15 – 1 Et je vendrai mon âme

13 minutes de lecture

À leur arrivée, il ne bougea pas. Droit, stoïque, l’image même de cette force tranquille qu’elle lui avait toujours connue. Il comptait parmi le convoi rentré la veille pour un repos bien mérité, déposant au passage une partie des réfugiés à la communauté hospitalière, les autres restant au village en attendant de leur trouver leur prochain foyer. Ils ne devaient y retourner que dans quelques jours, laissant d’autres unités prendre le relais.

Elle s’avança vers lui, son corps agissant comme d’habitude, mais sous son regard, dans sa tête, le trouble régnait. Elle s’interrogeait, espérant ne rien laisser paraître.

Que dirait-il s’il savait ?

Elle lui fit face, sourire innocent aux lèvres. Une part d’elle n’avait qu’une envie : poser son front contre son torse pour un instant de calme. Mais elle savait cela impossible. Ils n’étaient pas seuls. Il allait devoir endosser son rôle de roi pour accueillir ces pauvres gens.

Il baissa les yeux vers elle, la fixa un long moment. Il ne lui dit rien.

Son appréhension grandit en elle. Ses yeux, n’étaient-ils pas en train de la sonder ? Non, elle devait délirer.

Elle ne cilla pas.

Il finit par murmurer quelque chose.

— Qu’as-tu fait ?

Un court instant, elle cessa de respirer, resta sans réagir.

Pourquoi cette phrase ? Yahel lui aurait-elle parlé ? Avait-elle vu ? Avait-il vu ? Non, elle avait dû mal comprendre.

— On t’attend à l’infirmerie. Ensuite, va chez moi et attends-moi, ajouta-t-il.

Puis il la dépassa, l’ignorant désormais, s’occupa des nouveaux arrivants, dont Erwan, Emma et sa famille.

Elle prit tout de même le temps de se décrasser du voyage et de se changer avant de passer se faire examiner. Une fois libérée, elle partit le trouver dans sa chambre. Elle arriva avant lui, et l’attendit patiemment, pétrie d’assurance, quand il entra, se disant qu’elle n’avait aucune raison de jouer la paranoïa. Il devait sûrement vouloir vérifier son état, c’était tout.

Il resta silencieux. De nouveau ce jeu de regard, qu’elle ne voulait pas perdre. Elle n’avait pas à le perdre. Elle savait pourquoi elle avait fait ce qu’elle avait fait. Que ce soit considéré comme une vengeance ou un assassinat, ce qui pour elle s’était révélé une libération, personne n’avait besoin de savoir. Elle n’en serait que plus forte. Et seul ce résultat comptait.

Il leva son visage vers lui en la maintenant par le menton. Était-ce de la colère en lui ? De la tristesse ? Elle n’arrivait pas à lire dans ses yeux, à comprendre son expression.

— Qu’as-tu fait ?

Encore ces mots. Les mêmes que lui, cet autre homme qui avait eu autrefois une importance dans sa vie.

Pourquoi ? Dites-moi que c’est un hasard !

Elle plissa les yeux.

— Pourquoi cette question ?

— À toi de me dire…

— Ne joue pas avec moi. As-tu vu quelque chose qui t’a perturbé ? Ou quoi ? Sinon, ta question n’a pas de sens.

Il pressa plus fort son menton, la rapprochant imperceptiblement.

— Mmm… Quelque chose a changé. Ce vide en toi, il me semble plus…

Elle attendit la suite, restant les yeux rivés dans les siens, sans ciller. Rien d’autre à faire. Il la libéra, lui tourna autour, démarrant une litanie de questions, conservant une intonation sereine tout du long. Le lion jouant avec sa proie ?

— Tu réalises le danger que tu as traversé ?

— Qu’est-ce que tu crois ? Je suis bien là, non ?

— C’est pourtant passé près…

— Tu parles de quoi ? Parce qu’entre monsieur fourreur, la bande de clebs et la meute… Je vois pas ce que tu attends. Je m’en suis sortie.

— Seule ?

