Chapitre 4

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Point de vue de Liana : 

Merde, Mitsy a vraiment tout donné putain ! Et ils mangent comme des lions les biker c'est pas possible ! Deux frigo ça leurs tient une semaine ! Heureusement que j'ai ramené toute mon armée de Tupperware en prévisions de la tornade Mila. 

Bref, je me retrouve à faire a bouffer avec Julia, la femme du  président du club. Il y a une histoire de régulière mais je me renseignerait plus tard. 

Je remonte mes manche et commence à couper la viande et les légumes pendant la trentenaire rousse range ce qui a échappé à l'ouverture de l'emballage. 

Après une bonne demi-heure de boulot, la moitié du boulot n'est même pas encore fait. On en voit pas le bout tellement il y a à faire, je risque d'y passer le reste de la journée..

Julia qui a finit de ranger ce qui a pu être sauvé arrive pour m'aider. 

Après une bonne heure à travailler en silence, je l'entend me demander : 

"Ce sont de sacré cicatrices que tu as sur les avants-bras. 

- Surement. 

- Tu te faisait battre par tes parents ? 

- Les pieds dans le plat ! Non, j'ai pas de père et ma mère ne sait même pas que j'existe, enfin sauf quand il s'agit de faire partir mes rêves de gosse en fumée. Là, elle savait que j'existais. 

- Tu t'es fait ça comment ? Me demande-t-elle d'une voix douce.

- Je préfère ne pas en parler. Je n'aime pas me souvenir de cette époque. 

- Mais c'est cette époque qui te rattrape non ? Tu vas bien finir par nous en parler à un moment où a un autre pour nous expliquer ce que te veux ton poursuivant. Autant le faire maintenant. 

- Il n'y a absolument rien a dire. C'est un pervers que j'ai eut le malheur de croiser et qui est devenue accro à moi en même pas deux minutes. Il m'a revu et il ne veut pas me lâcher. 

- On ne demande pas la protection du club pour un simple pervers. 

- Si ça n'avait tenu qu'à moi, je serait déjà de l'autre côté de la mer à gagner une nouvelle nationalité pour voyager partout en Europe pour ne pas qu'il me retrouve. 

- C'est fatiguant d'être en cavale. Fist à bien fait de te convaincre de venir ici. Je ne sais pas encore qui tu fuis, mais ici tu ne risque rien. 

- Si c'est moi j'en ai rien à faire. Je veux juste que Mitsy et Gramps soient en sécurité et qu'ils ne s'embourbent pas dans mes problèmes. 

- Tu ne met pas d'oignon dans le chili ? Demande-t-elle pour alléger la conversation. 

- Ah..Non, je ne supporte pas d'en manger, ça me fait vomir alors j'évite d'en mettre. 

- C'est bon a savoir si tu vas habiter ici. 

- Pardon ? 

- On ne vas pas vous laisser habiter à l'hôtel jusqu'à ce que Fist arrive voyons ! Vous allez loger dans une des chambres du club ! Sourit-elle. 

- Les murs sont insonorisés ? 

- Les bruits de sexe te dérange ? J'ai cru comprendre que les tenues des brebis ne te dérangeais pas donc je me disais que tu n'aurais pas trop de problème. 

- Non, c'est juste que j'ai pas dormi beaucoup ces derniers temps à cause du stresse et j'aimerai profiter de mes nuits un minimum. Mentis-je.

- Ne t'inquiète pas, je te donnerai une chambre aussi éloignée de celle de bull que possible. 

- C'est un type accro au sexe ? Il risque de bien s'entendre avec Mitsy. Elle risque aussi de lui demander ses positions préférés et les détails de ses ébats donc qu'il ne soit pas surprit. 

- Tu as l'air fatiguée. Tu devrais aller dormir je vais m'occuper du reste. 

- Et te laisser finir tout ce bordel toute seule ? Hors de question. 

- Les autres régulières devraient bientôt arriver. Nous sommes cinq en tout donc ça devrait aller. 

- Je vais rejoindre Mitsy, voir si elle n'a pas tué les hommes entre temps. 

- Vu comme c'est silencieux, j'ai des doutes sur leurs survie moi aussi."

Je quitte la cuisine pour retrouver Mitsy en pleine séance de dédicace avec les fameuses brebis et quelques mec aussi. Qui aurait cru qu'ils étaient fan de "Mystérious", l'auteure aux oeuvres aussi torrides que romantiques. 

Je crois même que Bull a tout les exemplaires de sa dernière série. Quand je disais qu'ils allaient bien s'entendre ! 

