Chapitre 3 : Le gage d’eau

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« La plus haute fonction de l’écologie est la compréhension des conséquences. Celle de la planétologie est l’utilisation de cette compréhension pour programmer une modification de ces conséquences. »

Pardot Kynes

Premier planètologiste d’Arrakis.


    Ils étaient partis environ une heure avant le coucher du jour. Leur objectif était de traverser la cuvette de part en part le plus vite possible. Mais alors que les deux lunes dans le ciel sont au sommet de leur apogée, le véhicule à suspenseur surchauffe et commence à ralentir. Pour ne pas perdre leur moyen de transport, les deux hommes décident de faire une pause de quelques minutes pour refroidir les composants de leur moyen de locomotion, à la fraîcheur de la nuit. C’est Hamaad qui pose la première question.

    — Vous avez dit que vous voulez utiliser les Fremens. Pourquoi ? Pour changer le climat ?

    La guilde spatiale possède des satellites de qui peuvent influer sur la météorologie. Pourquoi un peuple qui subit la morsure du soleil et les vents des sables depuis des siècles pourrait être plus efficace ?

    — C’est vrai, on pourrait croire que le contrôle climatique pourrait faire ce travail. Mais en fait la météo d’Arrakis est bien trop extrême pour pouvoir être maîtrisée du ciel. La guilde spatiale n’a pas besoin que l’écosystème d’Arrakis soit modifié. Personne ne veut le moindre changement sur Arrakis. Changer le climat pourrait nuire à l’extraction d’épice. C’est trop dangereux pour les intérêts de tout le monde. Seuls les Fremens, s’ils vivent dans le désert comme je le crois, pourraient souhaiter cette modification du climat.

    De nouveau le planètologiste se met à marcher de gauche à droite pendant son discours.

    — L’empereur ne m’a pas envoyé ici pour une quelconque mission Hamaad. Arrakis est pour moi une punition plus qu’une récompense. Arrakis n’a pas besoin d’un écologiste. L’imperium est informé de tout ce qu’il faut savoir sur l’écosystème de cette planète. Cette mission m’a été signifiée comme étant une gratification pour services rendus. Mais je crois que l’empereur espère que je disparaîtrais quelque part dans le désert de ce monde.

    Ainsi donc les Harkonnens ne sont pas les seuls à vouloir ta mort… pense Hamaad.

    — Pour que tu comprennes, il faut que je t’explique ce qu’est la planétologie. Ma science étudie les rapports de causes à effets qui régissent l’écosystème d’une planète. Dans les temps anciens, lorsque l’Imperium était en pleine expansion le travail d’analyse des écologistes était le préalable à une opération de terraformation. Le planètologiste définissait ensuite un plan d’action pour rendre des terres étrangères habitables pour le genre humain…   

    Mais la prise de contrôle des machines sur l’humanité a stoppé net tout cela, et le Jihad Butlérien, qui a chassé les intelligences mécaniques, a décimé la population de l’Imperium dans de nombreux systèmes solaires. Refermé sur lui-même, cela fait maintenant plusieurs siècles qu’il n’a pas besoin de terra-former de nouvelles planètes…    

    Lorsque j’ai fini mes études, j’ai été envoyé par l’Empereur sur un monde appartenant à une maison noble mineure dont la fortune était basée sur la culture du riz. J’ai fait le diagnostic de l’écosystème. Mais contrairement à mes confrères écologistes, je ne me suis pas arrêté là et j’ai décidé de mener mon travail de planètologiste jusqu’à son terme.    

    Cette planète n’étant pas suffisamment humide pour la culture du riz, j’ai aidé pendant plusieurs dizaines d’années les nobles locaux à modifier en douceur l’écosystème de leur monde. Cette opération d’ajustement a été un franc succès et j’ai été reconnu par la communauté scientifique puis par l’Imperium tout entier comme un atout majeur.    

    Mon travail a servi sur d’autres planètes qui ont appliqué mon exemple pour leur propre compte. Cette popularité m’a ouvert bien des portes et j’ai même été approché par une sœur du Bene Gesserit qui a été ma compagne pendant quelques années.    

    Une femme merveilleuse. Stimulante autant intellectuellement que physiquement. Mais... je l’ai perdue… Hum...