— Pour le premier cas, oui, rassure-toi. Tu pourras encore profiter de ce corps, il n’est pas souillé, je ne lui ai pas laissé le temps d’y enfiler quoi que ce soit. Mais j’avoue que, pour le reste, oui, j’en ai tiré les leçons. Je continuerais à m’entraîner pour m’améliorer. Sans Erwan… Un gars bien, je pense. Tu devrais lui parler.

Si le lion veut jouer…

Elle était rentrée dans le jeu, contrôlant sa posture, craignant que son corps, inconsciemment, ne la trahisse. Épaules droites, bien campée sur ses jambes, alliant souplesse et attention, défiance et retenue, elle le suivait du regard, sans trop insister et sans jamais tourner la tête, le perdant d’un côté, le récupérant de l’autre.

— Je n’y manquerais pas… Et ?

Ton arme n’a plus de faiblesse qui ferait qu’on pourrait l’atteindre, aurait-elle pu lui répondre, mais elle garda le silence.

— Et rien.

— Qu’as-tu fait ?

Toujours cette question émise d’un ton monocorde. Y attendait-il vraiment une réponse ? Le souhaitait-il ?

— Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne sais pas ce que tu t’imagines, je n’ai rien fait de spécial. J’ai juste aidé une ancienne amie, et en effet, j’en ai profité pour faire un pèlerinage personnel, comme je te l’avais dit, rien de spécial. Et c’est tout.

— Pourquoi t’énerves-tu ?

— Je ne m’énerve pas. Je ne comprends juste pas en quoi rime cet interrogatoire. Tu sais ce qu’il y a à savoir… Tu n’as pas à avoir peur pour moi, si c’est ce qui t’inquiète.

Il cessa de se promener autour d’elle, reprenant sa position initiale.

— Tu le vois bien par toi-même, non ? Je vais bien.

Pour prouver ses dires, elle ôta son pull, ne restant qu’en simple petit haut à bretelles, lui offrant la vue de son corps.

— Oui, je vois. Tu as su parer et protéger ton visage.

— Pour le reste, juste des bleus et des égratignures. J’ai vite récupéré avec ta petite contribution. Quoique je me demande si le terme de “tonifiant” était approprié. Tu y aurais mis des somnifères que je n’en serais pas étonné.

Il éluda la question.

— Rien de tel que les vertus du repos… Tu as eu de la chance. Cela aurait pu être pire.

— Ou le destin. Ce n’était pas l’heure de ma fin. Mais si j’étais tombé, c’est Emma qui en aurait payé le prix.

— Et toi ?

— Moi, je serais morte. Ils m’auraient tuée.

— Tu crois ?

— Oui. Et ce n’était apparemment pas le jour de ma mort. Je ne tiens pas à retenter le diable. Entraîne-moi encore. J’en ai besoin, pour que cela ne se reproduise plus. Je n’aurais pas toujours cette chance.

Il soupira doucement, cessa son manège, stoppa pour lui faire face. Il ôta son tee-shirt, révélant le lion tatoué sur sa poitrine. Il tapota au centre de son poitrail.

— Vas-y, tu peux y aller, maintenant.

— De quoi ?

— Tu en mourais d’envie tout à l’heure. Il n’y a plus personne, tu es libre de te lâcher.

— Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Ne te gêne pas. Après tout ça, tu as le droit. Je ne dirais rien.

Sourcils froncés, elle cogitait, ne voyant sincèrement pas où il voulait en venir. Elle secoua la tête. Il soupira encore.

— Tara, qu’as-tu fait pour te remettre depuis que Yahel t’as récupérée ?

— J’ai dormi.

— C’est tout ? Personne ne t’a réconforté ? Tout le monde a besoin d’un câlin à un moment ou à un autre. Et là, tu as passé de sales moments.

— Un câlin ? Je n’ai pas besoin de ces choses-là. Tu me sous-estimes.

Il était tout près, suffisamment pour que la différence de carrure entre eux-deux soit évidente. Mais rien d’effrayant pour elle. Jamais, avec lui. Au contraire, elle retenait une colère sourde, bien que son corps, si près du sien, ne soit pas tout à fait du même avis.

