25 – Et regarder le monde exploser

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Elle se dégagea de l’écharpe qu’elle avait rapidement enroulée autour de sa tête au départ. Le soleil avait beau briller de tous ses feux, le froid mordait encore avec la vitesse. Elle put ainsi enclencher son oreillette dans la bonne position pour répondre à Simon.

— Arrivée dans une demi-heure, bien reçu. Merci Simon.

La route qu’ils empruntaient était suffisamment large et dégagée pour pouvoir rouler de front, avec une première ligne de motos, puis deux camions des dragons, une troisième ligne avec le gros lion encadré de motos, et ainsi de suite. Ils traversaient un paysage doucement vallonné, constitué d’anciens champs retournés à l’état de prairies sauvages.

Les moteurs chuintèrent plus fort pour passer une montée, faible dans la pente mais longue en distance. Puis la vue se dégagea.

— C’est quoi ça ?

Tara posa ses mains sur les épaules d’Erwan, se redressa progressivement, retint sa réponse, espérant que son œil se trompait. Mais le poids noir qui se retourna au fond d’elle, l’obligeant à serrer plus fort, confirmait ce que la machine oculaire lui disait. Ce qu’elle n’aurait pas aimé comprendre.

Je vois…

Voilà enfin leur véritable offensive…

Erwan comprit aussi. Il ralentissait déjà.

Elle leva le poing pour signaler aux autres de faire de même.

— Putain, Simon, Bouge-toi ! On est attendu !

Elle regarda encore l’étendue du nombre, la force de frappe qui les attendait, ne pouvant que constater la triste réalité. Tel le pêcheur gardant sa prise au bout de sa ligne pour qu’elle s’épuise, ils les avaient laissés attaquer depuis des jours, perdant hommes, munitions et énergie. Il ne restait plus qu’à les ferrer au bon moment et au bon endroit.

— C’est un piège ! Simon, il faut protéger le roi.

— Oh merde, Tara ! Attends !

— Stoppez le reste du convoi, vite !

Leur arrivée avait été repérée, cela commençait à remuer en face. Elle n’attendit pas, ne s’étonna pas non plus que Simon n’insiste pas. Soit il avait compris, soit il était choqué. Et pour ça, pas le temps.

— Tout l’arrière, demi-tour, immédiatement. L’avant, rapprochez les camions, formez un barrage, et bon dieu, sortez-moi ces gros bébés, et dès que vous le pouvez, tirez !

Elle hurlait d’une voix rauque à destination de tous, comme jamais elle ne l’avait fait. Le ton du commandement, de l’urgence, leurs vies en jeu.

— Tara, l’appela Simon.

— Simon, tu as vu combien ils sont. Ils sont bien plus nombreux que nous. Trop. On n’est pas prêt. Eux, si. Et on est à portée de tire. Il est hors de question qu’on meurt tous aujourd’hui. Emmène-le et fuyez, fuyez tous ! On va essayer de les retenir. Ok les gars ?

Dans son oreille, les voix des uns et des autres, hommes et femmes, jurant, s’encourageant, affirmant leur détermination. Camions et motos se positionnèrent sur la largeur de la route et dans les champs alentour, présentant leur profil ou leur arrière-train, puis des gros tubes gris ou noir apparurent aux épaules de ses compagnons ou sur des trépieds. Elle se rassit une seconde, le temps de caler ses pieds pour pouvoir rester dressée à l’arrière d’Erwan en ayant ses deux mains libres. Elle se dégagea de son châle et de son pull, les rejeta, restant bras nus pour ne pas être gênée dans ses mouvements, et elle brandit son bâton.

Pourvu qu’il ne soit pas trop tard.

Sur un signe de sa part, Erwan démarra un passage devant la ligne de front ainsi créé.

— Dragons, avec moi ! Je veux voir le monde en rouge ! Rouge feu et rouge sang ! Alors, tirez !

Erwan stoppa devant un des camions garés en long, pile sous l’emblème du dragon, alors que les premiers tirs de leur part fusaient. Hélas, elle savait qui avait tiré en premier. Le front noir les attendait de pied ferme, déjà en position, prêt à agir, le doigt sur la gâchette, pourrait-on dire. Ils n’allaient sûrement pas attendre bien gentiment que leur adversaire termine de s’installer, juste qu’il se regroupe pour optimiser l’assaut.

