1. Ma meilleure amie*

14 minutes de lecture

Ethan

C'est une journée banal comme les autres. Je me sort péniblement du lit, comme a chaque fois après une insomnie, je me douche avant de prendre mon petit déjeuner. Celui-ci se constituant de céréale, ainsi qu'un poche de sang que je sirote en lisant les notifications de mon téléphone. Je me lave les dents, sortant mes canines pour ne pas les oublier, m'habille, me coiffe, fume une clope des Black Devil, arôme chocolat, entièrement noires. Pour finir, je sors de chez moi et prends le bus pour aller au boulot. Mon connard de patron, Alexi, est déjà en train d'aboyer dans les bureaux. Je crois bien que je ne suis jamais arrivé au travail sans qu'il ne gueule déjà. J'enchaîne les heures, me fais pourrir autant que mes collègues et à la fin de la journée, je rentre chez moi. Bref, une journée banale.

Toutefois, aujourd'hui, mon chef était particulièrement en rogne. Il avait ce petit tique avec ses mains a se les tourner nerveusement. On soupçonne avec mes collègue, que sa copine a ses règles, enfin, s'il en a une. Il est super canon, mais tellement con... La ride entre ses sourcils, toujours froncés, lui donne un air de bad boy, le tout agrémenté d'un jean noir, d'une chemise tout aussi noire et d'une veste en simili sur les épaules lorsqu'il va fumer. Je bave littéralement sur lui, mais il ne s'agit que d'une attirance physique, car j'imagine que son âme doit être bien pourrie. Quand il me parle, ce n'est jamais pour me faire un compliment ou pour me demander comment je vais aujourd'hui, mais toujours pour me gueuler dessus. J'ai plusieurs fois hésité à quitter mon travail à cause de lui ; le harcèlement moral qu'il fait subir à ses employés devrait être puni par la loi. Sauf qu'en contrepartie, nous sommes très bien payés, nous avons beaucoup d'avantages et vraiment un travail de rêve. Alors, nous nous taisons et nous subissons en silence en serrant des dents, on a des crédit a payer après tout. Ce n'est qu'une heure par jour qu'on doit subire ses engeulade, car il finit par s'enfermer dans son bureau.

Je me tourne vers l'un de mes collègues, un petit bonhomme à lunettes grisonnant, très gentil et qui est fan de Star Wars.

— Il gueule pour quoi, aujourd'hui ?

— La même chose qu'hier, on n'a toujours pas été livrés des plaquettes de présentation qu'on a commandées, répond il en soupirant.

— Tu m'étonnes qu'il gueule, le fournisseur abuse ! M'enfin, c'est encore nous qui prenons !

Oui, cela devient pénible de prendre à la place des autres. Je soupçonne parfois que c'est lui qui fait la connerie, mais qu'il nous gueule dessus pour ne pas s'engeuler lui même. Le soir, au lieu de rentrer chez moi, je rejoins ma meilleure amie, Alicia. Une jolie femme, mais je suis son meilleur pote gay, le cliché, quoi. Nous sommes vendredi et les gens profitent toujours de leur soirée pour décompresser de leur semaine de taf ; moi, j'en ai bien besoin, en tout cas. Je m'assois en face d'elle au petit bar où nous avons l'habitude d'aller, L'Embuscade. Nous sommes tellement habitués à venir ici que le patron nous connaît très bien. Nous avons fait tellement de fermetures ici, bourrés comme des coings, que c'est un peu notre QG à tous les deux. Nous nous faisons de nouveaux amis chaque soir et c'est ici que j'ai rencontré l'amour de ma vie... devenu mon ex depuis deux semaines. Mickaël, un homme drôle, un peu bobo, un peu biker, bad boy le week-end, le genre qui attire le regard et qui nous séduit irrésistiblement, comme la lumière pour un papillon de nuit. J'étais tellement amoureux de lui, de sa personnalité, de son physique... De tout, en fait.

