Arrivée

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Le minibus réservé par le laboratoire attendait sur le parking. La grisaille recouvrait l'horizon.

— Je ne voudrais pas me polariser sur le mauvais temps, mais...

— Mais vous l'avez fait quand même, remarqua Aurélie avec un soupçon d'ironie.

La route n'était pas goudronnée, elle se prolongeait en une sorte de sentier de terre battue. Les arbres semblaient phosphorescents tellement la lumière demeurait filtrée par la nappe nuageuse.

— Nous ne sommes pas bientôt arrivés, s'énervait Samuel.

Le chauffeur au nez busqué, gras, la peau sombre, restait concentré. Le minibus avec ses quelques paysans chargés de lourds sacs, revenait de la ville moderne, quelques enfants riaient et chantonnaient avec leurs mères des comptines dans leur langue secrète. Des habits émanaient une présence. Au même moment un aigle royal survola le véhicule.

À un arrêt, les voyageurs en profitèrent pour se dégourdir les jambes et se rafraîchir qui d'une orangeade, qui d'un café et d'autres d'un verre d'eau. Certains hommes s'envoyaient une rasade d'alcool.

— Vous êtes malade professeur ? s'enquérait Aurélie.

— Pourquoi me demandez-vous cela ? Vous êtes vraiment désobligeante !

— Vous semblez pâle...

— C'est la jungle ici, répondit le professeur vraisemblablement contrarié, il ne faudrait pas chercher la propreté à tout prix !

— N'exagérez pas ! reprit-elle, tenez, voici des cachets contre le mal de mer. Vos symptômes dénoncent la conduite brinquebalante qui s'apparentent à ceux ressentis lorsqu'on navigue.

Le professeur n'eut guère le temps de contester que déjà le chauffeur rappelait les passagers.

Le minibus redémarra. La musique égaillait les consciences. Quelques-uns avaient rejoint le royaume de Morphée quand d'autres s'appliquaient à rêvasser en regardant les paysages verdoyants, sauvages et sombres.

Un homme, chemise blanche impeccable s'approcha de Samuel et d'Aurélie.

— Bienvenue, je me présente, Edgar Siks, explorateur et guide en tout genre, à votre service !

— Bonjour, répondit la demoiselle en lui serrant la main, je suis Aurélie.

— Hum... Et c'est maintenant que vous vous manifestez ! dit le professeur goguenard.

— Ne faites pas attention, il plaisante, ajouta la jeune femme. C'est le professeur Samuel.

L'aventurier sourit :

— Enchanté, c'est formidable. J'apparais seulement maintenant parce que le créateur de notre rencontre m'avait oublié ! Je devais être présent à l'aéroport, j'avais un truc à finir. C'est pourquoi le chauffeur s'est arrêté à l'étape qu'on appelle "Selva mitad", avant le grand saut au chapitre trois !

— Vous êtes rassurant, dit Samuel.

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