La bataille de la mine

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Blanche-Neige fut réveillée de sa torpeur par l'arrivée des nains qui entrèrent dans la mine en chantant à tue-tête (Arrêtez de chanter les enfants, on ne s'entend plus), elle ne pouvait pas s'approcher de l'entrée de la grotte ou les rayons de ce maudit soleil lui brûleraient la peau. Elle s'enfonça donc dans les profondeurs de la mine et trouva une cachette d'où elle pouvait observer les nains. Absorbés par leur travail, ceux-ci ne remarquèrent pas sa présence et poussèrent leurs wagonnets dans les profondeurs de la mine. Intriguée, Blanche-Neige les suivit.

— Halte ! fit Prof. Nous sommes arrivés, le filon est juste de ce côté.

— Ils ont remis des pierres pour nous retarder, grogna Grincheux. Il va encore falloir dégager le passage.

— Bien sûr, répondit Prof. Il fallait s'y attendre... Atchoum, mets toi en position et surveille le passage ; Simplet, prends les bâtons de foudre et tiens toi prêt à les allumer en cas d'attaque ; Dormeur, tu peux commencer à déblayer le passage. Les autres, prenez vos pioches et tenez vous prêts.

Chacun prit son poste, et Dormeur se mit à déblayer le chemin.

— C'est toujours mes mêmes qui travaillent, soupira-t-il. Oh, il y a quelque...

Il ne termina pas sa phrase, un énorme filet dissimulé au milieu des pierres se referma sur lui et le souleva du sol. Avant d'avoir compris ce qui lui arrivait, Dormeur se retrouva attaché au plafond.

Prof fit signe à ses compagnons de rester sur place.

Timide leva le doigt.

— On... on ne le détache pas ? demanda-t-il.

— Non ! répondit Prof. C'est exactement ce qu'ils attendent. Ils vont nous faire le même coup que la dernière fois. On attend le signal.

— AAAAATCHOUM ! beugla Atchoum.

— A vos pioches, hurla Prof ! Sus aux elfes noirs !

Et au même moment, une vingtaine d'elfes noirs se ruèrent sur les nains. Mais ceux-ci étaient prêts à les recevoir, et une furieuse bataille commença.

Les elfes noirs étaient plus nombreux, ils étaient armés d'arcs et de courts cimeterres, mais ils étaient encore plus petits que les nains et ces derniers, dirigés par Prof, étaient d'une remarquable combativité. La supériorité numérique des elfes noirs aurait dû leur conférer l'avantage, mais chaque fois qu'ils se regroupaient pour attaquer, Simplet leur lançait un bâton-tonnerre qui les dispersait aussitôt.

Blanche-Neige assistait à la bataille de sa cachette lorsqu'elle fut interrompue.

— Je vous demande pardon, mademoiselle.

Elle se retourna, un elfe noir d'élégante stature lui faisait face, il était armé d'un grand arc composite mais il ne semblait pas menaçant.

— Comment avez pu vous faufiler derrière moi sans que je vous voie ? demanda-t-elle.

— Je suis un rôdeur de quatorzième niveau, répondit-il comme si cette simple phrase expliquait tout. Et je prie d'excuser mon intrusion, mais vous vous tenez à l'endroit idéal pour canarder ces misérables nains avec mes flèches empoisonnées.

— Oh, je vois répondit-elle. Et ainsi vous allez retourner une bataille qui semble mal engagée pour les vôtres.

— Oui, ces méprisables nains viennent tous les jours jusqu'à notre royaume des profondeurs pour dérober nos trésors. Nous avons tenté plusieurs fois de contre-attaquer, mais notre ancien chef de la garde était un timoré. Je l'ai défié en duel pour prendre sa place et me voici: Derzido Zurden, capitaine de la garde noire.

— Et si vous échouez dans votre contre-attaque en solitaire ?

— Une seconde vague d'elfes noirs viendra remplacer la première, nous avons mis les moyens pour remporter cette bataille qui sera décisive... J'avoue que vous m'étonnez un peu à me poser toutes ce questions car en temps normal, les humains nous évitent tant ils nous trouvent terrifiants.