Ça y est alors, c’est pour aujourd’hui ? C’est donc cela la suite de cette histoire ? Ils auront donc fini par l’avoir, leur revanche. Désolée Yahel de te donner raison. J’espère juste que nous ne serons pas la conclusion.

Son œil voyait les ogives mortelles foncer droit sur eux. Les résultats clignotaient, paniqués, annonçant la fatidique nouvelle, que ces dernières arriveront avant les leurs. Étrangement, une sérénité placide l’envahit, toute hargne ou colère oubliée, sans pour autant la figer. La ténacité, l’engagement profond, restaient, immuables. Elle sourit, s’étonnant elle-même de l’absence de frustration, persuadée de ne jamais connaître l’issue du combat. Le roi l’avait prévenue. Son ennemi était bien plus fort. Il le prouvait, là, maintenant. Elle ne pouvait que l’accepter. Elle le respectait. Son vieil ennemi, cette entité sans tête connue, dont elle n’avait frappé que les mille tentacules noires. Cela sera aux survivants de ce jour, ainsi qu’à ceux restés en réserve à prendre la relève et à poursuivre la lutte. Ou du moins, à protéger les leurs.

Calmement, elle rangea son bâton dans son harnais, inutile dans cette situation, se disant qu’elle avait aimé toutes ses années passées à leurs côtés. À ses côtés.

Et oui, Mahdi, ce que tu craignais à l’époque, c’est là aujourd’hui. Mon passé a fini par me rattraper. C’est la voie dans laquelle je me suis engagée, et il est temps que j’en paie le prix. Elle se termine ici. J’espère juste… un peu de clémence. Je ne fuirais pas la mort, moi qui l’ai tant donnée, tant répandue. Je lui demande d’agir avec moi comme je l’ai fait pour elle, net, rapide et efficace.

Une odeur de vieux cuire lui revint en mémoire, et enfin elle comprit les paroles de son vieil ami. Un mot lui vint. Elle laissa sa bouche l’exprimer. Peu importe qu’il soit entendu.

— Sayonara.

Elle dut avoir malgré elle une réaction qui amena Erwan à redémarrer son engin. Ou par instinct de survie. Mais rien n’y fit. Un souffle chaud, une gifle géante, les faucha, les envoyant valser, cogner de plein fouet contre une autre. Le monde s’embrasa, brûla, martela, se secoua en même temps, la ballottant en tous sens, shaker géant.

Puis plus rien.

Alors qu’elle subissait déjà celles que son cerveau lui envoyait, son œil s’ouvrit, lui transmit des informations. Une première déjà, la signification de tout cela, qui lui déplut.

Non…

Goût de terre et de sang dans la bouche, ses oreilles lui envoyaient un sifflement assourdissant qui résonnait dans son crâne. Elle y posa sa main, l’agrippant au-dessus de cet œil, comme si cela pouvait aider. Elle ne retrouva plus son oreillette. Cumulé à ça, tout le côté gauche de son corps criait sa douleur, plus fort à certains endroits qu’à d’autres. Elle n’était pas pressée d’en voir le résultat.

Ce qui l’intriguait, c’était le vêtement face à son œil. Qui le portait ?

Elle se força à redresser la tête, stoppa le temps que le vertige disparaisse. S’aidant de ses bras pour se redresser, en appuie sur le coude, sa main testa sa joue sérieusement éraflée, y récupéra du sang. Les artifices de son bras gauche, un peu tordus, avaient joué un rôle de protection, encaissant le plus gros. Un peu de mal à le bouger, mais ça allait. Le problème, c’était sa jambe. Ils avaient dû tomber et râper à gauche, et sa jambe, après avoir bien raclé le bitume, avait fini bloquée sous l’engin.

