Chapitre 4 : Des souvenirs dans le brouillard.

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Nathanaël avançait dans le brouillard, il ne distinguait rien dans la brume grisâtre l'entourant mais en s'avançant, une lueur verte finit par faire son apparition. Plus il marchait et plus il la distinguait. Le jeune homme sentait comme une force en lui qui contrôlait son corps et le faisait avancer. Cependant, il ne ressentait ni peur ni même le froid d'une nuit d'hiver.

Sans le décider, il finit par se stopper devant ce qui ressemblait à une pierre de couleur verte en forme de losange. Elle reposait sur une couverture noire étalée sur le sol et recouverte de coussins de toutes les couleurs.

-Mon amour... murmura une belle voix grave alors que deux bras puissants entouraient sa taille et qu'un tendre baiser était déposé sur sa nuque.

Des frissons parcoururent le corps de Nathanaël.

-Mon amour...

Cet homme le tourna vers lui et plongea son beau et doux regard aux yeux sombres comme la nuit dans celui, perdu, qui lui faisait face.

-Le processus a commencé. Il est temps de te rappeler de fragments de nos vies.

Sur ces mots énigmatiques, il prit la main du jeune homme, l'attira jusqu'à la couverture aux nombreux coussins et se laissa tomber dessus en l'entrainant avec lui. Nathanaël se retrouva étalé de tout son long sur le corps massif mais cela ne dura que quelques secondes car cet homme le fit rouler sur les tissus moelleux afin qu'il se retrouve sur le dos et surtout, sous lui... La peur commença à monter et il se rendit ainsi compte qu'il avait repris le contrôle de son corps. Il commença à se débattre.

-LAISSEZ-MOI ! LAISSEZ-MOI !

Tout à sa panique, il ne s'aperçut pas du regard blessé du bel homme qui essayait doucement de le maîtriser.

-Nathanaël, s'il te plaît, calme-toi ! Je ne te ferai aucun mal, je te le promets ! Je mourrais plutôt que de te faire du mal. Tu m'entends, mon amour ?

Etrangement, ces paroles prononcées avec ce qu'il ressentait être de la sincérité, le touchèrent et il se figea, observant celui qui se trouvait toujours sur lui.

-Vous êtes... l'homme de la librairie et...

-Et ? fit cet homme, le regard rempli de tendresse.

-Et celui qui hante mes rêves...

Un sourire vint éclairer le beau visage au-dessus du sien.

-Oui... Tu as commencé à rêver de nous. Ces rêves sont des souvenirs, mon amour. Tu vas en faire d'autres jusqu'à ce que tout te revienne.

Il lui caressa tendrement la joue, semblant plongé dans ses pensées.

-Je ne comprends rien... Qui êtes-vous ? demanda Nathanaël d'une petite voix.

-Dans cette vie, je me nomme Luke Dumont mais tout comme toi, j'ai eu plusieurs noms différents... Je suis l'homme qui te chérit depuis des siècles et qui le fera avec grand plaisir pour l'éternité. Je suis celui qui a déjà vécu trois vies bien remplies à tes côtés. Celui qui souffre en ce moment que tu ne te souviennes pas de lui...

Sans comprendre pour quelle raison, Nathanaël sentit son cœur se serrer en entendant ces derniers mots prononcés si tristement. Il se sentait complètement perdu. Il ne comprenait rien... Qu'attendait cet homme de lui ? Avait-il perdu la tête ? Ou ses paroles étaient-elles imagées ?!

-Vous êtes fou... murmura le jeune homme aux yeux verts.

Un rire lui répondit.

-Si l'on peut m'accuser de folie alors sache que la seule qui me touche te concerne puisque oui, je suis totalement et éperdument fou de toi !

Son regard redevint sérieux et il tendit le bras afin d'attraper la pierre luminescente et de la ramener vers eux.

-Regarde, mon amour. Regarde sa lumière. Regarde-la bien.

Attiré, Nathanaël posa ses yeux sur la belle pierre à la forme de losange et sans qu'il ne l'ait commandé, son bras se leva de lui-même et sa main se posa sur elle.

