un géant à la peau verte, semant autour de lui une odeur douceâtre de maïs, ce dernier, furieux, l’écrasa d’un pied immense. Fin de la grande Adrienne ! (tout ça pour une boite de maïs !)

Aucun membre de la famille, que ce soit les oncles, les tantes, ou grands-parents des filles Sinistrel ne souhaita les avoir auprès d’eux. Tous les trouvaient déjà détestables.

Les deux enfants furent donc envoyées dans un pensionnat privé (un ancien asile transformé pour accueillir les adolescents dont personne ne voulait) où elles croisèrent la nièce du comte Dracula et la progéniture du monstre créé par Frankenstein (un très beau garçon, comme quoi l’hérédité ne fait pas tout). Cet internat aux méthodes un peu particulières, apprenait à ses élèves la cruauté et le manque d’empathie afin de les prédestiner à dominer le monde de manière dictatoriale. L’établissement était dirigé par une femme sans amour maternel, qui gouvernait ces futurs oppresseurs avec une main de fer : la belle-mère de Blanche-Neige ! Son miroir, dissimulé par un épais rideau mauve, était accroché au mur de sa chambre. Ce dernier donnait à sa reine, le nom de chaque élève commettant une infraction au règlement scolaire afin qu’elle puisse le châtier.

Voilà la jeunesse et l’étrange éducation qu’eurent les sœurs Sinistrel et qui firent d’elles, les femmes acariâtres et psychopathes d’aujourd’hui.

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