Elle serra les dents, se soulevant encore pour voir qui gisait dans la terre juste à côté. Quand elle le retourna, elle vit ce qui restait de son visage. Une bouillie sanglante, méconnaissable. Et pourtant, l’évidence était là. Qui cela pouvait-il être d’autre ? Même si c’était sans le vouloir, Erwan l’avait protégé de son corps.

Elle ferma les yeux, le temps d’encaisser la nouvelle. Mais il lui fallait voir le reste. Et elle n’aima vraiment pas, que ce soit avec l’œil humain ou l’artificiel.

Au milieu des restes de fumée, tout ravagé, la terre retournée, les engins fracassés, défoncés, explosés, les corps de ses compagnons… Il y en avant tant autour d’elle. Trop. Beaucoup trop. Plus qu’il ne devrait y en avoir. La plupart passés de l’autre côté, le reste condamné. Yacine, Romain, Léa, Wenaël, Paul, Noah, Mathilde, Alyssa, Mohamed… même John là-bas.

John… Non…

Elle n’avait jamais autant haï son œil.

Et pourquoi y en avait-il autant du reste du convoi ? Était-ce trop tard pour faire demi-tour ? Ont-ils décidé de ne pas écouter l’injonction, et de rester pour se battre ? Impossible de savoir ce qui s’était passé, alors qu’elle-même croyait baigner dans le néant de la mort.

Mais ?…

Avait-elle mal vu ?

Elle venait enfin de comprendre une information envoyée par son œil, transmise à son cerveau, et malgré sa crainte de retourner sa tête dans la bonne direction, elle le fit.

Qu’est-ce qu’il fait là ?

Un peu plus loin, affalé sur le flanc, la tôle enfoncée, malmenée, tordue, un petit camion, sans signe particulier. Un petit camion qu’elle connaissait bien, son vieux refuge aux multiples écrans, abritant les yeux et les oreilles de leur clan. Elle n’y était même pas montée tout à l’heure, les lieux déjà occupés par Simon et…

Non, pas lui !

Il ne devrait pas être là.

Elle retourna aussitôt la tête de l’autre côté.

Où en étaient-ils ?

Ce poids qui remua encore et s’alourdit, lui donnant un nouvel élan.

Non, non, non, non, NON !

Simon, dis-moi que tu l’as emmené loin avec toi. Dis-moi que vous avez réussi à fuir.

En s’aidant de ses bras et de son autre jambe, poussant de toutes ses forces, ne pouvant retenir une plainte rauque sous l’effort et la souffrance, elle parvint à faire basculer l’engin qui la retenait prisonnière et à se libérer.

Ce n’était pas beau à voir.

Elle devait absolument vérifier avant qu’ils n’arrivent. Y avait-il encore quelqu’un dans ce camion ? Vivant ? Blessé ? Mort ? Si jamais il était là, qu’il avait besoin d’aide, elle pouvait essayer de tout faire pour le sauver. Elle fera tout.

— Et merde, râla-t-elle, alors qu’elle s’écroula le visage dans la terre en voulant se relever.

Eh bien, j’irais quand même, même si c’est en rampant.

C’est maintenant. Dépêche-toi.

Et en s’aidant de ses bras, de ses coudes, ses mains se cramponnant à la terre, poussant de sa jambe valide, elle s’avança vers le camion. En passant, elle aperçut son bâton qu’elle avait perdu dans l’accident, éjecté du harnais. Il gisait lui aussi un peu plus loin. Trop loin. Pas dans la bonne direction.

Le sifflement dans ses oreilles s’atténuait, les sons lui revenaient. Proche d’elle, silence de mort à peine interrompu par le crépitement de quelques flammes et d’un râle lointain. Plus loin, des cris exaltés et des encouragements, des bruits de moteur. Un regard en arrière confirma.

Merde, merde, merde !

Elle s’arrêta un instant, saisit son pistolet dans sa ceinture, tira dans leur direction pour les empêcher d’approcher. Elle tira et tira encore, jusqu’à en vider son chargeur.

Je dois y arriver.

Serrant les dents, grimaçant sous la douleur, elle jeta son arme, reprit sa progression et avança davantage, mais tellement peu. Quand elle se ramassa encore sur elle-même, reprenant de l’élan dans sa reptation, ses yeux tombèrent sur son pendentif se balançant au bout de sa chaîne, au gré de ses mouvements.

