Chapitre 02 - Mickaël

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Réveille-toi !!!

J’ouvre les yeux et regarde autour de moi. Marielle est couchée à coté de moi, son ventre déforme les couvertures et son visage est paisible.

Réveille toi vraiment !!!

L’envie de vomir me sort de mon sommeil quand j’entends les cris venant du berceau à coté de moi. Elle est si petite, je lui donne mon doigt qu’elle tète. Une odeur immonde sort d’elle. Je ne sais pas faire ça. Où est Julie ? Elle l’avait dans les bras. Tout me revient, Jack auprès de moi, mes parents qui m’ont couché. J’ai dormi mais y a plus personne, je suis seul. La porte s’ouvre et Jack avec Julie rentrent avec un café.

- Ah c’est que le début. Finis les nuits d’une traite. Me lance Jack.

- Je…je ne sais pas faire. Dis-je en les regardant.

- Je vais te montrer, t’inquiète pas. Dit Julie qui a les yeux rougis par ses larmes

Elle me guide et pour la première fois je change la couche de ma fille.

- Elle ne te lâche pas des yeux. Dit-elle attendrie.

Une femme que je ne connais pas arrive.

- Je suis Aurélie, la sage femme de nuit, je viens voir comment vous allez ?

- Je viens de lui changer sa couche et je crois qu’elle a faim.

- Oui je vous ai apporté son biberon. Installez-vous.

Mais elle refuse toujours de boire le lait qu’on lui donne et pleure de plus en plus. Ça me fout les tripes en l’air de l’entendre si mal, j’ai parfois l’impression qu’elle appelle sa mère.

- Pourquoi on ne prendrait pas le lait de Marielle, il suffirait de lui tirer, non ? Demande Julie à Elise qui vient d’arriver dans la chambre alors que le jour se lève.

- On ne peut pas, les médicaments qu’on lui injecte n’est pas compatible avec un allaitement.

- Et le lactarium ?

Putain c’est quoi ça ?

Quelque chose qui pourrait sauver ta fille je suppose.

- Oh mais ça n’existe plus ça, trop peu de femmes en donnait, ils ont tout fermé y a 2 ans.

Elle la pèse et la petite a perdu du poids, ce qui semble alarmer la puéricultrice.

- Elle a encore un peu de marge avant que ça ne soit inquiétant, on va trouver un moyen de la faire boire Monsieur Parker, ne vous inquiétez pas.

Elle me sourit puis regarde le papier collé sur le berceau.

- Il va falloir trouver un prénom à cette petite puce.

- On n’a rien décidé avec ma femme, on n’était pas d’accord et…je ne sais pas lequel choisir.

- D’accord, et bien vous pouvez peut être partir sur un tout autre prénom.

- Je ne sais pas.

- Bon, alors en attendant on va mettre...Petite Parker, qu’est ce que vous en dites ? Me dit-elle en souriant.

- Non, je préfère Mini Parker.

- M…I…N…I ?

- Non, M…I…N…Y s’il vous plait.

Elle me sourit de nouveau.

- C’est très joli.

J’hausse les épaules. Je n’ai pas réfléchis plus que ça, là ce qui me préoccupe c’est qu’elle refuse de manger. On tente plusieurs méthodes mais aucune ne fonctionnent et j’ai peur de perdre ma fille qui s’épuise à pleurer. Ce matin là, je me réveille sans ses cris, elle est dans son berceau, une larme le long de sa petite joue, sa poitrine monte et descend vite, quand je lui offre mon doigt, elle refuse de le prendre. La porte s’ouvre et Julie sort des toilettes à pas de velours pour ne pas réveiller Jack’ mais le bruit de la porte le sort de son sommeil.

- Faut vraiment qu’on trouve une solution. Dis-je

- Ça va aller mec. Me dit Jack qui n’a plus que cette putain de phrase dans la bouche.

- Si je la perds, je crois que je n’aurais pas la force de continuer.

- Et Jennie, elle ne mérite pas que tu te battes pour elle. Me balance Julie

- Tu sais ce que c’est toi de perdre ta gosse !

- Hélas oui. J’ai fais une fausse couche avant Alexis figure toi.

- Je…je suis désolé je ne savais pas. Pardon.

Elle hausse les épaules.

- Ju’ je suis vraiment désolé, tout ça me fait péter les plombs.

- C’est bon Parker, passe à autre chose.

Faudra que Jack m’explique pourquoi il ne m’en a jamais parlé.

- Elle à l’air si faible. Dis-je avec la peur au ventre.

La puéricultrice entre et regarde ma fille.

- Elle ne va vraiment pas bien. Dit-elle

Jack et Julie me regardent aussi désespérés que moi.

- On va devoir prendre une décision Monsieur Parker, elle s’affaiblit trop là.

Je regarde mes amis, j’ai perdu Marielle, je ne veux pas perdre ma fille.

- Quelles sont nos options ? Dis-je

- Faut qu’on la perfuse mais elle est très faible, et rien ne dit qu’elle survive.

- Ou ?

