Chapitre 30 - Marielle

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Enfin, je vois le bout du tunnel. J’ai tenu bon et on me transfert dans un autre hôpital. Enfin on me protège de ces monstres. Enfin je vais pouvoir retrouver ma vie.

- Bonjour Marielle, je suis le docteur Malbo et je vais m’occuper de vous.

Il me paraît gentil mais je me méfie des gens maintenant. Il regarde mon dossier et fronce les sourcils alors qu’une infirmière m’installe.

- Docteur, regardez. Dit-elle en montrant ma nuque.

- Mais qu’est ce que c’est ? Bipez le Docteur Rain immédiatement !

Pourquoi !!! Qu’est ce qu’on va encore me faire !!!

- Marielle, calmez-vous, votre cœur s’emballe et j’ai vraiment besoin que vous restiez calme, faites nous confiance on va s’occuper de vous. Mettez là sous morphine immédiatement je vous prie et retirez moi cette sonde gastrique qui ne sert à rien. Dit-il à l’infirmière.

Enfin la douleur se calme et l’épuisement me gagne. Je vois à peine ce qu’on me fait et quand j’ouvre les yeux j’ai Mick’ près de moi.

- Salut.

- Sa…

Ma voix !!! Je peux parler !!!

- Mi..ck…

- Je suis là bébé.

Je tente de bouger mes doigts mais je n’y arrive pas. Le docteur Malbo entre et me sourit.

- On vous a retiré le catheter qu’on vous avait posé pour une raison que j’ignore et je ne suis pas sur de vouloir savoir. Vous allez retrouver l’usage de la parole petit à petit et il faudra surement un peu plus de temps pour que votre corps se réveille mais ne vous en faite pas on s’occupe de vous.

Mick’ embrasse mes doigts et je peux enfin lui sourire.

- On a fait quelques examens et…elle est dans un protocole expérimental d’après ce que j’ai dans son dossier, vous le saviez Monsieur Parker ?

- Non.

- Y a votre signature pourtant.

Mick fusille le médecin du regard.

- On m’a fait signer un tas de papier là bas, j’en sais que dalle, ok ?!

- Vous souhaitez arrêter le protocole ?

- Bien sur que je veux qu’on arrête de la torturer !!! Sinon pourquoi je vous la confierai !!!

- Nous allons devoir la réopérer.

Non !!! Plus d’opération !!!

- Marielle, calmez-vous, on doit retirer ce qui a été mis pour vos reins, on va vous endormir et vous ne sentirez rien comme quand on vous l’a mis.

Mais on ne m’a pas endormi, jamais ! Quand j’ouvre mes yeux, je vois le sourire de Mick’ se poser sur moi. Le médecin est là et demande une prise de sang toutes les 24h voir le fonctionnement de mes reins sans cette machine à torture. Je suis bien, je n’ai plus mal et y a Mick’ près de moi.

- On va devoir vous mettre sous dialyse 3 fois par semaine et…vous devrez avoir une greffe. Vos reins ne fonctionnent plus, je suis vraiment désolé.

- On ne peut pas les soigner ? Demande Mick’

- Non pas dans leur état.

- Alors prenez le mien.

- On vous fera des tests de compatibilité si vous le souhaitez.

J’apprécie de voir Mick’ si préoccupé par ma santé, lui qui montrait tellement de déception envers moi, là j’ai l’impression de le retrouver un peu, même s’il reste distant.

- On va réintégrer la nourriture petit à petit, d’abord ce qui est liquide ou semi liquide puis doucement on augmentera la consistance. Je voudrais aussi faire intervenir notre psychologue, elle est vraiment très bien et je pense que ça pourrait vraiment vous aider.

- J’ai…je…

Je me mets à tousser alors que ma voix à du mal à sortir les mots ou alors c’est ma bouche qui ne sait plus parler.

- Ne vous inquiètez pas, ça va revenir. Ne forcez pas, rien ne presse et la psychologue travaillera avec d’autres supports. Elle est formidable, elle sait s’adapter.

Je lui souris et dit d’une voix faible un oui. Le moindre effort m’épuise et je finis par m’endormir. Alors que je dors, j’entends la porte s’ouvrir doucement, puis le verrou se fermer.

- Alors je t’ai manqué ?

Quoi !!! Non !!! Pas lui !!!

- Du calme ma jolie, je veux juste m’occuper de toi.

Je tente d’hurler mais ma voix me fait défaut. Comment il a pu me retrouver !!! Je voudrais me débattre mais mon corps ne répond pas alors encore une fois je dois supporter son corps contre le mien. Alors ça en finira jamais.

- Je vais te faire un autre enfant et celui là tu vas le garder, on ne lui dira rien, d’accord ?

Non !!! Au secours !!! Je ne veux pas que ça recommence !!! Pitié aidez-moi !!!

- Calmez-vous !!! Marielle ouvrez vos yeux, vous faites un cauchemar, regardez-moi, voilà c’est fini, c’est fini. Vous êtes à l’hôpital sud, vous êtes en sécurité, respirez bien…c’est fini, il ne vous arrivera plus rien.

La voix de l’infirmière de nuit calme mes angoisses alors que je tremble comme une feuille.

- Mick’, veux Mick’.

- Je vais l’appeler.

Quelques longues minutes ou quart d’heure, Mick’ arrive dans ma chambre et me prend dans ses bras.

- Je suis là bébé. Je suis là.

Je me rendors jusqu’au lendemain matin où je le retrouve dans le fauteuil-couchette et pour la première fois depuis longtemps j’ai le droit d’avoir un petit déjeuner, café et compote pour commencer. C’est Mick’ qui me donne à manger car j’arrive à bouger mes bras mais pas encore bien mes doigts.

- Jennie…et…

- Miny elle s’appelle Miny.

- Miny…

- Elle se porte à merveille. Elle marche à 4 pattes depuis hier.

A 4 pattes ? Mais quel âge à ma fille.

- On est quand ?

- On est en Aout, elle va sur ses 9 mois.

- Je veux…la voir.

- Je verrai si c’est possible avec le médecin.

Mes larmes perlent et Mick’ me les efface. Dans l’après midi même, Julie arrive avec Miny.

- Je suis désolée mais Jennie est partie avec ta mère pour 3 semaines.

- Pas…ma…mère.

- T’en fais pas. Tout va bien.

- D’accord. Elle est…belle. Dis-je en regardant mon bébé.

Je regarde cette magnifique petite fille et me console d’avoir au moins une de mes filles près de moi. Je lui ouvre mes bras comme je peux mais elle s’agrippe à Julie refusant de venir contre moi. Julie a les larmes aux yeux quand elle me la tend de nouveau mais y a rien qui change, elle refuse de m’approcher.

- Elle va s’y faire ne t’en fais pas. Me dit Julie

Je lui souris et je reste patiente, tout ceci est nouveau pour elle. Après tout, elle ne me connait pas.

- Merci Ju’…merci…pour…tout.

- De rien ma puce, je suis si heureuse de t’entendre. Pleure-t-elle

Mais la petite me refuse et réclame Julie en l’appelant maman. Mon cœur vole en éclat, même si je ne peux pas en vouloir à Julie, entendre ma fille appeler une autre maman, me fait l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. J’ai bien plus mal maintenant que pendant toutes ses tortures. J’espère au moins qu’avec Jennie tout ira bien…Jennie. Mon dieu elle est avec lui !

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