Chapitre 9

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Point de vie de Liana : 

J'ai passé quatre jours infernales. Je n'arrivais pas à dormir, j'étais épuisée mentalement et physiquement et à chaque fois que je me regardais dans le miroir je me demandais si je ressemblais à ma mère. Je n'arrivais plus à manger, je faisais des crises d'angoisses, je n'arrivais plus à respirer par moment. Et à chaque fois que je fermais enfin les yeux, je revivais ces moments où ces enfoirés me regardaient avec les yeux de pervers, ces moments où j'étais enfermée dans cette salle noire, sans lumière pendant des jours, le moment où je rampais jusqu'à la cuisine pour aller manger. 

Je sens une présence qui m'apaise, une présence puissante mais douce. Je me sens en sécurité. Je dors finalement d'un sommeil tranquille après plus d'une semaine, c'est agréable. 

________

J'ouvre enfin les yeux et je suis éblouie. Ça sent le désinfectant et les médicaments. Putain je suis à l'hôpital. Je sens ma main droite emprisonnée par quelque chose, je tourne la tête et vois Drago qui me la serre comme si sa vie en dépendait. J'ai du faire une sacrée frayeur à Mitsy, et peut-être à ce beau biker aux cheveux noirs. Je serre la main. Je ne me sens pas de parler pour le moment, j'ai juste envie de profiter de ce moment de calme dans la tempête qu'est ma vie. 

Quand il sens mes doigts se contracter, Drago tourne sa tête vers moi. Il semble surpris de me voir réveillée. 

"Hey, tu vas bien ? T'as dormi toute la journée ! 

- Ça va, j'ai la dalle mais ça va. 

- C'est bien, Mitsy nous a dit que tu refusais de te nourrir. 

- Je ne me souviens pas vraiment. C'étais pas clair dans ma tête. 

- Tu te souviens avoir appelé Kill ? 

- Non pas du tout. Je revivais pas mal de souvenir, Kill était quelqu'un sur qui je pouvais compter alors j'ai du l'appeler par réflexe. 

- Et tu te souviens avoir rampé jusqu'à la cuisine. 

- Oh mon dieu j'ai fait ça ? J'ai du faire du somnambulisme...

- C'étais quoi ce souvenir... Enfin si tu veux m'en parler, je ne veux pas te forcer. Je ne veux plus.

-Ce n'est pas grave. Ce n'est pas vraiment de votre faute. Mon passé me revient en pleine face et j'ai vraiment du mal à gérer c'est tout. Mes crises d'angoisse ne sont pas nouvelles et c'est aussi pour ça que Gramps refuse que je vive seule et mes cauchemars ont toujours été là. 

- T'as pas à affronter ça toute seule. Mitsy est là, Fist est là et nous aussi on est là pour toi. 

- C'est pas facile. Je me suis démerdée seule une bonne partie de ma vie. 

- Je veux bien le croire, mais t'es plus toute seule et personne ne te jugera. On a tous notre part sombre au club. Je me suis fait éjecter de chez moi par mon père qui me battait quand j'avais seize ans, Grave à perdu sa fille quand elle avait deux ans, Smile a fait cramer sa famille d'accueille parce que ces enfoirés l'enfermaient dans une remise avec des serpents pendant des jours. 

- Ils sont vivant ? 

- Tu ne veux pas savoir. T'es trop pure pour ça. 

- Pure ? J'espère que tu te fous de ma gueule ! 

- T'es pure Liana, t'es gentille, t'as un grand coeur, tu donnes du rêve aux gens, t'as jamais voulu faire de mal à personne, t'es la définition même d'une personne pure."

Ses mots me font du bien. En rentrant de la Messe du club, j'ai passé une heure sous la douche à frotter pour faire disparaître les traces de mains de ce porc sur ma chair. Je sais que ce n'est pas réel, mais je les vois et sur le moment je n'arrive pas à penser rationnellement. 

"Sinon on t'avais déjà dit que tu cuisinais comme une reine ? Je crois que les gars ne vont plus pouvoir se passer de ta cuisine. 

- Contente que ça plaise au moins à quelqu'un. 

- Pourquoi ? Quelqu'un t'as déjà dit le contraire ? 

