Chapitre 56 - Marielle

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Après 3 jours d’hospitalisation, Jennie a pu sortir. Entre temps j’ai vu avec Lisa pour m’installer dans une des nouvelles maisons car mon ancienne était déjà relouée. On s’organise pour que je puisse travailler tout en ayant mes filles. Le plus difficile c’est Miny. Elle pleure constamment.

- Maman !!!! Maman !!!!

- Mais c’est moi ta maman mon amour.

Je lui donne une tétine qu’elle recrache, j’ai même tenté de lui donner mon sein mais elle l’a refusé. Entre mon divorce, Miny, et mon corps qui réclame Mick’ sans cesse, je crois que je vais virer dingue et finir comme ma mère.

- Faut dormir maintenant.

Le lendemain, quand j’arrive au centre avec Miny, Lisa voit directe qu’on a passé encore une sale nuit.

- Bon là ce n’est pas possible, t’as vu ta tête ?

- Elle ne dort pas ! Elle refuse de manger, elle me déteste.

- Arrête, elle a juste été habituée à vivre avec quelqu’un d’autre. Laisse-lui du temps.

- Je ne suis pas sa mère Lisa. Dis-je en pleurant

- Marie…

- Je sais ce que c’est d’être mère, mais quand je la regarde…Mon dieu je suis horrible.

- Non, personne ne peut te juger, ce que t’as vécu c’est terrible et il vous faut un peu de temps.

Je tente, je m’accroche mais voir ce bébé se mettre dans tous ses états, de sentir que je n’ai pas ce lien maternel avec elle, je finis par craquer.

- Je n’y arrive pas Mick’. Dis-je en larmes

Il comprend à la seconde ce que je suis en train de lui dire.

- Ce n’est pas ma fille, c’est la votre.

- Marie, on n’a jamais dis ça.

- Moi je vous le dis. Prend là Julie, elle te réclame, j’en peux plus de la voir malheureuse.

Quand Julie la prend, il lui faut pas 1/4h pour qu’elle s’endorme dans ses bras.

- Je ne veux pas te prendre ta fille. Me lance Julie en larmes.

- C’est toi sa mère. Moi je suis juste sa génitrice et on sait à quel point le plus important ce n’est pas celui qui fait un enfant mais celui qui l’élève. C’est trop tard, votre lien est trop fort et moi je n’y arrive pas. Je me demande même si…si je suis faites pour être mère.

- Arrête, ne te remets pas en question comme ça. Et…putain je ne sais pas quoi te dire Marie. Réplique Mick’.

Il me prend dans ses bras pour mes dernières larmes. Je me sens soulagée et sais que j’ai pris la bonne décision.

- Faut que je retourne travailler. Prenez soin d’elle comme vous l’avez toujours fais.

Je sais qu’avec eux, elle sera bien alors qu’avec moi elle aurait eu un manque. Je retourne près de Lisa et lui explique.

- Tu vois, ça prouve que tu l’aimes très fort. T’as su choisir son bonheur avant le tiens mais un jour peut-être que tu arriveras à reprendre contact avec elle et à vous reconstruire.

- Non Lisa, je…je ne veux pas. Tu la verrais dans ses bras, elle est sereine et moi je me sens mieux. Ça me retire un poids. Et je sais que pour la plupart je suis une femme horrible mais…

- Personne n’a le droit de te juger, personne n’a vécu ce que t’as vécu Marielle alors pense à toi et ce qui est le mieux pour les enfants. Si c’est de vivre avec Julie et Mick’, alors t’as pris la bonne décision.

Oui c’est la bonne décision, j’en suis certaine.

- Faut que je bosse. Déclaré-je motivée

- Bah ça tombe bien, on a les vacances de Février à organiser. Et tu sais quoi ?

- Non dis moi.

- Donovan arrive à la fin de la semaine.

Je lève les yeux au ciel. Lisa a déjà tout prévu, je vais succomber au bel éducateur et oublier Mick’ en un claquement de doigt. Faudrait déjà que j’ai une autre tête, car là je fais plutôt peur. Je peux maintenant faire des nuits complètent et à la fin de la semaine, j’ai retrouvé un peu de couleur, et j’ai recoupé mes cheveux pour leur donner un peu de peps. Maintenant il m’arrive un peu en dessous des épaules à l’arrière et devant mon dégradé au plus court arrive au milieu des joues. Mick’ verrait ça, il me traiterait de criminelle mais pour la première fois que je le connais, et bien je m’en fous. Putain ouais, je m’en fous de lui plaire ou non !