- Ou on arrête le traitement de votre femme, et on tire son lait mais on prend le risque qu’elle ne survive pas.

- Et ça servirai à quoi si elle meurt, elle ne pourra plus lui en donner.

- On peut la maintenir à une mort cérébrale et tirer son lait.

- Vous me demandez de choisir entre la vie de ma fille ou celle de ma femme là ?

- Je suis désolée mais je ne vois pas d’autres solutions.

- Je…je donne encore mon lait à Victor, est ce que…

Je regarde Julie puis Jack.

- Ce n’est pas con ça. Dit Jack

- Je…je pourrais peut être…enfin je ne veux pas remplacer Marielle mais…

- Ça pourrait être une solution, on n’a pas encore essayé, ça se tente. Dit la puéricultrice.

- Putain mais ouais, ça pourrait peut être marcher !!! Dit Jack

- Sauve-là je t’en supplie. Dis-je à Julie.

Elle déboutonne son chemisier et s’installe dans le fauteuil. On met la petite dans ses bras et je supplie de toute mon âme les forces de ce monde pour que ça fonctionne. Assis sur le lit, je regarde ma fille inerte dans les bras de Julie qui lui caresse sa joue en la stimulant autant que possible pour qu’elle prenne son sein. La puéricultrice tout comme moi et Jack reste à l’affut de la moindre réaction.

- S’il te plait, boit…putain mais bois. Dis-je mais rien n’y fait.

Mes larmes roulent le long de mon nez, alors que je regarde le sol qui récolte mon désespoir.

- Mec…

Je lève la tête et vois la magie opérer, la petite déglutit et la puéricultrice a retrouvé le sourire.

- Putain ça marche !!! Dit Jack

Tout le monde retrouve le sourire et un poids se retire de mon cœur.

- Merci. Dis-je à Julie qui vient de sauver ma fille.

- Je suis sa marraine, je suis là quand sa maman ne peut pas être près d’elle.

- Bon et bien t’es bonne pour vivre avec Parker. Dit Jack qui tape sur mon épaule.

Je regarde Julie qui se rend compte des conséquences de son sauvetage.

- Je te préviens, tu me files ta chambre, je ne dors pas sur le canapé. Me dit-elle

- Tout ce que tu veux. Dis-je

- Fais gaffe je vais te demander le petit dej’ au lit.

- Dans tes rêves.

- Tu changes les couches par contre, je ne ferais pas tout le boulot à ta place.

Je m’en tape tellement de lui changer ses couches tant qu’elle vit.

- Ça ne te dérange pas toi ? Dis-je à Jack.

- Non du tout, je suis content que ta petite aille mieux, c’est tout ce qui compte et puis…enfin tu vois quoi.

Je vois un voile de tristesse dans le regard de Julie qui comprend les non dits de Jack. Il ne l’aime plus, elle le sait.

- Elle a l’air en tout cas d’aller mieux. On va se donner un peu de temps et voir si l’allaitement lui fait reprendre du poids. Dit la puéricultrice.

Si un bébé peut s’affaiblir, il peut tout aussi reprendre des forces car en quelques heures, elle va déjà mieux et réclame sa part de toutes ses forces.

- Eh bien, du calme ma puce, ça arrive, voilà.

J’avoue que la Reine des Neiges assure un max là.

- Tu vas changer son nom ou tu vas garder Miny ? Me demande Julie

- Je ne sais pas trop, t’en penses quoi toi ?

- Bah je trouve ça mignon et l’orthographe fait penser à un prénom moderne et non à la femme de Mickey. T’as jusqu’à demain pour la déclarer, t’as encore le temps d’y réfléchir.

- Ça t’excite pas de te faire sucer les tétons comme ça ? Dis-je

- Putain Parker, bien sur que non, ça n’a rien à voir !

- Ça va gueule pas, tu vas lui faire peur, je demandais juste, moi si tu me suce la bite…

- Ferme là par pitié ferme là !

- Putain, t’es encore plus chiante que ma femme, je ne sais pas comment je vais te supporter.

- Moi non plus mais faudra bien, elle a besoin de nous.

- Ouais. Je vais aller voir Marielle.

Je me lève et descend dans le service où repose son corps.

- Salut bébé, on a trouvé pour la petite, t’as pas à t’en faire, Julie va prendre le relais le temps que tu te reposes. Bon je t’avoue que ça me fait grave chier de devoir jouer les colocs avec elle mais je vais gérer. Toi tu te reposes surtout. Tu me manques de ouf, je suis paumé sans toi tu sais. Alors repose toi mais pas trop longtemps s’il te plait.

Je pose un baiser sur son front et la boule dans ma gorge explose. Mes jambes me tiennent presque plus et je m’assois par terre, sans pouvoir retenir mes sanglots. Chaque fois que je la vois, j’ai l’impression qu’on m’arrache une partie de moi. Comment je vais pouvoir survivre en étant incomplet. Comment être père sans une mère ? Si on peut se passer d’un père dans sa vie, on ne peut pas se passer d’une mère. Pitié bébé, réveille toi vite.

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