Les yeux noirs

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Arrivée devant le numéro 30, grande inspiration pour taper le code d’accès à l’immeuble. Elle hésite, ses jambes flagellent. Elle a chaud, très chaud par la peur, mais elle est toute excitée de par ce qu’elle s’apprête à vivre.

Allez Go. Porte ouverte, marcher tout droit. Ne pas réfléchir. La chaise en vue. Le bandeau noir, il y a été délicatement posé. Elle doit le mettre avant de frapper à la porte, la franchir et se laisser guider par son hôte inconnu.

Elle tremble encore plus que dans la rue. Mille pensées en tête, autant de questions mais elle ne va pas reculer si près du but, si étrange soit ce rendez-vous. Elle met comme elle peut ce bandeau noir.
Elle hésite à laisser un jour sous les yeux. Mais non, elle ose jouer le jeu à fond. Elle le noue comme elle peut car elle a eu l’idée d’avoir un accident quelques jours avant le rendez-vous et assume venir avec une main dans le plâtre. Son hôte est prévenu et n’y voyait aucun inconvénient, limite réalisait un fantasme d’une handicapée...

Yeux bandés, elle frappe et cherche la poignée pour entrer dans les abysses inconnues, orientées vers le plaisir mais le programme annoncé sera-t-il si excitant qu’elle l’a imaginé ? Si excitant qu’elle mouille depuis plusieurs jours ?
Il est là à lui tenir les mains, si douces, à lui parler d’une voix douce, à approcher ses lèvres, si douces également.

Ce premier échange, ce premier contact la rassure sans la détendre. Où est-elle ? Hormis au numéro 30. Combien sont-ils ? À l’odeur, aux odeurs, elle se rassure qu’ils ne sont qu’eux deux. Mais rassurée à moitié, d’autres sans parfum pourraient être positionnés dans un coin.
Évacuer cette idée de sa tête sinon elle ne profitera pas du moment. Vite l’évacuer.

Mais une autre plus saugrenue qu’elle n’avait pas eue avant de pénétrer cet appartement : et si c’étaient des caméras leurs compagnes de jeux ? Et oui, il fait des tournages, l’équipement pourrait être facile d’accès et d’installation pour lui ... non, oublier, respirer, profiter et des voyeurs, des caméras, les deux est-ce dramatique ? Peut-être pas finalement ... excepté que ce n’était pas le scénario convenu.

Pendant qu’elle se sent seule dans sa tête avec ces interrogations du noir de ses yeux, de l’aveuglement d’un linge noir, il s’occupe d’elle en l’effeuillant lentement ...

Il la met totalement nue, la dirige de quelques pas sur la gauche. Un poignet attaché, l'autre platré aussi, les bras légèrement en l'air. Il se délecte de cette situation si excitante, elle va être sienne, pendant qu'il sera chien. Les chevilles sont elles aussi ligotées, dans cet appartement, elle ne peut plus fuir. Il l'embrasse, la caresse, la doigte, la sangle, la baillonne, la lèche, la ceinture, ... Quel pied cette nana, godiche, mais excellente dans ce rôle. Prend-elle son pied ? Joue-t-elle son rôle ? Le bien, le mal, la douleur, la douceur, autant de sensations fortes, contradictoires et complémentaires. Elle inonde le sol tellement il l'excite ... Elle inondera le lit, tellement ils lui feront du bien et du mal, avec douceur et douleurs.

Rêve ou réalité ? Réalité ou Fantasme ? A faire ou à refaire ?

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