Chapitre 4

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Quatre jours que je suis à Denver, et c'est aussi aujourd'hui que débute ma recherche d'emploi.
Noah tient absolument à venir avec moi, pour m'apporter son soutient. Je suis heureuse qu'il soit à mes côtés. Mais là je l'attends depuis cinq bonnes minutes dans le salon et mon stress commence à s'intensifier.

— Dépêche toi, Noah, criée je. Thomas ne va pas nous attendre indéfiniment ! Je te rappelle qu'il a entraînement en fin de matinée.

— C'est bon, je suis là, regarde, m'annonce t-il en se pavanant comme un paon.

— Oui, allez c'est bon tu es tout beau, dis je en le tirant par le bras pour qu'il se magne les fesses.

— Attends, tu n'as rien oublié ? Me demande t-il observant ma tenue de la tête aux pieds.

— Non, j'ai mes curriculums vitæ et les clés de la maison. Réponds-je prête à ouvrir la porte tout en vérifiant mon sac.

– Alors c'est parti ! S'exclame mon aîné en frappant dans ses mains.

Putain, je vais le tuer, j'ai horreur qu'il s'amuse ainsi avec mes nerfs.

Vingt minutes plus tard, Thomas nous dépose dans le quartier d'affaires de la ville.
Avant de partir, il me souhaite "bonne chance" par sa fenêtre et redémarre en vitesse.

Sur le trottoir, je reprends à plusieurs reprises mon souffle, avant de m'elancer, suivi par mon frère. J'observe l'ensemble des grands bâtiments de verre, qui se dessinent à chacune de mes foulées. Je commence à sentir l'angoisse monter d'un cran supplémentaire, mes mains tremblent, mon souffle est saccadé et ma vision se trouble. Je dois me canaliser au plus vite et pour ça je peux remercier Noah qui perçoit mon malaise.

— Blanche calme toi, respire. Je suis sûr que tu vas décrocher un emploi d'ici là fin de la journée et si c'est pas aujourd'hui ça sera demain. Ne doutes pas de tes capacités. Tu es trilingue et une belle femme française en plus, c'est deux sacrés avantages, non ? S'esclaffe t-il en me dévisageant.

— J'espère que tu as raison. Dis-je en souriant à sa dernière remarque.

— Écoute ton grand frère, tu veux, je le sens, l'âme de madame Irma me parle, tu vas décrocher un job, rétorque t-il le pouce sous le menton et l'index sur ses lèvres telle une statue.

— Oui bien sûr madame Irma, rigolé je un peu plus détendue.

— Ne te moque pas de mes dons, tu veux, répond il un sourire en coin.

Je lui souris tout en secouant la tête et
m'avance sur le parking, afin de franchir les portes de la première société avec laquelle j'aimerais travailler. Je ressors aussi rapidement que je ne suis rentrée. Aucun poste n'est à pourvoir pour le moment. Nous continuons avec Noah toute la matinée et les refus pleuvent, aucune des entreprises à de job à me proposer dans le marketing. Je commence réellement à désespérer. Noah, se rend compte de mon état, il s'approche et vient me faire un câlin, avant de me proposer une coupure afin de nous restaurer.

L'après-midi, donne exactement le même résultat que la matinée. C'est à dire rien, c'est tout simplement frustrant. Je m'énerve même sur mon frère qui lui reste serein.

— Je crois que ton don de voyant est nul à chier Noah! M'irrité je en croisant les bras sur ma poitrine.

— Mais non, aller suis moi, m'interpelle t-il en posant un de ses bras sur mes épaules.

– OK.. On va où ? Questionné je.

– Dans le centre ville, tu trouveras peut-être ?

– Tu as peut-être raison, prononcé je résigné.

En effet, pour une fois Noah ne s'est pas trompé, nous sommes dans les artères centrales où se regroupe une multitude de discothèques et de pubs.
Mon frère me donne un léger coup de coude dans les côtes, au bout de dix minutes de marche. Il m'indique d'un signe de tête, ce qu'il a interpellé. Je m'approche de lui et suis stupéfaite de l'annonce qui se trouve sur la porte d'un bâtiment.

