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Sandra n’eut pas le temps de s’habituer aux ténèbres de la pièce où tout est jalousie. Ni de se plaindre de l’horrible odeur que les aisselles de son mari dégageaient. Normal, la pièce avait atteint 45 degrés. Paul l’empoigna par la nuque et la projeta à terre. Sandra atterrit tête la première et perdit connaissance. Il la poignarda en plein coeur avec son couteau de cuisine. Il hurlait.
— T’as un coeur salope ? Hein ? T’as un coeur salope ?
Il s’acharna sur sa blessure, persuadé que salope souffrait bel et bien d’une absence de coeur. Sandra ne bougeait plus depuis longtemps. Dément, Paul criait son refrain en appuyant chaque parole d’un nouveau coup de couteau.
— T’as un coeur salope ? Hein ? T’as un coeur salope ?
Ils retrouvèrent Paul dans la pièce où tout est jalousie une semaine plus tard. Il était recroquevillé sur lui-même comme un foetus démesurément grand. On ne sut jamais de quoi il mourut. Certainement pas de sa maladie, encore à un stade moyennement avancé. Une chose troubla cependant ceux qui ont découvert Paul. Malgré l’humidité pesante de la pièce, les restes de l’homme n’avaient absolument pas pourri.
Le corps était aussi sec que du vieux bambou.
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