- Ah ouais !!! Trop canon !!! Me dit Lisa en me voyant

- J’avais envie de changer de tête.

- Donovan va craquer c’est sur.

- Lisa s’il te plaît ! Je ne suis même pas encore divorcée et je viens seulement de mettre un terme à ma relation avec Mick’.

- Ça fait un moment que c’est terminé et tu le sais.

Elle a raison, je ne voulais pas voir la réalité. Si Mick’ s’est mis avec Julie, c’est que c’était fini entre nous. Même si ça me fait encore mal, ne plus les voir ensemble me soulage.

- Bon aujourd’hui on doit tout préparer pour la sortie. Déclare Lisa

- Combien on en prend chez nous ?

- Comme pour Lyon, 10.

- Y a une liste ?

- Ouais on a pensé à ces 10 là.

- Ouais ça semble pas mal 5 filles et 5 garçons.

- Lyon a fait pareil. Bon j’ai tout préparé pour la réunion, je t’ai fais un topo pour pas que tu sois perdue.

- Merci t’es géniale.

On fait une réunion pour savoir les activités qu’on prévoit. Je m’installe et mes collègues aussi.

- Bien, on attend encore Donovan et on pourra commencer.

La porte frappe mais j’ai le nez sur la tablette pour relire les notes.

- Bonjour, je peux ?

- Donovan, je t’en prie entre, je te présente l’équipe que tu connais déjà un peu sauf Marielle qui vient de reprendre son poste.

Je lève le nez de ma tablette et remonte le regard le long de ce jean bleu serré qui m’amène à ce t-shirt noir moulant sous une veste en daim. Ce cou long et fin, ses lèvres bien dessinées et ce nez parfait. Oh mon dieu, ce regard bleu…et ce sourire…

- Marielle, je te présente Donovan.

- En…chantée.

- De même.

- Bien on peut commencer la réunion alors. Marie, tu t’assois ? Me lance Lisa amusée.

- Euh ouais bien sur.

La réunion est compliquée, je n’arrive pas à me concentrer ni à détourner les yeux de ce type. Putain mais qu’est ce qu’il m’arrive. Il me sourit à chaque fois que nos regards se croisent. Le pire c’est quand il prend la parole, sa voix posée et claire, avec un ton grave qui fait bouger sa pomme d’Adam.

- Marielle t’es d’accord ? T’en penses quoi toi ?

Ouais complètement d’accord, ce mec est sexy et fait l’unanimité sans problème.

- Marielle ?

- Hein euh ouais bien sur.

- Mais t’en penses quoi ?

- De quoi ?

Tout le monde rit sauf lui qui se retient surement par politesse mais je donnerai n’importe quoi pour le voir rire. Il doit être encore plus séduisant. La douceur émane de tout son être. Si Mick’ est l’ombre, lui c’est la lumière. Il paraît posé, stable, et un tas de frisson parcours mon corps lorsqu’il s’adresse à moi. Alors que Lisa fait son speech, mon esprit divague et je commence à imaginer des scènes que je ne devrais pas. Lui qui me demanderait de rester dans la salle pour discuter de la sortie et nos corps qui ne pourraient pas lutter. Il m’allongerait sur la table et me ferait l’amour comme jamais j’ai pu connaître. Jusqu’à maintenant j’ai été baisée ou alors j’ai pas su être dans la relation car parasitée par Mick’. Là j’aimerais faire l’amour, sans penser, juste vivre le moment présent. Je serre mes cuisses et me fais violence pour arrêter de me projeter dans ce film qui se déroule dans ma tête. Enfin la réunion prend fin et à mon grand regret mon film ne se déroule pas. Donovan sort de la pièce et c’est Lisa qui me demande de rester.

- Bon alors t’en penses quoi du Lyonnais ?

Merde.

- Il a l’air très professionnel.

- Mais encore ?

- Bah il est cool.

- Putain mais quelle menteuse, avoue qu’il est canon.

- Ça va il se défend bien.

- C’est tout ? T’as pas arrêté de le bouffer des yeux.

- Ecoute arrête, je viens d’accepter de lâcher prise pour Mick’, je viens de leur confier ma fille, tu peux s’il te plaît me laisser digérer tout ça ?

- Ouais pardon.

On sort de la salle avec Lisa lorsque Donovan m’interpelle.

- Marielle, t’aurais 5 minutes s’il te plaît ?

Cette voix si virile fait dresser tous mes poils.

- Euh oui bien sur, qu’est ce qu’il y a ?

On va dans mon bureau et je ne tarde pas à me souvenir de mon petit film. Après tout il pourrait très bien se dérouler ici. Mais qu’est ce qu’il me prend ! Non mais je débloque complètement.

