Chapitre 11 - Partie 1

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Anedora, Adelan, Julia et Davia sont tous réunis dans le salon de cette dernière pour rassembler toutes les informations et décider de ce qu’ils vont faire à la lumière de ces nouveaux éléments. Julia est pensive. Elle vient de raconter son cauchemar aux autres qui tentent d’y trouver un sens.

— Ça ne veut peut-être rien dire, c’est juste… un cauchemar, hasarde Davia.

— Crois-moi, des cauchemars, j’en ai fait, plein, mais dans aucun d’eux mon petit ami se transformait en loup-garou pour me dévorer.

— Hum. Je comprends.

Davia se lève et monte à l’étage avant d’en redescendre, un livre énorme entre les mains. Quand elle le pose sur la table, un petit nuage de poussière s’en échappe. Il a l’air très ancien, on dirait un vieux grimoire, la couverture est violine, une couleur très étrange pour un livre et une simple inscription en lettres d’or y figure. Julia ne sait s’il s’agit d’un mot, une phrase ou simplement un dessin, elle ne reconnaît pas ce langage.

— Qu’est-ce que cela signifie ? demande-t-elle à Davia, intriguée.

— Il n’y a pas vraiment de traduction, c’est un recueil.

— Un recueil elfique, ajoute Adelan en regardant l’inscription.

— Tout à fait.

— Tu as connu des Elfes ? demande alors Davia à Adelan.

— Non. Mais j’aurai beaucoup aimé, c’étaient des êtres absolument fabuleux et d’une bonté incomparable.

— En quoi ce recueil elfique peut-il nous aider, Davia ? interroge Anedora.

— Et bien, c’est une sorte de lexique onirique. Il explique à quel point nos rêves sont importants et la signification qu’ils peuvent avoir. Il nous dit comment reconnaître un rêve prémonitoire d’un simple rêve. Connaître la signification des symboles que nous voyons la nuit, des situations que nous vivons et que l’on ne pourrait vivre pendant que l’on est éveillé.

Elle l’ouvre.

— Étant dans ma famille depuis plusieurs générations, mes ancêtres y ont apporté des modifications et quelques précisions. Que doit-on chercher ?

Ils se retournent tous les trois vers Julia.

— Loup-garou ? hasarde-t-elle.

Davia feuillette les pages et s’arrête lorsqu’elle voit une tête de loup apparaître sur l’une d’elles.

Julia fait le tour de la table pour se mettre à côté de Davia et commence à parcourir les lignes. Il y a de nombreux cas de figure, des croquis, des dessins plus vrais que nature. Elle frissonne. Ces loups sont horribles sinon pires que celui de son cauchemar.

— Il faut que tu nous précises ce que l’on cherche exactement Julia.

— C’est-à-dire ?

— Et bien, tu vois, commence-t-elle en pointant le livre, il y a plusieurs cas de figure : se voir comme un loup-garou, se transformer en loup-garou, voir une autre personne en loup-garou…

— Ah. Euh… il est évident que c’était un être cher, énonce-t-elle en parcourant les lignes.

« peur, angoisse, frayeur. Présence masculine malveillante », lit Davia, quoi d’autre ? ajoute-t-elle.

— Le fait que j’étais paralysée peut-être.

Davia tourne les pages.

« manque de confiance en soi. Rêver de paralysie est souvent prémonitoire. »

Davia fait faire un quart de tour au livre et lit une inscription manuscrite.

« Olet osa minua »

— Sais-tu ce que cela signifie ? demande Adelan à Davia.

— Non. Je ne connais pas cette langue.

Julia sort son iPhone de sa poche.

— Les livres c’est bien beau, mais à l’ère de l’informatique… elle tapote sur son clavier.

« Tu fais partie de moi »

— Ah ? Étrange.

Les filles acquiescent et Anedora se met à faire les cent pas.

— Cela ne nous mènera nulle part ! dit-elle soudain, hormis nous embrouiller c’est tout.

— Ce n’est pas certain, hasarde Julia, je pense au contraire qu’il faut en tenir compte. Il faut chercher encore, insiste la jeune fille.

— Regarde à « Désir ».

Elle ne précise pas qu’elle avait aussi éprouvé du désir pour Uriah, son cher protecteur ne l’aurait pas supporté. Adelan se bouche les oreilles et secoue la tête.