Le planètologiste s’est arrêté de se déplacer de long en large pour rester soudain immobile, le regard égaré dans le vague. Puis d’un seul coup il tourne sa tête vers son guide et se remet à marcher en continuant :

    — En favorisant la production planétaire de certaines seigneuries, j’ai également modifié l’équilibre des forces et du pouvoir au Landsraad. Un bon nombre de familles mineures se sont rassemblées autour d’un projet de reprise de la Terraformation. Ce qui a causé d’importants problèmes politiques. C’est pour cette raison que l’Empereur m’a rappelé auprès de lui avant de m’offrir le « prestigieux » poste d’écologiste sur Arrakis.

    — Bien, je comprends ce qui vous a amené ici, dit Hamaad.

    Et, en te tuant, je vais peut-être exécuter une mission pour l’Empereur, pensa-t-il, avant de continuer :

    — Mais vous ne m’avez toujours pas dit ce que vous attendez des Fremens ?

    — Ce que j’attends... J’attends que les Fremens prennent en charge le travail de terraformation qui devrait améliorer les conditions de vie de leur peuple. Vous êtes, a priori les seuls à désirer que le climat change. Vous êtes aussi, grâce à la sélection naturelle, suffisamment endurants et forts pour mener ce travail à son terme. Je veux que les Fremens mettent leurs formidables ressources en commun pour le plus important projet de leur vie.

    — Il faut bâtir des pièges à vent pour récupérer l’humidité qui se trouve dans l’air. Puis lorsqu’il y aura assez d’eau, il faudra cultiver des plantes qui pourront fixer les dunes et résister aux bourrasques pour permettre d’autres cultures. Il faudra créer des canaux d’irrigation pour arroser ces cultures et aménager de nombreux terrains pour permettre à ces plantes de croître. Il faudra ensuite acclimater des animaux et des bactéries pour fertiliser le sable et permettre l’ensemencement de nouvelles espèces végétales. En agrandissant peu à peu les terres fertiles, nous ferons reculer le désert et devrions obtenir suffisamment de ressources pour nourrir ton peuple.

    — La différence de température planétaire moyenne entre période glaciaire et tempérée n’est que de 5 à 7 degrés Celsius (1). Je pense que pour Arrakis il faudrait une baisse de la chaleur de 3 degrés Celsius pour relancer le cycle naturel de l’eau. Celle-ci devrait s’évaporer, se transformer en nuage et retomber sur le sol sous forme de précipitation.

    — Il y aura de la pluie Hamaad. De l’eau qui chute du ciel pour arroser, les hommes, les cultures et même le sable du désert...

    De nouveau la mémoire d’Hamaad lui impose une image de fait d’éléments liquides à perte de vue. Des vagues qui meurent à ses pieds. De la pluie qui tombe en cascade dégoulinant sur son corps nu. Une fraîcheur infinie qui le fait délicieusement frissonner. Une vision de l’éden tel que les Fremens l’imaginent…

    Pourtant il entend au loin, derrière le bruit des vagues, les clameurs d’une immense bataille et ressent l’impression d’un prix monstrueux à payer pour ces quelques instants d’extase.

    Mon peuple mérite-t-il le paradis ?

    Cette pensée le ramène brusquement dans la réalité où le planètologiste continue son discours :

    — Plus besoin de distille, pour marcher dans le désert ! De l’eau dans les lacs ! Des portyguls(2) dans les vergers !...

    — Et des planètologistes qui ne savent rien des rêves que pourraient partager les Fremens, dit Hamaad d’un ton rempli de colère. Je pense que le Suspenseur doit être suffisamment refroidi. Nous devrions continuer notre chemin... homme de l’empereur.


    Le soleil était levé depuis une bonne heure quand le bord de la cuvette apparut au loin devant leur véhicule.

    La fin du voyage est proche pour toi planètologiste. Je pourrais bientôt déposer le fardeau de ton eau aux pieds de mes amis. Pense Hamaad.

    Il aperçut un Ornithoptère(3) qui semblait faire des ronds dans le ciel un peu plus loin à l’ouest.

    C’est bizarre ? Il n’y a pas de secteur d’exploitation de l’épice dans le coin. Que sont-ils en train de faire ?

    Pardot Kynes avait, lui aussi, vu l’engin volant et ralenti pour interroger Hamaad sur la raison de sa présence.

    — Je ne sais pas » répond le Fremen. « Nous devrions nous presser, la chaleur sera bientôt intenable ici !

