Chapitre 9 - Partie 2

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La journée de Julia avait été absolument interminable et éreintante. Entre le manque de sommeil, l’aventure folle dans laquelle elle avait été plongée malgré elle et la menace d’Uriah planant au-dessus de sa tête, elle est très impatiente que les cours se finissent pour pourvoir aller boire un verre avec Matthew et retrouver un semblant de vie normale. Elle trépigne sur sa chaise, fixant l’horloge avec insistance.

— Qu’est-ce qu’il t’arrive ? lui murmure Adaric.

Elle se rend compte qu’elle ne lui a même pas parlé de son rendez-vous avec Matthew. C’est pourtant son meilleur ami. Doit-elle aussi lui parler de la fin du monde, des anges, des démons, de l’Apocalypse ? Non, ça, elle attendra un peu.

— J’ai rendez-vous après les cours.

— Avec qui ? demande le jeune homme garçon manifestement sur la défensive.

— Matthew.

— Quoi ? dit-il plus fort alors que le professeur lui jetait un regard réprobateur. Quoi ? reprend-il plus bas à l’adresse de Julia.

— Ben, je sors avec Matthew ce soir.

— Mais tu devais m’accompagner, avec Aby, tu as oublié ?

— Oh. C’est vrai. Les auditions… merde… j’ai zappé, elle lui prend la main, je suis désolée Ric’ j’ai complètement oublié. Tu iras avec Aby. Je suis désolée.

— Mouais.

Il rejette sa main et s’enfonce dans son siège, boudeur.

— Ric … allez… la sonnerie retentit et Julia bondit sur ses pieds, elle l’embrasse sur la joue et file en s’excusant une nouvelle fois, appelle-moi ce soir pour me dire comment ça s’est passé.

Il la regarde s’enfuir à toutes jambes et commence à ranger ses affaires de cours à contrecœur.

— Tu n’y arriveras jamais.

— Pardon ?

Abigaïl se tient debout face à lui, les deux poings sur les hanches.

— Il est trop tard mon vieux.

— Qu’est-ce que tu racontes ?

— Tu sais ce qui est écrit en gros et en rouge sur ton front ?

— Non, répond-il bêtement.

— FRIEND ZONE. C’est mort mon pote ! Fais-toi une raison ! Je suis désolée pour toi, dit-elle visiblement amusée, avec une main sur son épaule.

— Et alors ? Rien n’est impossible après tout.

— Tu es un idiot.

— Et toi une sorcière

— Allez viens ! dit-elle en glissant son bras sous celui de son ami d’enfance.

Elle l’aime beaucoup. Ils se connaissent depuis leur plus jeune âge, comme avec Julia, ils ont tous les trois grandi ensemble. C’était même le premier garçon qu’elle avait embrassé. Mais ça n’avait pas marché, ils étaient bien trop identiques pour être en couple, en revanche leur amitié était indéfectible et elle était peinée de le voir aussi accro à Julia alors qu’elle n’avait jamais envisagé, ne serait-ce qu’une fois, Adaric sous cet angle. Elle avait tenté de lui expliquer, de lui ouvrir les yeux des dizaines de fois, mais rien n’y faisait, il ne voyait que par Julia et n’imaginait pas sa vie avec une autre fille. Alors dès que Julia s’intéressait à un autre, elle savait que s’annonçait une dure période pour son ami et pour elle, un long et fastidieux travail de soutien psychologique.

Ce soir-là, Adaric qui se voue à une carrière artistique se rend à une audition pour un petit rôle de figurant dans une série télé. C’est très important pour lui qu’Abigaïl et Julia soient présentes pour le soutenir et le convaincre de ne pas renoncer, car c’est sa première audition et il est mort de peur. Le soutien de ses amies est donc primordial. Heureusement que même si Julia voit plus par ses hormones aujourd’hui, il sait qu’Aby ne le laissera jamais tomber.

Ils se dirigent déjà vers le théâtre quand ils aperçoivent Matthew au coin de la rue. Il est appuyé nonchalamment contre un lampadaire et attend, ses lunettes de soleil enfoncées sur son nez, les bras croisés. Il a une posture très étrange, lui d’ordinaire discret et plutôt réservé, il semble complètement transformé, sûr de lui. Cela n’échappe pas à l’œil vif d’Adaric qui donne un petit coup de coude à Abigaïl.

— Regarde. Tu as vu son attitude ?

— Eh ben quoi ? répond-elle.

— Tu ne vois pas ? Il a l’air… différent.

— Mais qu’est-ce que tu racontes ? T’es vraiment dingue ! T’occupes pas de lui et concentre-toi.

— Où est Julia ? demande-t-il soudain, inquiet.

— En retard. Certainement repartie se faire une beauté chez elle. Allez viens je te dis, insiste-t-elle en le tirant par le bras.

Il accepte de mauvaise grâce bien que l’attitude de ce bellâtre lui semble vraiment trop étrange. En plus de la jalousie qu’il éprouve, il a maintenant peur pour Julia.

***

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