" Recherchons, homme ou femme expressément, ayant des connaissances ou une expérience dans le marketing.
Veuillez vous présenter à cette adresse ou nous contacter par téléphone.
Le patron du Blue Ice"

Je fixe hésitante un moment l'affiche. Dois je me présenter ou pas ?

C'est une discothèque me souffle une petite voix, faisant ressurgir les mauvais souvenirs qui viennent interrompre mes réflexions. Je suis sortie de ce tumulte de pensée par Noah qui me pince les hanches.

— Blanche arrête de trop réfléchir et fonce plutôt à l'intérieur, ce n'est pas un boulot de barmaid qu'on te propose.

— Je sais. Dis-je gênée.

— Je t'attends là d'accord ?

Je lui réponds par un simple hochement de tête et pénètre dans l'enceinte. Je suis bluffée, éblouie par le décor qui s'offre sous mes yeux. J'ai l'impression de me trouver dans un igloo. Les teintes de bleu glacier et de blanc aux murs se mélangent à merveille avec les banquettes  recouvertes de tissus gris foncé. Au loin se trouve des alcôves avec des petites tables rondes en aluminium. En observant le plafond, je découvre qu'il est fait de plusieurs miroirs, c'est à couper le souffle. Je ne sais même plus où donner de la tête. Pourtant je suis coupée de ma contemplation, quand un raclement de gorge, me parvient aux oreilles, me provoquant un petit sursaut .

— Bonjour, mademoiselle, excusez moi de vous avoir fait peur. En quoi puis-je vous renseigner ? M'interroge un homme d'une cinquantaine d'années de sa voix grave.

— Bonjour, excusez moi d'être entrée sans prévenir. Je viens me présenter pour l'annonce. Dis-je d'une voix chevrotante tout en entortillant mes doigts entre eux.

— Oh, très bien, vous êtes la première depuis plus d'une semaine que l'annonce est publiée. Je me présente, Joseph, patron de cet endroit et vous êtes ? Demande t-il en me présentant sa main.

— Mademoiselle Safred Blanche, rétorqué je en me saisissant de sa main.

— Enchanté de faire votre connaissance. Avez-vous quelques minutes à m'accorder ? Si vous le souhaitez, je peux vous proposer de passer l'entretien immédiatement.

– Oui. Je veux bien, merci.

–  Dans ce cas, mademoiselle suivez moi dans mon bureau, je vous prie.

J'emboîte le pas de cet homme, tout en l'épiant. Je constate qu'il a la peau mate, il est assez grand et légèrement dégarni sur le crâne, mais reste extrêmement élégant pour son âge. Il déverrouille une porte cachée par un rideau rouge. Nous franchissons par la suite un escalier éclairé par des néons sur chacune des marches. Une fois à l'étage, je vois deux bureaux avec de grandes parois vitrées. Dans l'un d'eux, une jeune femme brune, travaille sur son ordinateur et relève la tête à notre approche, elle sourit sincèrement. Cette femme m'a l'air sympathique.

Monsieur Joseph s'arrête quelques instants pour aller lui parler. Ce qui me laisse le temps de saisir mon tél et vite envoyer un message à Noah.

" Ne m'attends pas, je passe l'entretien"

La réponse de Noah fuse rapidement.

" Ok appelle moi quand tu es sortie". À toute bisous.

Je remets mon téléphone dans mon sac, le patron sort de la pièce avec le sourire et me demande de pénétrer dans le second. Je reste debout attendant d'être invitée à m'asseoir.

– Je vous en prie installez-vous. Dit il  m'indiquant une chaise d'un geste de la main.

– Merci, réponds je en tirant le siège pour m'installer dessus.

– Avez vous un C.V avec vous ? Questionne l'homme face à moi un stylo en main.

– Oui, bien sûr tenez .

– Merci.

Il jette un coup d'œil dessus puis le dépose sur la table, avant d'ancrer son regard au mien.

— Mademoiselle avez-vous déjà travaillé en équipe ?

— Oui monsieur.

—Vous êtes vous senti à l'aise ?

— Parfaitement, je sais m'adapter au sein d'un groupe de travail, monsieur.