— Viens, dit-il soudainement.

Sa grande main passa derrière sa tête, épousa la forme de son crâne dans ses cheveux, la rapprocha, lui faisant franchir les quelques centimètres restant entre son front et le tatouage de son torse. Sans violence, mais avec une telle assurance ! Sous la surprise, elle avait relevé ses mains qu’elle posa à plat sur sa peau. Et voilà qu’elle se retrouvait contre lui, lui passant ses bras autour d’elle, l’enveloppant dans un cercle doucereux, chaleureux, piège tendre autour de ses épaules.

D’abord immobile, très vite, elle se raidit et se retint à la fois, évitant le geste instinctif de rejet, une brève pression sur ses mains pouvant le projeter à distance. Quelle raison aurait-elle d’agir ainsi ? Après tout, il s’agissait de son roi. Mais…

— Tout va bien. Détends-toi, tu verras, cela te ferra du bien.

Elle serra les poings, se concentrant sur sa respiration, se l’imposant régulière mais profonde. Rien ne lui paraissait naturelle. Elle recula légèrement, revint, encore un soubresaut.

— Que t’arrive-t-il ?

— Je…

Elle résista encore, piégée entre cette envie irrépressible de fuir, la volonté de se débarrasser de cette gêne, et celle de profiter de cette enveloppe de douceur prometteuse de plaisir, étrange mélange d’émotions.

— Si tu ne veux pas, je ne te retiens pas. Tu peux aisément t’écarter, je le sais.

Si enfin elle ferma les yeux, fort, si fort, ce ne fut pas pour se laisser aller, mais en un ultime espoir de retrouver la raison.

Dans un sursaut, ses mains lancèrent une impulsion contrôlée, son corps se tordit, et en une seconde, elle aspirait l’air à grande goulée, à la fois rassurée de ne plus avoir d’obstacle et de sentir la chaleur de son corps la soutenir, appui immuable dans son dos. Elle entendit son soupir las, alors qu’elle sentait ses bras revenir contre elle, s’enfilant sous les siens, ceinture souple et confortable autour de son ventre, consolidant sa position.

Tout s’apaisa.

La chaleur de sa main posée sur son front, traversant sa peau, se répandant, bienfaitrice.

— Quel mal t’a-t-on donc infligé pour que tu sois ainsi…

Ces mots, constat affligé, las, les murmurait-il pour lui-même ?

Elle n’y réagit pas, avait cessé de penser, profitant juste de cet instant. Elle se sentait si bien ainsi… Sa main caressant son front, puis son visage. Se sentir porter, plus rien à contrôler. Pourquoi n’y avait-il que lui qui y arrivait ?

Elle suivit le mouvement de sa paume glissant sur sa joue, ses doigts entraînant doucement son visage, lui faisant tourner la tête de côté, puis vers le haut, si progressivement, geste amical, affectueux. Le temps ralentit.

Mon ami…

Le cou de travers, elle rouvrit les yeux, retrouva son visage à lui en premier plan. Toujours sans aucune pensée, prenant les choses comme elles venaient, elle le regarda faire, le vit s’approcher, sa bouche si proche de ses lèvres.

Elle écarquilla les yeux.

Le temps d’un clin d’œil, elle bascula la tête à l’opposé.

— Ts, ts ! Non, là, c’est mieux, affirma-t-elle haut et clair, tapotant son cou du côté droit avec le doigt.

— Tu ne veux donc pas…

Il était l’image même d’une tristesse étonnée, lui sembla-t-il.

— Mon ami, cesse donc ces simagrées. Les bisous, les sentiments, tout ça, c’est pour les princesses. Tu ne trouveras pas ça avec moi, tu le sais.

— Non, pourquoi ?

— Allons, ne joue pas les ignorant. Tu ne m’as pas choisi pour rien. Je ne suis pas une princesse. Je suis une arme.

— Mais l’un n’empêche pas l’autre.