Allez, allez, bouge !

Elle progressa encore.

Les bruits, les sons maudits se rapprochaient.

— Ahhh !

Un élancement douloureux fusa. Elle se cabra sous la violence du choc. Ses doigts mordirent la terre, ses dents le firent sur ses lèvres pour ne pas s’écrouler. Un coup d’œil pour comprendre ce qui l’avait atteint. Deux carreaux fichés dans sa jambe, au creux de son genou. La bonne jambe. Ils l’avaient littéralement clouée sur place.

Elle les vit tout près, trop près, et dans un geste désespéré, elle tendit la main vers son but.

En vain. Ils furent sur elle.

— Génial, cet appareil. Je kiffe l’arbalète. Et t’as vu ? Deux d’un coup.

— Tais-toi un peu, et tiens-la bien. La garce ! Elle nous en a encore tué deux autres.

Elle les entendait, alors qu’ils s’y mettaient à plusieurs pour la maintenir, comme si elle pouvait encore les fuir. Elle tenta de se libérer, le dragon ne voulant jamais céder, mais malgré la force de ses bras, ils étaient nombreux, si nombreux sur elle… L’un d’eux appuyait sur sa tête avec sa main, l’enfonçant joue contre terre, un de ses doigts lui obstruant en partie la vue. Ce qui la répugna le plus, ce ne fut pas ce doigt, ce fut ce qu’il ne cachait pas. Les silhouettes noires passaient de corps en corps, vérifiant chacun de ses compagnons, les achevant si besoin.

Enfoirés. C’était à moi de le faire !

— Vérifiez si c’est bien elle.

Ils maintinrent ses bras sur les côtés, lui arrachèrent son harnais, son gilet de protection, déchirèrent son débardeur, dévoilant son dos.

— Gagné ! C’est confirmé.

— Eh bien, en voilà un joli cadeau… Attachez-la solidement, surtout les bras… Et ôtez-lui le reste de ses armes.

Ils lui ramenèrent violemment les bras en arrière. Elle tenta de les en empêcher, se cabrant et ruant malgré la douleur. Ils renforcèrent la pression, tout en l’assenant de coups. Elle étouffait sous leur poids. Elle sentit leurs doigts la fouiller, lui retirer sa ceinture, alors que l’acier rencontrait le métal de ses poignets. Ils ne se relevèrent pas tous. Elle toussa pour reprendre de l’air.

— Je peux récupérer mes carreaux ?

— Non. Elle va saigner partout, et je la veux en vie. Et lui, vous l’avez trouvé ?

— Pas encore. Il n’était pas dans le camion qu’on pensait. Le blondinet non plus.

— Évidemment. En première partie de leur colonne, avec son logo dessus, bien en évidence, et une escouade pour le protéger, c’était trop simple. Continuez à fouiller.

Ils avaient fini par lui lâcher la tête. Elle resta le plus immobile possible, la tête de travers, des mèches de ses cheveux lui barrant partiellement la vue, mais qu’importe, attentive aux moindres faits et gestes de cet homme. Tout en noir lui aussi. Mais un signe distinctif : une épée sur son côté. Sûrement une épée d’apparat.

Les jambes de cet homme allaient de droite et de gauche.

Pourvu qu’ils n’y aillent pas.

— Attends… Vers où se dirigeait-elle ?

Il stoppa son manège, se pencha pour croiser son regard.

— Hein ? Où essayais-tu d’aller comme ça, dans ton état ?

Elle resta figée, tentant de regarder ailleurs. Mais il avait tourné la tête dans l’autre direction, celle que son propre corps trahissait, formant à lui seul une flèche vivante.

— Là-bas, allez voir, dit-il en se redressant et pointant un endroit précis avec son épée.

Elle ne voulut pas voir quelle direction il indiqua, si c’était bien celle-là. Hélas, deux hommes y allèrent directement.

Non.

Pourvu que…

Calme-toi. Réfléchis, réfléchis… Simon était avec lui. Ils ont peut-être décidé de partir en moto, et c’est un autre compagnon qui est revenu. Ou Simon lui-même qui…

Des exclamations de joie. Les deux hommes ressortirent.

