Un Roman anglais, Stéphanie Hochet (05/2015)

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N'ayant jamais rien lu de Miss Stéphanie, je ne savais pas à quoi m'attendre. Je n'ai pas été déçue dans ma surprise. Dans ce roman, Stéphanie Hochet explore les affres de la maternité sans guide ni soutient dans l'Angleterre de la Première et Seconde guerres mondiales et nous présente ce qui, selon elle, ferait un bon parent.


Synopsis

Pour avoir le temps de faire son travail de traductrice, Anna embauche une nounou pour son très jeune fils Jack. Alors qu'elle s'attendait à recevoir une femme, elle est confronté à un jeune réformé très compétent qui lui fait questionner le rôle parentale que son mari et elle jouent dans la vie de Jack.


Intrigue à thème

Miss Stéphanie aborde le rôle des femmes et des hommes par le biais de leur parentalité. Parce qu'elle est une femme, Anna est censée savoir comment se comporter en mère et en épouse ; au contact de George, qui lui fait questionner le rôle du père et du mari, elle prend conscience que sa vision du monde a été limitée par son éducation.


Des personnages nuancés

Anna Whig semble être une épouse parfaitement composée au début du roman ; on apprend au fur et à mesure que la frustration, l'ennuie, la crainte vis-à-vis de sa relation avec son fils la rongent.

Son mari, ennuyeux, renfermé, égoïste, illustration parfaite du Pater Familias convaincu que son seul rôle au sein de la famille est celui de rapporter de l'argent (bien que... vous verrez), n'est pourtant pas un stéréotype.

George, par contraste, rehausse les aspects contraignants et malsain de ces rôles imposés : il se permet d'aimer les enfants, de s'en occuper, de vouloir autre chose qu'une carrière toute tracée ou de profiter de l'argent d'autrui ; il forme un négatif d'Anna et d'Edward en même temps. Confrontés à ce qui leur manque, Anna et son mari réagiront de manières opposées, en acceptant la critique et le changement, ou au contraire en la repoussant sans évoluer.


Un féminisme subtil
Miss Stéphanie nous révèle un pan négligé de l'histoire en écrivant ce roman comme les hommes écrivent les leurs : d'après un personnage principal féminin qui ne mentionne que des livres rédigés par des femmes, s'intéresse principalement au travail et aux souffrances des femmes durant la guerre -cependant, elle ne relègue pas ses personnages masculins au rôle "d'humain incompréhensible entouré de mystère".

Elle prend en effet le contre-pied du cliché en explorant la maternité par le biais d'un jeune homme, incarnation de l'idéal de parentalité aux yeux de l'héroïne qui cherche désespérément à trouver une place auprès de son enfant. Sans guide, sans modèle parental fiable, Anna est perdue. Éduqué avec amour par ses parents, George permet donc à Miss Stéphanie d'affirmer que la bonne éducation vient de l'humain, indifféremment à son genre et au rôle qu'on lui associe d'office.

En montrant sans jugement les dégâts qu'un destin tout tracé "d'homme" ou de "femme" peut infliger aux êtres, Miss Stéphanie propose implicitement une autre voie, celle de l'approche hors stéréotypes qui permettrait à chacun de respirer, de vivre librement, et rendrait la vie des autres, notamment des enfants, autrement plus agréable.


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