Chapitre 39 - Mickaël

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Comme après chaque gros coup dur, je vais me réfugier chez mes parents. Ça m’aide à faire le point, surtout que là j’ai quand même déconné plusieurs mois. D’après mes proches, j’étais devenu une sorte zombie qui tapait des crises de folie. J’ai fais flipper à mort Julie mais malgré tout, elle est restée près de moi. Et j’ai une chance de ouf d’avoir des parents en or car sans eux, je serais probablement plus là.

- Comment vas-tu ce matin ? Me demande mon père

- Ça peut aller.

Depuis cette prise de conscience, j’ai ouvert les yeux sur pas mal de chose dont ma relation avec Julie. Il est clair que je dois arrêter de jouer sur deux tableaux. Je dois me rendre à l’évidence, je ne peux aimer qu’une seule femme.

- Papa, t’en penses quoi toi de ma relation avec Julie et Marielle ?

Mon père soupire. Je sais que lui a vécu avec ma mère qui le trompait et pourtant il n’a jamais divorcé, peu importe les épreuves, il ne l’a jamais lâché.

- J’en pense pas grand-chose Mick’ pour être honnête avec toi, moi ce qu’il compte c’est ton bonheur. S’il est avec Marielle alors reste auprès d’elle et arrête avec Julie et si c’est avec Julie alors divorce car ni l’une ni l’autre ne mérite de souffrir.

- Mais elles souffriront forcément. Si je reste avec Julie, elle perdra sa meilleure amie et Marielle souffrira aussi. Et si je reste avec Marielle, Julie va souffrir et Marie aussi car…

Mon père me regarde et me sourit. Voilà ça c’est tout mon père, il me force à cogiter !

- Faut que je parle à Marielle aujourd’hui. Dis-je décidé

- Ouais. Dit-il avec ce sourire de vainqueur.

- Merci papa.

- Mais de rien mon fils, c’est toujours un plaisir de t’éduquer.

On éclate de rire. Même si je suis adulte et père de famille, j’ai toujours besoin de mes parents, surtout de mon père.

- Je peux vous confier les enfants un peu ?

- Un peu que je veux ! Ces enfants me redonnent mes 20 ans.

Faut dire que mon père est complètement gaga et fait la course à 4 pattes et se roule par terre à refaire des parcours de combattant au grand désespoir de ma mère qui craint qu’il finisse par se faire mal.

- Bon allez je reviens.

Je vais voir Julie car à elle aussi je dois lui parler. Quand j’arrive devant ma baraque, je suis quand même super fier de moi. Le fruit de mon travail est enfin terminé. Et là ce n’est pas de l’argent sale mais l’argent de mon talent qui a sorti de terre cette magnifique maison de famille.

- Eh, regarde qui y a. Dit Julie en me voyant.

- Pa…pa.

- Salut la râleuse, comment tu vas ? Viens faire un câlin à ton père adoré.

Elle me fait une sorte de bisou baveux. Bien que j’étais chez mes parents, Julie venait de temps en temps avec les enfants. Je pose mes lèvres sur les siennes et elle m’envoie un putain de sourire qui commence à me foutre la gaule.

- Ils sont où les grands ? Dis-je

- Jennie est au centre et les garçons chez les parents de Jack. Il reste plus que cette jolie demoiselle.

- Et toi.

- Et moi.

Je l’embrasse encore une fois et lui fais comprendre à quel point elle me manque en comprimant contre elle la barre dans mon pantalon.

- Faut qu’on aille lui parler. Dis-je

- Mick’…

- Faut lui dire Ju’.

- Attend, tu sais qu’elle va mal le prendre et…

Elle panique et c’est à moi de la soutenir car elle risque de perdre sa meilleure amie pour moi.

- Eh, regarde-moi. On va déposer Miny chez mes parents et on va aller voir Marie pour discuter, ok ?

- Je ne veux pas la perdre Mick’.

- Je sais mais on lui doit la vérité. Ça va aller Ju’.

- D’accord.

On dépose la petite et on file à l’hôpital. Quand on arrive, Marie est en plein duel de dooble avec Jack.

- Feu !!!

- T’es trop rapide ! Grogne Marielle

Bordel qu’est ce qu’elle a foutu avec ses cheveux !

- T’as coupé tes cheveux ? Dis-je

- Il est temps que tu t’en rendes compte. Me lance-t-elle

C’est vrai que je l’ai fuie depuis qu’elle m’a dit pour Alysson. Ça n’empêche qu’elle a déconné de se couper les cheveux.