Alicia me regarde et esquisse un tendre sourire face à mon air fatigué. Elle sait que mon patron est un connard et qu'en plus, je n'ai toujours pas fait le deuil de ma relation amoureuse. Elle me commande une chope de bière, de la Guinness. Je n'aime que ça ou les très vieux rhums. Elle se commande une vodka citron, elle ne boit que des trucs à base de citron ou aromatisés au citron, même la bière.

— Alors, ton patron a encore gueulé ?

— Oui, mais on a des fournisseurs qui ne nous livrent pas. Il a raison, mais c'est encore nous qui prenons, j'en ai marre ! J'ai envie de me barrer, mais j'ai un prêt à rembourser.

— C'est le nerf de la guerre. Tu devrais le baiser comme un sauvage dans son bureau, peut-être que ça le calmerait, qui sait. Ricane t'elle.

— Ce n'est pas l'envie qui m'en manque ! Mais il doit être casé avec une nana plus gueularde que lui. Un mec comme ça n'est pas gay, et encore moins célibataire.

— Eh bah justement, ouvre-lui de nouveaux horizons, me dit t'elle en faisant un geste du bras.

— Ouais, mais non. C'est de mon connard de patron qu'on parle, je te signale. Même pour son cul de dieu, je ne coucherais jamais avec lui.

Elle se met à rire et moi aussi. Elle est du genre à avoir ce rire communicatif, un son cristallin qu'on aime entendre comme une douce mélodie. C'est tellement agréable de passer du temps avec elle, elle qui me supporte depuis des années. Nous avons fait nos études ensemble et nous faisons tous les deux le même métier. Nous nous suivons depuis le lycée comme deux jumeaux. Elle est la seule à qui je peux me confier totalement, elle connaît mes petits secrets les plus sombres... Enfin, sauf un : le fait que je sois un vampire, mais en soi, personne n'est au courant, à part mes parents. Disons qu'elle connaît mes secrets d'humain, les petits secrets banals que tout le monde peut avoir, dont celui de ne pas assumer votre sexualité au point où votre ex vous largue. Mon sourire et mon rire disparaissent d'un coup en repensant à cela et je plonge mon nez dans ma bière pour essayer d'endiguer les larmes qui affluent et la boule qui me serre la gorge.

— Tu penses encore à lui ? Putain, mais mec, essaie de passer à autre chose. Tu es libre, libre de sauter sur tout ce qui bouge, de profiter que personne ne surveille tes textos, et surtout de te pousser chaque jour à faire ce que tu n'es pas encore capable de faire.

— C'est facile à dire pour toi, la célibataire hétéro volage ! Moi je l'aimais comme un dingue, mais être gay, ce n'est pas vraiment facile à assumer devant la société.

— C'est toi qui te fais un blocage, surtout que tes parents, eux, je suis sûre qu'ils s'en fichent et t'aimeront toujours... J'ai plus l'impression que tu as peur du regard des autres, alors que clairement, tu ne devrais pas, me gronde t'elle.

— Ne me fais pas de discours là-dessus, je n'ai pas besoin d'une conscience ! Je sais que je me bloque tout seul comme un con et ça, depuis des années, mais je ne suis pas comme toi à avoir une certaine liberté sexuelle. Je suis asocial, tu le sais.

— Sauf quand tu es bourré et que tu fais des bisous à tout le monde !

Je grimace distraitement et regarde ailleurs, comme si je n'avais rien entendu. Elle se met à glousser avant de boire une gorgée de son verre. Son téléphone se met à vibrer plusieurs fois, des notifications d'une application. Je me penche et regarde ce que c'est. Ça ressemble à des messages, d'un certain « LittleMonster ».

— C'est quoi, ton truc ?

— Un site de rencontre ! Ça s'appelle « Entre deux âmes ». Il n'est pas du tout fait comme Tinder ou AdopteUnMec. Disons que là, tu ne juges pas la personne sur son physique.

— Ouais... Enfin si tu mets une photo, il y a forcément un jugement, dis-je pensif en me frottant l'arrière de la nuque.

— Eh bien non justement, tu ne mets pas de photo de profil, tu ne communiques qu'avec un pseudo, et ce n'est qu'au bout de deux mois, avec un message par jour minimum, que tu débloques le profil de l'autre. C'est super bien fait, car tu ne peux pas y accéder si tu ne remplis pas toutes ces conditions.

