La Salle à manger

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Comme un gamin qui aurait aperçu un fantôme, je tiens la porte fermement close de tout mon poids. Mes jambes ne cessent de trembler. Je dois évacuer l'adrénaline qui me parcourt, alors je fais quelques petits bonds sur place en secouant les bras à la manière d'un poussin.

J'ai l'air ridicule.

C'est alors que je remarque la pièce dans laquelle je me suis retrouvé. Elle est décorée très élégamment. Quatre vases aussi hauts qu'une chaise sont disposés dans les angles de la pièce, et les plantes feuillues qui s'y trouvent gratifient la pièce d'une ambiance estivale et tropicale. Au centre, une table monumentale trône de toute sa longueur. Je suis sûre que les extrémités ne s'entendraient même pas. Sur la nappe blanc cassé sont installés de multiples couverts assortis avec leurs assiettes. Je pourrais presque y voir les invités discuter gaiement, aux côtés du docteur Lenoir. Je pourrais entendre leurs voix, rire et se moquer ensemble, tandis que les domestiques virevoltent à nos côtés. Je pourrais même m'entendre, moi, complimenter encore une fois le docteur, un verre de vin somptueux à la main.

Si je veux dénoncer le coupable, il ne me reste plus qu'à trouver l'arme utilisée.

Ayant repris l'autorité sur mon corps, je fais le tour de la table d'un pas lent. Je n'espère pas recevoir de coup de téléphone qui me ferait perdre à nouveau mon calme. J'analyse chaque élément que je vois tandis que l'ambiance trop calme me fait tourner la tête.

Combien de fois ai-je déjà fait le tour de cette table beaucoup trop longue ? J'ai fait mon sport de la semaine !

Bon, réfléchissons. Si aucun indice n'est présent sur l'élément principal, peut-être qu'il est caché ailleurs ? Je cours vers un vase et fourre ma main dans la terre. Lorsque j'ai presque déraciné les quatre pauvres plantes, je soupire. Je n'ai rien trouvé. Depuis mon coin, je me retourne vers le centre de la salle.

A cet instant, une lueur se révèle, tel un diamant sur lequel un rai de lumière aurait jaillit. Un objet brille si fort qu'il semble me transpercer les yeux. Je lève ma main de sorte à éclipser ce reflet intense, et j'approche à pas de loup.

Lorsque je suis suffisamment proche, je fais glisser la serviette en tissu du bout des doigts. Je découvre un bibelot argenté, et j'en détaille les contours : il s'agit d'un poignard.

Le poignard très rare et sophistiqué que m'avait présenté madame Leblanc la veille.

J'aurais dû garder la lampe à ultraviolets.

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