Je vieillis
de Alfred De Nédar
Je vieillis,
Le chemin qu'emprunte le métro ne ressemble pas à celui que nous empruntions,
Et les visages des femmes,
Et les visages des hommes
Me sont étrangers.
L'odeur de l'appartement que j'habite ne ressemble pas à celle de chez moi,
Et ce que montre la fenêtre,
Et le vent qu'elle envoie
Me sont étrangers.
Le bleu du ciel qui nous couvre ne ressemble pas au bleu du ciel que nous aimions,
Et la forme des nuages
Et le scintillement des oiseaux
Me sont étrangers.
J'ai grandi ici, mais rien ne ressemble plus à rien.
Ni les souvenirs, ni les photos, ne me rendrons ma jeunesse
- la vie est un curieux voyage -
Tout vieillit et tout disparaît
Les choses que j'ai aimées,
Mon père.
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Je vieillis | Chapitre | 7 messages | 8 ans |
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