— Vous êtes certainement un puissant guerrier, répondit Blanche-Neige en passant sa langue sur la lèvre inférieure, mais je ne vous trouve pas vraiment terrifiant. Je vous trouve plutôt... appétissant.

— Puissant et appétissant, répéta Derzido visiblement flatté. Ça me correspond assez bien... Peut-être qu'on devrait faire plus ample connaissance après la bataille, je suis sûr que ce sera intéressant.

* * * * * *

La bataille fut féroce, les elfes noirs refluaient en désordre, mais de nouveaux bataillons les remplaçaient aussitôt. Simplet tomba bien vite à court de bâton tonnerre alors que ses compagnons épuisés étaient encerclés par une horde d'elfes noirs furieux.

Soudain, la caverne se remplit d'une nuée de chauves-souris et de rats géants qui se lancèrent à l'assaut des elfes noirs. Surpris par ces nouveaux adversaires, ces derniers prirent aussitôt la fuite, laissant derrière eux bon nombre des leurs, morts ou blessés.

Grincheux s'empressa par ailleurs de massacrer les blessés à coups de pioche.

— Ils sont partis, fit Joyeux. Nous avons gagné !

— Faites un cercle autour de moi, ordonna Prof. Ils vont sûrement revenir.

— Oh non, ils ne reviendront pas ! fit une voix de femme.

Blanche-Neige sortit de sa cachette et s'approcha des nains.

— C'est une Dame-Blanche, murmura Joyeux. On prétend qu'elle parcours les chemins pendant la nuit pour emmener dans son royaume souterrain les enfants qui ne dorment pas dans leur lit.

— Alors on devrait s'enfuir ? proposa Timide.

— Certainement pas ! s'exclama Prof. Pour commencer, on n'est pas la nuit et on n'est pas des enfants. Et en plus, nous sommes déjà dans un royaume souterrain, ou voulez-vous qu'elle nous emmène ?

— Votre chef a raison, ajouta Blanche-Neige. Je ne suis pas un fantôme mais une pauvre jeune fille égarée. Si j'ai pu vous aider à repousser les elfes noirs, c'est parce que les animaux sont mes amis et ils viennent à mon aide quand j'en ai besoin.

— J'espère qu'elle ne va pas nous demander de la conduire chez sa grand mère, grogna Grincheux. La dernière à nous avoir fait ce coup là, on s'est perdu et il a fallu retrouver la chaumière sans point de repère, de nuit et sous la pluie.

— Je n'ai pas osé vous le dire, murmura Timide en rougissant. Mais confier la boussole à Simplet n'était pas une bonne idée.

— Je ne vais pas non plus vous demander de me ramener chez moi, fit Blanche-Neige en s'asseyant au milieu des nains. Je connais parfaitement le chemin... Mon nom est Blanche-Neige et je suis la Princesse. Ma méchante belle mère a envoyé un chasseur pour me faire du mal et je dois maintenant me cacher dans la forêt ou je vais certainement mourir de faim et de froid si je ne suis pas dévoré par les bêtes sauvages...

— Oh mais vous pleurez ? ... il ne faut pas vous mettre dans un état pareil voyons... Vite, un mouchoir pour la Princesse... non merci Atchoum... mais vous saignez également, vous avez été blessé ?

Blanche-Neige se frotta la bouche du doigt.

— Oh, suis-je distraite... je fais toujours des taches quand je dois manger trop vite.

— En tout cas, fit Grincheux. Si vous voulez qu'on vous aide, il faudra faire votre part de travail ! J'espère que vous savez faire la vaisselle et le ménage, parce que ça fait rudement longtemps qu'on n'a fait ni l'un ni l'autre.

— Est-ce que j'ai une tête de femme de ménage ? siffla Blanche-Neige en regardant Grincheux droit dans les yeux.

— Heu... nom m'zelle !

— Voyons Grincheux, reprit Prof. Blanche-Neige nous a déjà rendu un grand service en repoussant les elfes noirs. Nous pouvons bien l'héberger quelques temps.

— Et après, fit Joyeux, elle pourra nous montrer l'entrée des souterrains du palais... il parait que la Reine a une pièce secrète avec plein de trésors et d'objets magiques !

— Je dois avouer que l'idée n'est pas mauvaise, murmura Blanche-Neige.

* * * * * *

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