Un confinement métaphysique ?

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Dieu n’est pas simplement éternel, ou plutôt l’Éternel, il est aussi celui qui ne vit dans aucun lieu.

La théologie négative cherche Dieu ainsi, indiquant ce qu’il n’est pas, creusant l’écart entre les créatures et le créateur.

Dieu serait alors le vide ? Non, car il est dans tous les lieux et le christianisme va jusqu’à lui donner un corps (double : céleste et terrestre).

Mais chercher la nature de Dieu n’est pas notre objectif (même si cette question est inévitable dès que l’on pose une question métaphysique), notre but est de comprendre le temps.

L’éternité est donc la négation du temps, mais le lieu est-il lui aussi la négation du temps ?

Certes non ! De fait, vivre c’est vivre ici et maintenant, dans un lieu et dans un temps. Penser le temps sans un lieu ( même imaginaire), nous semble impossible ou du moins très artificiel.

Vivre l’expérience métaphysique du confinement, c’est vivre cette unité du temps et du lieu.

Vivre confiné

c'est faire vivre à l'ensemble

de l'humanité

une folle expérience

de pure métaphysique

Si nous voulons continuer cette quête apophatique du temps, il nous faut donc nous tourner vers le contraire du lieu : le vide.

Vider les lieux, c’est aussi vider le lieu. Le lieu n’existe que par les objets qui l’habitent, et Piaget insistait sur cette priorité de l’objet dans la construction de l’espace. Si, mentalement je vide ce lieu de tous les objets, il ne reste plus rien, un simple non-lieu.

Plus le lieu se vide, plus le temps disparaît.

Inversement, vivre confiné, c’est ressentir d’imperceptibles changements, c’est mieux comprendre le temps. Car, confiné, je deviens attentif à chaque changement, à l’arbre qui verdit sous mes yeux ou à la couleur des chaussettes pendues par la voisine !

Le vide serait alors la négation du temps ?

La question est complexe, car le vide n’est qu’une partie de l’espace, et d’ailleurs, on n’oppose pas (et n’associe pas !) le temps et le lieu, mais bel et bien le temps et l’espace. C’est somme toute logique, car penser le temps c’est penser le tout du temps et le lieu n’est qu’une infime partie de l’espace.

Nous raisonnons sur une totalité, ou plutôt deux totalités : le temps et l’espace.

Dans l’espace tout change, car l’espace c’est surtout et avant tout… du vide !

Certes mais moi je ne vis pas dans le vide ?

Voire, car cet espace « familier », est en fait un assemblage d’atomes, et un atome c’est surtout et

avant tout… du vide !

Penser l’espace c’est avant tout penser le vide, mais le vide n’est qu’une partie de l’espace.

Donc si nous voulons comprendre le temps, il faut l’opposer ni au lieu, ni au vide, mais à l’espace.

Notons qu’une approche physique va nous conduire tout droit vers la métaphysique !

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