Je m'approche de la table où ma meilleure amie se trouve et lui demande en blaguant : 

"Est-ce que ton éditeur à autorisé cette séance de dédicace improvisée ? 

- Non, mais c'est un sale con qui veut me foutre dans son lit. S'il faisait pas du si bon boulot, je l'aurais déjà changé. 

- J'espère que tu n'as pas parlé de ce détails à Gramps. 

- Ce n'est pas parce que je ne l'apprécie pas que je le veux mort. Le pauvre se serait fait tabasser jusqu'à ce que sa propre mère ne le reconnaisse plus. 

- Ça va, il ne frappe pas si fort si ? 

- On a pas tous fait dix ans de boxe ma belle. 

- Tu devrais essayer, ça t'aiderai peut-être à canaliser ton surplus d'énergie. 

- Et toi tu devrais te trouver un mec, juste histoire de ramoner la cheminée. 

- Non, merci, je vais faire sans et mes activités sexuelles ne regardent que moi. 

- J'ai jamais dit le contraire. Je ne te parle pas des mienne. 

- J'ai pas besoin, je les entends dès que tu t'y met. 

- T'exagères. On a laissé la porte ouverte seulement une fois.

- C'est comme ça que j'ai su que vous étiez plan cul, puis ensemble et c'est aussi comme ça que j'ai su que vous êtes fiancés. 

- Quoi t'es au courant ? 

- C'était sensé être un secret ? Je t'ai entendu lui dire oui en pleine jouissance ma belle."

Et elle rougis. Elle écrit des scènes érotiques toute la journée et rougis quand elle se rend compte que je connais presque tout des siennes sauf les positions. Mitsy dans toute sa splendeur. J'adore cette fille, c'est ma tornade, celle qui m'a permis d'affronter ma nouvelle vie. 

je m'assois sur la banquette derrière la sienne et sort un carnet de note. J'écris mes idées noir, ça m'aide à me détendre et parfois ça me permet de trouver de super histoires pour mes romans. Aujourd'hui je revisite le dépeçage avec un petit côté artistique à la mode cubisme. Je suis sûre que je tient une bonne idée. Je suis tellement concentrée sur l'encre qui s'écoule de mon stylo que le monde pourrait brûler que je ne m'en rendrait même pas compte. 

C'est une belle voix grave qui me surprend : 

"Qu'est-ce que tu fais ?"

Je lève les yeux sur un démon. J'aurais presque envie d'écouter le conseil de Mitsy sur le coup. Son corps est un putain d'appel à la luxure. Grand, avec des putains de muscles et un tatouage dans le coup. Je me demande s'il en a d'autre ? Il a un visage de dieu... Merde il a été sculpté par Michel-ange ? Et ses yeux, gris, d'une intensité que je n'avais jamais vu avant. Merde j'ai chaud d'un coup ! Je doit faire une poussée de fièvre, ça doit être ça. Je crois que je dois le mater depuis un bon moment car il me demande : 

"Ça va ? 

- Oui, ça va. Tu disais ? 

- Je te demandais ce que tu faisais mais si tu veux tu peux continuer à te rincer l'oeil."

Putain ce sourire. Ce type doit faire tomber les filles comme des mouches, il a forcément fait une pub Colgate au moins une fois dans sa vie. Et j'ai la fièvre qui remonte, il va falloir que je me trouve un toubib rapidement si ça continue. D'abord, se reprendre. Commencer par répondre à sa question : 

"Je note des idées pour une histoire. Ça m'aide à me détendre. 

- Toi aussi tu écrit ? 

- Oui, et elle écrit des histoires qui me font frissonner dans tout le corps. Intervient Mitsy. 

- Je ne te vois pas comme quelqu'un qui fait dans l'érotique. Ça n'a pas l'air d'être ton genre, désolé si je me trompe.

- C'est parce que ce n'est pas de l'érotisme mais des thrillers. Je fait surtout dans le roman policier et les tueurs en série. 

- Ouh, madame aime le meurtre, tu me donnera le nom d'une de tes oeuvres si tu es publié ! Ou au pire tu me fera lire tes essais. Sourit-il. 

- Je suis publiée, peut-être pas autant que Mitsy, mais ça me permet de vivre. Si tu connais "Le bourreau des coeurs". 

- Le roman de Rita Smith ? 

- C'est mon nom de plume. 

- J'en connaît qui vont être ravi ! Grave, Smile, venez un peu deux minutes !

Deux types immenses arrivent devant moi. Le plus jeune qui doit avoir le même âge que le premier type à les cheveux cendrés et un grand sourire, ça doit être Smile. Le second doit être en milieu de quarantaine  bruns avec quelques cheveux blanc et pas l'air très amicale. 