-Ha ! s'écria-t-il.

Des flashs de rêves ou de souvenirs, -il ne savait pas-, défilèrent brusquement sous ses yeux qu'il venait de fermer sous cet assaut. Des moments où il se trouvait avec cet homme mais leurs allures étaient différentes... Ils avaient le même physique à quelques détails près puisque les traits de leurs visages paraissaient parfois plus marqués comme s’ils étaient plus âgés, ils n’avaient pas la même coiffure et leurs vêtements semblaient être d'époques différentes. Il ne se voyait pas entièrement mais parfois, il distinguait son reflet. Tout défilait trop vite pour le jeune homme qui avait la tête qui tournait. Heureusement, cela finit par se terminer sur un moment en particulier : il se voyait dans les bras d'un homme très âgé et il en était certain, il s'agissait de l'homme du brouillard ! Il lui disait qu'il l'aimait plus que tout, que ce n'était qu'un "au revoir", qu'ils se retrouveraient bientôt... Il avait les yeux plein de larmes et cette vision serra le cœur de Nathanaël. A son tour, une larme s'écoula sur sa joue alors qu'il revenait à la réalité et lâchait enfin la pierre dont il n'avait pas réussi à se détacher avant.

-Mon amour... Ne pleure pas. Tout va bien, je suis là. Tu as dû voir ton dernier souvenir de moi.

Le jeune homme se tourna vers lui et le regard plein de tendresse qu'il rencontra, le rassura. Il se sentait mieux et posa sa main sur celle de cet homme qui caressait doucement son visage. Sans réfléchir à ce qu'il faisait, il se redressa et posa ses lèvres sur les siennes. Nathanaël ne comprenait rien à rien mais il se sentait étrangement lié à cet inconnu. Il se sentait important, aimé... Et il avait l'intime conviction qu'il ne lui ferait aucun mal et qu'il était ce qui manquait à sa vie depuis si longtemps... Que cet homme dans le brouillard allait combler le vide de son cœur, de son âme...

Celui qui avait dit s'appeler Luke ne se fit pas prier pour répondre au baiser du jeune homme. Sa langue douce et humide vint rapidement caresser la sienne dans un long et langoureux baiser. Des mains se faufilèrent sous le fin t-shirt de Nathanaël afin de le relever. Une bouche gourmande vint alors goûter la peau de son ventre plat, de son nombril avant de remonter jusqu'à ses boutons de chair qu'il entreprit de mordiller et de lécher avec application, ses doigts taquinant celui que sa bouche ne cajolait pas. Puis il inversait, prenant tout son temps, savourant les soupirs de plaisir du jeune homme sous son corps.

Une fois satisfait, il se glissa jusqu'au pantalon de pyjama de Nathanaël et posa ses lèvres sur son érection, déclenchant un gémissement de son amant. De sa langue, de sa bouche, il retraça les contours de son sexe, léchant, mordillant légèrement, attrapant avec ses lèvres la chair dure qui déformait le pantalon. Le jeune homme se tortillait sous lui, sa tête tournait de droite à gauche, frissonnant sous le plaisir qui lui était donné. Ne tenant plus, Luke tira doucement sur le tissu qui recouvrait ce qu'il convoitait, découvrant qu'il ne portait pas de sous-vêtement et sa bouche se jeta sur le sexe tendu vers lui.

-Luke... gémit Nathanaël, complètement submergé par les sensations.

Le jeune homme se sentait si bien qu'il ne songeait absolument pas qu'il se trouvait seul avec un inconnu en pleine nuit et qu'il lui laissait disposer de son corps comme bon lui semblait. Non... Il se sentait à sa place. Il avait l'impression que ce qu'ils faisaient était quelque chose de juste, de bon, de...normal. Comme si ce n'était pas la première fois que cet homme le dévorait... Le plaisir monta rapidement et le sortit de ses pensées.

-Ha... Attends... Je vais jouir...

