Mistigriff.

Une minute de lecture

Le 14 mai 1886,

J'ai dormi comme un bébé. Aucun bruit n'est venu perturber mon sommeil. Il faut dire que ces événements m'ont épuisée. Ce matin, j'ai pris mon petit déjeuner avec Marcelline, la cuisinière. Marcelline et son chat ! Un Chinchilla aux yeux verts diaboliques et au pelage blanc immaculé. Un compromis entre le diable et le bon Dieu !

Comment s'appelle-t-il ? lui ai-je demandé.

- Mistigriff. Très câlin avec les personnes qu'il connaît mais méfiant envers les étrangers.

- Je suis une étrangère pour lui. Puis-je le caresser ou bien dois-je me tenir à distance ?

- Dans un premier temps, je vous conseille de ne pas le toucher. Mais si vous lui plaisez, il vous le fera comprendre rapidement.

Marcelline est une femme d'une cinquantaine d'années, affable, simple. Son univers, c'est sa cuisine. Elle prend beaucoup de plaisir à régaler son monde. Elle règne sur ses bataillons de casseroles comme le ferait un général en chef. Gentille, certes, mais volontaire, organisée, menant tambour battant la maisonnée. C'est qu'il en faut du caractère pour gérer plus d'une cinquantaine de repas par jour, petit-déjeuner, déjeuner et dîner compris ! Parfois, elle donne même un coup de main à la femme de chambre. Une vraie force de la nature, de l'énergie à revendre et de la joie à partager.

- Si vous le désirez, mademoiselle Emma, vous pouvez aller vous distraire à la bibliothèque. Il y a des trésors à découvrir, sur la région, sur l'histoire de cette ancienne forteresse et ses différents occupants et propriétaires. Je vous confie la clef. Vous pouvez la garder le temps de ce séjour forcé.

- Merci, lui ai-je dit avec empressement.

- J'espère que vous ne serez pas obligée de rester trop longtemps ici. Votre famille va s'inquiéter.

- Je n'ai pas dit précisément quand je rentrerais à Paris. Heureusement !

Dans un sourire, je l'ai laissée à ses occupations et me suis dirigée vers la porte. Mistigriff est venu se planter devant moi, le regard à la fois inquisiteur et câlin. J'ai effleuré sa longue queue en panache. Il m'a gratifiée d'une caresse humide de son petit museau !

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