Chapitre 3 - Satramo (VI)

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Le petit s’exécuta alors et prépara un maximum de ce que l’homme au fusil lui demandait : armes à feu, de poings et des protections tels genouillères, coudières et des gants aussi épais et résistants qu’un mur, un nombre incalculable de munitions et des grenades et bombes lacrymogènes, ainsi qu’un tas de nourriture et de boissons dont seul Sarmy en avait eu le secret - qui se trouva n’être qu’une caisse métallique de rations de guerre au nom de U.S. Army, mais cela, le petit n’en n’avait aucune idée, le “U” ayant été effacé depuis des siècles ou plus encore -, et enfin le Graal, les fameuses gélules qui vous maintenait la tête fraîche et saine. Le petit Henry lui offra aussi des rouleaux de bandages pour sa brûlure qui le démangeait affreusement au poignet gauche ainsi que des bouteilles de désinfectant.

  • Emmenez-moi avec vous.
  • C’est beaucoup trop dangereux.
  • C’est pourtant moi qui vous ait sauvé.
  • C’est bien vrai mais…
  • Mais quoi monsieur ?

On voyait dans les yeux du petit Henry qu’il avait été seul bien trop longtemps. Et qu’il décidait de saisir la chance qui se présentait à lui de rester auprès d’un homme relativement sain d’esprit - tant qu’il avalait ses pilules miracles.

  • Nous affronterons bien pire que ce qui se trouve dans cette église tu es au courant ?
  • Oui monsieur.
  • Et je n’ai pas le temps pour la plainte, les pleurs et la peur.
  • Oui monsieur.
  • Très bien. Prends ce dont tu as besoin. Nous partons.

Le petit Henry s’exécuta une nouvelle fois et embarqua dans un petit sac militaire ce dont il avait visiblement besoin : un tas de livre sur les forces militaires, les stratégies militaires, différents plans de bases militaires et quelques histoires sur l’armée de l’ancien pays qu’avait depuis remplacé le Wasteland.

  • Tu ne prends rien à manger, rien à boire ?
  • J’ai déjà… J’ai tout glissé dans votre sac monsieur.

Si l’homme au fusil avait pu sourire il l’aurai fait. Malin ce p’tit.

  • Aller, pas de temps à perdre.

Le petit Henry ne semblait pas déranger de quitter cet endroit. L’homme au fusil ne savait depuis combien de temps il avait patienté ici mais à en juger par son apparence, le gamin devait avoir entre onze et quatorze ans. Peut-être moins. Il supposait donc qu’il avait toujours vécu ici. D’où le souhait d’en sortir. Il perçut néanmoins des larmes réchauffer ses yeux. Il n’y prêta aucune attention et les deux compagnons reprirent le chemin des tunnels et le petit Henry referma la trappe pour la dernière fois, après avoir jeté un dernier coup d’oeil à la pièce principale, la caisse Sarmy et la civière, qui avait été le seul paysage qu’il avait connu jusque là.

  • Que fait-on maintenant monsieur ? fit Henry lorsque les deux arrivèrent face à l’église.
  • On entre.

Peu à peu, les souvenirs le frappèrent comme les flash d’un appareil photo. La place était déserte. Les “zombies” comme les appelait Henry n’était plus là. Le gamin récupéra les contenants des gaz qu’il avait jeté dans la foule. Plus les deux se rapprochaient, plus l’un était effrayé et l’autre impatient. Ce dernier se souvenait peu à peu de tout ce qui s’était passé ici-même. Et soudain, à quelques mètres des marches, après avoir armé son fusil de guerre, l’homme s’arrêta pour mieux se concentrer.

  • Tu as dit que quelqu’un me maintenait ici ?
  • Oui c’est ce que j’ai vu mais je n’ai pas vu qui c’était.
  • Le Diable. Son émissaire en tout cas.
  • Monsieur… c’est quoi le Diable ?
  • Le Mal.

Les deux gravirent les marches lentement. Devant la porte, ils s'arrêtèrent et l’homme au fusil en eut assez de ce petit manège et sans préparer le petit Henry à ce qui allait se passer, il frappa d’un coup sec de son talon les portes d’entrée aussi lourdes que les portes d’une cathédrale. Ca y est.

  • Oh…!

Henry ne put s’en empêcher. L’homme réagit immédiatement.

Il se saisit du gamin pour se cacher sous la cuve de pierre anciennement utilisée pour l’eau bénite. En effet : la salle était pleine à craquer de monde.

Personne n’avait réagit au fracas de l’homme au fusil, même une fois que les lourdes portes grinçèrent sans ménagement ; et pourtant, il y avait bien toute la ville de Satramo réunit dans la même salle. D’abord dans l’allée principale qui était pleine à craquer, puis sur les bancs juxtaposés parallèlement, à la perfection, là où était assis une bonne partie de la populace, même sur les genoux de chacun, d’autre se trouvait assi, et sur les allées des côtés, entassés aux murs sur lesquels des vitraux roses et bleuâtres avaient été construits. La foule s’étendait dans toute la longueur et la largeur de la salle jusqu’à l’estrade tout au fond, qui attirait manifestement le regard de tous…

  • Oh… chuchota le gamin. Je.. Je...

L’homme au fusil maintient alors une pression sur la bouche du gosse qui ne cessait de s’agiter, signe de la peur qu’il vivait en ce moment même. Il n’est pas prêt pour tout ça ! Il aurait hurlé si l’autre n’était pas là. Ferme là, ferme là !

Une atmosphère étrange envahissait la pièce. L’angoisse et la peur était à son comble chez le petit qui reprenait son calme lentement. La peur était bel et bien présente. L’homme se devait de rester calme. Mais ce qui rendait la chose plus difficile encore était l’odeur qui régnait dans la salle… insupportable.

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