Mais Luke ne voulait pas arrêter. Au contraire, il voulait lui donner le plus de plaisir possible et il accéléra encore ses mouvements de va-et-vient.

-Non... Pas comme ça... supplia-t-il dans un gémissement plaintif, cette fois.

Ces mots stoppèrent immédiatement l'homme aux cheveux bruns qui se redressa et un peu perdu, regarda Nathanaël qui avait les joues rougies et les lèvres entrouvertes. Si désirable... pensa cet homme en le détaillant.

-Je... Je veux que tu me fasses l'amour...

Nathanaël refusait de se dire que ça n'était pas raisonnable, qu'il laissait un inconnu l'embrasser, le caresser de manière intime... Que tout semblait si irréel, incompréhensible... Ou qu'il perdait la tête... Non... Après la tristesse qui avait étreint son cœur lorsqu'il avait touché la pierre, il se sentait si bien, maintenant ! Il refusait que ça s'arrête ! Il voulait sentir cet homme, sa peau nue contre la sienne, il voulait... le sentir dans son corps... Et puis, ce n'était qu'un rêve, n'est-ce pas ? La situation était si étrange... Ca ne pouvait être que cela...

-Tu es sûr ?

Luke avait une expression sérieuse sur le visage, il voulait être certain que Nathanaël le désirait réellement.

-Oui... Je n'ai jamais autant désiré faire l'amour que maintenant, avec toi... Je ne te connais pas mais... j'ai l'intime conviction que ce qui se passe entre nous est ...juste, que... tu es fait pour moi... termina-t-il en baissant les yeux, gêné de ses paroles.

-Mon amour... Tu ne crois pas si bien dire, dit Luke, un énorme sourire sur les lèvres et les yeux pétillants de joie.

Il se leva alors et commença à se déshabiller, entièrement offert au regard de Nathanaël qui ne se privait pas pour le détailler avec gourmandise. D'abord, son torse puissant et délicatement musclé, puis ses jambes larges et dorées comme l'était toute sa peau découverte. Lorsque son sexe fut exposé, dur, dressé, imposant, le jeune homme déglutit difficilement, un éclair de peur le traversant. Il n'avait pas d'expérience... Même si ce n'était qu'un rêve, peut-être devait-il le dire ?

-Je... Je n'ai jamais...

-Je le sais. C'est le cas dans chacune de nos vies, sans doute parce que j'étais ton premier amant dans la première, dit-il en rejoignant Nathanaël qui n'avait pas bougé des moelleux coussins étendus sur le sol.

« Ton premier amant dans la première » ? Oui, le jeune homme ne comprenait rien mais il refusait de se poser des questions. Elles lui paraissaient inutiles en ce moment précis. Il voulait seulement se laisser aller avec cet homme. Celui-ci entreprit dans les gestes les plus doux du monde, de le déshabiller. Chaque morceau de tissu qui glissait sur son corps était accompagné d'une caresse apaisante et en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, Nathanaël se retrouva nu à son tour. Lorsque Luke colla enfin son corps chaud contre le sien, il ne put s'empêcher de gémir sous la douce sensation de leur peau entrant en contact. Il sentait son érection contre la sienne et cette sensation était gênante mais aussi... délicieusement excitante... Oui, il avait réellement envie de ce bel inconnu.

Luke reprit ses douces caresses, caressant sa peau de ses mains expertes, semblant étrangement en connaître les points les plus sensibles, ceux qui le faisaient frissonner et gémir, qui le faisaient se cambrer contre le corps imposant sur le sien. Nathanaël n'était plus que sensations, que frissons. Il se sentait si bien dans les bras de cet homme, entouré de ce brouillard épais comme un cocon protecteur dans lequel il ne distinguait rien d'autre que leurs corps reposant sur les coussins et la pierre près d'eux qui paraissait encore plus lumineuse.