Ce sont ses cheveux et puis c’est plus vraiment ton problème, non ?

Bah…

Ne recommence pas !

Ok !

- Ça te va bien. Dis-je

- Oh…euh…merci. Dit-elle étonnée que je ne lui tape pas une crise.

- Je voulais qu’on discute un peu si tu veux bien. Dis-je

- Bon, bah moi je vous laisse. Dit Jack.

Julie se met devant lui pour lui bloquer le passage.

- Reste s’il te plait, j’ai besoin de toi. Lui dit-elle

- O…K.

Il prend son paquet de chips et s’affale dans le fauteuil. Ça ne me dérange pas qu’il soit là car il a tout suivi, au contraire, je pense que c’est même bien qu’on soit tous les quatre. J’ai besoin de soutien pour affronter Marielle.

- De quoi tu veux qu’on discute Mick’ ? Me demande-t-elle inquiète.

- Déjà…je voulais te dire que t’avais raison, ce qu’il t’arrive c’est entièrement de ma faute.

Je vois les larmes monter à ses yeux et un sourire se dessiner.

- Je te demande pardon Marie. Jamais j’aurais pensé que ça prendrait une telle proportion et encore moins que ça te mettrait en danger.

- J’aurais du te parler, j’ai moi aussi ma part de responsabilité Mick’.

- Je voulais aussi te dire que j’ai dis de la merde. Ton handicap n’aurait jamais été un frein pour nous.

- Aurait ? Mick’…

- Ecoute-moi s’il te plait. J’ai pas mal réfléchis et…

Ses larmes se dessinent de plus en plus dans ses yeux, elle le sent.

- Je t’aime Marie mais pas comme tu le mérites.

- Comment ça ? Dit-elle alors que ses larmes perlent sur ses joues.

- Tu es la mère de mes enfants et tu fais partie de ma famille et ça pour toujours mais…

- Mick’ fais pas ça. Pleure-t-elle

- Je te dois la vérité, je ne veux plus te mentir, je veux plus te faire du mal.

- Tu m’en fais là.

- Et ça sera la dernière fois, je te le promets.

- Non !

Elle sèche ses larmes et son regard se durcit.

- On s’aime, on a vécu des trucs horribles et j’attendais que ça que tu prennes conscience de tes erreurs. Je ne veux pas te perdre Mick’. Dit-elle.

- Tu ne me perdras pas, je serais toujours là mais on ne peut pas continuer comme ça.

- Me quitte pas Mick’. Panique-t-elle

Putain que c’est dur de lui faire encore du mal.

- Pourquoi Mick’ !!! Me fais pas ça…on s’aime…pourquoi !!!

Son regard passe de visage en visage comme pour trouver une réponse. Julie éclate en sanglot et Marielle pose le regard sur elle puis sur moi. Impossible de cacher le malaise qui s’installe.

- Non…putain non ! Vous n’avez pas fait ça putain !

Elle a compris et l’orage que je vais me prendre est mérité.

- Ne lui en veux pas Marie. Dis-je pour couvrir Julie.

- Dis-moi que c’est faux ! Julie dis-moi que tu ne m’as pas fais ça !

La colère de Marielle va exploser et je me mets devant elle pour que ça soit moi qui prenne.

- Tu m’as dis que t’avais tourné la page putain ! Hurle Marielle contre Julie

De quelle page elle parle là ?

A mon avis y a des choses que tu ne sais pas.

- Marie, je suis désolée. Dit Julie

Je regarde les deux femmes de ma vie sans vraiment comprendre de quoi on parle.

- Tu n’avais pas le droit Julie !

- Je vraiment suis désolée, je te demande pardon.

- Tu m’avais promis !!!

Promis quoi putain !

Je regarde Jack qui pose son sac de chips et soupire.

- Julie est amoureuse de toi depuis bien longtemps. Lâche-t-il en mâchant ses chips.

- Quoi !

Je les regarde tous les 3, Jack comme à son habitude est relaxe, Marielle est prête à tuer le monde entier et Julie est terrorisée quand ses yeux s’ancrent aux miens.

- Parle. Dis-je sèchement

- Je…je te demande pardon Mick’. Dit Julie

- Pardon de quoi au juste ? Putain c’est quoi ce bordel ! Dis-je en les regardant tous.

Jack soupire une nouvelle fois et se lève pour venir à mes cotés.

