Le tunnel

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Les nains travaillaient d'arrache-pied. Prof, Grincheux et Joyeux creusaient un tunnel avec de violents coup de pioche. Atchoum et Dormeur consolidaient les galeries tandis que Simplet et Timide coupaient du bois et sciaient les poutres dont Atchoum et Dormeur avaient besoin.

Le travail avançait rapidement, quoique la consolidation des galeries ne suivait pas le rythme des creuseurs. Soudain, un bruit terrifiant résonna dans la galerie.

— AAAAATCHAAA !

— Qu'y a-t-il ? Qu'y a-t-il ? Qu'y a-t-il ? s'exclama Dormeur affolé en agitant sa pioche. Ah, c'est toi, Atchoum. Tu m'as réveillé.

— Comment peux-tu dormir dans un moment pareil ? répondit Atchoum. Ce couloir est glacial et plein de courants d'air.

— J'étais en train de rêver, reprit Dormeur. Nous étions arrivé dans le château et il y avait une grande salle pleine de trésors... il y avait aussi un grand lit à baldaquins avec des couvertures de toutes les couleurs et un énorme oreiller. Je me suis approché pour voir de plus près et je me suis rendu compte qu'on n'arriverait jamais à le faire entrer dans notre chaumière...

— Et ensuite ? demanda Atchoum.

— Ensuite, je ne sais pas, répliqua Dormeur. Tu m'as réveillé !

— Dites donc, vous deux ! C'est pas un peu fini de rêver ? La galerie ne va pas se renforcer toute seule, et si on continue de creuser sans renforcer les galeries, elles finiront par s'écrouler au dessus de nos têtes.

— Grincheux ? s'exclamèrent en même temps Atchoum et Dormeur.

— Et qui espériez vous voir ? répliqua Grincheux. Le Père Noël et ses six rennes ? Allez, on reprends le travail ! Prof veut que vous passiez à l'avant pour creuser tandis que Joyeux et moi, nous allons vous remplacer ici.

Joyeux arriva de la galerie, un large sourire aux lèvres.

— Oui, fit-il. Nous touchons au but. Le sol et moins rocheux, ça devrait être plus facile maintenant... Et en plus, l'air est plus vif, ça vous aidera à tenir éveillés.

— Ça veut dire qu'il fait encore plus froid qu'ici, soupira Atchoum. Holala ! On devrait installer des baldaquins dans les galeries des mines, pour couper les courants d'air.

— On devrait aussi installer des oreillers, renchérit Dormeur.

— On devrait surtout placer des chaussures à crampons aux endroits stratégiques... pour botter les fesses des tire-au-flancs. s'exclama Grincheux. Allez ! Au Travail.

— Et Blanche-Neige ? demanda Dormeur. Elle nous rejoint bientôt ?

— Tu sais bien qu'elle ne supporte pas la lumière du jour, répondit Joyeux. Mais la nuit ne tardera pas à tomber, elle viendra bientôt nous rejoindre et nous explorerons le château avec elle.

Atchoum et Dormeur rejoignirent rapidement Prof et se mirent au travail, revigorés par les nouvelles de grincheux. Joyeux, parce qu'ils toucheraient bientôt au but et pourraient s'emparer des trésors de la reine. Dormeur parce que la nuit allait tomber et qu'il gouterait bientôt à un repos bien mérité.

En quelques coups de pioches, ils débouchèrent dans un souterrain à haut plafond... manifestement creusé par l'homme.

— Quelle horrible odeur ! s'exclama Dormeur.

— Chut, chut ! murmura Prof. La Seine ne passe pas très loin d'ici, Elle charrie tous les égouts de la ville et... oh ! Regardez ça !

Ils venaient de pénétrer dans une étrange galerie dont les parois était parsemées d'étagères sur lesquelles s'entassaient des crânes humains.

— Qu'est ce que c'est que ça ? s'exclama Dormeur. Je crois que j'en ferai des cauchemars.

— C'est les catacombes, répondit Prof. Les habitants de la ville sont victimes d'une curieuse maladie qui les affaiblit et comme ils n'y a pas assez de place dans les cimetières, ils les entassent ici. Surtout, évitez de...

— AAAAAATCHA ! fit Atchoum.

— ... faire le moindre bruit ! termina Prof.

— Je suis désolé, gémit Atchoum. C'est l'humidité qui me rend malade, et puis cette odeur... et puis ce renfermé avec la pousière... Aaaat... aaat !

Prof eut le léflexe salutaire de mettre la main sur les narines d'Atchoum.

— Je comprends, je comprends ! fit-il. Il vaut mieux que tu retournes à la chaumière, tu as eu une dure journée et tu as bien gagné le droit de te reposer.

— Aaat... aaatch... fit Dormeur. Oh c'est terrible, cette humidité, je sens que j'ai pris un coup de froid !

— Et bien, balbutia Prof. Va dormir aussi.

Atchoum et Dormeur reprirent la direction de leur tunnel tandis que les quatre autres nains rejoignirent Prof qui leur intima l'ordre de faire silence.

— Ecoutez ! murmura-t-il. Il y a quelqu'un sur la Seine...

Les cinq nains se dissimulèrent quatre d'entre eux risquèrent un timide coup d'oeil sur la rivière souterraine, ou une embarcation remontait effectivement le courant...

Une hideuse vieille femme maniait la rame.

— Beuh ! Ça ne nous concerne en rien, grogna Grincheux, c'est juste une pauvre marchande de fruits qui revient après une journée de travail...

— Tais-toi ! protesta Prof à voix basse. Elle va nous entendre ! Une marchande de fruits qui passe par les égouts, ce n'est pas ordinaire...
— En tout cas, ses fruits sont superbes ! ajouta Joyeux. Vous savez ce qu'on dit: mangez une pomme au déjeuner, garder santé, force et beauté.

Simplet ne dit rien, mais il émit un hochement de tête approbateur.

— Mais taisez-vous donc, répéta Prof. Si les pommes avaient de telles vertus, cette marchande ne serait pas aussi laide ! Pouah ! Silence maintenant, il ne faut pas qu'elle nous entende.

L'avertissement était justifié, car l'embarcation passa à quelques mètres de la cachette des nains. Ils entendirent la vieille marchande marmonner:

— C'est incroyable ! Je passe toute la journée à chercher la chaumière de ces misérables nains et quand je la trouve enfin: Blanche-Neige refuse de m'ouvrir ou de goûter à mes pommes sous prétexte que les nains lui ont recommandé la prudence ! Je vais devoir trouver autre chose...

Puis elle poursuivit sa route, sans remarquer les nains.

— Vous avez entendu ? s'exclama Prof après son passage. Cette horrible bonne femme en a après Blanche-Neige. Elle est certainement envoyée par la Reine. Joyeux ! Retourne à la chaumière et va chercher Blanche-Neige et les autres. Il faut savoir ce qu'elle mijote.

Puis, les nains se lancèrent sur les traces de la marchande...

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