Chapitre 6 - Le test

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 Boromir écarta les bras puis les ramena à lui. Une bourrasque se fit entendre. Un bruit sourd et sifflant dans les oreilles. Et quand j'ouvris les yeux, nos assaillants n'étaient plus là. Disparus. Puis, l'un d'eux tomba du ciel. Puis un autre. Puis deux autres. Je levai la tête et vit les habitants tournoyer en l'air et retomber les uns après les autres. Entendant leurs cris jusqu'à la fin de leur chute. Quelle puissance ! C’était impressionnant.

— Ne vous en faites pas, ils ne sont pas morts. Profitons-en pour nous enfuir. Par ici les tourtereaux.

 Nous suivîmes Boromir en courant. Nous avions finalement réussi à sortir du hameau sans égratignure.

 Après quelques minutes de course, nous nous sommes mis à marcher pour reprendre notre souffle. Il faisait nuit et une certaine fraîcheur se fit sentir. Il nous fallait trouver un abri pour finir notre nuit et reprendre des forces.

  • On ne risque pas de trouver un refuge avant un moment. Nous allons donc camper sans feu pour ne pas se faire repérer.

— Sans feu ? Je ne vais pas pouvoir tenir moi ! Je vous rappelle que j'ai le sang chaud, insista Léonie.

— Dans ce cas, tu peux retourner au chaud auprès des bandits. Qu'en dis-tu ? rétorqua Boromir.

— Non ça va aller.

  • Ne vous en faites pas les tourtereaux. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. Je vais monter la garde. Vous devez être très épuisés. Je vous ferai un débriefing demain matin sur tout ça.

— Arrêtez avec ça ! Ce n'est pas mon petit ami, compris ?

 Nous réussîmes tant bien que mal à trouver le sommeil. Quelle chance d’avoir rencontré Boromir dans un endroit comme celui-là.

 Le lendemain, les rayons du soleil nous réveillâmes. J’ouvris les yeux et me relevai. Je vis Boromir assis, la tête rabaissée entre ses jambes repliées, l'air pensif.

— Bonjour Boromir.

Pas de réponse...

— Boromir ?!

 D’un seul coup, il releva la tête et tourna la tête dans tous les sens comme pour rechercher l’interlocuteur.

— Non non ! Je ne dormais pas !

 Il avait les yeux à moitié ouvert et bailla. Je ne pus m'empêcher de rire. Boromir se mit à rire également.

  • On peut savoir ce qui vous fait rire vous deux ? J’essaie de me réveiller tranquillement. Dit Léonie en se levant.

  • Parfait ! Les tourtereaux sont réveillés. Mangez un petit peu. En attendant je vais vous expliquer le contexte en plus détaillé, puis nous allons entamer un petit test.

— Un test ? Pour quoi faire ? Demandais-je.

  • Oui. Un test pour savoir quel niveau de maîtrise vous avez par rapport à votre don. Et pour cela, j'ai un petit jeu simple. Mais d’abord, avez-vous des questions ?

— Oui j’en aurais une, Boromir !

— Je t’écoute, Aeglos.

— Que sommes-nous ? Qu’est-ce que cette école dont tu nous parles ?

  • C’est une très bonne question. En réalité, il existe des êtres, comme vous et moi, qui possèdent la maitrise de l’un des quatre éléments principaux. Il y a les Ignis comme toi Léonie, les Aquas comme toi Aeglos, les Aeras comme moi et enfin les Terras qui maitrisent tout ce qui se rapporte à la terre. Nous ne savons pas encore si ces dons sont héréditaires ou non. On sait juste qu’ils peuvent apparaitre aléatoirement dans une famille. Mais ces dons sont difficiles à maitriser car potentiellement très dangereux. C’est pour éviter des catastrophes qu’Elament a été construite. En plus d’être une école, c’est une cité à elle toute seule. Mais cachée par une vaste forêt. Son emplacement est tenu secret. Mais tous les élémentalistes n’y vivent pas. Vous en croisez plus que vous ne le croyez.

 Boromir laissa un blanc puis fouilla son sac pour en faire sortir un pomelo.

  • Bien ! Passons au test. Le but du jeu est d'essayer d'attraper le pomelo que je tiens dans ma main gauche. Si vous y arrivez, je vous entraînerais pour que vous puissiez vous défendre tout seul. Car le chemin vers l'école ne sera pas de tout repos. Si mes souvenirs sont encore bons.

 Si ses souvenirs sont bons ? Que voulait-il dire par là ? Depuis combien de temps ne s'était-il pas rendu là-bas ? J'en saurais sûrement plus lorsque nous serons à Elament.

— Mais Boromir, nous sommes deux, cela sera plus facile pour nous, affirma Léonie.

— Vous verrez bien quand vous aurez essayés, ajouta Boromir en souriant.

Léonie et moi étions en face de Boromir, près à commencer le test.

— Bon ! On va pas rester planté là à attendre, je fonce ! dit Léonie.

— Léonie attend !

 Trop tard. Léonie courra en direction de Boromir, sauta en avant, tendit le bras vers le pomelo mais manqua sa cible. C'était hallucinant. Boromir n'avait pas bougé du tout. C'était comme-ci Léonie avait été poussée par une force invisible.

— Quoi ? Comment ai-je pu le rater ? Pas le temps de réfléchir, je recommence.

 La jeune Elnihïn retenta sa chance en se plaçant derrière Boromir. Mais elle échoua une nouvelle fois. Exactement de la même manière que la première tentative. Sauf que cette fois-ci je ressentis une force me caresser. Comme une légère brise qui glisse sur le visage. Une brise ? Le vent ? Mais oui ! C'était évident.