— Qu’est-ce qui te prends aujourd’hui ? Tu confonds tout. Si ce sont des sentiments que tu cherches, va donc retrouver ta reine. En tant que roi, tu dois bien en avoir une quelque part, non ?

Silence.

— Qu’as-tu fait ? Ce vide en toi, il est plus…

Noir, pensa-t-elle en réponse.

— … profond, plus… Si tu ne te libères pas, ce vide, tu vas t’y perdre…

— Mahdi, tu es mon roi. J’ignore pourquoi, quel est ton pouvoir. Mon corps ne peut résister au tien, ta voix, ta peau, ta chaleur… Tu me captives, tu m’ensorcelles, tu me possèdes. Si vraiment tu veux me faire plaisir, continua-t-elle, l’attrapant par les poignets, l’obligeant à passer ses mains sous son vêtement, directement sur la peau de son ventre, caresse-moi, baise-moi, prends-moi. Sinon, laisse-moi partir.

— Aurais-tu déjà basculé ?

Après cette injonction, elle attendit patiemment sa réaction, le maintenant en position.

Ce vide, si tu tiens tant à ce qu’il ne m’efface pas, emplis-le, enflamme-le, complète-le, c’est tout ce que j’attends de toi.

Il craqua, la serra plus fort, posant ses lèvres sur son cou à l’endroit désigné. Effet garanti. Elle se cambra, le libéra. Il bougea ses mains, les glissa sur sa peau, repoussa son haut. Elle le bascula par-dessus tête, retrouva la sensation de ses mains voyageant sur sa peau, éveillant ses sens, embrasant sa chair. Elle l’aida à retirer leurs autres vêtements, serait tombée entre les pieds refoulant les tissus et le désir ardent provoqué par les caresses sur ses fesses, suivant le tour de ses cuisses, les doigts furetant autour de son sexe, testant l’intérieur.

Dans cette danse chaotique, il l’entraîna vers son lit. Elle se retrouva piégée entre sa couverture et son corps si imposant, la pressant en soupirant dans son cou.

— C’est ça que tu veux ?

— Oui…

Une supplication, alors qu’un réflexe lui fit relever le bassin, s’appuyant sur les genoux, lui offrant ses fesses. Il la prit ainsi, consumant son corps, son ventre. Cela monta vite, incendiant ses chairs si fort, encore et encore, au rythme des mouvements de leurs corps. Ne sentant plus ses caresses sur elle, juste ses mains maintenant ses hanches, elle agrippa la couverture, la serra dans ses poings presque à l’en déchirer, se rua dans la jouissance, ignorant si elle en souriait ou en grimaçait, toutes dents dehors.

Elle brûlait.

Une vague la submergea, libérant un cri de victoire.

Son corps se relâcha, retomba. Elle le retrouva contre son dos. Il était encore en elle, mais ne bougeait plus

— Bon sang, qu’est-ce que… souffla-t-il dans ses cheveux.

Il prit encore quelques secondes, se dégageant entre temps. Elle sentit ses mains se saisir de son corps et la retourner gentiment, tout en douceur. La paume de ses mains sur ses joues. Elle ouvrit les yeux. Il était tout simplement là, son visage face au sien, sourire doux, visage bienveillant, peut-être un peu triste.

— Regarde-moi.

Il était au-dessus d’elle. Elle vit qu’il n’était pas encore satisfait, elle s’offrit, s’écartant de joie. Comme pour l’admirer, il honora son corps en y passant lentement ses mains. Elle alla le chercher, saisit son sexe, l’invita dans le sien, le défia du regard. Il ne put résister. Et il reprit. Elle retrouvait le poids de son corps sur elle, son ventre se frottant contre le sien. Il l’enveloppa, attrapa ses mains, les releva de chaque côté de sa tête, la bloqua, calant ainsi son visage face au sien alors qu’elle vibrait et brûlait crescendo sous ses assauts. Et chaque fois qu’elle voulut laisser le désir la contrôler, ses yeux déviant de trajectoire, il lui répétait ces deux mêmes mots, insistant : regarde-moi.

