Ronceraie

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- cette semaine, encore rien, néant, nada, des textes avortés, alors je vous livre un texte qui n'était pas censé voir le jour de nos lumières bleues, un peu comme une lettre en écriture "semi-automatique" disons, donc les phrases qui ne veulent rien dire, les répétitions, et les verbes qui n'en sont pas, sont le fruit de mon cevreau en mode pilotage automatique. N'hésitez pas pour autant à annoter, je le reprendrai peut-être comme un texte lambda -



J’ai les mots bloqués là dans ma gorge saturée de ce mal à toi, mes pensées vagues abondent toujours au même endroit, sur l’écume qui lèche nos pieds et assèchent nos idées, et nos yeux. Que de pleurer vraiment je voudrais, je dis trois mots en volute et ça humide les paupières sourdes. Je voudrais creuser ta tête du sable, dépoussiérer tes oreilles qui ne veulent plus entendre, qui ne veulent plus voir rien que les mensonges que vous vous racontez. Mais nous on voit, on voit bien derrière la corpulence de tes os et de ta chair ronde et douillette que tu fragiles. Tu fragiles d’esprit, et le cœur qui va finir par rompre toutes les fausses promesses, peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain mais un jour. Certain. Un jour tu te noieras dans les abîmes que vous avez créées et vous ferez tout flétrir sur votre passage. Parce que ce n’est pas que vous, ce n’est pas vrai, et « pas nos affaires » ça suffit pas à tenir loin tes peines de nos âmes. Tu peux couvrir autant que tu veux ton petit pois de matelas, on est assez sensibles pour sentir ses épines à travers nos viscères, les amertumes qui se prennent et s’emmêlent. Des fois tu me fais penser au vieux jardin, plein de ronces, qu’on ose pas trop approcher de peur de sortir pleins de piquants sur les bras et sur les joues, qu’on laisse comme ça, effrayés de. Puis vu qu’on fait rien les ronces gagnent du terrain et finissent toujours par venir t’égratigner la vie, à moins qu’encore on prenne la fuite, un peu plus loin, mais plus loin c’est trop loin, enfin c’est pas vivable, ou alors on tue les ronces plutôt que de les tailler, mais si y a plus de ronces, y a plus de mûres, y a plus de vie, y a plus rien. Alors pour l’instant je regarde la ronceraie, je tâte du doigt ses épines, je m’y fais mal déjà, je me dis que peut-être avec des gants je pourrais… Mais je suis petite, si petite et des huit mains qui sont autour, j’en trouve pas à saisir pour venir t’aider. Alors je regarde. Je me dis que peut-être, je pourrais détourner mon attention des ronces un moment pour voir un peu autour, mais toujours j’y reviens. Je ne perçois qu’elles. Alors qu’elles sont pas dans le mien de jardin, pas encore, mais leur présence m’horripile, me fait flipper, je me dis qu’elles envahissent tout, que bientôt dans ton jardin le soleil il viendra plus que rarement, puis plus du tout. Et en même temps je peux pas aller tailler tes ronces sans te demander ton avis, et puis c’est même pas à moi de le faire, mais à toi, je voudrais juste te montrer « mon vieux t’as vu ton jardin ? c’est plus possible ça ! » mais je sais même pas si t’ouvrirais les yeux, et je crains que même tu barricades pour que je vois plus rien. Et je me dis peut-être qu’un jour, si on fait rien, on te retrouvera là-dedans au milieu de tes ronces, tes gosses la peau déchirée et toi qui pourras plus rien. Que tu me regardes et que tu me dises « pourquoi ? » et que je réponde « j’osais pas ».


À A. 

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