— Bah alors, comment tu sais si une personne va te plaire ou non ?

— Bon déjà, tu ne communiques qu'avec des gens de la région et c'est aléatoire, mais c'est calculé sur la base de ton profil et du sien sans que tu ne le voies. Tu peux parler à cinq personnes en même temps au maximum, et tu peux virer une personne si tu ne l'aimes pas, m'explique t'elle avec des grand yeux ravis.

— Ouais, mais si tu ne sais pas à quoi elle ressemble ?

— Patate, tu n'as pas compris ? Ce n'est pas sur le physique, mais sur la personnalité et l'âme de la personne que tu sais si elle te plaît ou non. En plus, tu peux lui dire tous tes secrets, car finalement, elle ne pourra jamais savoir qui tu es avant deux mois. Et si vous vous entendez bien sur le plan moral, le physique importe peu.

— C'est vrai... M'enfin, si tu tombes sur un boutonneux dégueulasse avec une calvitie précoce, je suis désolé, mais pour moi, le physique compte un peu, gloussais-je.

— Effectivement... Mais bon, tu remplis un questionnaire pour déterminer tes goûts, aussi. J'ai rencontré un mec avec cette application : il était carrément canon et il baisait comme un dieu... mais il a eu peur quand je lui ai dit que je pratiquais du BDSM.

— Ah ! Tu ne lui avais pas dit dés le début? Tu m'étonnes qu'il ait eu peur ! Je ne comprendrai jamais ton kiff à fouetter des gens.

— Mais ce n'est pas que ça. Faudrait que je te montre, réplique t'elle en secouant le doigts pointer sur moi.

— Non merci !

Je me mets à ricaner. Elle est adorable, mais ses pratiques sexuelles ne m'intéressent pas ; j'aime quand c'est tendre, amoureux et doux. Moi je fais l'amour, je ne baise pas, je suis dans le romantisme, à aimer les dîners aux chandelles, à prendre un bain avec des pétales de rose et à me mettre nu sur la plage au clair de lune. Le truc très cliché des romans à l'eau de rose. Avec Mickaël, ce n'était pas tout à fait ça, mais il était doux avec moi. Il avait de petites attentions, mais je sais parfaitement qu'il n'y avait que lui qui se battait pour nous deux. Je me laissais guider par ce qu'il me donnait sans vraiment lui donner quelque chose en retour.

— Et là, le BabyMonster, il est sympa ? Tu ne l'as pas encore vu ?

— Non, on ne discute que depuis un mois, mais il est adorable, il m'appelle « princesse » et... je lui ai parlé du BDSM et ça ne semble pas le rebuter.

— Y'a que le sexe qui compte, pour toi, soupirais-je blasé par mon amie.

— Ouais ! Mais tu sais comment je suis, et pourquoi se priver des trucs qui font du bien ?

— Tu as raison... Je suis peut-être trop romantique.

— Oui, libère-toi, grande folle ! Montre-nous la bête qui est en toi, dit elle en brandissant le poingt vers le ciel.

— Non, mais ça va pas !

On explose de rire. Je me vois mal jouer à l'allumeur et me balader en tenue de cuir. Je sirote ma bière et l'observe, avec son téléphone, en train de répondre aux messages avec un sourire qui ferait fondre n'importe qui. Je sors mon téléphone : rien, nada, pas de message de qui que ce soit. Et là, sans crier gare, Alicia chope mon téléphone. Elle connaît mes mots de passe. Je croise les bras et prends un air renfrogné. Elle tripote les touches, puis finalement relève les yeux vers moi avec un sourire sadique.

— Ton type de mec ?

— Tu fais quoi, là ?

— Tu-tu-tu ! Ton type de mec !

— Euh... Grand, plus d'un mètre soixante-dix, donc plus grand que moi, brun, musclé ou du moins, qui prend un minimum soin de lui... Plus musclé que moi, mais pas bodybuilder non plus. Euh... Les yeux bleus.