Mais qu’est-ce qu’il veut ? Tais-toi ! Continue !

Un peu perdue entre le plaisir dévorant et la rage qu’éveillaient ses paroles, son cœur battant si fort semblait à la fois serré par un étau crochu et sur le point de rompre. Toute cette noirceur, colère incendiaire, tout ce plaisir… Elle les associa, démultipliant leurs effets.

La haine… De la haine ? Était-ce cela ? Cela y ressemblait, mais peut-on haïr quelqu’un qui vous force au bonheur ?

Au dernier moment, il changea de discours.

— Ce vide… Ne le laisse pas te dévorer.

Trop tard…

Et alors qu’elle mourait entre ses mains, à l’abri de son corps, libérant un long râle d’agonie tellement elle brûlait, elle crut le voir ajouter quelques mots.

— Tu n’es pas seule.

Un fondu au noir irrépressible s’imposant à elle, elle le laissa faire ce qu’il voulut de son corps, en toute confiance. Il resta avachi sur elle, la recouvrant de son corps, redressa un instant la tête, caressa sa joue, avant de finir par se laisser retomber sur le côté. Il l’attrapa gentiment, la rapprocha de lui, la prit contre lui, dos contre torse, comme il le faisait toujours, sa tête au creux de son bras, et posa son autre bras sur elle, douce prison apaisante.

Elle reprenait doucement conscience, allongée sur le côté dans cette position si parfaite, la chaleur et la douceur d’une couverture la recouvrant, la protégeant du froid. Elle se demanda où elle était, reconnu son lit à son odeur. Elle préféra rester les yeux clos, envahie par la torpeur.

Ce qui s’était passé lui revint en tête. Il y avait eu quelque chose de différent, cette fois-ci. De ce moment à deux, la jouissance habituelle recelait un arrière-goût doux-amère. Qu’avait-il lu en elle pour agir ainsi ? Et elle qui s’était ruée dans son jeu, qu’est-ce qui lui avait pris ? Elle le disait un peu magicien, mais là, elle était incapable d’expliquer ce qu’il avait tenté de faire. On aurait dit qu’il avait essayé d’extirper quelque chose d’elle ou de lui faire passer un message. Pour quelle raison sinon aurait-il agi de la sorte ?

Tu n’es pas seule. Ces mots qu’elle croyait l’avoir vu prononcer résonnaient dans sa tête.

Il n’était pas collé à son dos, mais il était encore là. Elle sentait sa présence derrière elle, ainsi qu’un subtil courant d’air froid. Quelque chose frôlait son dos, allant de-ci de-là. C’était agréable. N’était-ce pas cela qui l’avait réveillé ?

— Ça chatouille ! Que fais-tu ?

— Je dessine.

— Hein ?

Elle ouvrit les yeux, tourna un peu la tête. Il se souleva, présentant un sourire confiant, assuré. Sa main vint prendre ce qu’elle portait toujours autour du cou.

— Lui. Il est là, en toi.

Elle observa le dragon de métal, puis revint sur lui.

— Tu brûles autant que lui. Si tu pouvais, tu cracherais du feu, tout comme lui. Pas seulement là. Lorsque tu combats, c’est cela que je vois.

Il libéra le pendentif, posa sa main au-dessus de sa poitrine.

— Je le vois là.

L’autre main vint se positionner sur le haut de son dos.

— Et là.

Entre ses deux mains, dans sa chair, la noirceur s’ébroua, pesante, vivace.

Elle referma ses yeux. Il se rallongea sur le lit. Elle sentait son visage, son souffle contre son dos, entre les omoplates. Puis il se redressa un instant, à nouveau les yeux dans les yeux.

— Je veux que tout le monde puisse voir ce que je vois.

Elle comprit au moment où ses yeux tombèrent sur son tatouage de lion.

— Si tu es d’accord, je le graverai sur ta peau, et tout le monde verra ce que tu es.

Pourquoi pas…

Elle accepta.

— Maintenant, repose-toi.

Elle oublia le temps.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Bea Praiss ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0