Chapitre 44 - Mickaël

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Dans quelques jours Marielle débarque, putain je n’ai tellement pas envie qu’on se fasse la guerre. Julie dort en plus super mal et ça me fout encore plus les nerfs de la voir se rendre malade à cause d’elle.

- Eh, arrête de te foutre les tripes en vrac Ju’.

- J’appréhende tellement. Dit-elle en se collant contre moi épuisée.

- Je sais mais on est deux contre un là, elle va bien finir par se sentir de trop.

Bien que je tente de la rassurer, je sais que ça ne sera pas si simple. Marielle a les nerfs et veut juste nous faire la misère. Je me rappelle bien de son coté possessive lors de notre mariage et je sens bien que c’est ce coté là qu’on va devoir affronter.

- Papa, elle arrive quand maman ? Me demande Jennie.

- Bientôt.

- Tu vas lui retoucher les fesses ?

Putain je ne m’y ferais jamais aux questions bizarres de ma fille. Le pédopsychiatre nous a dit que c’était sa façon de raconter ce qu’elle a subit mais bordel c’est toujours choquant d’entendre ces mots là dans sa bouche.

- Non.

- Qui va lui toucher les fesses alors ?

- Personne.

Ma réponse à l’air de la satisfaire et elle va jouer dehors.

- Ça la perturbe. Me dit Julie qui vient se poser sur mes genoux

- Ouais et ça n’ira pas en s’arrangeant.

- Je devrais partir Mick’, ça serait mieux.

- Non, tu restes, j’ai besoin de toi et ta place est ici.

Je l’embrasse pour la faire taire. On essaye de ne pas trop nous montrer pour éviter de perturber les enfants mais la situation est très compliquée. On a besoin d’être tactile l’un envers l’autre.

- Allez tout le monde à table. Crie Julie

- Je n’ai pas très faim. Dit Jennie

- Bah tu manges un petit peu ce n’est pas grave. Dit Julie

- Je n’ai pas envie ! Je ne veux pas manger !

- Tu vas te mettre à table Jennifer. Dis-je

Elle souffle mais m’écoute. J’ose même pas imaginer quand Marielle sera là, est ce qu’elle me contredira juste pour me faire chier ? Voilà encore une question qui se met sur ma longue liste.

- Bon allez, je file moi. Dis-je

Une bise rapide et je file rejoindre Lucas et Jack pour continuer à monter les meubles dans la maison. Je rentre le soir en sueur et je file sous l’eau chaude.

- Besoin qu’on te frotte le dos Parker ?

Elle prend mon sexe en main pendant que je dévore ses lèvres. Voilà comment j’aime qu’on m’accueille après une longue journée.

- Va falloir réviser le corps humain, ce n’est pas le dos ça. Dis-je

- Oups. Dit-elle ne faisant tourner son poignet en me branlant.

Bordel elle sait magner ma queue elle !

- Dis le moi. Dis-je en grognant

- Je t’aime.

- Oh putain ! Continue. Dis-je en fermant les yeux.

- Je ne comptais pas arrêter. Dit-elle en s’agenouillant

Ouais c’est exactement la vie que je voulais. Cette fille est faite sur mesure.

- Oh putain ouais lèche moi les boules !!! Oh c’est bon !!! Putain !!! Allez plus vite !!! Oh…

On sort et on se met à table puis on couche les petites. Julie donne la dernière tétée à Miny et moi je couche Jennie.

- Pourquoi tu ne me touches jamais les fesses papa ?

Putain !!!

- Parce que je suis ton papa et que ça ne se fait pas. Les papas ne touchent pas les fesses de leur fille Jennie.

- Mais moi j’aimerais bien que tu le fasses.

- Faut dormir Princesse.

- Je veux que tu touches mes fesses ! Pourquoi tu touches les fesses de Julie et pas moi ! En plus j’en suis sur que tu vas toucher les fesses de maman ! Mais moi tu ne veux pas !

Putain de complexe d’Oedipe qui ressort ! Le pédopsy nous a prévenu de tout ça, la régression fait partie du package.

- Stop ! Maintenant ça suffit !

- Jte déteste !

Putain que je hais ses crises de colère. Je ne dois pas m’énerver mais rester autoritaire.