— Tu décris ton patron, quoi, me demande t'elle un sourcils levé.

— Ouais... Il est canon aussi, mais Mickaël avait ce je ne sais quoi... Enfin, ce n'était pas pareil. Mais physiquement, mon patron, c'est pile-poil mon genre de mec, sans sa personnalité à la con.

— OK ! Pour ton pseudo, je mets quoi ?

— Ah putain ! Tu m'as inscrit sur ton site de rencontre, là?

— Ouais, ça ne te fera pas de mal de discuter avec des mecs, même si à la fin, rien n'est concluant. Tu pourrais passer le temps.

— Mouais... Je n'y crois pas, à ton truc, on ne peut pas rencontrer quelqu'un sur Internet et faire sa vie avec. Moi, je crois au romantisme, au rencard, à la séduction, pas aux simples paroles cachées derrière un pseudo où tu ne sais pas sur quel timbré tu peux tomber, tranchais-je énerve.

— Raaah ! Mais il faut vivre avec son temps ! Tu es vieux jeu, on peut rencontrer l'amour de sa vie sur Internet et c'est de plus en plus fréquent de nos jours. Sors de ta caverne.

— OK, OK... Alors mets... LittleVamp.

— C'est ton pseudo dans World of Warcraft, ça?

— Bah oui ! Et tiens, j'ai eu la dernière légendaire sur le Roi Liche, je vais pouvoir changer mon skin, dis-je tout content en me dandinant sur la chaise.

— Tu me parles chinois, tu sais ? Moi je joue à Candy Crush et encore, je me suis énervée dessus au niveau quinze.

— Tu es nulle, j'en suis au niveau neuf-cents et j'ai arrêté.

— Espèce de geek, et tu ne crois pas aux sites de rencontre, mais à tes jeux en ligne, si ?

— Bah... Ce n'est pas pareil, je n'ai pas forcément en tête de baiser avec le druide, soupirais en gloussant.

— Eh bien aborde ce site comme l'un de tes jeux, tu es juste là pour discuter.

Je fais une petite moue qui en dit long sur ce que je pense de tout ça. Elle me rend mon téléphone avec un grand sourire. Je regarde l'application : c'est quand même bien foutu. Je pianote par curiosité et lance la recherche. Puis cela m'affiche cinq pseudos dans des onglets différents. Grossebi, Banana, Likos, BGdu44 et Ginger.

— Bon déjà, il y a Grossebi et BGdu44... Je sais pas pourquoi, mais ça sent le gros beauf à mater le foot avec un sweat-shirt plein de gras.

— Oh le cliché ! Bah nexte ceux-là.

Je nexte les deux et là, je tombe sur DKtank et Limon.

— Oh, DKtank ! Il joue à World of Warcraft, lui, dis-je joyeusement.

— Hein ? Tu le connais ?

— Non, mais je sais ce que c'est qu'un Death Knight tank. C'est une classe de personne avec une spécialité, c'est propre à World of Warcraft.

— Si tu le dis, Franky ! Bah tu vois, vous avez déjà un point commun, glousse t'elle.

Je ricane, effectivement, elle a raison. Je leur parlerai plus tard, je n'ai pas envie de lancer la conversation tout de suite. Après tout, je suis là pour passer un petit moment sympa avec mon amie. Nous discutons encore de tout et de rien, puis finalement, nous finissons pompettes l'un et l'autre derrière le bar à faire des câlins au patron qui rigole bien de notre état. C'est comme ça presque tous les vendredis soir, nous relâchons tellement la pression que nous finissons complètement ronds. Ce soir-là, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer chez moi et je me suis endormi comme une merde sur mon lit sans même me déshabiller.