L’un d’eux brandissait joyeusement un trophée de la main. Cette main qui s’agrippait à sa crinière noire striée de quelques mèches blanches.

NON !

— Le lion est mort !

Débordement de joie. Hilarité. Exultations. Vivats.

Mais aussi hurlement éraillé, qui monta en puissance, en harmonie avec les vibrations venant du fond de ses tripes. Le dragon voulait sortir d’elle, quitte à lui arracher toute conscience.

Elle voulait leur demander ce qu’ils avaient fait du reste de son corps, mais l’animal avait pris le pas. Elle n’était plus en état de parler, la rage l’amenant à ruer, encore et encore. Et elle rugit en bombant le dos, essayant de se dégager coûte que coûte, oubliant la souffrance de ses blessures. Des pieds et des corps la cognèrent, la raplatirent au sol, et des mains l’obligèrent à mordre la terre.

— Mmh, quelle furie !

Cette voix se rapprochait.

— Relâchez sa tête.

La tension se relâcha. Elle put respirer à nouveau, cracha la terre dans sa bouche. La première chose qu’elle vit alors, lorsqu’elle rouvrit les yeux, hormis ses chaussures, ce fut cette lame. La pointe de son épée, juste là, tout près de son visage.

— Regarde-moi.

La lame passa sous son menton, jusqu’à venir toucher son cou. Puis elle appuya, l’obligeant à lever la tête vers lui. Lui qui la toisait de toute sa hauteur alors qu’elle était là, maintenue au sol, impuissante.

Même par-delà la mort, je n’oublierais jamais cette humiliation.

Yahel, toi qui regardes, vous tous qui regardez, j’espère que vous ne ratez rien de ce spectacle. Et si vous le croisez un jour, tuez-le pour moi. Tuez-le en mon nom.

— Qu’attends-tu pour me tuer ? Si tu ne le fais pas, c’est moi qui te tuerai.

— Redressez-la, réagit-il, ton amusé, les sourcils levés.

Ils la soulevèrent, une main l’attrapant par le haut du crâne, tirant ses cheveux sans ménagement, lui arrachant encore un cri de douleur lorsqu’ils tentèrent de la mettre sur ses jambes. Ils la maintenaient de chaque côté dans cette position, ce qui ne l’empêcha pas de se débattre comme un beau diable, les obligeant à s’y mettre à plusieurs. Les menottes cédèrent. Ils la frappèrent dans les côtes et le ventre pour qu’elle relâche les chairs agrippées par ses mains, elle riant d’entendre leur glapissement de douleur, jusqu’à ce qu’un coup bien placé au foie la paralyse, l’assommant quelques secondes. Ils réussirent à la maîtriser, à rabattre ses bras vers l’arrière, tordant au maximum ses membres pour refaire et consolider ses liens, n’hésitant pas à user de chaînes ce coup-ci. La main sur son crâne raffermit sa position, la forçant à faire face à son ennemi.

La pointe de l’épée, toujours là, mordit son cou, du sang chaud coulant sur sa gorge. Elle avança, par défi, aidant le métal à s’enfoncer davantage.

— Quelle arrogance, dit-il en souriant.

Un sourire mauvais, qu’elle lui rendit.

Si c’est ainsi que cela doit se terminer…

Elle perdit son sourire.

— Que se passe-t-il ? Je vois la mort dans ton regard.

— Qu’attends-tu, c’est ton travail.

Et c’est là qu’il se mit à rire.

— Ts, ts, ts. Qu’est-ce que tu crois ? On ne l’a pas eu lui, alors je te garde. Je n’en ai pas encore fini avec toi… Emmenez-la.

Non, non, non !

Elle se retint de crier, ne voulant pas leur faire ce plaisir. Ils étaient déjà assez heureux de l’emporter, riant d’elle lorsqu’ils vinrent en plus la taquiner avec la tête du roi.

Mahdi, tes yeux sont clos. Heureusement que tu ne peux plus voir cela.

Ces humains, quel triste spectacle.

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