Tous mes tiroirs s’ouvrent et se ferment au rythme de mes humeurs.

Au milieu des atours féminins, un peu de coquetterie fleurissant les matins chagrins.

Petites culottes et autres accessoires complices, coquins de bas en haut, de ma paresse languissante.

Tout au fond d'un tiroir foutoir, des chaussettes trouées de tous mes espoirs.

Dans mon tiroir de l’enfance, une valse de rires ponctuée de pleurs et de grimaces.

Celui de la vie, des ondes de « pourquoi » et » je suis sûr de… »

Mon tiroir de l’amour, s’ouvre sans détour, tour à tour dans le chahut de tous les jours.

Tenu secret et fermé, tiroir du désespoir, glisse peu souvent et se remet à sa place, fugace.

Parcellisé ainsi de mes tiroirs, je fonce, trop vivante, suivant le fil de mes espérances.

Belle est la vie, beaux sont mes tiroirs.

Tous ces tiroirs quadrillent mon esprit, j’avance à l’aise, confiante et gaillardie.

Dans mon tiroir du présent, des gourmandises à n’en plus finir.

Celui de la mort, tourne le corps, tourne la tête, je ne te regarde pas.

Mon tiroir du partage, en aller et venu, suit les êtres que je chéris.

Tenu ouvert constamment, tiroir du rire, ne se remet jamais à sa place.

Pour conventionner ma beauté, les petites crèmes, exfoliantes, anti la ride de mes tristesses, masquent ma réalité, entêtée.

Des livres s'entassent dans le tiroir du réconfort, crayons, gomme, fusains prêts à gribouiller la toile de mes soirées folles.

Je pleure souvent dedans, je piétine, trop présente, sur le chemin des convenances.

Tiroir des mouchoirs, je sèche mes colères et mes cris aussi.

Belle est la vie, beaux sont mes tiroirs.

Et tous mes rêves, longuement humés au fil du temps, s’échappent un à un du tiroir chancelant, se faufilent, s’enfuient, rendent belle la vie et

referment  tous les tiroirs d'un petit bout de bonne femme-tiroirs.

          (Merci Mr Dali)