Le lendemain matin me donna l'impression d'être à un festival de hard rock. Au réveil, j'entendais presque mon cœur pulser dans mes oreilles. J'aime boire autant que je déteste les lendemains de cuite. Alicia ne doit pas être dans un meilleur état, je me sens moins seul en y pensant. Je me lève, file dans la douche et essaie de me refaire la soirée d'hier pour vérifier que je n'ai pas de trou de mémoire. Bon, je me souviens à peu près de tout, ma dignité est sauve. Je me lave et sors simplement en caleçon. Après tout, je suis tout seul dans mon appartement de soixante mètres carrés. Cet appartement où j'ai vécu deux ans avec Mickaël, où j'ai réussi à lui cacher que j'étais un vampire. Maintenant, mes poches de sang sont carrément dans le frigo, et non pas planquées dans une glacière electrique dans un faux fond de placard.

J'avale un Doliprane et une poche de sang, il faut bien ça pour faire passé un cahcher plus gros que mon pouce. Il va falloir que je me remette de ma soirée, je n'ai plus seize ans et je sens que je récupère carrément moins bien. À l'époque, j'aurais été capable de rallumer la chaudière avec de la vodka sanguine au petit-déj'... Mais là, rien que de penser à de l'alcool me donne de violentes nausées. J'y suis allé fort, mais bon, je ne veux pas perdre la face devant une nana, elle tient vachement bien, la bourrique. Je me pose dans le canapé, comatant, me disant « Plus jamais ». Sauf qu'évidemment, je ne m'en souviens jamais et je refais systématiquement la même connerie le vendredi suivant. J'allume la télé, mettant le son au minimum, car je me sens presque agressé, puis je me rendors comme une véritable merde.

Ce sont quelques heures plus tard que mon amie appelle. Elle a la voix pâteuse et on dirait qu'elle s'est transformée en ado en pleine puberté à cause de sa voix cassée.

— Plus jamais, Ethan... Promets-moi de me retenir la prochaine fois, me supplie elle.

— Ouais, comme la dernière fois ! Ça va, alors ?

— J'ai l'air d'aller bien ? J'ai l'impression d'être passée sous un bus.

— Ah, ma pauvre ! Eh bien moi, nickel, je suis prêt à repartir, mentis-je malgré ma voix d'outre tombe.

— Menteur ! Je ne te crois pas ! Bon, tu as causé à ton DKtank ?

— Je viens de me réveiller, je suis une fleur qui se fait désirer, ma chère.

— Faut voir la gueule de la fleur, réplique t'elle.

— Je te zut !

Nous rigolons et discutons encore de la pluie et du beau temps avant que je ne raccroche finalement et retourne à mon coma devant la télé. Une émission sur les pandas roux y est diffusée, je suis gaga devant autant de mignonnerie. Puis, finalement, j'attrape mon téléphone, visite les réseaux sociaux, je vois une photo de moi au bar... Merde, je ne suis clairement pas mis en valeur. Puis j'ouvre l'application d'Alicia. Les onglets de Likos et de DKtank sont en surbrillance.

(DKtank) Salut petit vampire !

(LittleVamp) Salut le tank !

(DKtank) Je désespérais d'avoir une réponse.

(LittleVamp) Pardon, grosse soirée avec ma meilleure amie, et en plus, je suis nouveau sur l'application, c'est elle qui m'a inscrit.

(DKtank) Oh, tu dois avoir mal à la tête, alors? Ça fait bien longtemps que je ne me suis pas pris de cuite.

(LittleVamp) C'est devenu un rituel avec ma meilleure pote. Le vendredi soir, on se retrouve et on relâche la pression du taf. Et toi, ta soirée ?

La conversation est venue vraiment naturellement, le fait d'être derrière un pseudo me libère pas mal, j'avoue. Nous nous mettons à parler de tout et de rien avec facilité, et nous parlons aussi du jeu que nous avons en commun. Nous ne sommes pas sur le même serveur, nous ne jouerons malheureusement pas ensemble. Je me suis tellement bien mis à parler qu'au bout de trois heures, je me rends compte que je suis toujours en caleçon et que je n'ai rien branlé de ma journée. J'ai parlé avec les autres, mais je ne sais pas pourquoi, c'est avec lui que le courant passe le mieux. Je lui dis au revoir, puis je m'habille et décide de rejoindre Alicia. Nous allons au cinéma voir le dernier Disney sorti. J'ai cependant ce DKtank en tête, ce qui me colle un sourire sur les lèvres.

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