Brad#21 - Terreur

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Chancelante, Elaine observe la pièce. Elle ne reconnait pas les lieux, ne sait pas comment elle y est arrivée. La lumière est chiche ; il y a peu de fenêtres. Probablement la fin d’après-midi. Elle se masse la nuque et sans ses cheveux poisseux. Elle a dû se cogner. Ses mains sont glacées et moites. Pitié, pas un trauma crânien... Elle va rentrer au campus et avaler deux dolipranes. Elle mettra son réveil à l’aube car elle a examen et ne se rappelle pas avoir révisé.

Un raclement de l’autre côté du mur perce le silence. Avant de l’avoir décidé, elle est debout, ouvre la fenêtre, se perche sur le rebord et referme doucement. Il fait frisquet. Elle ne sait même pas pourquoi elle a agi ainsi. Elle s’apprête à retourner à l’intérieur quand elle entend du fracas, des objets brisés, une chaise qu’on aurait balancée. Tous ces bruits viennent de la pièce qu’elle vient de quitter. Immobile, elle tente de calmer sa respiration. Quelqu’un fouille la pièce. Elle voit un rideau bouger. Après d’interminables minutes sans le moindre bruit, elle tend une main tremblante vers la gâche de la porte-fenêtre. Elle doit rentrer avant que ses cuisses la trahissent et qu’elle chute du premier étage.

Le cœur battant à tout rompre, elle entrouvre la porte. Le mécanisme ne laisse échapper qu’un chuintement. Elaine se laisse glisser sur le sol. Le contact lisse et froid du béton ciré lui permet de doucement calmer ses émotions. Elle examine froidement la situation. Elle ne sait pas où elle est, ses sens sont émoussés et ses émotions extrêmes. Ce n’est pas réel.

Un cri déchire brutalement sa sérénité. Elaine est pétrifiée ; elle connait cette voix. C’est celle de son amie Patty. Que faire ? Appeler les secours ! Elle ne sent pas le poids naturel de son portable dans sa poche arrière. Evidemment, elle ne l’a pas. Il n’y a qu’à rejoindre Patty. Même si elle s’est blessée, on peut espérer que, elle, n’aura pas oublié son téléphone adorée. Elle s’est offert le dernier Apple, il y a tout juste dix jours. Soudain tous ses poils se dressent. Le hurlement qui retentit encore est de ceux que l’on ne pousse que dans les films lorsqu’un personnage est soumis à la torture. Ses muscles se contractent sous l’adrénaline. Même son cuir chevelu se crispe. Qu’arrive-t-il à son amie ? Des sanglots ont remplacé le hurlement. Elaine s’en approche rapidement. Au fond du couloir, quel long couloir se dit-elle, une lumière est allumée dans une salle et son amie supplie qu’on la laisse tranquille.

Elaine jette un œil par l’entrebâillement de la porte et sa main se précipite vers sa bouche pour retenir un hoquet de peur. Son amie est étendue sur une table, les boyaux sortis. Une silhouette lui caresse le visage tout en psalmodiant. Un reflet métallique a accroché le regard de l’observatrice. Un couteau s’est levé pendant qu’elle regardait. Elle tente de juguler son effroi. Ce couteau était trop près de la porte. Ce n’était pas la silhouette au-dessus de Patty. Quelqu’un surveille l’entrée. Il faut qu’elle reparte. Elle recule à quatre pattes, et heurte un porte-manteau qui oscille dangereusement. Elle le retient à temps mais l’étrange mélopée s’est arrêtée. La porte bouge. Elaine se redresse et court aussi vite que possible, monte un étage. On dirait un établissement scolaire la traverse. Elle reconnait alors son ancien lycée. N’importe quoi ! Elle prend à gauche et se rue dans le CDI. Elle est bien dans son ancien lycée. Elle plonge sous le bureau de la bibliothécaire et se force à être raisonnable. Tout ceci n’est pas réel. Elle est en plein cauchemar. Elle va se réveiller et promis elle arrêtera de lire des bouquins policiers sur l’occultisme et les messes noires. Sans eux, elle n’aurait pas fait de recherche sur internet et serait incapable d’imaginer d’aussi horribles scènes. Allez, réveilles-toi !

Le raclement contre le mur réapparait. Il est très proche et elle sait qu’il s’agit de celui du couteau. Elle va très vite se réveiller. Elle essaie de se calmer en récitant un mantra. Les sons apaisants la fuient. Impossible de retrouver la phrase. La porte claque contre le mur. Des pieds se dirigent droit vers elle. Une main lui empoigne les cheveux et la tire de sous le bureau.

Non, Noon, ne me faites pas de mal. C’est un cauchemar !

Et la lame étincelante lui tranche la gorge.

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