    Une idée funeste venait de jaillir dans l’esprit d’Hamaad comme le ver des sables se jette sur le marcheur imprudent. Il avait déjà observé des déplacements d’un ornithoptère dans le ciel équivalent à ceux-ci. C’était lorsque des Harkonnens s’étaient mis à pourchasser un groupe de femmes de son sietch.

    Les Harkonnens improvisent souvent ce type de chasse à l’homme. Il semble que ce soit une habitude sur leur planète de pourchasser et tuer des hommes qu’ils considèrent comme inférieurs. Pour eux les Fremens rentrent parfaitement dans cette catégorie. Lors de leurs soirs de beuverie, ils emmènent souvent un pauvre homme rencontré dans la rue, dans le désert pour le pourchasser, ou regarder sa peur tandis qu’un ver des sables s’approche pour l’avaler.

    Ses amis ne doivent pas être loin et Hamaad s’inquiète de savoir si ce ne sont pas eux les cibles de cette nouvelle chasse à l’homme. Sentant le véhicule à suspenseur accélérer sous ses pieds le jeune Fremen voit l’ornithoptère plonger subitement vers le sol. Ils ont dû trouver leur proie. Mais trop loin à l’ouest, pour que ce soit Momhul et Stilgar….

    Plus que quelques kilomètres pour les rejoindre…


    Ils venaient juste de dépasser un groupe de rochers bordant la fin de la cuvette lorsque l’ornithoptère reprend son envol et semble aller vers Arrakeen. Mais soudain il fait volte-face et se dirige droit vers le point de rendez-vous à 3 kilomètres devant eux.

    Encore une fois le planètologiste ralentit et lance à son guide un regard interrogateur.

    — C’est une chasse ! Une chasse à l’homme ! « répond Hamaad. « Des Fremens... des amis doivent avoir des ennuis avec les Harkonnens.

    — Accroche-toi très fort Hamaad !

    Pardot Kynes se retourne immédiatement et accélère son véhicule au maximum de ses capacités. Ils voient l’ornithoptère descendre pendant que le suspenseur avale la distance qui le sépare de la cible des Harkonnens. En arrivant ils aperçoivent quatre Harkonnens au sol équipés de boucliers dont deux se dirigent vers l’un des Fremens, reconnaissable à son distille et sa cape du désert.

    — Les pauvres fous, chuchote Hamaad.

    Voyant Momhul en posture de combat attendre les deux hommes. Malgré son jeune âge, Momhul est l’un des meilleurs guerriers de la tribu d’Hamaad. C’est à n’en pas douter l’un des futurs Naîb de leur communauté.

    Impatient de tuer le Fremen les deux soldats Harkonnens se jettent brusquement sur lui. Un mouvement de cape et de poussière fait en réponse à leurs attaques comme une mini tempête de sable, qui retombe pour laisser voir le Fremen toujours debout et deux cadavres Harkonnens gisants sur le sol encore enfermés dans leurs boucliers.

    Un bouclier personnel utilise un générateur à effet Holtzman. Il enrobe le combattant dans un champ de force qui repousse les projectiles et armes essayant de le pénétrer avec une certaine vélocité. Il peut même dissuader l’utilisation des lasers et atomiques en créant une explosion en retour qui tue conjointement l’agresseur et l’agressé. La seule faille de ce dispositif est qu’une attaque au corps à corps peut franchir la barrière si elle est réalisée lentement avec un mouvement progressant de six à neuf centimètres par seconde.     Savoir pénétrer un bouclier en combat, en utilisant la bonne vitesse et les bons angles, est un art enseigné uniquement aux familles nobles et aux meilleurs soldats. Pourtant Momhul vient de démontrer qu’il improvise cet art à la perfection.

    Presque, se dit Hamaad en voyant Momhul mettre un genou à terre. Il baisse alors sa tête vers le siège du conducteur et dit :

    — Il est blessé !

    Mais Pardot Kynes n’est plus assis dans le véhicule. Il s’est jeté sur les deux autres Harkonnens qui se dirigent vers Stilgar, le second Fremen. Le combat est injuste, car le planètologiste, son bouclier enclenché, attaque leur dos avant qu’ils aient pu s’apercevoir que leur proie reçoit de l’aide. Néanmoins vu la brièveté et l’efficacité de l’escarmouche, Le jeune Fremen peut découvrir que Pardot Kynes possède une solide formation de combattant. Sa future victime n’est pas aussi inoffensive qu’il aurait pu le croire.

On ne tue pas mes Fremens !