- Quand j'étais petite, je cuisinais pour ma mère. Elle ne mangeais jamais ce que je cuisinais jusqu'à ce que ça corresponde à ses goûts et comme je n'avais pas envie de l'énerver pendant sa période de manque je recommençais plusieurs fois jusqu'à ce qu'elle mange finalement quelque chose. Je sais que j'avais pas à faire ça, mais c'était ma mère, je pouvais pas la laisser mourir de faim. 

- Hey, t'étais une gentille petite fille qui prenait soin de sa mère, personne ne t'en veux pour ça. T'as bien agis, c'est elle qui s'est comporté comme une connasse. 

- Tu sais pourquoi je cuisine jamais d'oignon ? 

- J'avais jamais remarqué, mais vas-y, dis-moi. 

- Quand j'étais petite, je devais pas avoir plus de trois ans, j'avais tellement faim que j'arrivais plus à bouger. J'avais beau appeler ma mère en lui disant que j'avais faim, elle m'ignorait ou me disait de me taire. J'ai compris qu'elle ne m'aiderait pas alors j'ai rampé jusqu'à la cuisine, j'ai ouvert le frigo et j'ai trouvé une grappe d'une douzaine d'oignons. J'en ai prit un et je l'ai mangé cru, en entier. J'ai fait ça jusqu'à finir la grappe d'oignon en dormant devant le frigo. Ensuite ma mère est venue et l'a remplit avec plein de chose et a posé de l'argent sur la table. Elle revenait de la supérette du coin de la rue. J'ai comprit d'où venait la nourriture et j'y suis allée toute seule pour m'acheter du pain. Je n'ai jamais supporté de manger des oignons depuis, ça me fait vomir. 

- Hey, pleure pas ma belle. T'as été très courageuse."

Je n'avais même pas remarqué que j'avais commencé à pleurer. D'ailleurs je ne pense pas que ce soit finit. J'explose en sanglot. C'étais tellement facile de me confier à lui, ça fait tellement de bien. Je sens une étreinte autour de moi, et je m'endors de nouveau pour un sommeil sans rêve. Ça fait du bien. 

___________

J'ouvre les yeux de nouveau. Drago dort sur le canapé de la chambre et Mitsy est assise sur la chaise en train de griffonner quelque chose dans son carnet. 

"Mitsy. 

- Oh ma belle, t'es réveillée ? Je t'ai retrouvée dans les bras de Drago il y a une heure et il m'a dit que tu t'étais réveillée pendant quelques minutes. J'était en train de discuter avec le médecin donc je ne pouvais pas être avec toi. 

- T'inquiète pas. J'ai appris que tu avais assommé Silence ? 

- Désolée... J'ai paniqué. 

- Je me doute bien. C'était une grosse crise. 

- T'appelle ça une crise ? Moi j'appelle ça un cataclysme. Plus jamais tu me fais une peur pareille !! 

- Promis. 

- J'ai renversé du café sur la tête du président, ne t'étonne pas s'il est bougon quand tu le croise. 

- Il était pas bouillant j'espère ! 

- J'ai vérifié la température de la tasse avant je te rassure. Mais il l'aurait peut-être mérité ! Ils te connaissent depuis à peine une journée qu'ils te font déjà un procès pour ne pas leurs avoir tout dit !! 

- Du calme Misty, nous ne sommes pas dans des circonstances normales, c'est normale qu'ils se méfient. 

- Ouais on va dire ça. Grommelle-t-elle.  

- Sinon, des nouvelles de Gramps ? 

- Il arrive dans quelques jours. Il a moins de meuble à déménager apparemment mais il ne m'a pas expliqué pourquoi. 

- Je lui ai avoué que j'avais été violée par Sanchez... Il a du péter un câble. "

Mitsy bloque, pas de réaction, une statue de cire aurait agit pareille. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Elle est en mode "pause" depuis une bonne minute quand elle lâche finalement : 

" Et bah une bonne chose de faite. 

- C'est tout ? T'as rien d'autre à dire ? 

- Il sera surpris, s'en voudra que tu ne lui ai pas fait confiance, va péter encore deux ou trois truc, arriver ici en chialant et te supplier de le pardonner d'être un enfoiré sans coeur pas foutu de se rendre compte que tu allais mal. 

- En effet c'est tout à fait lui. Vous vous connaissez depuis quoi... quatre ans ? Vous êtes devenus plan-cul deux ans plus tard, en couple deux mois après et maintenant fiancé depuis quatre mois, tu l'analyses plutôt bien.  

- Pitié, il est super facile à lire ! J'arrive à lui faire faire ce que je veux  !