— Léonie ! Rappelle-toi ! Boromir utilise l'air. Il doit être capable de le manipuler pour se défendre.

  • Aeglos marque un point ! Tu as un bon sens de l'observation petit loup, mais cela ne suffit pas pour vaincre un ennemi. A ton tour maintenant. Viens tenter ta chance.

 Ce que je fis immédiatement. Je me lançai en courant vers ma cible. Je sautai tout en tendant la main pour attraper le pomelo comme l'avait exécutée Léonie avant moi mais sans surprise. J'avais également était poussé par de l'air.

— Dommage ! Tu n'as pas réussi, fit le porteur de pomelos en tournant légèrement la tête vers moi.

— Maintenant ! Cria Léonie.

 Elle surgit devant Boromir et tendit la main. Mais un vent violent la repoussa en arrière, ce qui la fit tomber lourdement sur le dos.

— Zut ! J'étais à deux doigts de le toucher !

  • Hmm. Intéressant. Surgir lorsque l'ennemi est distrait est une bonne stratégie, mais il te manque un peu de discrétion jeune fille.

 Je me rendis auprès de Léonie pour l'aider à se relever. Il était évident que nous ne pourrions jamais atteindre le pomelo sans utiliser notre don. Et si c’était justement le but de ce test ?

— Léonie ! Nous allons devoir y aller ensemble, mais cette fois-ci en utilisant notre don.

  • D'accord, mais comment faire ? Sa défense est impénétrable. Impossible de s’approcher sans se faire bousculer par du vent.

  • Je suis d'accord avec ça, mais je pense que ce n'est pas ce qu'il veut. Boromir doit vouloir que nous utilisions notre cerveau, mais aussi notre don.

— Tu as peut-être raison. A quoi tu penses ? Tu as une stratégie ?

  • Nous allons déjà essayer de le faire bouger. Tout à l'heure, lorsque tu as bondi devant lui, tu y étais presque. Je crois qu'on peut réussir en le refaisant. Mais cette fois-ci utilisons notre don pour cacher notre présence. Peux-tu tirer des boules de feu sur le sol autour de lui ?

  • Oui, je crois. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer la bague. Mais pourquoi tu veux que je fasse ça ? me demanda Léonie.

— Tu vas très vite voir où je veux en venir. Fais-moi juste confiance. Dis-je en regardant Léonie.

— Très bien ! Je te fais confiance. Dit-elle en fronçant les sourcils et en acquiesçant de la tête.

 Ensuite, Léonie s'exécuta. Elle se concentra pour faire sortir une flamme de la bague. Elle réussit tout de même sans trop de difficulté. La jeune Elnihïn courut autour de Boromir, tirant des boules feu en direction du sol, ce qui enflamma l'herbe. C'était à mon tour de jouer. Je courus aussi autour de Boromir tout en dégoupillant ma gourde d’eau. Je sortis l’eau de celle-ci et la jeta sur les flammes nouvellement créées.

— Ça valait vraiment la peine que je mette le feu pour que tu l'éteignes Aeglos !

— Regarde bien Léonie. Reste concentrée et continue.

  • Ce n'est pas le moment de vous disputer les tourtereaux. Qu’attendez-vous pour venir et me prendre le pomelo ?

— Ne t’en fais pas Boromir. Les préparatifs sont terminés. Lui fis-je en souriant.

 Après un petit moment, une épaisse fumée entoura Boromir. J'en profitai pour sortir de cette fumée en surgissant derrière lui et en tentant tout de même de lui prendre le pomelo. Mais Boromir esquiva en se penchant du côté opposé. Je me remis aussitôt dans la fumée pour me dissimuler à nouveau. Puis je tentai en bondissant de sa droite. Il esquiva encore une fois en penchant cette fois-ci son corps en arrière.

 Je tentai ma chance plusieurs fois en variant les directions. La fumée commença à se dissiper, je recommençai alors une dernière fois en face de lui mais en sautant le plus haut possible pour lui tomber dessus et attraper le pomelo. Boromir posa sa main sur mon torse au moment de la chute et un puissant vent me fit valser en arrière.

— Maintenant Léonie ! criai-je.

 Léonie se releva et sauta dans le même temps. Elle s'était rapprochée de Boromir derrière lui en rampant et avait réussi à ne pas se faire remarquer. Léonie réussit à attraper le pomelo.

  • Oh ! Zut alors ! Vous êtes très doué dites-moi. Je vous félicite pour ce travail d'équipe. Fit Boromir en se frottant l'arrière de la tête.

 Boromir n'avait pas l'air étonné par l'attaque surprise de Léonie. Nous avions sûrement réussi le test avant même d’attraper le pomelo. Je pense qu'à cet instant il avait vu que nous avions du potentiel, mais que nous n'en avions pas conscience.

 Nous reprîmes notre chemin en direction de Klartha, la ville portuaire. Cela nous prit trois jours environ. Pendant ces trois jours de marche, Boromir nous expliqua le chemin que nous allions devoir parcourir jusqu'à Elament.

  • Il nous faudra tout d'abord traverser un archipel possédant une dizaine d'îles, pour ensuite se retrouver sur un autre continent nommé Magyar que vous connaissez sûrement pour son immense désert. Notre périple en mer aura une escale dans une petite ville nomade appelée Nicta se situant près des côtes et à la frontière du désert. L’étape suivante consistera à reprendre le bateau pour rejoindre la région au nord et atteindre Salem. La ville où vous trouverez le plus d’élémentalistes camouflés parmi les habitants. Cette ville est entourée d'une immense forêt. Elle est tellement dense que la lumière du soleil peine à éclairer les sentiers. C’est cette dernière étape, la traversée de la forêt, qui sera là plus rude. Préparez-vous donc mentalement.

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