— Bien. Je n'ai pas d'autre question pour le moment à vous poser. Je vais vous raccompagner et merci pour les quelques minutes que vous m'avez accordé. Je vous recontacte prochainement mademoiselle.

— D'accord, annoncé je en me redressant pour quitter le bureau.

De retour au rez-de-chaussée de la boîte de nuit, je salue Joseph d'une poignée de main, devant son établissement. J'effectue quelques mètres puis contacte mon frère pour savoir où il se trouve.
Il m'indique qu'il est au pub le "Dicks" en compagnie des garçons. Je cherche sur mon portable l'adresse et prends la direction indiquée.

Arrivée devant le pub, une foule importante se trouve à l'intérieur. Il m'est assez compliquée de me créer un passage avec ma petite taille. Heureusement, Noah m'aperçoit et vient à ma rescousse. Une fois assise au comptoir, mon frère me demande comment c'est passé mon entretien. Je hausse les épaules et lui réponds plutôt bien. Après je ne peux pas juger à la place de Monsieur Joseph.

Mon aîné me propose de me payer à boire. J'opte pour un chocolat chaud ayant besoin de me réchauffer. Une fois nos boissons consommées. Nous quittons le pub, avec les gars qui ne supportent plus de répondre aux mêmes questions de leurs fans.

De retour à la villa vers dix-neuf heures, je reçois un appel d'un numéro inconnu, je décide de prendre l'appel sous le regard de mon frère et de mes colocs.

— " Allô ?"

— "Blanche, bonsoir, c'est Joseph, je tenais juste à vous dire que si vous le souhaitez le poste est pour vous, au Blue Ice"

—"C'est vrai, oh merci beaucoup monsieur". Dis-je tout en sautillant de joie.

—" Je vous attends demain matin vers onze heures pour signer les premiers papiers".

—" D'accord, je serais là. Merci pour votre confiance."

— "A demain mademoiselle."

— "Au revoir et bonne soirée Joseph."

La communication terminée, je poses mon téléphone, un sourire aux lèvres et venant sauter au cou de Noah, qui me rend mon étreinte.

— Arrêtes-toi deux secondes Blanche et dis nous tout plutôt.

— Je suis embauchée !

Mon frère écarquille les yeux, puis m'etreind à nouveau, accompagné par les autres qui nous rejoignent pour un câlin groupé.

— Allez on va fêter ça ce soir, vas te préparer, je t'emmène au restaurant.

— Non, c'est bon Noah, tu n'as pas besoin, garde ton argent. Je te rappelle que tu vas assister à l'entraînement demain matin.

— Oui c'est vrai, j'avais oublié, bon alors on commande ce qui te fais plaisir à manger ce soir.

— Ça marche. Dis-je en frappant mon poing sur le sien qui est tendu.

— Alors, tu choisis quoi, chinois, indien, italien..?

— Est ce que mexicain convient à tous ? Car c'est mon choix, m'exprime je en regardant chacun des mecs présents.

—Parfait pour nous, répondent ils en même temps.

— Désolé, je ne pourrais pas être là ce soir, j'ai un rdv, répond Gareth.

— Ce n'est pas grave, on remettra ça ultérieurement.

– Très bien, c'est décidé à l'unanimité, on mange tous mexicain.

Une fois nos plats choisis, Noah appel et passe la commande. Nous passons encore une fois de plus une excellente soirée. Les gars, cependant, montent se coucher plus tôt, ils viennent tous m'embrasser chacun leur tour et me souhaitent une bonne nuit. Le regard que me lance Cameron, me trouble légèrement surtout lorsque son tour arrive. Il me fixe un instant avec des yeux pénétrant, observant ma bouche un petit instant, avant de déposer le même baiser que la veille sur mon front. Sous les prunelles obscures de Noah.
Je pense que mon frère va devoir me dévoiler, ce qui se passe entre eux.

Une fois, tout ce beau monde parti se coucher. J'en profite pour finir la fin de mon décaféiné, tout en observant le ciel étoilé par la baie vitrée du salon. À mon tour, je rejoins ma chambre épuisée par toutes les émotions vécues au long de cette journée.

Fin de ce chapitre.

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