Des doigts humides finirent par glisser entre ses fesses et caresser son intimité jusqu'à ce que l'un d'entre eux le pénètre délicatement. La sensation était étrange, bizarre, un peu désagréable mais sans plus pour le jeune homme. Le doigt se mouva en lui afin d'écarter ses chairs serrées, puis un second vint doucement l'accompagner. Luke était concentré sur les réactions de Nathanaël, il ne voulait pas lui faire de mal et la première fois, -même s'il y'en avait eu plusieurs-, était toujours un peu délicate. Une fois qu'il sentit ses chairs plus détendues, il entreprit des petits mouvements de ciseaux et un troisième doigt vint rejoindre les autres dans l'antre bouillante, tout doucement. Il trouva rapidement le petit endroit sensible. Il connaissait son corps par cœur et il n'allait pas se priver pour lui en faire la démonstration !

La réaction du jeune homme ne se fit pas attendre. Il sursauta légèrement à la première réaction, au premier assaut agréable à l'intérieur de lui. Puis il se mit à gémir sans s'arrêter en bougeant son bassin en cadence avec les mouvements de son amant. Luke n'en ratait pas une miette. Il ne se lasserait jamais de lui donner du plaisir. Son bien-aimé...

Il le tourmenta amoureusement ainsi pendant un long moment mais retira ses doigts avant qu'il ne puisse jouir. La sensation de vide ne plut pas à Nathanaël qui ouvrit ses yeux pour voir ce que Luke faisait et la vision totalement érotique qui s'offrit à lui, procura un long frisson qui alla droit dans son sexe déjà si dur. Luke était en train d'enduire son membre de sa salive. Il le caressait sensuellement et avec application en regardant le jeune homme. Leurs regards se rencontrèrent, électrisant le moment... Ne tenant plus, l'homme aux cheveux bruns se pencha et plaça son sexe imposant contre l'entrée plissée de Nathanaël. Sans plus attendre, il le pénétra d'un mouvement fluide et sûr mais délicat jusqu'à la garde avant de s'immobiliser afin que le jeune homme s'habitue à sa présence, à sa douce intrusion en lui alors qu'il venait de se crisper légèrement sous la sensation désagréable.

-Nathanaël, est-ce que je peux ? finit par demander Luke, résistant de toutes ses forces à ce désir de bouger encore et encore jusqu'à le faire crier.

-Oui...

Avec son accord, il commença à se mouvoir en lui. D'abord doucement, de lents mouvements pour ne pas lui faire peur ou mal mais aussi pour savourer la sensation grisante et si familière de lui faire l'amour de nouveau.

-Plus vite... supplia le jeune homme, ne tenant plus au plaisir qu'il sentait pouvoir être plus puissant et le désirant plus que de raison.

Un sourire naquit sur les lèvres du bel homme aux cheveux bruns qui ne se fit pas prier pour obéir et accélérer, encore et encore et encore, faisant gémir plus fort Nathanaël jusqu'à ce qu'il s'accroche plus durement à ses épaules en se cambrant, en hurlant dans la nuit et qu'un jet de son plaisir ne fut recueilli par leurs torses mouillés de sueur. Cette vision érotique et son intimité se resserrant sur le sexe de Luke le firent basculer à son tour et il s'écroula, le corps frissonnant de plaisir et le cœur en joie sur le jeune homme à demi-conscient sous lui.

Aux portes du sommeil, au bout de longues minutes à écouter les battements de leurs cœurs se calmer et leurs souffles reprendre un rythme normal, Nathanaël sentit des lèvres douces et humides se poser sur les siennes dans un délicat baiser.

-Mon amour... Encore une journée et tu sauras, tu te rappelleras que tu es à moi comme je suis à toi pour l'éternité...

Ce fut les derniers mots que le jeune homme aux yeux verts entendit avant qu'il ne succombe aux limbes du sommeil, épuisé par ce qu'il venait de vivre, ne comprenant pas les paroles que cette belle voix grave venait de prononcer, persuader que ça ne pouvait être réel. Après tout, un bel inconnu dans le brouillard, parlant d'autres vies qu'ils auraient vécues ensemble, emplies d'un amour qui ne meurt jamais, ça ne pouvait pas être réel, n'est-ce pas ?...

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