Chapitre 52 – 3 mai, West Los Angeles

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À 15 heures 55, les enquêteurs du LAPD arrivaient au siège du FBI après avoir fait un rapide compte-rendu au capitaine Lamb. Charlie reconnut les deux hommes qui venaient à leur rencontre. Di Maggio avait troqué sa tenue d’intervention et son blouson bleu contre un costume croisé impeccable. Mellow portait le même style de vêtements, chic classique, que lors de sa première visite. Elle se dit que comparés aux Fédéraux, les flics de la ville avaient une allure de bohémiens. Les agents leurs fournirent des badges "Visiteurs" préparés à l’avance avant de les emmener vers une salle de réunion où une visio-conférence était en cours. Deux autres personnes étaient déjà présentes dans la pièce, et deux étaient en ligne

— Nous avons retrouvé le taxi qui a transporté Joan Smith ce matin, attaqua Di Maggio. Selon les enregistrements de la compagnie Yellow Cab, elle avait réservé la course hier en début de soirée et elle a été prise en charge à 7 heures 30. Le chauffeur l’a déposée à l’aéroport Los Angeles International, Terminal 6 à 9 heures 15. Elle n’avait pas de bagages. Son billet a été acheté en ligne hier soir également. Elle a pris un vol Alaska Airlines pour Anchorage qui a décollé à 11 heures 55, un peu en retard, il s’en est fallu de peu pour qu’on la coince.

— À quelle heure ce vol doit il se poser ? demanda Joe.

— 16 heures 25, répondit l’agent. Le commandant de bord est prévenu, l’aéroport aussi. Les passagers ne pourront pas débarquer avant que nous ayons interpellé Smith.

Di Maggio désigna l’écran.

— Nos collègues March et Padron, du Bureau local pilotent l’opération.


Charlie regarda l’écran et salua les agents virtuels, Judy March, la quarantaine, avait l’allure sévère qu’elle avait déjà remarquée dans les locaux de Los Angeles. Son collègue Guillermo Padron, avait un look un peu plus décontracté, il portait un pull à col roulé, qui détonait un peu.

— Vous n’êtes pas encore habitué au climat de l’Alaska, Guillermo, plaisanta Mellow ?

— J’avoue que je préférais Phoenix, répondit l’intéressé. Je reviens de l’aéroport, tout est en place. Nous avons un agent dans la tour de contrôle, une équipe qui montera à bord, et une autre en back-up qui restera dans la passerelle.

— L’avion est en approche, annonça March, atterrissage prévu dans 5 minutes.

— Les équipes d’abordage sont en place.

— Vous faites souvent ce genre d’arrestations ? demanda Joe.

— C’est un protocole bien rôdé. Les procédures sont prévues et les autorités du transport aérien jouent le jeu. De plus, la personne interpellée n’a pas trop d’opportunité pour s’enfuir, et on est à peu près certains qu’elle ne sera pas armée.

— Et on est sûrs de la trouver ! ajouta Joe.


Charlie regardait les agents dans la salle et sur l’écran. Chacun avait un ordinateur ouvert devant lui. Elle distinguait des plans, la représentation de l’aéroport, sans doute. Une fenêtre affichait une transcription de dialogue, l’agent lui expliqua que c’était la conversation entre la tour de contrôle et le pilote. À Anchorage, l’agent March portait une oreillette. Charlie comprit qu’elle était en communication avec les agents de terrain.

— L’avion s'est posé, dit-elle. Encore 6 ou 7 minutes de roulage.

Charlie et Joe se regardèrent, ils touchaient au but, mais étaient frustrés de devoir laisser la dernière phase de « leur » enquête au FBI. Bien sûr, ils étaient conscients que seuls, ils n’auraient pas identifié les criminels et qu’ils n’auraient pas pu aller chercher Joan Smith au bout du continent, mais il n’empêche, cette « victoire » leur laissait un petit goût amer. Joe se servit un café pendant que l’agent March continuait de ponctuer la procédure.

— L’appareil est au parking, cales posées, moteurs arrêtés.

— La passerelle est approchée.

— Joan Smith est au rang 17, commenta Di Maggio. Le commandant de bord a donné instruction aux passagers de rester à leur place, ceinture attachée. C’est le plus délicat, il y a toujours des récalcitrants, trop pressés, qui peuvent encombrer le couloir.

— La porte est ouverte, les agents pénètrent dans l’appareil, dit March.

À l'intérieur, quelques passagers des premiers rangs, ignorant les consignes de l'équipage, avaient commencé à se lever et à descendre leurs bagages des coffres. Le chef de cabine rappela le message et l'entrée des deux agents au physique imposant eut raison des impatients.  Les hommes du FBI se dirigèrent rapidement vers l'arrière. L'un d'eux avait une photo à la main, il identifia rapidement Joan Smith, assise en position centrale, siège17B. Les deux voisins de Smith furent effarés lorsque l'agent sortit sa carte Miranda et lut ses droits à la femme aimable installée entre eux.

« Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition. »

Joan Smith eut un petit sourire résigné et demanda à la personne assise à sa droite de se lever pour lui permettre de sortir. L'agent lui passa immédiatement les menottes.

— On la tient, suspect appréhendé, pas de résistance. On la ramène au Bureau.

— Bien joué, dit Mellow, qui était resté en retrait.

— Je préviens le Capitaine, ajouta Charlie.

— Tout s’est bien passé, dit Joe. Tu seras même à l’heure à ton rendez-vous !

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