Le premier homme reprend : 

"Liana, je te présente Smile, notre sergent d'arme et Grave, un membre du club. Ce sont tous les deux des fans de tes romans. 

- Attends mec, tu veux dire que le poulain de Fist c'est Rita Smith ? La Rita Smith ? Demande Smile.

- Quoi c'est si surprenant que ça ? Je demande. 

- Ton roman "le bourreau des coeurs" c'est ma bible ! J'ai jamais eut autant de plaisir dans mon boulot depuis que je lis ce bouquin ! 

- Des envies de meurtres sur tes patrons ? 

- Non, sur certains clients. Ils sont comment dire... Un peu intrusifs dans ma vie privée et celle du club. 

- Des traître du club ou des espions ? Je suppose que tu dois beaucoup aimer les scènes de tortures pour t'inspirer alors !

- Comment tu as...

- Deviné ? Vous êtes un club de biker du un pourcent, tu es sergent d'arme et tu souris comme un tueur en série. Je suppose qu'on ne te surnomme pas Smile pour ta joie de vivre ! Je le coupe. 

- Heureusement que tu n'es pas flic alors, je serais bien dans la merde si ils étaient tous aussi perspicaces. 

- Si la souris gagne c'est parce qu'elle sait se montrer plus maligne que le chat. Ils faut savoir se mettre du côté du plus intelligent. 

- C'est ce que dit le complice du bourreau quand il se fait choper par l'inspecteur et qu'il capitule. Putain je suis super content de te rencontrer !

- C'est toujours un plaisir de rencontrer un fan. Si tu veux je peux te dédicacer ton exemplaire si tu l'as avec toi. 

- Il est légèrement tâché de sang, ça te dérange ?

- Pas le moins du monde. "

Il s'en va aussi heureux qu'un gosse à Noël. Je n'aurais jamais cru rencontrer un de mes fans ici. Comme quoi tout peut arriver, ça me fait très plaisir. Je me retourne ensuite vers Grave qui n'a toujours pas parlé. Comme il n'a pas l'air de vouloir dire quoi que ce soit, je me penche vert mon sac pour sortir quelques affaires.

Je sort un porte-plume et de l'encre de chine de mon sac. J'en ai toujours sur moi car j'adore m'exercer à la calligraphie. Et je trouve que signer avec une belle écriture fait toujours plaisir aux lecteur. 

Pendant que je m'installe, Grave ouvre finalement la bouche : 

" Qui aviez-vous envie d'assassiner en écrivant ces lignes ? 

- Je vous demande pardon ? 

- Je sais reconnaître la haine quand je la vois. C'était une façon de vous venger.

- Mon ex, c'était un connard. C'est une bonne façon de l'oublier. Et aussi quelques personnes que je ne souhaite pas recroiser dans ma vie. 

- Je vois. Ça fait de vous l'assassin du roman ? 

- Oh oui, ça m'a fait un bien fou de les trucider dans ma tête. Qu'ils sachent un peu ce que ça fait de souffrir. En plus il m'a jeté pour une histoire de cicatrice le con !

- Pourtant t'es à tomber, il ne sait pas ce qu'il manque ! Dit l'autre type.

- Merci c'est gentil...

- Drago. 

- Merci Drago. 

- De rien, c'est la vérité. "

Smile revient avec son exemplaire de mon livre recouvert de sang. Je le prend, ouvre à la première page et commence la dédicace :

"Je met à quel nom ? 

- Johny Cunning. 

- Légèrement tâché de sang ? 

- Oui, légèrement. 

- Si on me demande, je dirais que tu t'étais coupé en faisant la cuisine tout en lisant le livre. Une très vilaine coupure. 

- Ou tu as fait la dédicace avant qu'il ne soit recouvert de sang, ça peut marcher aussi. Dit Drago. 

- Malheureusement la datation Carbone risque de mettre en évidence cet énorme mensonge. Au pire je peux toujours t'offrir un exemplaire neuf quand celui-là sera trop imbibé pour être lu. 

- C'est vrai ? Tu ferais ça ? 

- Je peux même t'offrir le premier exemplaire de mon prochain roman quand il sortira. Ça me fait plaisir. 

- Tu aurais un exemplaire de "lente agonie" ? Je n'arrive pas à le trouver sur le net ou dans les librairies. 

- C'est normal, il n'avait pas beaucoup de succès. Je dois en avoir un quelque part à l'appart de Gramps, je lui demanderai de chercher si tu veux. 

- Si tenté qu'il ne se ramène pas avec tout l'appartement d'ici deux semaines. S'incruste à nouveau Mitsy. 

