Trafic ou sacrifice ?

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“Nom d’un p’tit cheval…”

Olsen a raison. Dans mon esprit, je suis bien plus vulgaire. Nathan est là aussi. Des agents surveillent l’entrée de l’immeuble dans lequel réside pourtant ce qu’on appelle des “bonnes gens”. La belle populace de Sunside. Et pourtant. Au fond du couloir du second étage, il y a cet appartement. Le séjour, la cuisine, les toilettes, tout est nickel. Mais c’est normal. Ce cinglé vivait dans sa chambre. Et en entrant dans celle-ci, on découvre l’horreur : sur les quatres murs, il y a des dessins. Sur les dessins, une couche de photos. Des gosses à la sortie d’une école, ici, deux jumelles jouant au parc rue Daumont, là, un gamin de dix ans environ au supermarché Herb. Il y a un bureau, sur lequel des carnets s’étalent, ainsi qu’un ordinateur portable sur le lit au milieu d’un tas de feuilles. “Olsen, l’ordinateur. Nathan, les carnets. Et foutez des gants.” Ils s’activent. On sait qu’on trouvera les preuves nécessaires pour enfermer ce taré pour cent ans. Sa première adresse, celle qu’il nous a donné, était fausse. Celle-ci, c’est la bonne.

“Nom d’un chien..!” Olsen trouve quelque chose. Je regarde l’écran : un fichier de vidéos de gamines nues et des gosses attachés à des chaînes. “Bordel...” murmure Nathan. Mes poings se serrent. Ma mâchoire aussi. “Ce salopard a au moins trente fichiers comme ça.

  • Ramenez-moi cette merde et épluchez-moi les contacts sur sa messagerie. Il doit avoir des…
  • Monsieur.” Olsen n’a pas à chercher bien loin. Il remonte les conversation de cet outil de messagerie et trouve ce que l’on redoutait : “Cet enfoiré discutait avec le groupe des pays de l’Est…”

Pas bon. Pas bon du tout. Cette année, treize enfants enlevés. L’an dernier, une vingtaine, destination les pays de l’Est. Un trafic qui se déroulait là, sous nos yeux, dans les beaux quartiers de Sunside. Dans l’ignorance. L’envie de briser le mobilier autour me vient. Mais ce sont des preuves. Mes ongles s’enfoncent un peu plus dans ma peau. “Remonte les conversations. Nathan, qu’est-ce que tu as ?” Il ne dit rien. Il me montre les carnets. Dedans, les mêmes dessins que sur les murs mais des notes gribouillées en plus : “IL REVIENDRA BIENTÔT” arrive-t-on à lire en bas de page. Ces dessins : une ombre. Un amas d’encre noir barbouillés sur chaque pages. Plus de mille pages à décortiquer sur le bureau. Et partout, les mêmes dessins, la même “chose” indescriptible. Seuls les notes changent. “IL A REÇU LES GAMINS DE L’AN DERNIER. ENFIN. IL NOUS DIT MERCI.” Je distingue le mot “HIBERNER” entre les lignes. LES RUSSES M’ORDONNE D’EN CHERCHER D’AUTRE.”

Au-dessus de la note le même dessin. Un amas d’encre gribouillé. Je feuillette les pages de ce torchon. “EN BAS.” Même dessin. Autre page. “BIENTÔT MON TOUR. M’A DEMANDER DE PAS TOUCHER LES ENFANTS.” Même dessin. Nouvelle page. “SURTOUT CACHER LE SECRET” Même dessin. Page suivante. “TANT QU’IL DORT ENCORE”

Un frisson me secoue et je jette ce foutu carnet contre le mur. “MERDE !” Je cris. Fort. Car c’était sous nos yeux depuis le début. Une feuille se détache du mur. Dessus, le même dessin. Encore. L’amas d’encre noire. Un esprit analyste y verrait certainement une couverture de poil sur un corps monstrueux, animal et là ? des griffes ? Rien à foutre. C’est lui le monstre. Lui et personne d’autre.

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