Chapitre 35 - Marielle

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Julie est compatible avec moi et nous attendons la greffe de rein. Jamais je ne pourrais assez la remercier. Mick’ fait les aller et retour entre nos deux chambres et nous sommes toutes les deux un peu inquiètes je crois. Ce n’est pas rien comme opération, surtout qu’on va retirer la partie de mon foie qui s’est nécrosé afin d’éviter deux opérations. Normalement après ça, je serais sous traitement mais fini les dialyse et la sonde urinaire. Et mon foie devrait enfin guérir.

- Alors prête Marielle ? Me lance le chirurgien.

- Prête.

On m’installe et j’ai confiance en ce corps médical qui font tout pour me soigner.

- On va vous endormir maintenant.

On me pose un masque et je sens qu’on injecte quelque chose dans mes veines mais très vite je m’endors.

- Marielle, ouvrez vos yeux. Marielle, vous m’entendez ? Ouvrez vos yeux. Bonjour.

- Bon…jour.

L’infirmière me regarde et me sourit.

- Tout c’est très bien passé. Me dit-elle

- Ju..lie ?

- Elle est juste à coté de vous. Dit-elle en regardant le lit à coté de moi.

- Cou…cou. Dit-elle encore endormie

- Mer…ci.

Elle me sourit et on se rendort. Quand j’ouvre mes yeux, je suis à coté d’elle.

- Eh, salut. Me lance-t-elle

- Salut.

- Tu te sens comment ?

- Ça va.

Je regarde Mick’ qui est entre nos deux lits et qui semble soulagé. Il est aussi intentionné avec moi qu’il l’est avec Julie. Je crois qu’il est encore plus reconnaissant que moi. Quelques jours plus tard Julie peut sortir et ça nous a fait du bien de nous retrouver. Je crois que cette greffe nous a rapprochés un peu plus. Mick’ la ramène et vient me revoir.

- Putain je n’arrive pas à comprendre. Pourquoi ils t’ont fait autant de mal. Dit-il

Je dois lui dire. J’aurais aimé le protéger et ne pas lui imposer la culpabilité mais il a aussi le droit de savoir.

- A cause d’Alysson Mick’.

Il me regarde et fronce les sourcils.

- A cause d’Alysson ?

- C’était la nièce de Gramont et donc la fille de son frère.

- Non…non ce n’est pas possible.

- Si Mick’, ils voulaient t’atteindre à travers moi. Ils me tenaient responsable car je t’ai sauvé et puis ils savaient qu’en me détruisant, il te détruirait.

- Je vais les tuer ces fils de pute ! Comment ils ont pu nous vouloir autant de mal !

- T’as tué Alysson Mick’.

- Non ! Je ne l’ai pas tué, elle s’est camée toute seule !

- T’étais son dealer et son souteneur.

- Un souteneur c’est pour les putes.

Et voilà il recommence.

- Mick’, t’étais un dealer et un souteneur.

- C’était des partenaires pas des putes !

Là il m’énerve.

- Baiser pour de l’argent Mick’, c’est de la prostitution. Appelle ça comme tu veux mais ça n’empêche que t’es responsable de sa mort et que sans ça, je n’aurais pas vécu tout ça.

Voilà c’est dit et ça fait du bien.

- Attend là, t’es en train de me dire que je suis responsable de tout ?

- Faut que tu acceptes la réalité. Oui t’es responsable.

- Tu n’as pas le droit de dire ça ! Je n’ai jamais voulu de tout ça !

- Parce que tu crois que moi je le voulais ?

On se défi du regard mais là je ne lâcherai rien et lui non plus.

- Si t’avais pas écarté tes cuisses facilement, tu serais pas sur ce putain de lit. La responsable c’est toi Marielle.

S’il croit s’en sortir, il se trompe.

- T’es tellement lâche Mickaël, tu es incapable d’assumer.

- Va te faire foutre ! Tu sais quoi j’en ai rien à foutre de tout ce qu’il t’arrive ! T’as qu’à crever, je m’en tape.