- Tu couche avec et t'es la mère de son fils. C'est normal qu'il prenne soin de toi. 

- Ce sera une fille. 

- On verra bien quand il sera né. Mais si c'est un garçon tu me devra dix dollars. 

- Tu parierais sur le sexe de mon bébé ?

- T'as parié sur mon orientation sexuelle, sur l'âge de gramps quand on avait seize ans, sur le prénom de ma mère, sur mon surnom dans le gang.... Tu veux que je continue ? 

- Bon d'accord, mais si je gagne tu lui paiera son premier jouet ! 

- J'ai déjà acheté son doudou. Un joli petit ourson en peluche si tu veux savoir. 

- Oh t'es adorable, je suis sûre que le bébé va l'aimer. 

- C'est pour quand la prochaine échographie ? 

- Demain. 

- Tu n'étais pas sensée attendre que gramps arrive ? 

- Ma vengeance pour t'avoir poussé au pied du mur. 

- Il faut que tu arrêtes de te venger ma belle, surtout quand il s'agit de moi. 

- Bon j'avoue que j'avais trop hâte de le voir pour l'attendre et que vu que la dernière fois il m'a posé un lapin, j'ai préféré prendre le rendez-vous pour y aller seule. 

- Il a pas osé ? 

- Si. Il a dit qu'il s'était trompé de jour.

- Le pire c'est qu'il en est capable..."

Notre discussion continue ainsi pendant une bonne dizaine de minutes jusqu'à ce que Drago se réveille :

"Bonjour la belle au bois dormant ! Sourit Misty. 

- Quelle heure il est ? 

- Dix-neuf heure trente, soit bientôt la fin de l'heure des visites. Je n'aurais pas à te porter pour te sortir de la chambre. 

- T'aurais juste eu à appeler Smile ou n'importe qui du club, ils se seraient fait un plaisir de venir me chercher juste pour pouvoir m'abandonner sur le bord de la route après rien que pour le fun. 

- Je t'aurais abandonné devant l'hôpital, ça n'aurait pas changé grand-chose. 

- Personnellement je me serais contenté de t'appeler un taxi. J'ajoute.

- Ça va ? t'as pu dormir  un peu plus ? 

- J'ai du dormir toute la journée, je ne pense pas pouvoir faire plus, je ne suis pas fatiguée. 

- Donc je peux t'apporter un chocolat chaud ? Demande Misty. 

- Je rêve d'un chocolat chaud. Je répond. 

- Et moi d'un café. 

- Bon alors deux café et un grand chocolat chaud avec de la chantilly et beaucoup de marshmallow. 

- T'es un ange Mila. 

- Je dirais plutôt un Démon qui fait de bonnes action une fois de temps en temps. Rétorque Drago.

- Je vais te montrer moi si je suis un démon. 

- Non, sans façon merci !"

Mitsy quitte la pièce nous laissant seul à nouveau. 

"Alors, t'as passé une meilleurs nuit que ces derniers jours ? 

- Je n'ai pas fait de mauvais rêves. Ça fait du bien après plus d'une semaine en ne dormant qu'une heure par nuit voir moins. 

- Je suis content que tu m'en ai parlé. 

- C'était facile, c'est assez surprenant ! Souris-je. 

- Je te préfère quand tu souris. 

- Serais-tu en train de flirter ? 

- Peut-être ! Tu voudrais que je flirt ? 

- J'en sais rien, j'ai jamais flirté avant. Surement que je n'étais au goût des mec de L.A.

- Si c'est le cas je vais faire une opération décrassage d'yeux des gens de Los Angeles juste pour leurs prouver à côté de quoi ils sont passés. 

- Tu dira plus ça quand tu verra mes cicatrices. 

- Écoutes Li, tes cicatrices n'empêchent pas que t'es une putain de bombasse ! Merde est-ce que t'a vu ton cul ? C'est limite si tous les célibataires du club ne t'ont pas tous maté quand tu es arrivé pour chercher la tornade il y a cinq jours. 

- La tornade ? 

- Ta pote Mitsy. 

- Surnom approuvé par le comité !

- La terreur ça passe aussi ? 

- Vu comment elle a dévalisé vos frigo... C'est approuvé aussi ! 

- Génial parce que tout le monde l'appelle déjà comme ça. 

- Maintenant que le comité a approuvé, il faut convaincre le président ! 