- Je voudrais te parler des activités pour le séjour.

Faire l’amour dans la nature c’est pas mal comme activité. Reprends-toi Marielle !

- J’avais pensé à une chasse au trésor, tu vois on pourrait faire une carte, un peu ancienne et cacher un coffre avec des bonbons dedans, des bons pour aller au cinéma ou au zoo.

Il est vraiment passionné par son métier.

- On pourrait faire deux groupes, en mélangeant les gosses de nos deux centres. Ça pourrait souder les groupes.

Ses lèvres bien dessinées sortent chaque mot à la perfection, elles ont l’air douces, et doivent être chaudes et agréables.

- Quoi j’ai dis quelque chose qui…m’interroge t-il

Pourquoi j’ai fais ça ? Je n’en sais rien. Je viens de coller mes lèvres aux siennes et je vais pour reculer mais il me retient en me rendant mon baiser que je me délecte. Son corps est contre le mien et j’ai l’impression que quelque chose explose en moi lorsque nos langues se rejoignent. Chaque parcelle de ma peau est recouverte d’une délicieuse chair de poule, je sens que tout se réveille en moi, mes tétons se dressent à en devenir douloureux, mon clitoris touche le tissus de ma culotte tellement il est gonflé, mon vagin se lubrifie jusqu’à sentir cette humidité se faire absorber par le tissu, mon anus s’ouvre et se ferme, des contractions commencent à apparaître au fond de mon ventre. On s’embrasse comme si on se connaissait depuis toujours et je m’arrête quand je n’ai plus de souffle, tremblante sous le choc de ce baiser.

- Je suis désolée, je…

- Bah moi je ne le suis pas. J’ai adoré ce baiser.

- C’est compliqué dans ma vie en ce moment et…

- Ouais comme dans toutes les vies mais je comprends, prends le temps, pas de soucis Marielle.

- Mais j’ai adoré, c’était très agréable. Dis-je en passant ma langue sur ma lèvre pour sentir encore ce baiser.

Il me sourit puis on reparle de l’activité et on repart chacun à nos occupations. La journée se termine et je rentre chez moi, un peu déboussolée. J’ai l’impression de porter toujours son baiser sur mes lèvres. Et quand je me glisse sous ma couette, je ne peux m’empêcher de toucher les zones les plus sensibles. D’habitude c’est Gramont qui vient perturber mes caresses mais là aucun flash, mon imagination s’envole et je le laisse faire la suite de ce baiser. Mon dieu que j’aurais aimé que ça aille plus loin, qu’il me prenne contre le mur. Dans ma tête je vide les lieux, et le laisse me prendre comme il le désire. Il glisserait sa main dans ma culotte, enfoncerai ses doigts délicatement…oh mon dieu ça fait tellement longtemps que j’attends ça !!! Il m’explorait avec tendresse, découvrirait à quel point je suis sensible, il attendrait le moment où je serais prête à le sentir en moi. J’écarterai mes cuisses, le laisserait me pénétrer, au plus profond de moi. Oh c’est si bon !!! Je veux craquer dans ses bras, voir ce regard bleu me transpercer pendant l’orgasme, sentir ses doigts se recourber en moi !!! Ouiii je veux le sentir, je veux que ses lèvres se pose sur moi, je veux l’embrasser comme tout à l’heure. Je me raidis autour de mes doigts, mes orteils se crispent sur les draps et je mords mon oreiller pour étouffer le cri de mon plaisir.

Les yeux rivés au plafond, je me remets de ma masturbation qui pour une fois n’est pas subit. Je me rends compte que je me touchais sans vraiment apprécier ce moment. Je prends mon téléphone puis le repose.

- Non je suis complètement dingue.

Je le reprends et regarde mes contacts. Je n’ai pas son numéro mais j’ai celui de Lisa. Non mais n’importe quoi moi ! Je me lève, vais prendre une douche un peu fraîche mais mon esprit me joue des tours. Impossible de me sortir ces yeux clairs de la tête. Je dirige le jet entre mes cuisses et ferme les yeux. Chaque jet vient stimuler ma peau que je frotte à la pomme de douche qu’il tient. Il me chuchote de sa voix suave de me faire du bien. Ses baisers parcourent mon cou et je le réclame.

- Fais-moi jouir, je t’en supplie !!!

