Nous avions gagné ! Même Lukas n'y croyait pas. Je l'ai senti fébrile jusqu'à la dernière seconde. Il devait sûrement faire la liste de toutes les valeurs qu'il devrait énoncer lors de son discours ou alors peut-être priait-il. En tout cas, nous y sommes arrivés, ensemble.

Tout le monde sauta de joie à la bonne nouvelle, le premier président élu à seulement 28 ans. Incroyable. Il fit son discours comme prévu. Tout fût magistral. Pourtant je restais dans les coulisses durant tout ce temps, cherchant le moment privilégié de ce qu'on l'on pourrait appeler "l'après-discours". Nous prenions un verre tranquillement, loin des regards. Le public applaudit et siffla de contentement. Le principal interessé sorti de scène et sourit grandement en me voyant... Du moins, il regardait dans ma direction puisque ce si beau rictus était réservé à une jeune femme blonde qu'il embrassa. Je ne la connaissait pas pourtant son visage m'était familier. Le temps que ma mémoire fonctionne, un homme, sûrement un stagiaire, m'annonça que l'on m'attendais dans mon cabinet. Je n'attendais personne mais la curiosité l'emporta sur le moment c'est pourquoi je me pressait d'y aller.

J'arrivai devant la porte, l'ouvrit grâce à ma clef puis invita le grand brun qui attendait devant à entrer. Je lui serrait la main lui montrait un fauteuil en cuir dans lequel il se positionna avec élégance. Cet homme inspirait aux premiers abords de la confiance.

- Bonjour, on m'a dit que vous m'attendiez.

-Oui c'est cela, répondit-il d'une voix suave. Je me nomme Franck. Franck Laroussel. Je suis un haut fonctionnaire de l'état et je cherche à approcher votre ami, Lukas. Il est vraiment incroyable ! Je me suis dit qu'il était plus simple, sauf votre respect, de contacter son bras droit.

- Je comprends mais quel serait le but de votre démarche ?

- Disons que j'ai quelques idées allant dans son sens.

Nous continuâmes à parler durant une petite heure avant que je lui propose une sorte de rendez-vous amical avec Lukas, le lendemain.

Trois jours passèrent sans que je n'eu aucune nouvelle de Monsieur Laroussel ou de Lukas. Le talent de ce dernier l'avait-il submergé ? Dans le doute je composai le numéro de mon ami et attendis qu'il réponde. Il ne le fît jamais plus. Chaque jour je tentais. Je me résignais au bout d'un mois puis alla directement chez lui. Il semblait avoir déménagé sans me le dire. J'apprenais sa vie à travers la télévision et les réseaux sociaux. Il était au sommet et je ne le jalousait pas mais je lui repprochait de m'avoir peu à peu éclipsé. Peu importe, les mois passaient et sa popularité ne faisait que grimper. Je le vît à nouveau quelques fois mais elles furent sans importance. Il finit son quinquénnat puis, par ironie du sort, se fît élire de nouveau. Je le voyait changer, même à travers de simples images.

Un jour, le journal télévisé m'appris une nouvelle importante. Lukas, qui se faisait appeler le Bienfaiteur, aller garder son rôle de président encore dix ans. Je fût tout d'abord heureux puis je compris. Un nom familier apparaissait dans l'article, celui de Franck Laroussel. Je compris où menaient ses idées. Où elles nous mèneraient tous.