    Crie le planètologiste, pris soudain d’une vive colère. Puis il court vers Momhul, qui perd son sang couché sur le sable pour lui porter secours.

    Stilgar et Hamaad se précipitent vers l’ornithoptère pour se débarrasser des deux derniers occupants avant qu’ils aient l’idée de décoller. Le combat est d’autant plus bref que les Harkonnens stupéfaits n’ont même pas mis en route leurs boucliers. Après avoir détruit la balise radio de l’engin pour éviter qu’il soit tracé, les deux Fremens peuvent considérer ce véhicule volant comme une prise de guerre.

    — Où as-tu caché le distille de mort ? Dis Hamaad à Stilgar.

    — Tu ne vas pas tuer ton fardeau ? Réponds Stilgar. Ce n’est pas le moment, nous avons déjà six cadavres d’Harkonnens à gérer, dont deux qu’il vient d’éliminer pour nous. Nous avons une dette d’eau avec cet homme.

    Hamaad regarde son interlocuteur dans les yeux et rétorque.

    — Crois-tu qu’un scientifique qui appartient à l’empereur puisse être conscient de partager une dette d’eau avec toi ?

    — Je ne sais pas comment ça se passe dans ton sietch Hamaad, mais chez moi, on respecte ses engagements.

    — Tu n’as pas de dette Stilgar et cet homme est déjà mort. Il a vu nos krys. Il se doute qu’il existe des tribus cachées dans le désert et nous venons quasiment de confirmer ses théories. J’ai passé quelques jours avec lui, qui m’ont convaincu que les Harkonnens ont raison de vouloir sa mort. Il est très dangereux. Surtout pour notre peuple.

    En apercevant le regard soupçonneux de son ami, le jeune Fremen se rend compte qu’il va falloir argumenter sur ce dernier point :

    — Il raconte des choses étranges sur l’eau. Il dit qu’il connaît le moyen d’extraire de l’eau de l’air qui nous entoure. Il.. Il m’a montré une « mer ». Plus d’eau que personne n’a jamais vue. Elle n’était pas vraiment devant moi. C’était le souvenir d’une vision que j’ai eu pendant une orgie Tau(4). Il s’est emparé de mon esprit pour me faire comprendre cette vision. Il m’a dit qu’il a un plan pour changer le climat d’Arrakis. Pour faire reculer le désert et créer des quanats où l’eau pourrait couler à ciel ouvert. Un plan pour nous, les Fremens...

    — Mais si c’est vrai. C’est formidable. Les Naibs doivent l’écouter. Rétorque Stilgar en faisant de grands gestes.

    — Mais non. Tu n’as rien compris ! Cet homme est envoyé par l’empereur il ment pour nous duper. Et même s’il dit la vérité. Les Fremens risquent de changer complètement leur façon de vivre pour poursuivre un rêve qui ne leur appartient pas. Si le désert ne peut plus éduquer notre peuple, nous deviendrons faibles. Nous serons à la merci de...

    — Je crois que les membres de ta tribu sont trop attachés aux traditions, dit Stilgar. Allons nous occuper de Momhul. Il est blessé et doit avoir besoin de nous. Nous prendrons une décision d’eau concernant ton fardeau ensuite.

    Les deux Fremen retournent alors auprès de leur ami pour découvrir qu’un appareillage relie le bras du planètologiste à celui de Momhul avec un tuyau. Pardot Kynes se tourne vers eux pour leur dire qu’il est sauvé.

    — J’ai examiné sa plaie et j’ai vu que la sélection naturelle vous a doté d’un extraordinaire talent pour la cicatrisation. Comme elle semblait presque refermée, j’ai utilisé un pansement...

    — Sélection naturelle ? Devant le regard d’incompréhension de Stilgar, Hamaad lui fait signe qu’il lui expliquera tout ça plus tard.

    —... J’ai essayé de réparer son distille pour qu’il garde son eau avec lui, continue le planètologiste. Mais votre ami a perdu beaucoup trop de sang. Il lui fallait une transfusion. J’ai donc utilisé le kit d’hémotransfert de notre trousse de premiers secours pour lui injecter mon sang. Il a de la chance je suis donneur universel. Il devrait s’en tirer. Si une infection ne s’en mêle pas. Je n’ai pas vraiment eu le temps de stériliser tout cela, dit-il en montrant son bras.

    Hamaad effaré se tourne alors vers Stilgar et se rend compte que la décision est prise. Sans le savoir, le planètologiste impérial vient de faire le plus grand sacrifice qu’un Fremen puisse faire pour un ami : lui donner son eau.

