Quand elle voit sa sœur passer la porte d’entrée, Pétunia comprend de suite que quelque chose ne va pas. Circella se tient voûtée, la tête basse. Sa cadette lui attrape le bras et la conduit lentement, comme si elle guidait une malade, vers la cuisine. Elle l’installe devant une grosse part de gâteau au chocolat et un verre de lait.

— Dis-moi tout. Comment s’est passée ta rencontre avec Daniel ? Que révèle la prédiction ?

— Que du malheur !

— Mais quel est l’intérêt de ce document ?

— Il permet de connaître des évènements déjà tracés par le destin.

— Oh !

— Black était en visite au Palais de la Magie, et il a entendu par hasard une prophétie nous concernant. Il n’a pu l’écouter en totalité, car elle était contenue dans une boîte à musique qui s’est brusquement refermée alors qu’il passait à côté. Cependant, ce qu’il a pu percevoir révèle un avenir sombre…

— Tu me fais peur, gémit Pétunia avalant une grosse part de gâteau.

— Et tu as raison d’être craintive, lui assure sa sœur d’une voix sépulcrale, car ce qu’annonce la prophétie est la mort de l’une d’entre nous !

Abasourdie, Pétunia manque s’étrangler avec sa pâtisserie. Elle toussote dans un bruit rauque, et de grosses larmes coulent sur ses joues. Elle s’écrie :

— Ce n’est pas possible ! Qu’est-ce que tu dis ?!

— La vérité, répond froidement Circella.

— Je ne peux pas y croire. Puis d’un ton plein d’espoir elle ajoute, laquelle de nous deux doit mourir ?

Sous l’énervement, les veines du cou de Circella palpitent comme d’énormes vers. Elle avoue :

— Je l’ignore ! La boîte s’est refermée au moment où le prénom allait être révélé !

Pétunia sanglote ouvertement. Son aînée redevenue maîtresse d’elle-même reprend :

— Ne t’inquiète pas. Daniel m’a appris autre chose…

— Quoi donc ?

— Il existe une copie de la prophétie sous la forme d’un manuscrit, et grâce au père de Daniel qui a des relations, je sais qui le possède. Nous allons pouvoir lui voler et connaître notre avenir.

— Et qui détient l’ouvrage ?

— Merlin l’Enchanteur !