— Je ne veux même pas savoir.

Les filles rient de bon cœur.

« accomplissement, attirance, inéluctable. »

— Pas de note de bas de page cette fois ? ironise Anedora.

Fusillée du regard par Davia, elle recommence à tourner en rond dans le salon.

— Tu vois autre chose ? demande Adelan à Julia.

— Pour l’instant non.

— Bon la prochaine fois que tu feras un rêve qui te semble étrange ou si tu fais encore un cauchemar de ce genre, note tout ce qui te passe par la tête en te réveillant, d’accord ?

— Oui d’accord.

Anedora stoppe son manège et vient rejoindre ses amis.

— Et qu’en est-il du sang d’ange déchu qui coule dans mes veines ? demande-t-elle, véhémente.

— Il est évident que ce dernier agit sur toi, tu n’as jamais été ainsi avant, Anedora.

Elle se contente de regarder Julia. Elle a raison, elle ressent encore souvent cette colère. Gabriel lui avait assuré qu’elle n’avait pas bu assez de sang pour que ça la tue, mais il ne lui avait pas dit que ça n’aurait aucune conséquence. Elle réfléchit une seconde, ferme les yeux et se recentre. Elle doit lutter coûte que coûte contre le mal qui s’immisce en elle.

— Vous avez raison, sa voix était plus calme, moins virulente, je suis désolée.

— Tu n’y peux rien. C’est la faute d’Uriah.

Elle acquiesce à contrecœur.

— Avez-vous une idée de la raison pour laquelle il a fait ça ? demande alors Julia.

— Je ne sais pas, réplique Anedora.

Adelan et Davia répondent aussi tous les deux par la négative. Trop de questions étaient encore en suspens et pourquoi Uriah ne l’a-t-il pas tout simplement tuée ?

— Rappelle-toi, il t’a demandé de rejoindre son côté, dit Adelan.

— Et tu crois que d’avoir bu juste assez de son sang pourrait agir sur mon… inconscient.

— C’est déjà le cas, coupe Davia.

Anedora est forcée d’avouer qu’elle n’a pas tort et que c’est depuis cet incident sur le toit qu’elle éprouve ces accès de colère étranges.

— Bon, de toute façon il ne va pas me dire pourquoi alors…

— Mais à moi si…

— Quoi ? ! s’étonnent Adelan, Anedora et même Davia.

— Oui. Il ne sait pas pour le collier, il croit que je suis sous son emprise, non ? Peut-être que je pourrais en jouer.

— C’est absolument hors de question, s’emporte Adelan.

— Il a raison, c’est bien trop dangereux, ajoute Anedora.

— Pourtant ce serait la solution, le temps nous est compté et je pense qu’il ne tardera pas à revenir à la charge, j’en suis même sûre, je le sens.

Adelan refuse catégoriquement cette idée, trop dangereux pour ne pas dire de la pure inconscience.

— « Sois proche de tes amis, mais encore plus de tes ennemis », cite Davia en se rangeant du côté de Julia.

— Non, insiste Adelan, fin de la discussion.

— Je propose un vote, renchérit Julia.

Davia lève la main, Julia aussi, elles se tournent vers Anedora. Cette dernière semble peser le pour et le contre. Uriah ne la tuera pas, il lui avait dit qu’il voulait la livrer au Très-Bas, mais c’était très risqué, il pourrait lui faire du mal, peut-être lui faire boire son sang aussi, ou pire. Alors elle ferme les yeux et se concentre. Elle fait le vide autour d’elle, éloignant chaque bruit parasite, chaque pensée négative et inspire tout l’air qu’elle peut. Quand elle rouvre les yeux, elle a la main en l’air. Adelan, fou de rage hurle après Anedora.

— C’est dangereux, mais il ne la tuera pas.

— Mais il peut lui faire bien pire !

— C’est un risque que l’on doit prendre. Si tu t’en sens capable Julia.

— Bien sûr, répond-elle.

— Très bien. Alors nous sommes d’accord.

— Non, proteste Adelan, plus apeuré que furieux.

— Ne t’inquiète pas. Il ne m’arrivera rien.

— Comment peux-tu en être sûre Julia ?

Elle hésite.

— Je le sens au plus profond de moi.


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