Chapitre 4 - Partie 2

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Anedora s’approche de la jeune fille qui ne bouge pas d’un millimètre. Julia est subjuguée par cette étrange personne vêtue de blanc qu’elle a vu tomber de l’arbre. Elle est si belle avec son teint de nacre, ses grands yeux verts et son sourire bienveillant. Elle rendrait n’importe quelle fille jalouse et mettrait n’importe quel homme à ses pieds tant sa beauté est éclatante. Julia continue de l’observer alors qu’elle devrait rentrer chez elle et fermer la porte à double tour. Discuter avec une inconnue à l’allure angélique dans sa cour tandis que cette dernière est clairement en train de les espionner n’est pas la chose la plus prudente qu’elle puisse faire. Pourtant, elle ne ressent aucune animosité envers cette étrange jeune fille qui a, tout au plus, un ou deux ans de plus qu’elle d’après son physique. Sans vraiment savoir pourquoi, elle lui inspire une totale confiance. Anedora s’approche lentement vers Julia et repousse ses longs cheveux bruns qui cachent son épaule. Son regard se pose sur la tache de naissance de Julia, identique à la sienne, un demi-cœur. À la différence qu’il est inversé complétant ainsi parfaitement le sien.

— Incroyable… murmure-t-elle.

— Peux-tu me lâcher… s’il te plaît…

Anedora prend la main de la jeune fille et la presse contre son cœur. Julia n’ose pas bouger, le regard ancré dans celui d’Anedora, impossible pour elle de s’en détacher. Se produit alors la chose la plus extraordinaire et intense que l'Ange avait jamais vécue, elle perçoit les battements de cœur de la jeune fille résonner dans sa propre poitrine, réguliers d’abord puis s’accélérant. Elle perçoit le sang couler dans ses veines. C’est une sensation incroyable, indescriptible. Elle éprouve tout comme si c’étaient les siennes même la moiteur de son corps dans la chaleur du soir. Elle sourit. Julia aussi. Apeurée et effrayée, elle ressent exactement la même chose qu’Anedora et est emplie d’une plénitude et d’un bonheur comme elle ne les a jamais ressentis auparavant. Submergée par une myriade de sentiments tous plus forts les uns que les autres, elle prend à son tour la main de l’Ange et la pose sur sa poitrine. Une chaleur rassurante les enveloppe, leurs deux tâches de naissance se mettent à les picoter dans un premier temps puis à scintiller, à scintiller de plus en plus jusqu’à devenir éblouissantes. Puis un petit rai de lumière s’échappe de chacune d’elle pour se rejoindre au-dessus de leurs têtes et ne faire qu’un. Un cœur parfait se dessine dans le ciel et éclate en une pluie d’étoiles autour d’elles sous leurs yeux ébahis.

— Vous vous êtes trouvées. Votre âme est de nouveau entière, s’émerveille alors Adelan.

Cette fois, Julia se tourne vers lui et le dévisage.

— C’est lui ton ami ?

— Tu me vois maintenant ? demande-t-il.

— Oui.

Anedora reprend ses esprits et interroge Adelan.

— Est-ce normal tu crois ?

— Je… je ne sais pas, un protecteur reste d’ordinaire invisible à sa protégée, je ne comprends pas.

— Protecteur ? Protégée ? De quoi parlez-vous encore ?

— C’est une longue histoire… lance Anedora.

— Alors expliquez-moi, supplie Julia dépassée par ce qui vient d’arriver, mais qui, étrangement, n’éprouve aucune peur ni appréhension.

Elle d’ordinaire si suspicieuse est ébahie par le calme dont elle fait preuve face à ces bizarreries.

— Viens avec moi.

— Elle n’est pas prête ! crie Adelan.

— Il reste 90 jours, dois-je te le rappeler ?

Adelan fait la moue.

— Que se passe-t-il dans 90 jours ?

La question de Julia demeure en suspens alors que les trois compères s’éloignent de la rue pour rejoindre la maison. Elle veut les inviter à entrer, mais Adelan lui explique qu’il est préférable qu’ils la retrouvent directement dans sa chambre. Si sa mère la voit parler seule, elle pourrait se poser des questions. Julia approuve et referme la porte d’entrée sans distinguer l’ombre qui l’observe à l’angle de la maison de son voisin. Elle ressent simplement un froid terrible et un frisson parcourt son échine de haut en bas. Puis, elle regagne sa chambre où l’attendent déjà l’Ange et le Protecteur.

***

— Combien de temps ? lance Virna dans la ruelle sombre.

— 90 jours.

Une voix rauque résonne. Elle rejette le corps de l’homme qu’elle tient entre ses griffes acérées et essuie une goutte de sang qui coule le long de ses lèvres. Une ombre noire s’enroule alors autour d’elle la faisant frissonner de plaisir. L’ombre se dissipe peu à peu laissant apparaître un homme à moitié nu, son torse athlétique couvert de sang et les yeux luisants de haine. Il la dévisage avec envie.

— Je croyais que les anges déchus ne ressentaient rien…

— Les vampires non plus, dit Uriah, attrapant la jeune femme par les cheveux pour l’attirer vers lui, reniflant le sang de l’homme qu’elle vient de tuer.

Elle soupire de plaisir fixant les yeux rouges de l’Ange Déchu, caressant son torse couvert de sang encore chaud, probablement celui de sa récente victime.

— Et ce désir que je perçois en toi…

— Si je ne t’étais pas redevable, Virna, je t’aurais déjà torturée et tuée depuis bien longtemps.

Elle le gifle violemment. Il grogne telle une bête.

— Ne me provoque pas !

Elle éclate d’un rire sournois et le plaque au sol. À califourchon sur lui, elle l’embrasse fougueusement. Il ne refuse pas ce baiser bien qu’il ne ressente absolument aucun plaisir.

— N’oublie pas, petit ange, susurre-t-elle à son oreille, que je suis plus vieille et plus forte que toi, je pourrais te tuer en un claquement de doigts.

Elle l’embrasse une nouvelle fois et disparaît dans la nuit. Il reste un moment couché au sol avant que son regard ne se pose sur le corps près de lui. Il se relève et s’approche. Le sang coule de la blessure au cou infligée par Virna. Il pensait qu’elle l’avait tué. Pourtant, il perçoit une once de vie encore présente. Il s’accroupit près de lui, souriant, et se concentre sur l’esprit de l’homme. Celui-ci ouvre les yeux d’un coup. Il se tient le cou, veut crier, mais aucun son ne sort de sa bouche, il veut se débattre, mais ses membres sont de marbre, scellés au sol. Il ne voit qu’un éclair rouge passer dans les yeux de l’homme penché au-dessus de lui et la peur l’envahit soudainement, une peur indicible qu’il ne pensait pas que l’on puisse éprouver dans une vie. Ce doit être ça, l’Enfer.

— Non… l’Enfer est un doux rêve comparé à ce qui t’attend… grince l’homme comme s’il avait lu dans les pensées de sa victime.

Puis il plonge sa main dans la poitrine du pauvre homme.

***

Et voilà, le compte à rebours est lancé ! Et vous faites aussi la connaissance des "méchants".

N'hésitez pas à me donner votre avis ^^

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