- Princesse, tu le sais que personne ne doit te toucher les fesses, on en a déjà parlé avec le docteur, tu te rappelles ?

- Mais j’aime ça papa. Dit-elle au bord des larmes

Mon cœur se serre et je la prends dans mes bras. Je sais que pour elle c’est une vraie souffrance.

- Pourquoi je ne suis pas grande ?

- Tu as tout le temps de grandir.

Je lui pose un baiser sur ses cheveux et la couche.

- Papa, est ce que Henry va revenir ?

- Non, pourquoi ?

- Qui va montrer aux jumeaux comment toucher les fesses alors ?

Mon sang fait qu’un tour et ma haine me donne la gerbe mais je tente de rester calme.

- C’est Henry qui montrait ça ?

Elle hausse les épaules.

- Dis moi princesse, tu peux tout me dire tu sais. Comment Henry il montrait ça ?

- Avec mamy.

Putain des mois qu’on tente de savoir ce qu’il se passait là bas et mes tripes menacent de renvoyer mon repas mais il semblerait que Jennie ait besoin de parler ce soir.

- Tu veux bien m’en parler ?

Elle hausse les épaules et j’ai peur de l’avoir perdu.

- Il te montrait quoi ?

- Comment faire les bisous au zizi, des bisous de grand avec la langue.

Je jure que si on retrouve cet enfoiré, je le buterai avec lenteur.

- Et quoi d’autres ?

- Il faisait des bisous à la foufoune de mamy.

Pendant 2h Jennie se livre à moi, quand je sors je vide mon estomac dans les chiottes.

- Eh, ça va ? Me demande Julie

- Non. Je dois faire un truc.

Je vois dans ses yeux son questionnement, d’un autre coté il est 22h30.

- Tu vas la voir c’est ça ?

Oh putain merde elle ne va pas me faire une crise de jalousie là quand même.

Je crois bien que si.

- Non je ne vais pas la voir et même si c’était le cas, va falloir me faire confiance ma belle.

Je vois encore plus d’étonnement dans son regard.

- Je vais voir la mère à Marielle.

- Quoi ! Mais pourquoi Mick’ ? Tu ne vas pas…

- Non, je dois juste parler avec elle, promis je ne lui ferais rien.

Même si j’avoue que je crève d’envie de lui faire regretter ses conneries. Je l’embrasse et me casse voir cette connasse. La lumière est allumée mais je frappe plutôt que de sonner pour ne pas réveiller les enfants. Je vois l’ombre à travers la vitre flou arriver.

- Mickaël ? Mais…qu’est ce que tu fais ici ?

- J’ai besoin de vous parler, vous avez un peu de temps à m’accorder ?

- Tu veux me parler de quoi ?

Et merde putain.

- D’Henry.

- Tu sais où il est ?!!!! Dit-elle remplie d’espoir.

- Oui c’est pour ça qu’on doit discuter.

- D’accord. Entre.

Ah putain c’était presque trop facile. Elle est vraiment mordue de ce type. Elle m’offre un café et on s’installe à table. J’ai encore la nausée mais j’avoue que le liquide chaud me fait du bien.

- Alors où est-il Mickaël ?

- J’en sais rien et vaut mieux pour lui que je ne sache pas.

Elle se tend et comprend mon mytho.

- Pourquoi t’es ici ?

- Pour comprendre.

- Comprendre quoi ?

- Comment vous avez pu le laisser faire ?

Elle me regarde sans me comprendre alors que putain c’est simple ce que je dis !

- Jennie m’a tout expliqué ce soir, les vacances à poil et vos baises dégueulasses devant eux. Et…bref vous étiez aux premières loges donc je ne vais pas vous détailler tout hein.

Là je vois qu’elle capte de quoi je parle.

- Ce n’est pas ce que tu crois Mickaël. On fait ça pour leur éducation pour pas qu’ils fassent les mêmes erreurs que Marielle car je ne l’ai pas assez bien éduqué.

C’est rare où je reste muet mais là je ne sais pas quoi dire, je m’attendais pas à ça. Même pas elle est désolée ou elle essaye de m’embobiner, non pour elle c’est normal.

- Les erreurs de Marielle ?

- Oh tu sais elle m’a causé tellement de souci, elle s’est retrouvée enceinte à 19 ans et elle est partie.