Mickaël le cruel et le con de retour mais c’est fini ce temps là, il va devoir assumer ses erreurs.

- C’est bien ce que je disais, t’es lâche. Si je mourrais, t’aurais pas à voir le mal que t’as causé.

Il ricane d’un air mauvais et je sais que quand on pousse Mick’ dans ses retranchements ça fait mal.

- Tu veux que je te dise pourquoi je préférais t’enterrer ?

Est-ce que je suis prête pour ça ? Pas sur.

- Ouais, dis-moi Mick’.

Alors que je le mets au défi de me balancer sa bombe, il marque un temps d’arrêt, il réfléchit puis son regard se pose sur moi.

- Parce que vivre avec une handicapée, ça me fait carrément pas kiffer. Je n’ai pas signé pour ça.

Je m’attendais à sa cruauté mais là il vient de frapper sur la corde sensible. Je n’y étais pas prête alors je tente de ravaler mes larmes alors qu’il quitte la chambre. Sa méchanceté n’a fait que de me donner la force de me battre encore plus. Je veux m’en sortir et encore plus lorsque Jennie arrive avec son joli sourire alors que Mick’ me lance un regard noir.

- Coucou ma puce, comme t’es trop belle, mais t’es toute bronzée dis donc.

- Tu m’as manqué maman. Dit-elle en pleurant

Je lui ouvre mes bras et elle vient s’y loger.

- Je suis là. Maman est là mon amour.

- Je viens la rechercher plus tard. Me lance Mick’

Même pas je lui réponds. Là ce que je veux, c’est passer un moment avec ma fille et réussir à lui parler un peu. Julie et Mick’ m’ont expliqué son suivi psy et je dois savoir si Gramont lui a fait du mal.

- Alors ces vacances avec Mamy raconte moi.

- On avait une grande piscine et une grande maison. On avait aussi la plage juste à coté.

- Génial ça et avec Gra…Henry, ça c’est passé comment ?

- Bien.

Je sens que quelque chose ne va pas, je sais pas comment mais je le sais.

- Chérie, j’ai besoin que tu me parles un peu de lui. Dis-je

- Pourquoi vous voulez que je parle toujours de lui ?

- Je ne sais pas, je le trouve un peu bizarre, pas toi ?

- Si. Dit-elle en riant.

- Y a quoi que tu trouves bizarre toi ?

- Bah…il veut qu’on soit toujours tout nu, je n’aime pas trop ça.

L’enfoiré !

- Tout nu, tout nu ? Toute la journée ?

- Oui, sauf à la plage.

- Et lui aussi il était tout nu ?

- Oui, même mamy.

Ma mère toute nue ? Je n’aurais pas pensé ça d’elle.

- Mais pas Marc. Lui il n’était pas tout nu. Continue Jennie.

- Il était bizarre lui aussi ?

- Non, il nous aimait pas trop je crois.

Ce type est incapable d’aimer depuis la mort de sa femme et de sa fille, rien d’étonnant.

- Bon et sinon est ce que t’as vu d’autres trucs bizarre ?

Elle baisse la tête et triture ses doigts. Ça n’annonce rien de bon.

- Tu peux me dire hein, on est des supers copines, non ? dis-je

- Il faisait des trucs de grands avec mamy.

- Des trucs de grand ?

- Oui comme toi et papa, pour faire des bébés mais par les fesses.

Oh mon dieu, elle nous a alors vraiment vu avec Mick’. Quelle conne je suis !

- Et toi tu fais des choses avec tes fesses ?

Elle se mure dans un silence qui ne me plaît pas.

- Je n’ai pas le droit d’en parler.

- D’accord.

Je décide de ne pas forcer plus la discussion et j’en fais part à Mick’ ainsi qu’au pédopsychiatre qui suis Jennie. Une part d’elle s’est envolée en fumée, je sais qu’elle sera traumatisée à jamais à cause de cette ordure mais surtout à cause de Mick’. J’aurais pu lui pardonner ce que j’ai vécu mais jamais je ne lui pardonnerai le mal qu’à subit ma fille.

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