Chapitre 8 - Partie 1

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500 ans plus tôt, lorsque Gabriel avait annoncé au jeune George Templeton qu’il était l’Élu, ce dernier avait été très honoré. Tous les êtres du Monde Magique connaissaient l’Antique Prophétie, chaque Être Magique racontait fièrement à ses enfants comment le Très-Bas avait échoué à chaque tentative, comment le monde avait été sauvé par l’Elu. En ce temps-là, les forces du Mal étaient moins nombreuses, mais d’autant plus féroces. George n’avait qu’une vingtaine d’années à l’époque, il était apprenti tisseur dans un atelier de Pemberton. Il n’avait pas beaucoup d’amis et la plupart des membres de sa famille étaient morts alors il se consacrait à son travail, tentant de survivre à une époque où tout était plus compliqué. Être l’Élu était, certes un honneur, mais aussi un grand danger. Il ne savait pas s’il réussirait ni même s’il survivrait. Un sorcier du nom de Lulofath et un elfe nommé Meriem seraient son soutien lui avait assuré Gabriel.

— Un elfe ? s’étonne Davia.

— Oui. Malheureusement, la race des elfes s’est éteinte depuis. Ces êtres étaient fabuleux, d’une gentillesse infinie et d’une bonté immense.

Une pointe de nostalgie se fait entendre à l’évocation de son ami. Il secoue la tête.

— La Clé était une humaine, continue-t-il. C’était la plus belle femme que j’avais eu l’occasion de rencontrer. Elle était aussi très courageuse, sans elle je n’aurais jamais mené cette mission à terme, c’est certain.

Un voile noir rempli de tristesse traverse son regard. Il secoue la tête une nouvelle fois, tentant de renvoyer ce souvenir trop douloureux loin dans les recoins de sa mémoire.

— Vous deviez être très proches, dit simplement Davia.

— Clarisse était mon âme sœur. Nous nous aimions à perdre la raison, le vrai grand amour. Je n’ai jamais aimé quelqu’un d’autre comme ça après sa mort… notre lien était si fort et intense qu’il a rendu l’issue de notre mission d’autant plus cruelle.

George souffre tellement à l’évocation de ce souvenir qu’Anedora se rapproche de lui et pose sa main sur son bras pour le soulager. Un sourire illumine alors son visage et il reprend le cours de son histoire.

En ce temps-là, la Prophétie était très claire : retrouver la Pierre de Feu et la placer au centre de la Terre. Cela paraissait si simple dit comme ça. Ils avaient pourtant dû affronter des créatures mythiques et des êtres de la nuit sournois. Ils avaient dû faire des choses terribles, des choix difficiles et des sacrifices énormes pour réussir leur mission.

— C’est-à-dire ? s’inquiète Anedora.

— Vous le saurez bien assez tôt, élude George.

Il avait accompli sa destinée. Il avait sauvé le monde. Ce qui lui avait valu son immortalité. Et il était là, aujourd’hui, 500 ans plus tard, face à la nouvelle Élue et à la sorcière qui l’accompagnait dans sa quête, tentant de répondre à leurs questions, sachant pertinemment qu’il ne pouvait pas leur divulguer trop d’informations.

— Je me suis laissé dire que la vision était vraiment énigmatique cette fois-ci, demande-t-il.

— Elle ne montre rien, seulement le chaos en cas d’échec et le début du compte à rebours.

Il se lève et part dans la chambre. Il en ressort avec un petit coffret de bois noir sculpté. Il l’ouvre et en sort un anneau d’or. Il le tend avec délicatesse à Anedora.

— Je ne sais pas ce que vous avez vu, mais il y a forcément un détail qui vous a échappé. Vous devez replonger dans la vision et vous y attarder, chercher des indices.

Elle prend l’anneau et le retourne, il est assez large et lisse.

— Qu’est-ce que c’est ?

— L’Anneau de Vision. Quand vous regardez au travers, vous entrevoyez l’avenir, mais prenez garde, ne l’utilisez jamais à d’autres fins que pour votre mission, les conséquences en seraient funestes. Gardez-le précieusement jeune ange, il vous guidera. C’est tout ce que je peux faire pour vous.

— C’est déjà beaucoup. Merci infiniment, dit Anedora en serrant l’anneau dans sa main.

— De rien. Entre Élus, on peut se donner un coup de main.

Il lui fait un clin d’œil et retourne vers la table. Anedora et Davia saluent George chaleureusement. Il les raccompagne à travers la petite forêt.

— Prenez-en bien soin. Et protégez la Clé, au péril de vos vies jeunes filles.

— Comptez sur nous, promet Davia.

Elles commencent à descendre les marches.

— Une dernière chose, à chaque fois que la Prophétie a été sur le point de se réaliser, le lieu de la bataille finale a toujours été le même.

— Le centre de la Terre, dit Anedora

— Le centre de la Terre, répète Davia à l’attention de George qui n’avait pas écouté l’Ange.

— Soyez prudentes.

Et il ferme la porte.

— Et bien, on peut dire que ce fut intéressant, conclut Davia.

— Davia, nous avons un point de départ, nous savons qu’il faut revoir la vision et l’anneau est en notre possession, maintenant je sais ce que je cherche. Allons voir Gabriel pour lui expliquer. Viens.

Elles descendent les marches à la hâte quand Anedora stoppe net.

— Que t’arrive-t-il ?

— C’est… je ne sais pas… une sensation étrange…

— Tu pleures ? s’étonne Davia.

— Quoi ? elle touche ses joues humides, je ne comprends pas… je… j’ai envie de pleurer et j’ai peur, je suis terrorisée…. je….

C’est un électrochoc. Elle comprend tout de suite.

— Julia, souffle-t-elle, elle a un problème. Viens, je te dépose en chemin.

Elle attrape son amie par la main et elles s’envolent.

***

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