    Mon dieu, comme cet homme de l’empereur est redoutable, pense-t-il. Puis il dit à haute voix.

    — Maintenant la décision d’eau ne nous appartient plus Stilgar. Seul un Naib peut juger de son sort.


    Bien que deux ans plus jeune qu’Hamaad, Stilgar a déjà appris à piloter les ornithoptères. Les guerriers de son Sietch ont eu la chance de capturer ce type d’engin. Hamaad et Stilgar transportent avec l’ornithoptère quatre des cadavres Harkonnen un peu plus loin dans le désert, à un endroit fréquenté par les vers des sables, pour les laisser en compagnie d’un marteleur. Ils restent en survol pour regarder un ver géant sortir majestueusement du sol pour dévorer leurs victimes.     Devant ce spectacle le jeune Fremen ne peut s’empêcher de penser à cette maxime apprise dans son enfance :

    « En invitant les inaptes à son festin, Shai-Hulud taille l’arbre de notre espèce. »


    Ils camouflent le suspenseur monoplace dans une planque proche où se trouvait déjà caché le distille de mort. Ils embarquent ensuite dans l’ornithoptère les deux cadavres Harkonnens tués par Pardot Kynes, dont un emballé dans le distille de mort.

    — Ce sera le gage de l’eau pour le planètologiste, dit Stilgar. Un moyen de lui laisser le temps de s’expliquer avec le Naib du Sietch.

    Ils aident Momhul à prendre place dans l’engin volant et embarquent ensuite pour Sietch Tabr.

    Tabr est le Sietch de la tribu de Stilgar. Mais c’est aussi l’abri Fremen qui possède les plus grandes grottes. Le genre de cavités suffisamment profondes pour cacher un ornithoptère des satellites de la guilde spatiale gravitant autour d’Arrakis.

    En s’élevant à l’intérieur de l’engin volant dans le ciel, Hamaad regarde pensif le point de rendez-vous d’où a disparu toute trace de combat.

    Il se tourne alors vers le planètologiste pour l’observer. Assis sur un siège et ne pouvant marcher de long en large comme à son habitude, celui-ci tapote du pied doucement en expliquant à ses amis ce qu’est la « sélection naturelle ».

     Tu dois mentir serviteur de l’empereur. Tu as été envoyé ici pour nous manipuler en t’immisçant dans nos rêves. Comme le dit le Kitab al-Ibar : « Au-delà de toute logique, ce que l’homme espère, il le croit vrai. »     

    Et tu as gagné... Mon cœur voudrait que ton discours soit fait de vérité…      

    Mais... même la vérité ne t’aidera pas. Le Naib du Sietch Tabr va, sans nul doute, décider une mesure brutale te concernant.




Glossaire :

(1) – Les paléoclimatologues ont défini que la différence de température moyenne entre la dernière période glaciaire et aujourd’hui est de 5 ° Celsius. Ce changement de température a demandé 5000 ans. Je vous invite à réfléchir sur les objectifs de la COP 21 (la réunion internationale sur les changements climatiques) qui fixe pour objectif à partir de 2020 de ne pas dépasser une augmentation moyenne de température de 2 ° Celsius. Sachant que nous avons déjà induit une montée de température moyenne de 1 ° Celsius cela devrait faire au moins 3 degrés de réchauffement en moyenne d’ici la fin de ce siècle. Ce changement de température aura demandé moins de 100 ans pour se réaliser.  Toujours dans l’actualité certains se demandent si au-delà des massacres perpétrés par l’état islamique, le problème de l’exode Syrien n’est pas dû également au réchauffement climatique. Et ce n’est que le premier exemple de transhumances Sud->Nord à venir.Vous pouvez voir qu’Arrakis n’est peut-être pas une planète aussi éloignée que l’on pourrait le penser. Au rythme actuel du changement climatique terrestre, nos descendants devront, sans doute, apprendre à survivre dans le désert tout en gérant une pénurie d’eau.


(2) – Portyguls : oranges.
(3) – Ornithoptère (plus communément appelé orni) : engin aérien à ailes mobiles dont le principe de sustentation est analogue à celui des oiseaux.


(4) – Tau : en terme froment, l’unité d’une communauté sietch induite par l’épice et plus spécialement à la suite de l’orgie tau au cours de laquelle on absorbe l’Eau de la Vie.


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