- Mais putain c’est Gramont qui l’a foutu enceinte par chantage !

- Non, Henry n’aurait pas fait ça. Mais tout ça c’est de ta faute Mickaël, tu l’as complètement dévergondé, je ne reconnais même plus ma fille. Alors j’aurais du faire quoi ? Laisser mes enfants prendre exemple sur leur sœur ? Laissez ma petite fille devenir comme sa mère ? Non heureusement qu’Henry les a repris en main.

Tiens bon.

- On a rien fait de mal, le sexe ce n’est pas mal ou sale Mickaël. Me dit-elle

- Putain il vous a bien baisé le cerveau.

- Pas du tout, Henry est un très bon mari et un très bon père.

- Même quand il vous bat ?

- Je ne savais pas garder un homme, grâce à lui maintenant je sais.

- Ah oui et il est où là ?

- Il va revenir. Il a juste besoin de temps pour me pardonner de mes erreurs. Il faut que je comprenne. Il va revenir je le sais.

J’ai jamais vu quelqu’un de si bouffé. Ce connard l’a complètement bousillé. Je la fais parler comme je le veux et obtiens les aveux dont j’ai besoin et le lendemain je vais au commissariat pour porter plainte avec une certaine douleur car cette femme est aussi une victime de ce fils de pute.

Mais elle est une mère avant tout qui devait protéger ses enfants et sa petite fille.

- Votre femme a porté plainte aussi, on a pris sa déposition hier, et il nous manquait des preuves mais avec vos enregistrements, on a ce qu’il faut. Allez me la chercher. Ordonne-t-il à ses hommes.

Marielle a porté plainte contre sa propre mère ? Putain elle a vraiment des couilles cette meuf. Je décide d’aller la voir même si je sais que je vais surement m’en prendre plein la gueule. Elle est ma famille et hors de question qu’elle soit seule face à ça.

- Je peux ? Dis-je à la porte

Lisa est là et Marielle à les yeux rougis par ses larmes.

- Qu’est ce que tu veux ! Me crache-t-elle

- Je reviens du commissariat. J’ai déposé plainte contre ta mère et ils m’ont dit que t’avais fais pareil de ton coté.

Sa carapace se brise et elle se jette dans mes bras.

- Je suis là. Dis-je en caressant ses cheveux.

Je sens ses sanglots contre mon cœur et putain que ça fait mal. Je regarde Lisa qui me sourit.

- Ils t’ont dis quoi à toi ? Me demande Lisa

- Ils ont été la chercher.

Elle fronce des sourcils étonnée.

- Jennie m’a parlé et…j’ai été voir la mère à Marielle.

- T’as des preuves ?

- Mieux que ça, des aveux.

Je vois Lisa tellement soulagée que des larmes de joie roulent sur ses joues. Je lui tends mes bras et elle s’y loge.

- Et elle est encore en état de parler ? Me demande Lisa

- Ouais je ne frappe pas les meufs moi. Par contre si c’était Gramont, je serais en taule.

- Où peut-il être celui là.

- A Madagascar c’est sur, mon père a trouvé le bateau de son frère mais l’île est grande et l’équipe sur place font ça en plus de leur mission, ils ne peuvent pas chercher comme ils veulent. Ça va prendre un peu de temps mais ils finiront par le coincer c’est sur.

Marielle a remis les distances entre nous mais je m’en tape, je serais là pour elle qu’elle le veuille ou non.

- Et Jennie comment va-t-elle ?

- Bizarrement bien. Pour elle c’est normal ce qu’il s’est passé. On va voir avec le pédopsy de toute façon.

- Très souvent, c’est quand ils grandissent qu’ils comprennent ce qu’ils ont vécu. Dit Lisa

- On va gérer au fur et à mesure.

- Je vais aller faire le dossier pour tenter de récupérer les jumeaux et la petite au plus vite. On croise les doigts.

Ouais on croise les doigts. Envoyer des gosses en foyer c’est loin d’être simple mais il vaut mieux ça que de les laisser dans le danger. Putain je n’en reviens pas, j’ai réussi à garder mon calme et à ne pas la tuer. Par contre j’ai encore un arrière goût amer. Vivement qu’on retrouve ces enfoirés.

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