- Bah en gros pour faire simple, Julie et Marie te kiffaient à mort mais du coup comme t’étais très intéressé par Marielle, elle a vite compris qu’elle n’aurait pas ses chances, du coup elle a pris le meilleur pote comme lot de consolation.

- Dis pas ça Jack, t’étais pas que ça. Lui dit Julie.

- Au début si.

- Putain mais…tu le savais ? Dis-je à Jack.

Il ricane en me voyant tomber de haut.

- Je l’ai su quand t’es parti en Angleterre, sinon tu te doutes bien que je n’aurais pas servi de remplaçant. Dit-il en faisant un sourire forcé à Julie.

- Putain…mais t’as su comment ? J’ai rien capté moi.

- Bah…elle n’a pas supporté de perdre le mec qu’elle kiffait et sa meilleure amie, elle a finit par craquer et me dire que ses larmes n’étaient pas que pour Marie.

- Et t’as continué avec elle ?

- J’étais hyper love d’elle, donc j’ai joué les médocs en espérant qu’elle puisse m’aimer et j’ai finis par réussir je pense.

- Oui t’as réussi Jack. Dit Julie

- Mais quand une histoire est bancale dès le début, que tu te maries et fais des gosses alors que ce n’est pas solide, bah ça finit par te péter à la gueule.

- Me dis pas que vous avez divorcé par ma faute. Dis-je

- Non mec, on a divorcé car on n’était pas compatible. J’ai forcé le truc mais je n’aurais pas du. Là-dessus, tu n’aurais rien pu faire.

Cette révélation me scie. Putain elle a bien caché son jeu, jamais j’aurais pensé qu’elle puisse me kiffer.

- Mais… on ne pouvait pas se saquer, comment c’est possible ? Dis-je à Julie.

- Il était plus facile de te détester que de t’aimer Mick’. Me dit-elle en larmes.

Je crois que j’avais tout imaginé sauf ça putain.

- Et toi tu étais aussi au courant ? Dis-je à Marielle

- C’était ma meilleure amie, d’après toi. Me crache-t-elle

Je me pose contre la table de la chambre car j’ai plus de force dans les jambes. Je regarde Marie et je lui souris pour tenter d’avoir un peu de soutien mais elle me fusille toujours du regard. Je regarde Julie et bien qu’elle chiale, elle m’envoi le sourire que j’ai besoin.

- Et c’est quoi cette promesse ? Dis-je en regardant Julie

- Elle m’avait promis de ne plus être amoureuse de toi, sinon jamais j’aurais pu sortir avec toi. Me dit Marielle

- Joli mensonge. Dis-je à Julie.

- Ça te va bien de lui dire ça quand on voit comment tu m’as menti. Me balance Marielle

- Je ne t’ai pas menti, t’étais dans le coma et après, c’était hyper compliqué et…putain voilà j’ai merdé, je m’attendais pas figure toi à craquer pour elle et je n’ai pas géré je te l’accorde.

- C’est bien au moins tu le reconnais. Me lance Marielle

Je frotte mon visage et putain je donnerai n’importe quoi pour me fumer une clope. Je regarde Julie qui est assise par terre, la tête dans les genoux.

- Marie je ne veux surtout pas faire la même erreur que Jack, je ne veux pas forcer les choses parce que je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Tu vas avoir besoin de bosser et moi je veux une femme à moi, tu seras malheureuse car tu vas te sacrifier et je refuse ça.

- T’es en train de faire quoi là putain ! Me dis pas que tu vas me quitter pour elle !

- Pas pour elle, non.

- Sans elle, tu ne serais pas en train de faire ça.

- Possible en effet, elle m’a donné la force pour nous éviter de perdre de précieuses années car nous deux c’est voué à l’échec Marielle.

- Je t’interdis de dire ça !

- Je veux divorcer Marie.

Ça y est c’est lâché et je viens de mettre Marielle à terre.

- Tu…tu l’aimes ? Me lâche-t-elle

- Je tiens beaucoup à elle.

Ça aussi c’est dit. Julie me regarde alors qu’elle ne m’a jamais entendu lui dire mes sentiments mais rien que de ne pas être auprès d’elle, ça me bouffe. Alors ouais, je suis peut être pas tombé amoureux d’elle comme avec Marielle mais c’est bien avec elle que je veux faire ma vie. Mais lorsque mes yeux se posent sur Marie, je sais que le phœnix est entrain de renaître de ses cendres. Je le connais se regard, elle avait le même face à mon ex. Elle ne va pas me laisser la quitter si facilement.

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