EPILOGUE

Cela fait quatre lunes que j’ai enterré Fleur de Neige près de la rivière, au pied d’un vieil arbre, là où nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Je ne puis m’empêcher de venir me recueillir sur sa tombe. J’ai tout perdu : mon pays que j’aime tant, mes rêves, mes espoirs et surtout ma Fleur de Neige. Seuls me restent les souvenirs, comme les vieillards en fin de vie. Souvenirs heureux des derniers jours avant l’attaque de notre camp. Souvenirs de ces visions d’horreur à Sand Creek. Ils auront toujours une place spéciale dans mon cœur et dans mon esprit.

Nous sommes encore nombreux. Mais je pressens la fin de notre peuple. C’est notre destin de mourir et de pleurer nos morts.

Oh ! Ma Fleur de Neige ! Que le pays de Chibiabos t’apporte l’extase d’une vie comblée. Ne regarde pas derrière toi ! Ne regarde pas ton époux qui sans cesse pense à toi ! Je veux continuer à vivre mais tu reviens toujours dans mes pensées. Ton souvenir est à jamais gravé dans mon cœur. Mes jours heureux, je les ai connus en ta compagnie. Seule, ta présence peut apaiser mon chagrin. Je ne trouve ma consolation que près de toi.

Que ce chant soit doux à ton oreille ma bien-aimée :

« J’ai beau m’efforcer de t’oublier,

Tu reviens toujours dans mes pensées.

Et quand tu m’entends chanter

C’est alors que je te pleure ».