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Les vagues de chaleur réconfortaient Paul. Il n’avait jamais imaginé se sentir aussi bien dans un environnement pareil, lui qui ne supportait pas d’avoir chaud. Encore moins quand le temps était l’humide. Ses sanglots n’avaient cessé qu’au bout de dix minutes, si violents que Paul en était encore tout tremblant. Il finit par se reprendre mais se sentit découragé à l’idée de sortir de la pièce. Bien au chaud dans cette confortable humidité, il se savait à l’abri.

Non mais c’est vrai, merde ! Pourquoi tu t’inquiètes d’abord pour elle ? C’est toi le malade. C’est toi qui vas subir tout ce que la sorcellerie moderne aura de mieux à t’offrir. Toi qui vas prendre dix ans dans la tronche en un temps record. Toi encore qui vas dégueuler tripes et boyaux parce que ton corps sera trop empoisonné pour garder le moindre repas.

Cette voix venait-elle d’un sombre recoin de son esprit ou bien n’avait-elle pas émané d’une des jalousies ? On s’en fout, pensa-t-il.

Il sentait qu’elle ne mentait pas et ce fut tout ce qui compta. La température de la pièce avait monté de deux degrés supplémentaires et son occupant commença à transpirer. Juste un peu.

— T’as pas tort. ELLE va très bien. Mais bon, entre toi et moi, ça me gêne un peu de parler…que tu parles d’elle comme ça. C’est ma femme et je l’aime. Je devrais me réjouir qu’elle aille bien. Et puis, tu sais, je suis persuadé qu’elle ne m’abandonnera jamais.Quoi qu’il arrive elle me laissera pas crever tout seul.

Ok, si tu le dis…Mais après ?

— Comment ça après ?

Bah tu sais bien. Me prends pas pour un connard. Après quoi !

— N’importe quoi toi ! Tu la connais même pas en plus !

Le rire de la voix voletait, léger, entre les espaces laissés par les jalousies.

C’est vrai ce que tu disais tout à l’heure, tu es encore bien jeune. Eh mon Paulo ! tu sais qui l’est aussi ? Sandra, ta tendre et dévouée moitié qui te soutiendra jusqu’au bout. Ensuite elle rentrera dans les ordres, comme nous sommes tous en droit d’attendre de la part d’une veuve bien comme il faut, hein mon Paulo ?

Le rire tonitruant virevoltait entre chaque jalousie. Paul en eut la chair de poule mais sa transpiration redoubla. Il enleva son pull.

— Tu crois vraiment qu’elle me trahirait ?

T’as qu’à vérifier mon Paulo.

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