- C'est vrai que c'est bien son genre...Enfin heureusement qu'il n'y aura que les meubles !

- Je vois que toi aussi tu es tombé sur des admirateurs. 

- Oui, dont un qui a une approche très concrète de ce que j'écrit. 

- Ai-je envie de savoir ce que tu veux dire par "concrète" ? 

- Non, pas le moins du monde. 

- Et l'armoire à glace, elle en dit quoi de ton bouquin ? 

- Que c'est très inspirant. J'aime beaucoup la façon dont l'enquêteur arrive toujours à trouver ce qu'il cherche, la façon dont il ne perd pas courage, même après des années. J'aime aussi beaucoup son nom.

- Oui, c'est un personnage que je voulais lumineux pour contrebalancer la noirceur du roman. À la fin c'est un vrai soulagement pour le lecteur quand il attrape le tueur, car il peut enfin lâcher prise. En tout cas c'est mon but. 

- Et c'est réussis. J'ai bon espoir que ça se passe comme ça pour moi aussi. 

- Vous cherchez quelqu'un ? 

- Oui, mais je ne l'ai toujours pas trouvé. 

- Parfois si  on ne trouve pas, c'est qu'il n'y a rien a chercher. Qui sait, cette personne à peut-être changé de nom, ou juste disparu de la circulation. Il faut chercher sous un autre angle. 

- J'ai tout essayé. Son nom de scène, ses amis, sa famille, personne ne sait où elle est !

- Elle avait des activités? Quelque chose qu'elle n'aurait jamais abandonné pour rien au monde ? 

- C'était une junkie."

Aïe, les junkies. Entre l'autre qui me demande un exemplaire de "lente agonie" et maintenant ce type qui cherche une junkie, mon passé me reviens en pleine face. "Lente agonie" est le premier roman que j'ai écrit, il raconte l'histoire une jeune femme enfermée dans une prison de verre et qui souffre  de divers supplices psychologiques et physiques et qui, à un certain moment est plongée dans le noir totale, seule avec ses démons. C'est une histoire inspirée de ma vie avant ma rencontre avec Gramps. J'avais besoins d'extérioriser ce que j'avais vécu et ça m'avait paru un bon moyen de le faire. Seulement mon éditeur n'a pas aimé et nous n'avons tiré qu'une centaine d'exemplaires. 

Je termine de signer l'exemplaire de Smile et ce dernier le lit à haute voix : 

"Pour Johny Cunning. Continue de sourire. Merci Rita ! 

- Appelles-moi Li. 

- C'est jolie comme prénom ça Liana. 

- Je peux remercier Gramps, c'est lui qui m'a nommé comme ça ! 

- Gramps... Fist ? Demande Drago.

- Oui, c'est ça, mais je l'appelle Gramps depuis que je le connais. 

- Tu as changé de nom ? Demande Grave. 

- C'est une longue histoire, mais on peut dire ça comme ça. 

- Tu sembles cacher beaucoup de chose petite. 

- Je n'ai juste pas envie d'en parler."

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que parler de mon passé ne les dérangeras pas. Mais bon, je préfère ne rien dire plutôt qu'avoir la mauvaise surprise d'être abandonnée de nouveau. J'en ai déjà trop dit. J'ai l'impression qu'être ici va me précipiter plus rapidement vers la falaise que le type qui me poursuit. 

Je ne veux pas me rappeler de mon passé, mais il me hante toute les nuits depuis des jours. J'avais enfin réussis à oublier, mais cette pute de vie me rappelle à chaque fois que ce n'est pas fini. 

Pour une histoire, il faut un début et une fin. Pour commencer un livre, il faut savoir son nom. Pendant les douze premières années de mon existence, je n'avais pas de nom. Ma vie commence quand Gramps m'en a donné un, ce qui vient avant ne sont que les idées informes dans la tête d'un auteur, des idées, rien de concret, pas la réalité. Ce qui s'est passé avant mes douze ans n'a rien à voir avec moi. Pourtant cette période ne cesse de me narguer comme pour me dire que jamais je ne pourrais me défaire d'elle. 

J'ai envie de fermer le livre de Salope définitivement, je veux continuer à écrire celui de Liana. Est-ce trop demandé ?

Un autre livre se pose devant moi, je reconnais la main de Grave. Je saisit le livre et commence à écrire avec ma plus belle écriture, pour redonner courage à cet homme qui me semble perdu : 

"Pour Grave, à l'image de l'inspecteur, n'abandonnes pas. Tout finira bien."

Je remballe mes affaires et annonce à Mitsy que je rentre à l'hôtel. J'ai vraiment besoins de dormir. 

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