Un feu ardent brule mon ventre, un des jets vient frapper durement mon clitoris et je perds le contrôle, je m’effondre par terre, le pommeau encore entre les cuisses. Quand je sors et croise mon reflet dans le miroir, je me stoppe pour me regarder. Mes joues ont rougit, mes lèvres sont plus foncées et je me trouve belle. Pour la première fois depuis longtemps, je peux regarder mon corps dans un miroir. J’observe chaque cicatrice, que ça soit mes tortures, mes mutilations ou encore la naissance de Miny. Chaque fois que j’en caresse une, je n’ai plus mal, je ne pleure plus et surtout je ne revois plus ces images horribles. Je vais me coucher sereine et pour la première fois depuis que j’ai croisé ces hommes qui ont pris mon corps, je peux dormir sans faire le moindre cauchemar.

Le lendemain, je me réveille avec le sourire et en pleine forme. Je me prépare pour aller chez mon psy et quand j’ouvre la porte, je me trouve devant Mick’.

- Euh…Salut. Je voulais te parler des filles mais…

- J’ai rendez-vous là, est ce que ça peut attendre ?

- Ouais bien sur, t’es dispo à midi, on pourrait manger un morceau et en discuter.

C’est bien la première fois que Mick’ m’invite à manger à midi mais j’accepte. On se rejoint dans une petite brasserie et quand on se fait la bise, j’ai plus cette sensation dans mon estomac qui me coupait l’appétit.

- Tu prendras quoi ? Me demande t-il

On passe commande et il me sourit.

- T’as l’air en forme, c’est cool de te voir comme ça. Me lance-t-il

- Ouais je vais bien. Et toi ? Les enfants ça va ?

- Oui bien sur, c’est juste pour qu’on s’organise, Jennie à besoin de stabilité et faut qu’on voit aussi par rapport à nos tafs.

J’apprécie qu’il prenne du temps pour en discuter avec moi.

- Et pour Miny si tu veux la prendre…

- Non Mick’. Miny n’est pas ma fille, après si vous avez besoin que je vous la garde pour…

- Ça serait déplacé de te confier la garde de Miny dans ce cadre là.

- Mick’, c’est ok pour moi. Je…je ne l’explique pas mais je n’ai même pas eu à faire le deuil de Miny, je n’ai pas d’amour maternelle pour elle. C’est horrible je sais mais…j’ai essayé, vraiment essayé de tisser ce lien, c’est ta fille pas la mienne.

- Et Jennie ?

Je ronge un ongle et commence à trembler.

- Elle me fait peur Mick’. Je sens que quelque chose en elle ne va pas et j’adore ma fille, car c’est mon enfant, et je l’aime de tout mon cœur mais…

- Mais elle te rappelle ce que t’as subis.

- Pas que ça Mick’, Jennie à autre chose en elle. Je ne sais pas ce que c’est mais ça me fait peur.

Il soupir et me fait un sourire crispé.

- Jennie a refait une crise hier soir. On aurait dit qu’elle était possédée, elle m’a vraiment foutu les jetons et tu sais que ce n’est pas mon style de flipper. J’ai réussi à la calmer mais c’est fatiguant.

- Mick’, t’as pas à t’en vouloir, t’as le droit d’être épuisé.

- Je ne veux pas que tu vives ça Marie. J’ai peur que si tu te retrouves face à elle quand …

L’idée d’être seule face à ma fille en crise me terrorise.

- J’en ai parlé à Lisa et Nico, et ça serait peut être bien que tu ne sois pas seule quand tu auras Jennie. Me conseille t-il.

Cette proposition me soulage à un point que personne ne peut imaginer.

- Et Jennie, elle en pense quoi ?

- Ah bah elle, elle est heureuse, elle adore le centre et elle a tous ses repères là bas. Le pédopsy nous l’avait déjà conseillé. Marie, je ne veux pas t’éloigner d’elle, juste que vous soyez soutenue au moment des crises.

- Je sais Mick’ et c’est une excellente idée. Je pourrais te la prendre une semaine sur deux, ça t’irait ?

- Ouais, ça serait génial.

On discute encore un peu puis je repars au centre pour en informer Lisa qui est soulagée. On discute des conditions et de l’organisation de la venue de Jennifer quand je suis bousculée par une horde d’ado, suivi de Donovan.

- Marielle un foot ?

- Non merci Donovan, je suis nulle en foot.

- Génial, comme ça je vais gagner.

- C’est de l’anti jeu ça !

Il m’envoi un sourire et je me fais embarquer dans un match.

- Mais putain Marie tape le ballon !!! Hurle Jonathan qui en a marre de perdre.

- J’avais dis que j’étais nulle.

- 4-0 ouais je confirme, le foot ce n’est pas ton truc. Me lance Donovan en riant.

