Chapitre 9 - 14 mars, Gif-sur-Yvette

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La soirée avait débuté sans surprise, simplement arrosée de chardonnay américain. Le dîner improvisé avait été expédié rapidement avant de passer aux choses sérieuses. Philippe avait connecté son IPad au grand écran du salon et avait affiché une carte de l’Ouest américain, zoomant sur le sud de la Californie.

— La route 66 a disparu dans une bonne partie de la Californie, mais il en reste quelques tronçons. Entre Barstow et Needles, il y a un morceau assez long qui s’éloigne de l’Interstate, au niveau de la réserve de Mojave. C’est par là que se situe le fameux Bagdad Cafe.

— Ça ne me dit rien.

— Tu ne te souviens pas de ce film ? Ça ne date pas d’hier c’est vrai, une allemande abandonnée dans un motel, le long d’une route en plein désert. La musique est peut-être plus connue que le film.

Philippe bascula sur YouTube pour chercher le thème musical.

There’s a road from Vegas to nowhere chantonna-t-il en lançant la vidéo montrant également la célèbre affiche.

— Oui, en effet, ça me dit quelque chose.

Philippe traçait au fur et à mesure la route à l’écran et notait les étapes possibles.

— On ne peut pas faire trop de kilomètres chaque jour, ou on aura le cul en bouillie dès le deuxième soir.

— Il y a combien de Los Angeles à Needles ?

— À peu près 300 miles depuis Santa Monica, ça fait pas loin de 500 kilomètres. Au moins cinq heures, voire six, on ne va pas rouler vite et il faut le temps de profiter du paysage.

— On peut faire une étape au milieu.

Philippe centra la carte en faisant apparaitre les hôtels référencés par Google.

— On peut viser Amboy, c’est sur la route 66 juste après le Bagdad Cafe, il y a un motel bien noté. 350 kilomètres, c’est jouable. Et ensuite on peut s’arrêter à Laughlin, dans le Nevada, avant de remonter vers Las Vegas par la route 93 et le barrage Hoover. Ça nous fait trois jours.

— Les filles, vous nous retrouvez à Vegas ?

— Pour le retour, on peut passer par Death Valley, la Vallée de la Mort, ça ne fait pas un grand détour.

L’itinéraire validé et les différentes étapes identifiées, restait à trouver le moment idéal.

— Il me faut encore un peu de temps pour obtenir les rendez-vous dont j’ai besoin, au moins deux ou trois semaines, dit Julie.

— Mi-avril, c’est le début des vacances de Pâques, pour l’hôpital ce sera un peu plus calme. Ange, c’est bon pour toi ?

— Oui, ça me va bien, de toute façon, je ne vais plus prendre de grosses affaires. Et pour toi Brigitte, ça ne pose pas de problème ?

— Non, c’est aussi une période calme au Palais. Je n’ai pas de procès prévu pour cette période.

Philippe reprit la parole pour résumer.

— Si on part le samedi 21, on est à Vegas le mercredi soir. Les filles vous pouvez arriver le jeudi, on vous attendra à l’aéroport. Il nous restera une semaine pour musarder tous les quatre et on rentre de L.A. le 3 mai.


Les grandes lignes étant arrêtées, il fut décidé que Philippe s’occuperait de louer les motos et de trouver les points de chute pour la première semaine. Julie proposa d’établir le programme détaillé de la deuxième partie. Une bouteille de champagne apparut comme par magie pour fêter l’événement et les quatre amis se réjouirent en chœur de leurs prochaines vacances.

— À propos, vous n’aviez pas quelque chose à nous montrer ? C’est peut-être le moment.

Philippe acquiesça à cette remarque formulée par Ange, se souvenant de la discussion du début de soirée.

— En effet, vous avez été sages, vous méritez une petite récompense.

Brigitte reprit la tablette pour rechercher le titre de Joe Cocker You can leave your hat on avant de rejouer la scène de 9 semaines ½ en duo avec Julie. Derrière les double-portes vitrées séparant le salon du hall d’entrée dans la pénombre, les deux femmes commencèrent à s’effeuiller mutuellement, profitant de chaque vêtement enlevé pour partager de sensuelles caresses. Elles s’arrêtèrent toutefois lorsqu’elles se retrouvèrent toutes deux vêtues des seules pièces de lingerie achetées un peu plus tôt. Après un dernier baiser en ombre chinoise sur les seins exposés, les deux femmes revinrent ainsi pour se faire admirer de leurs amants ravis. Debout devant la cheminée, elles commencèrent à danser langoureusement, frottant doucement leurs poitrines l’une contre l’autre. Ange et Philippe ne mirent pas longtemps à les rejoindre, chacun d’eux venant se coller à sa partenaire, caressant les corps ondulant jusqu’à ne plus faire qu’un luxurieux mélange de courbes entrelacées. Se laissant glisser sur les talons, Brigitte et Julie firent alors descendre les pantalons des hommes pour honorer les membres impatients de leurs amants respectifs.

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