- Fist ? 

- Bon courage ! 

- Je suis sûre qu'il pense pareil ! Ça a toujours été un grand rigolo ! 

- Et surtout un grand tête-en-l'air. Il a faillit oublié de se pointer le jour de mon diplôme ! 

- Et il a oublié le préservatif quand il a foutu la tornade en cloque. 

- Non, ça il l'a fait exprès. 

- Le pire c'est qu'il est capable.

- Ça fait bizarre de parler de Gramps avec quelqu'un d'autre que Mitsy. Ça change, ça fait du bien. Depuis que je sais officiellement qu'il sortent ensemble elle n'arrête pas de me parler de ses prouesses au lit. 

- Dégueu. 

- Je ne te le fait pas dire. Devine comment j'ai découvert qu'ils étaient ensemble ? 

 - Tu les as surpris au resto ? 

- Non, je suis rentrée dans l'appartement pour prendre des affaires et je les entendu en plein acte. J'ai gardé le secret pendant des années jusqu'à ce que Mitsy me montre son test de grossesse. Je voulais qu'ils m'en parlent d'eux-même. 

- Ils ne sont pas discret. 

- Et les murs sont aussi fin que tu papier à cigarette. 

- Je connais ça au club. C'est pour ça que j'ai prit la chambre la plus éloignée de cette de Bull. 

- Vous l'appelez comme ça parce qu'il fonce sans réfléchir ou parce qu'il a la libido d'un taureau en rut ? 

- Un peu des deux je dirais.

- Et toi ? pourquoi on t'appelle Drago ? 

- Je te laisse deviner. Dit-il en me faisant un clin d'oeil. 

- Je sais pas, t'as l'air gentil et pas du tout avide comme pourrait l'être les dragons de certaines légendes... 

- C'est parce que je ne suis pas encore en colère. Quand je m'énerve je n'ai rien à envier à Grave ou à Fist. 

- Il en faut beaucoup pour te mettre en colère ? 

- Il faut s'en prendre à ma famille, à ceux à qui je tiens..."

La caresse de sa main sur mon bras en disant ces mot me fait frissonner. Il me demande : 

" Tu veux voir une vrai cicatrice ?"

Je n'ai même pas le temps de répondre qu'il a déjà enlevé son T-shirt. Bordel regardez-moi ce torse ! Les tablettes de chocolat et le V me font littéralement monter en température. Putain que quelqu'un me baffe ! Je suis en train de baver, Maydey, Maydey, l'avion Liana va se cracher ! 

Je ne peut pas m'empêcher de remarquer ses tatouages. Des corbeaux vivants sur un arbre dans un cimetière et deux autres mort, le tout habillement dessiné sur le pectorale droit. Toutes ses épaules sont recouvertes de divers dessins à l'encre noire et je pense qu'ils continuent dans une partie de son dos. Je suis fascinée. C'est quand il se retourne que je vois des centaines de marques qui doivent probablement venir de coup de ceinture, et une énorme marque qui déchire le tatouage à l'effigie de son club. 

" Moi aussi j'ai pas mal de marques ! Mais je peux t'assurer que ça n'empêche pas les filles et les mec de tomber dans mes filets ! 

- Tu t'es fait dragué par un mec ?

- Oui, et heureusement pour moi il était bourré. J'aurais pas su comment réagir s'il avait été sobre. 

- Sur les mec les cicatrices ça rend classe, sur les filles c'est pas pareil ! 

- Et alors ? Si des abruti sans couilles peuvent se venter de dix petits point de suture pour s'être coupé en faisant la cuisine, alors pourquoi pas les nana avec la césarienne et certains accidents qui ont faillis leurs couter la vie ? 

- La Césarienne ? 

- Je remercierais jamais assez ma mère de m'avoir mis au monde. Surtout depuis que j'ai vu la régulière du président accoucher des jumeaux. 

- Le président est père de famille ? 

- Il est gaga de sa fille et il adore son fils si tu veux savoir. 

 - Depuis que Gramps va être papa, je ne m'étonne plus de rien !"

La conversation continue jusqu'à ce que Mitsy arrive avec nos boissons. Je bois avec grand plaisir mon chocolat chaud tandis que les deux autres dégustent leurs café noirs. J'apprend que je sors demain matin par la bouche de Mitsy et que nous allons déménager au club le même jour de la bouche de Drago. Ça va être une journée sensationnelle demain. 

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