Son rire envahit tout mon corps et un énorme frisson me traverse. Reprend toi !

- Peut être mais je t’explose au puissance 4

- Impossible je suis le meilleur.

- Ouhhhhh défi !!! Hurle les jeunes.

On s’installe l’un en face de l’autre sur une petite table. Nos jambes se touchent et j’ai du mal à trouver ma concentration.

- A toi. Ricane t’il

- Je réfléchis !

Il rit de plus belle. Je dois me faire violence pour regarder les pions plutôt que mon adversaire.

- Puissance 4 !!! M’exclamé-je fièrement.

- Ah bien joué.

- Oh tu t’inclines.

- Devant toi sans problème.

Je reste sans voix alors qu’il sort de la pièce après m’avoir lancé un sourire qui ne me lâche pas de l’après midi. Je rentre chez moi et passe un peu de temps à m’occuper de moi. Je m’épile, refais mon vernis, pose un masque et prie pour que personne ne sonne à ma porte. Une fois en peignoir, je me pose devant la télé. Je m’ennuie et regarde mon portable, j’envoie un texto à Lisa.

« t’aurais le numéro de Donovan, je ne l’ai pas»

« ca ne peux pas attendre demain ? »

« on n’a pas parlé des trajets et j’ai peur d’oublier »

« et donc tu veux l’appeler à 22h ? »

« quoi tu crois qu’il dort ? »

« j’en sais rien mais appelle, tu le sauras. Vous avez intérêt d’être en forme demain»

Elle m’envoi le numéro et je mets un moment avant de me décider, je tente déjà de calmer mon excitation, je vais boire un verre d’eau, je reprends une douche, me caresse en m’inventant une vie sexuelle, tente de dormir mais impossible de me calmer. Je fixe mon téléphone et c’est horrible cette tentation. Il me suffit juste d’appuyer sur le petit téléphone vert mais il est minuit, ce n’est pas une heure pour appeler son collègue mais si j’oublie ? D’accord bon je tente d’appeler, au pire s’il dort, il sera sur messagerie. Sa voix décroche et un milliard de frissons me traverse.

- Euh…allo, Donovan ?

- Bah ouais.

- C’est Marie.

- Je sais, j’ai reconnu ta voix.

- Désolée de te déranger à cette heure –ci.

- Tu ne me dérange jamais.

Oh cette voix !!!

- Tu fais quoi ?

Pourquoi je lui demande ça moi !

- Je refais sur ordi le récapitulatif du séjour. Et toi ?

Et bien j’ai tenté de regarder un film, mais je n’ai pas réussi alors je me suis caressée en pensant à toi puis j’ai été me boire un grand verre d’eau mais je t’ai imaginé dans la cuisine alors j’ai été reprendre une douche mais tu y étais aussi. Je me suis faite jouir en criant ton nom et puis j’ai craqué, je t’ai appelé car j’ai très envie que tu me fasses l’amour.

- Rien de spécial.

- Oh…et tu m’appelles pourquoi ?

- Donovan, tu…tu ne voudrais pas passer ? Je sais qu’il est tard mais…

- Ok, j’arrive.

Je suis comme une gamine à son premier rendez-vous. Je sais qu’il loge dans une des maisons du centre alors il n’est pas loin. Quand la porte frappe mon cœur s’emballe.

- Salut. Dis-je d’une petite voix

- Salut.

- Je…je ne sais pas pourquoi je t’ai appelé…enfin si je sais… mais…

- Ouais pareil, je ne sais pas pourquoi mais j’ai très envie de te faire l’amour depuis que je t’ai vu.

- On ne se connait pas Donovan et…

Mais qu’est ce que je dis !!! Est-ce que c’est important là tout de suite de le connaître ?

- On a toute la vie pour ça, non ? Me lance-t-il

- Ouais.

Il me sourit et je fonds devant lui. Impossible de résister à ses lèvres. Je lui réclame bien plus, je veux le découvrir, connaître chaque zone qui le fera gémir. Je veux sentir son corps contre le mien, vivre dans chaque pièce les 10 000 films que j’ai pu me faire. Je veux qu’il me fasse l’amour, juste l’amour. Qu’il prenne soin de mon corps, de mon cœur, de mon âme. Qu’il me respecte, m’aime, qu’il m’aide à supporter les épreuves de notre vie. Qu’il me transporte dans des espaces inconnus, je veux exploser de l’intérieur comme à l’instant car j’aime qu’il me fasse l’amour. Je ne veux plus être baisée, je veux être aimée. Je ne croyais pas au coup de foudre, maintenant j’y crois.

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